✨ Chapitre 30 ✨

Sur cette jolie phrase, je descends à mon arrêt. Héloïse et Raph, eux, descendent au suivant. Je rentre chez moi et claque la porte. Il fait étonnement chaud à la maison mais je n'y prête pas plus d'attention que ça. Je m'avance dans le salon et m'affale comme une larve sur le canapé après avoir jeté mon sac et oté mes chaussures et ma veste.

Mélina est à son cours d'équitation et je me dis que quelques heures seule ne me feront pas de mal. Je prends une pomme bien rouge et je commence à la manger devant ma série.

Dans celle-ci, le héros, Jonathan,  est en train d'agoniser à cause d'une épée dans le ventre que son meilleur ami, Thibault, vient de lui planter dans la poitrine, au niveau du cœur.

Il l'a trahi et, pour moi, la trahison est le pire des fléaux. Tu crois faire confiance à quelqu'un et il te poignarde dans le dos !

Je suis dans le film et je ne pense à rien d'autre. Quelques larmes s'échappent de mes yeux pour couler sur mes joues.

La scène est tellement triste. Jonathan, étalé par terre en train de gémir, sa femme, Sarah, et ses deux enfants, Emma et Kamina, en train de pleurer toutes les larmes de leur corps. Tout ça dans un désert où, à des kilomètres à la ronde, on ne croise personne. Ils sont sûr de tous mourir.

Je commence à pleurer de plus en plus en mangeant de moins en moins ma pomme.

Kamina, Emma et Sarah sont en train de pleurer et de crier. Elles sont perdues et n'ont plus aucun moyen de se sauver.

Elles commencent à prier pour un Dieu, auquel elles ne croient pas. Le père, toujours en train de gémir de douleur, l'épée dans le cœur.

Je pleure, je pleure. J'ai ma tête dans le coussin et une couverture sur moi.

D'un coup, deux bras se croisent sur ma poitrine.

Je hurle de tous mes poumons, me relève immédiatement et sors deux boules de feux de mes mains pour empêcher mon adversaire de m'approcher.

- Ahhhhhh ! Selena !! hurle à pleins poumons ma mère.

Je vois vite que le hurlement passe d'un coup à la peur.

- Oh, c'est toi. Ne me refais plus jamais peur comme ça, maman ! je m'excuse en faisant disparaître les boules calcinantes.

Je vais lui dire bonjour en la soulageant, car elle a l'air toujours choquée et moi toujours en train de pleurer.

- Ne t'inquiète pas, ce sont juste des réflexes. Je ne les aurais jamais lancé sans savoir qui c'était.

Je la prends dans mes bras et elle me chuchote au creux de l'oreille :

- C'est magnifique ce que tu as appris en allant à Endora !

- Merci, des années de travail pour arriver à ce résultat là !

- Je suis fière de toi Selena, m'embrasse-t-elle.

- Merci, maman...

Je me détache d'elle et regarde où en sont les personnages. Alors Jonathan s'est éteint, mais je vois que les trois filles sont dans un hélicoptère. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais j'irai regarder ça en « replay », plus tard.

J'éteins la télé. Avec la peur que j'ai eu, je ne veux plus la regarder. Je m'en vais pour monter à l'étage, ma mère est dans la pièce en face des escaliers en train de couper les légumes. Je m'arrête net avant d'entamer la montée des marches.

- Maman ? je l'appelle.

Elle répond tout de suite après :

- Qu'y a-t-il ma chérie ?

- Je ne t'ai pas demandé, mais pourquoi es-tu à la maison, alors qu'à cette heure-là tu devrais être au travail ?

Je me retourne et avance vers elle.

- Je ne me sentais vraiment pas bien et j'ai préféré revenir à la maison. Ça ne te dérange pas j'espère ?

- Oh non, au contraire, plus je suis avec des gens, mieux je me porte.

- Tant mieux.

- Je viens t'aider maman...

Je m'avance, prends du Sopalin, un épluche légumes et je commence à éplucher des carottes. Au bout de quelques minutes ma mère brise le silence :

- Tu n'es pas venue ici juste pour m'aider.

