✨ Chapitre 37 ✨

Voilà déjà trois jours que j'ai quitté l'infirmerie. C'est un soulagement. Liya et moi sommes plus proches que jamais et elle m'a avoué qu'elle ressentait quelque chose pour Arthur. Justement, elle est en train de m'en parler.

Elle est venue me voir tôt le matin dans ma chambre, située juste en face de la sienne. J'étais étonnée de la voir me réveiller étant donné que nous sommes dimanche et que ce jour-là, elle dort jusqu'à dix heures, voir midi. Elle semblait stressée mais m'a tout avoué.

- Ça fait combien de temps que vous vous connaissez ? je lui demande en coiffant ma tignasse.

- Terrestre ou endorien ?

Je ne comprends pas tout de suite sa question et puis ça me vient. Quand on parle d'année on ne sait jamais si on parle en année endorienne ou terrestre. Personnellement, même si ça fait quelques années que je jongle entre Endora et la Terre, je ne comprends toujours pas comment marchent leurs années.

- Terrestre, je lui réponds.

- Euh..., elle réfléchit et compte sur ses doigts. Ça va faire douze ans dans ce cas.

- Douze ans ! Ouaw ! C'est énorme Liya ! je m'exclame.

Elle fit la moue et me lance un regard suppliant. Je sais ce qu'elle va me dire.

- C'est hors de question Liya !

- Mais tu ne sais même pas ce que je vais te dire.

- Oh que si, je sais. Mais c'est non !

Elle me regarde et me fait les yeux du Chat Potté. Je n'aime pas quand elle me fait cette tête-là. Je n'arrive pas à lui résister.

- S'il te plaît, me supplie-t-elle en joignant ses mains sous son menton.

- Bon ok, je lui accorde. Je veux bien aller lui parler. Mais pourquoi tu n'y vas pas toi-même ?

- J'ai peur de sa réaction. Et s'il me renvoyait bouler ?

- Pourquoi ferait-il une chose pareille ? Le connaissant, il ne te rejettera jamais. Il tient trop à toi pour ça.

Haha, miss Diana fait la morale. Elle est bien placée pour dire ça, tiens ! Elle et son Liam.

« Mais qu'est-ce que je dis ? Pourquoi je me mets à penser à Liam tout d'un coup ? », je pense

Elle est amoureuse !

Ferme-la, conscience !

- Je suis trop timide pour lui dire en face ! me répond-elle.

- C'est ce que tu crois, mais je sais qu'au fond de toi c'est une jeune fille combattive et qui n'a peur de rien qui s'y trouve.

J'appuie bien sur les derniers mots en pointant son cœur du doigt. Mais elle ne répond pas et je la détends :

- Ne t'inquiète pas, Liya. Je lui parlerai à ma manière et ça marche toujours. Deux de mes amis terriens se sont mis en couple grâce à moi.

- Ça me rassure, dit-elle sincèrement.

- Je ne ferai rien qui puisse te nuire ma Rouge !

- Grrrrr..., grogne-t-elle en me tirant la langue.

Elle n'aime pas quand je l'appelle comme ça. « Ma Rouge ». Je la baptise comme ça à cause de sa couleur de cheveux. J'adore l'embêter avec ce surnom qu'elle dit débile.

- J'espère que tu feras de ton mieux... Choupette ! me nargue-t-elle.

Nous nous donnons des petites tapes mais c'est bon enfant.

- On va au village aujourd'hui ? me propose Liya.

- Ouais, bien sûr, j'y vais tous les dimanche maintenant.

- Ah oui, c'est vrai.

- Bon tu viens on va se doucher et se préparer !

- J'arrive, je te rejoins là-bas, me lance-t-elle quand elle est déjà au pas de sa porte.

- Pas de soucis ma Rouge !

Elle me lance un regard noir qui me fait sourire et je me dirige vers les douches pour filles.

***

Ça fait maintenant cinq minutes que nous attendons les garçons devant le grand portail. Nous avons pris l'habitude, Liya, Arthur, Liam et moi, de nous rendre dans les villages alentours le dimanche. Miles et Jennifer vont dans leur famille respective. Les trois autres ne m'ont jamais parlé de leurs parents. Je respecte et je n'ai jamais posé de question.

En les attendant, Liya et moi avons parlé d'Arthur mais aussi de Liam. Je suis restée très discrète à ce sujet. Mais elle insiste encore :

- Tu serais prête à te mettre en couple avec lui ?

