✨ Chapitre 40 ✨
(Média) Voilà comment j'imagine les Démons 😈
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Je crois que Maxime sent leur présence car il se met à pleurer encore plus fort qu'habituellement. Il me fait vraiment de la peine. Simplement quelques secondes plus tôt, il était apaisé et calme. Rien ne pouvait l'atteindre.
Je regarde les Démons droit dans les yeux. Ils n'auront pas intérêt de s'en prendre à Maxime, sinon je n'hésiterai pas à les anéantir. Je regarde autour de moi mais je ne vois personne à l'horizon.
- Viens avec nous, annonça le Démon qui se tient à droite.
Quoi ? Comment ça, je peux le comprendre ? Á l'école, on nous a affirmé que les Démons possédaient leur langue et qu'ils ne comprenaient pas la nôtre.
Je les dévisage de haut en bas, sans gêne. Ce sont vraiment des créatures affreuses. Elles doivent faire un peu moins de deux mètres ce qui les rendent imposantes. Malgré cela, ils ne me font nullement peur. Ils sont couverts de minuscules écailles, toutes noires. Ils ont de grandes oreilles dressées sur leurs têtes. Mais ce qui leur donne vraiment l'apparence du Diable en personne, c'est leur queue en forme de pointe au bout.
Leurs grands yeux rouges me regardent avec insistance. Ils doivent sûrement croire que je vais les suivre et que j'ai peur, mais loin de là. Je connais la capacité de mes pouvoirs magiques et je sais que d'une seule main je peux les tuer.
Mais je ne suis pas comme ça. Je ne veux pas les tuer. Je souhaite simplement qu'ils s'en aillent et nous laissent tranquilles, Maxime et moi.
Je relève la tête et me redresse, fière. Je m'approche d'eux, tout en gardant une distance raisonnable.
- Laissez-nous tranquille, allez-vous-en ou vous aurez affaire à ma colère. Je ne suis pas une jeune fille sans force qui vous suivra parce qu'elle a peur. Alors...
Le Démon de gauche me coupe et je n'ose plus rien dire. Pas parce que j'ai peur, mais parce qu'il comprend ce que je viens de dire.
- Comment se fait-il que nous te comprenions ?
- J'ai parlé endorien. C'est vous qui n'êtes pas bien !
Les deux monstres se regardent. Ils ont l'air perdu et moi, je ne sais pas quoi dire. En me réveillant ce matin, je n'aurais jamais pensé tomber sur des Démons et que je taperais la causette avec eux.
- Je t'assure que non. Tu n'as pas parlé ta langue. C'est du démonia que nous avons entendu là. Es-tu une Démone ?
Je reste bouche bée devant la question mais je comprends tout. Je parle le démonia à cause de mes gênes paternels. C'est pour ça que je peux leur parler et comprendre ce qu'eux me répondent. Mais il coupe le fil de mes pensées en répétant leur question :
- Es-tu une Démone ?
- Non ! Je ne suis pas une Démone, c'est compris ! Je leur tonne. Alors maintenant vous allez me laisser à ce que j'allais faire ou sinon, je n'hésiterai pas à vous tuer !
Ils restent impassibles. Je commence à m'énerver. Maxime s'est rendormi, comme si rien ne s'était passé. Ce moment me fait le plus grand bien. Mais je reviens à la réalité quand je relève les yeux vers ces deux monstres. Je sais qu'ils ne veulent pas partir, alors je vais employer la manière forte.
Je tiens Maxime, d'une seule main, la gauche. Je suis plus habile de la main droite pour manier la magie. Je les regarde une dernière fois avant de baisser ma tête vers ma main. J'y fais sortir une gigantesque flamme et les Démons commencent à reculer.
- Si vous ne voulez pas que je vous embrase, alors dégagez ! je leur crie.
Les deux créatures ont l'air complètement paumé. Ils me regardent, puis se regardent et disent finalement :
- Non, c'est impossible !
- Qu'est-ce qui est impossible ? je leur demande à bout de nerf.
- Il n'y a qu'une seule personne qui peut faire jaillir une flamme comme celle-là de sa main !
Le deuxième Démon prend la parole en regardant son jumeau :
- C'est la fille du Seigneur !
Je comprends tout de suite de qui ils parlent et leur tonne pour qu'ils partent une bonne fois pour toute avant que je ne les tue :
- Oui, je suis la fille d'Arittan. Maintenant si vous ne voulez pas que je vous calcine, vous feriez mieux de partir !
Ni une, ni deux, ils fichent le camp en se désintégrant complètement. Mais ce n'est pas pour autant que je reprends ma route de suite. Je réfléchis encore. J'ai besoin de réfléchir à ce qui s'est passé.
J'étais consciente que j'avais hérité de la moitié des gênes d'un Démon, mais je pensais que ça ne resterait que dans mes pouvoirs magiques ou mon physique. Je n'aurais jamais cru que je pourrais parler le démonia.
Je ne suis pas bien du tout en fait. Vous me direz que c'est juste une langue et puis c'est tout. Mais non. Pas pour moi, en tout cas. Plus je grandis et plus mes côtés sombres font surface. J'en suis même des fois à me demander si je ne suis pas née pour devenir « Démon ». Je sais très bien que quelque chose de très sombre va m'arriver, comme l'a prédit la prophétie.