Je lève la tête surprise. C'est vrai que je voulais lui parler. Mais comment le sait-elle ?

- Non. Tu as raison. Je voulais te...parler.

- Ça ne s'est pas bien passée ta rentrée ? s'enquit-elle avec le visage d'un mère inquiète pour sa fille.

- Ce n'est pas exactement ça...

- Alors éclaire-moi, Selena, s'il te plaît.

Je lui raconte donc dans les moindres détails ce qui s'est passé aujourd'hui. Elle hoche la tête de temps en temps pour m'inciter à poursuivre. Quand j'ai fini de raconter toute cette histoire, à vrai dire, bizarre, elle m'observe étrangement.

- En effet c'est bizarre que Raphaël réapparaisse comme ça, du jour au lendemain...

Je ne lui avais pas encore fait part de mes impressions face à ça.

- Pour tout te dire, je ne le crois pas quand il me dit qu'il a quitter Steeve Jobs pour un lycée général.

- Et tu as bien raison, me confirme-t-elle.

J'ai vraiment l'impression d'avoir loupé un chapitre. Ma mère ne peut pas vraiment donné son avis là-dessus, elle le connaît à peine.

- Comment tu peux dire ça ? je l'interroge.

- C'est exact que Raphaël n'est pas venu dans ton lycée parce qu'il ne se plaisait pas à Steeve Jobs.

- Comment tu peux en être sûr ?

- Tu es légèrement naïve ma petite...

- Explique-moi parce que je ne comprends plus rien.

Elle inspire profondément, pose ses légumes et son matériel, me regarde profondément dans les yeux et commence ses explications :

- Pour moi, Raphaël n'a pas toujours été sincère avec toi.

- Explique-toi.

- Tu n'as jamais trouvé ça étrange que, dès qu'il est arrivé, quand tu étais en quatrième, vous soyez sortis ensemble quelques jours plus tard.

- C'est sûr, et je l'avoue, j'avais une profonde attirance pour lui. J'étais dans tous mes états rien qu'avec son regard... Mais qu'est-ce que tu insinues ?

- Seuls les créatures magiques peuvent avoir une influence telle que la sienne sur les personnes de leur choix.

- ...

Je laisse un blanc que je ne veux, en aucun cas, combler. Même s'il avait eu, en effet, des comportements étranges avec moi, je ne l'avais jamais soupçonné d'être un être magique.

- Tu penses que Raphaël est du côté du Bien ou du Mal ?

- Je n'en sais rien, mais ce jeune homme n'est pas là par hasard. Je te conseille de demander à Luciana.

Je pousse un long soupir.

- Elle n'est quasiment jamais disponible. Même pour sa fille.

- Je pense que pour une affaire urgente, elle t'accordera un instant.

- Mouais, je dis, pas très sûre de sa suggestion.

Et puis j'ajoute :

- Laisse-moi deviner. Je ne dois pas en parler avec Raph ?

- Tu serais en grand danger ! Car s'il est du côté du Mal, je n'ose même pas imaginer ce qu'il va arriver...

Je regarde ma maman dans les yeux. De petites rides se trouvent maintenant au coin de ses yeux, mais je la trouve toujours aussi belle. Ces beaux cheveux roux et lisses lui tombent maintenant aux épaules. Elle est vraiment impliquée dans la vie magique que je mène.

Tout d'un coup, j'ai un flash d'un moment où nous étions tout les deux, moi et Raphaël :

- C'est donc ça qu'il voulait me dire...

- De quoi tu parles ? me questionne ma mère.

- Quelques jours plus tard, après notre première rencontre, il m'avait dit que tout était possible et qu'il était un mystère lui-même. Et qu'un jour je le découvrirais.

- Tu as ta réponse maintenant.

Je lui souris malgré la situation. Je ne serai rien sans ma mère. Elle est tout pour moi.

- Merci pour tout ce que tu fais pour moi, maman. Je t'aime...

- Moi aussi, mon trésor, je ne veux pour rien au monde qu'il t'arrive un jour un malheur...

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