Je la regarde avec de grands yeux l'air de dire « mais tu peux pas dire ça moins fort ». Je ne lui ai pas parlé du « je t'aime » que Liam m'a chuchoté à l'oreille il y a deux jours. Je me dis que c'est quelque chose qui restera entre nous.

« J'espère juste qu'il tiendra cette promesse... », je pense songeuse.

Deux mains se posèrent sur mes yeux. Je n'avais même pas besoin d'entendre sa voix pour savoir que c'était lui.

- Liam ! je crie.

Il retire ses mains et semble déçu que j'aie trouvé du premier coup.

- Comment t'as trouvé ? me demande-t-il.

- T'es la seule personne qui me fait ce genre de blague, à part Miles. Et puis, je reconnais ton odeur !

Il fait la moue à présent. Je lui lance un sourire plutôt charmeur et il me le rend aussitôt. Au même moment, je vois que Liya dévisage Arthur. Je ne crois pas qu'elle s'en rende compte, en fait.

Pour couper court à tous ces regards, je leur lance :

- On se met par deux ?

- Ouais, je me mets avec Liam, se précipita Liya.

Je tourne furtivement la tête vers Arthur et je peux lire un peu de jalousie dans son regard.

- Ça me fait rire. On n'a même pas laissé le choix aux garçons de choisir.

- Je suis d'accord. Bon, Arthur, on va à Loubria et vous ? je demande à l'attention de Liam et Liya.

- On va se diriger vers l'Est, il y a plusieurs villages là-bas, répond Liam.

- D'accord ! On se retrouve au point de rendez-vous, comme d'hab ! nous dit Liya.

- Oui, allez, en route.

Liam et Liya commencent à marcher et nous aussi. Mais dès le début de la marche, nous devons nous séparer à une sorte de carrefour. Le chemin sur lequel nous étions tous les quatre se divise en trois. Arthur et moi continuons tout droit, tandis que Liam et Liya se dirige vers la gauche.

Je sais que nous en avons pour trois quarts d'heure de marche, Arthur et moi. Au bout de cinq minutes, je sens mes muscles se tirer. Je sais que je ne devrais pas marcher autant quelques jours après l'accident, mais je suis une battante.

- Tu veux qu'on s'arrête ? me demande gentiment Arthur.

- Non, c'est bon, je vais y arriver.

Au bout d'un quart d'heure, je dirais, ma souffrance s'est volatilisée. J'entame la conversation :

- Vous avez l'air proches, Liya et toi !

Tu n'as rien trouvé de mieux ?! se moque ma conscience. Ah celle-là, je vous jure !

- Je l'apprécie beaucoup, c'est vrai. Ça fait énormément de temps qu'on est amis.

Je le regarde et je vois que ses joues commencent à s'empourprer.

- Il n'y a rien de plus ? Tu sais..., j'essaie de me montrer la plus gentille possible, si tu as besoin de parler je suis là.

- C'est que...

Je vois que c'est dur pour lui de se confier et d'ouvrir son cœur. Je le connais bien Arthur maintenant. Une grande amitié est née entre nous.

- J'en ai déjà parlé à Liam, en fait.

Un sourire naît sur mes lèvres.

- Tu lui as dit quoi ?

- Ben...

Il devient tout rouge, mais je ne fais aucune remarque pour ne pas l'enfoncer encore plus dans son malaise. Je préfère qu'il se livre par lui-même.

- Je ressens beaucoup de choses quand elle est près de moi, surtout quand elle me lance son petit sourire, se confesse-t-il.

Je vois qu'il a pleins d'étoiles dans les yeux. Il me l'a décrit comme si c'était une déesse à ses yeux.

- Tu te sens mal à l'aise quand t'es juste à côté d'elle et qu'elle te parle ?

- Ouais mais... comment tu sais ça ?

Bon, alors, je lui dis ou pas, qu'il est amoureux ? C'est trop mignon. Mais pour qu'il aille voir Liya, il faut qu'il sache.

- T'es amoureux ! je lui lance en sautant sur place, tellement je suis contente pour lui.

- Alors c'est ça être amoureux...

- Tu m'as décrit tous les symptômes de l'amour, je lui dis en rigolant de joie.

Il s'arrête et me prend dans ses bras. Nous n'avons jamais eu de rapprochements comme celui-là, mais je suis heureuse que ce soit pour la bonne cause. Oui, parce qu'il aurait pu me prendre dans ses bras parce qu'il était triste !

Je le serre aussi et il murmure dans mon oreille un « Merci Diana ». Nous nous relâchons et continuons notre route.