Je ne veux plus penser à ça. J'ai une mission à accomplir aujourd'hui. Il faut que Maxime soit en sûreté. Qu'il ne risque rien lorsque je serai loin de lui.
Je me remets en marche tout en cajolant le petit poupon. « Mon Dieu ! Il est vraiment trop mignon, avec sa petite bouille », je me dis.
J'arrive enfin dans le petit village de Practe, au Sud. Il n'y a pas beaucoup d'habitants, mais le peu qu'il y a sont des gens qui ont le cœur sur la main. Carila en fait évidemment partie.
Dès que je suis à l'entrée du village, je commence à accélérer le pas pour me rendre le plus vite possible dans la petite maison rouge de celle qui est comme une grand-mère pour moi.
Il n'y a plus personne dans les rues. Á cette heure-là, tout le monde dîne. Même à l'école, ils doivent dîner en ce moment. Je ne sais toujours pas comment je vais réussir à masquer mon absence mais je trouverai bien.
J'entre sans frapper comme d'habitude. Carila sursaute mais se radoucit très vite quand elle me remarque. Elle était en train de manger, toute seule. Elle m'a raconté que son mari est mort pendant la guerre qui a commencé ses ravages sur Endora, il y a quelques années maintenant. Elle ne veut pas refaire sa vie avant que cette guerre ne finisse, elle avait même rajouté : « si je suis toujours en vie ».
- Qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-elle songeuse.
Dans le noir de la maison, elle n'a sûrement pas remarqué Maxime. Je m'approche donc d'elle et quand elle le voit, un sourire s'illumine.
- Je ne m'étais jamais aperçue que tu étais enceinte, tu me l'avais caché ?
Je rigole et je lui souris de toutes mes dents.
- Haha ! Non, je n'ai jamais été enceinte.
Quand mon fou rire s'arrête enfin, je lui raconte tout ce qui s'est passé pour que j'en arrive à cette situation. Elle m'écoute en hochant la tête de temps en temps pour que je sache qu'elle m'écoute attentivement.
- Je comprends ton malaise par rapport aux Démons, ma chérie, mais qu'elle est le but de ta venue ici ? me demande-t-elle avec son ton doux habituel.
- Ben... En fait... Je ne peux pas encore l'emmener sur Terre pour que mes parents l'adoptent et qu'il soit élevé dans une famille stable. Il est encore trop petit pour passer dans les portails magiques...
- Á ça c'est sûr qu'il est pas vieux le p'tit ! Il faut qu'il ait minimum quelques mois, Diana.
- Je le sais très bien, et du coup le temps de pouvoir l'emmener, je voulais te demander si tu... souhaitais bien le garder un certain temps, je lâche enfin.
Elle ne répond pas tout de suite. Elle met sa main sous son menton, l'air de réfléchir. Puis elle me regarde avec les yeux d'une maman :
- Je t'admire beaucoup, ma petite. Après tout ce que tu as subi dans ta vie, surtout par les émotions et par les vérités qui ont éclaté, et bien tu n'as jamais perdu la face. Tu as accepté tout et tu t'en es sortie haut la main. Tu as toujours fait preuve d'une gentillesse extrême envers tout le monde. J'admire le courage avec lequel tu passes les épreuves de la vie. Tu m'as été d'une grande utilité dans tout. Tu m'as aidé sans rien attendre en échange. Et déjà pour ça, je te dirai oui pour garder l'enfant autant de temps qu'il le faudra.
Je suis tellement émue par tout ce qu'elle vient de me dire. Elle m'a ouvert son cœur. Quelques larmes que je ne peux retenir s'échappent de mes yeux humides, à présent.
- Merci. Merci pour tout, Carila.
Je pose Maxime dans un des petits fauteuils qui se trouvent dans la petite maison avant de la prendre dans mes bras et de la serrer de tout mon être. Cette dame que je ne connais que depuis quelques années a prit une grande place dans ma vie. S'il lui arrivait quelque chose un jour, je ne me le pardonnerai jamais.
Je retire le sac à dos que j'ai sur mes épaules. Je l'avais presque oublié d'ailleurs. Je le lui tends en lui faisant des recommandations :
- Tiens. Voici tous les vêtements que j'ai pu trouver ainsi que trois biberons pleins. Malheureusement je n'ai pas trouvé de couche à l'école...
- Ne me dis pas qu'il va salir mon fauteuil là ? me reproche-t-elle en fronçant ses sourcils.
- Non, haha, ne t'inquiète pas. Je lui ai mis un drap que j'ai plié à ma manière, on va dire.
Elle me lance un regard. Le regard que seule une mère peut faire à sa fille. En même temps, Carila me considère comme telle.
- Ah oui ! Et je l'ai appelé Maxime.
Elle hoche la tête en guise de réponse et s'affaire déjà à son travail.
Après lui avoir dit toutes les instructions nécessaires, je quitte Practe avec une boule au ventre.
Malgré tout ce qui s'est passé, je tiens à ce petit garçon que j'ai appelé Maxime. Ça me fait mal de le quitter mais je n'ai pas d'autre choix. Je sais que je viendrai le voir chaque fois que je reviendrai sur Endora.
Je suis à la sortie du village. Je ne veux pas rentrer à pied et je décide de me télétransporter directement dans ma chambre. Mais à cause de mon accident j'ai du mal à me télétransporter normalement, ce qui fait qu'au lieu de me transporter dans ma chambre je me retrouve la tête la première dans de la... purée ?
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