✨ Chapitre 35 ✨

- Q-Quoi ? je bégaie.

- Tu as très bien entendu, me répond-elle exaspérée.

J'essaie d'assimiler ce qu'elle vient de m'apprendre. Liam vient me voir toutes les nuits.

- Pourquoi vient-il la nuit et pas le jour ?

Elle ne répond pas tout de suite. J'ai l'impression qu'elle cherche les mots juste pour éviter que je ne me sente mal.

- Il faut déjà que tu comprennes, Diana, commence-t-elle, que lorsque tu es tombée dans ton coma profond, nous avons tous pleuré... Les infirmières nous avaient affirmé que tu avais peu de chance de t'en sortir.

Je préfère ne faire aucune réflexion pour ne pas la déranger, mais ça me fait vraiment chaud au cœur de savoir que j'ai manqué à des personnes et que celles-ci sont attachées à moi.

- Nous étions tristes, continue-t-elle. Nos entraînements n'avaient plus du tout le même dynamisme. Je te visualisais toujours dans cette chambre, les yeux fermés avec toutes ces machines autour de toi. Tes battements de cœur diminuaient de jour en jour.

Elle soupire de soulagement. Elle est soulagée de pouvoir m'en parler après tous ces jours passés.

- Miles, Arthur, moi et même Jennifer étions vraiment tristes, mais...

- Mais..., j'essaie de l'inciter, car je sais que c'est de la suite qu'elle veut me parler.

- Mais Liam était tout simplement bouleversé à l'idée que tu puisses perdre la vie...

J'ai les larmes aux yeux. Pas seulement pour ce qu'elle vient de me révéler, mais aussi pour tout. Tout ce qui se passe. J'ai fait du mal à énormément de personnes et il faudra que j'aille m'en excuser dès ma sortie de l'infirmerie.

- Tu veux que je continue ou je t'en ai trop dit ? me demande-t-elle.

- Non, je veux entendre la suite, Liya, s'il te plaît.

- Liam a commencé à ne plus avoir de goût pour rien. Il a commencé à déprimer, en quelques sortes. Il n'était pas bien du tout. Il s'enfermait dans sa chambre, quasiment toute la journée. Il ne venait plus aux entraînements. Après des milliers d'encouragements de notre part, il a bien voulu te rendre visite quand tu étais dans le coma.

Elle inspire et expire intensément.

- Mais il n'a plus jamais voulu revenir...

- Pourquoi ?

- Même quand tu étais inconsciente tu souffrais. Tu ne t'en rendais pas compte, sûrement, mais tu hurlais de douleur. Tu pleurais dans ton coma et, je te l'avoue, j'ai pleuré plus d'une fois...

C'est un geste instinctif mais je la prends dans mes bras. Je me sens coupable d'avoir fait souffrir autant de gens. Je n'ai aucun souvenir d'avoir souffert pendant mon coma.

- Continue..., je réussis à dire, alors que les sanglots ont commencé à prendre le dessus.

Elle a sa tête posé contre mon épaule et son regard est dans le vide.

- Liam n'a pas supporté de te voir souffrir comme ça et son mal-être a empiré. Quand tu t'es enfin réveillée, au bout de six jours de torture, nous pensions que c'était fini et que Liam allait redevenir comme avant.

- Mais quelque chose l'en a empêché puisqu'il n'est pas venu me voir, je dis sèchement.

- Il m'a demandé si tu souffrais encore. Je lui ai dit la vérité. Que tu ne pouvais plus bouger et parler. Il a été détruit même quand je lui ai affirmé que ça ne durerait pas. Il a versé énormément de larmes pour toi, Diana.

- J'aurais fait la même chose, si ça avait été lui..., je lui confesse.

Il ne supportait pas non plus de ne plus te voir. Il a donc décidé de veiller sur toi la nuit. Il affirme que, je cite : « pendant son sommeil, elle est belle et paisible et plus aucune souffrance ne peut l'atteindre ».

Je reste bouche bée. Sa phrase est magnifique. Je n'ai pas de mots pour la décrire.

- Il tient vraiment à toi, Diana.

- Moi aussi...

Nous restons encore quelques minutes enlacées. Puis, je me relève et je regarde Liya dans les yeux :

- Maintenant que je vais bien et que je ne souffre plus, Liam peut venir, non ?

Elle se pince la lèvre inférieure, signe qu'elle va me dire quelque chose qui ne va pas me plaire.

- Il ne veut pas te voir allongée sur un lit d'hôpital. Il veut garder le souvenir de toi comme quelqu'un qui est pleine de vie et d'assurance...

Je la coupe net dans sa phrase.

- Attends, Liya. On dirait que tu parles de moi comme si j'étais morte. Tu me fais peur là !

Elle rigole mais je sais qu'elle a peur pour Liam après tout ce que je viens de lui faire, sans le faire exprès.

- Je te remercie..., je lui dis.

Elle me regarde, soulagée. Un soulagement sans nom, mais qui veut tout dire.

- C'est normal, entre amies, me répond-elle, avec beaucoup plus d'aplomb que lorsqu'elle est venue.

Safia déboule, comme d'habitude, dans ma chambre. J'espérais qu'elle avait oublié ma piqûre mais non.

- Je suis désolé de vous déranger, les filles, mais, dit-elle à mon attention, toi, tu as ta dernière piqûre à prendre !

- Ma dernière ? je demande, heureuse, mais choquée. Mais je ne devais pas sortir après-demain ?

- Si, mais tes dernières analyses ont été très positives et on sait tous très bien que tu meurs d'envie de sortir de cette petite chambre.

- Oh oui ! je lui lance en levant les yeux au ciel.

Cette nouvelle détend tout de suite l'atmosphère. Mais Safia s'empresse de rajouter à son petit discours :

- Mais Diana, je suis désolée, tu ne pourras pas reprendre l'entraînement d'ici une semaine.

- J'y pensais déjà. En même temps c'est normal ! Rester onze jours cloîtrée dans une chambre de cinq mètres carrés, sans bouger, j'en étais sûre.

- Au moins, ça s'est fait ! s'écrie Liya. Tu pourras te vanter d'avoir été la seule à avoir survécu à un accident comme celui-là, et en plus, en sauvant la vie d'un homme !

- C'est vrai, c'est vrai, je dis en faisant des gestes de star.

J'arrête aussitôt de faire le pitre quand je vois Safia arriver avec sa grande seringue blanche. Je déteste les piqûres, même si les siennes ne font pas mal !

- Calme-toi, me dit-elle doucement en voyant ma panique totale. C'est la dernière.

- Ouais, je dis en faisant la moue.

Elle me pique et je suis soulagée que ce soit la dernière. J'ai eu un total de vingts-deux injections en onze jours, c'est super ça !

Après tout ça, Liya s'en va pour prendre son repas du soir et elle me promet de ne dire à personne que je sors demain, pour leur faire la surprise.

Je m'endors plus sereine, mais assez tard. Quelques secondes avant que je tombe dans un sommeil profond, j'entends la porte s'ouvrir. C'est Liam...

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