- Maintenant que tous tes sentiments sont démêlés, il faut que tu ailles la voir.

- Mais... mais si elle ne voulait pas de moi ? Je sais que je ne m'en remettrai jamais !

« Je croirais voir Liya en face de moi ! », je me dis avec un grand sourire sur les lèvres.

- Elle ne te rejettera pas Arthur, je le rassure en passant mon bras autour de ses épaules.

- Comment tu peux en être sûre ?

- C'est ma meilleure amie, je la connais.

Son visage change soudain d'expression, mais je ne saurais dire si c'est de l'appréhension ou de la joie, en fait.

- Elle t'a parlé de moi ? me demande-t-il en fronçant légèrement les sourcils.

Il tourne ses yeux couleur de bois vers moi.

- Oui, elle m'a parlé de toi, je lui avoue sincèrement.

- Positif ou négatif ?

Je pose ma main sur mon épaule et lui dis :

- Positif, mais je ne t'en dirai pas plus, c'est toi qui iras la voir.

Il me tire la langue puis il me pince la hanche. Nous rigolons et nous nous taquinons aussi.

- Je te conseille d'aller la voir dans les jours qui viennent, je ne serai pas là pour vous embêter, dommage.

- Tu rentres ce soir ?

- Ouais, maintenant que je suis guérie. Mais sérieusement va la voir avant que l'on devienne Maîtres.

Les Maîtres sont les êtres magiques les plus puissants. Tous les neufs ans (terrestres), les nominations se font. Les prochaines sont dans un mois (toujours terrestre), je suis trop pressée puisque, moi aussi, je vais faire partie des Maîtres. Mais, car il y en a toujours un, c'est que nous ne savons pas à l'avance si nous resterons dans notre école. Il y en a une trois grandes encore en marche.

Normalement, nous devrions rester ensemble. C'est ce que m'a dit ma mère, mais elle m'a aussi affirmé que rien n'était sûr. J'ai pas du tout envie de quitter notre groupe. Une grande amitié est née entre nous tous et je ne veux, pour rien au monde, qu'elle se brise.

- J'irai la voir demain, lance-t-il sûr de lui.

Sur ce, nous n'en parlons plus. Nous avons juré l'un l'autre que cette conversation resterait entre nous. Je ne sais pas comment je vais réussir à la cacher à Liya, mais je trouverai une solution avant de rentrer.

Nous arrivons à l'entrée du village de Loubria. Je suis un peu essoufflée à cause de l'accident mais ça va. Vous vous dites sûrement qu'on aurait dû se télétransporter, ça aurait été plus rapide. Mais le fait de se transporter quelque part nous prend pas mal d'énergie et nous en avons besoin aujourd'hui.

Je suis déjà venue dans ce village plusieurs fois et les gens sont très accueillants. La dernière fois, nous avons commencé à construire avec eux un grand abri en pierre beaucoup plus stable que toutes les maisons. C'est un abri qui servira à loger tout le village en cas de problème majeur.

Nous arrivons sur le lieu de construction et l'abri prend vraiment forme, je suis fière du travail qu'ils ont accompli en notre absence.

- Bonjour Diana, bonjour Arthur, nous lancent tous les villageois sur le terrain.

- Salut tout le monde, nous répondons en choeur.

Une bonne ambiance s'installe et je commence à regarder où ils en sont. Arthur, lui, est déjà parti aider au remorquage des pierres.

La moitié de l'abri a déjà toutes ses pierres posées. Arthur et moi sommes d'une grande utilité à ce village car nos puissants pouvoirs nous permettent d'accomplir plus de tâches plus facilement.

Je commence à travailler et à m'acharner. J'ai envie que ce refuge ait beaucoup avancé avant notre départ.

***

Ce que je souhaitais fut accompli. L'abri est quasiment fini. Je suis sûre que lorsque l'on reviendra, le refuge sera terminé. J'ai hâte de le voir fini.

Je suis assise en compagnie d'Arthur. Nous sommes en train de vider d'énormes bouteilles d'eau. Nous avons déjeuné au village ce midi et c'était plutôt bon, je l'avoue.

Nous nous levons et nous souhaitons bonne chance à tous les villageois présents sur le chantier. Nous sortons du village. Ça fait simplement quelques minutes que nous marchons. Nous nous taquinons mais nous sommes contents de notre journée acharnée.

Nous nous arrêtons net quand nous entendons un hurlement venant du village. C'est un hurlement de femme.

Ni une, ni deux, je regarde Arthur dans les yeux et nous nous dirigeons vers la source du bruit...

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