✨ Chapitre 29 ✨

Média : Selena maintenant âgée de 16 ans et demi ❤️

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Avec toute mon agitation cérébrale, je n'ai pas eu le temps de voir qui était mon professeur principal. Quand j'arrive au niveau de ma classe, je remarque que tout le monde me regarde. C'est énormément gênant d'être la dernière à arriver.

- Vous vous rangez deux par deux dans le même ordre que lorsque l'on vous a appelé, tonna le professeur.

Je ne l'avais jamais vu auparavant. Il est petit, chauve et porte une barbichette blanche et assez longue. Il a l'attitude du professeur banal, qui ne fait que son boulot de prof.

Raphaël s'avance vers moi car nous devons nous ranger par deux. Je l'ignore du mieux que je peux mais c'est tout bonnement impossible : il est irrésistiblement attirant.

- Ça fait énormément de temps que nous nous sommes pas vus ! s'exclame-t-il sûrement pour débuter une conversation.

Je le laisse parler et je cherche quelques amis que je connaîtrais. Un sourire éclaire mon visage quand je me rends compte qu'Héloïse est dans ma classe.

« Elle aussi a été séparée de sa meilleure amie ! », je me dis.

J'entends toujours Raphaël parler mais j'ignore totalement ce qu'il raconte. Je ne cherche pas à en savoir plus d'ailleurs car je me fiche de ce qu'il raconte de toute façon.

La seule question qui me trotte dans la tête c'est : pourquoi est-il venu dans ce lycée ?

Il y a des centaines de possibilités. Mais je les trouve plus farfelues les unes que les autres.

Nous marchons côte à côte, évidemment, sinon ce ne serait pas drôle. En arrêtant de me poser des milliers de questions, je remarque qu'il s'est arrêté de parler. Nous sommes dans le silence total.

Notre professeur principal nous emmène dans sa classe après que nous soyons allés chercher nos livres de cours.

Nous entrons dans une salle de cours banale, à la couleur banale (jaune). Je vois sur les murs des feuilles avec des grands titres tels que : métaphores, philosophie de Platon, etc.

« Oh mon Dieu ! Nous sommes dans une salle de français ! ».

J'ai beau adorer lire et écrire, les salles de français m'ont toujours porté malheur. En quatrième avec Raphaël, nous nous sommes faits exclure de cours pendant trois mois entiers jusqu'à la fin de l'année.

En troisième, j'ai failli mettre le feu à la salle, en faisant jaillir une flamme de ma paume (évidemment je ne voulais pas faire ça !). Mais heureusement dans la panique, personne n'a cherché à savoir qui avait fait flambé la classe.

L'année dernière, mon voisin de classe n'arrêtait pas de me parler de sa vie et celui derrière moi de me donner des coups de pieds dans ma chaise. Et ne parlons pas du gars qui était devant moi à se retourner pour me jeter des boulettes de papier !

Toutes ces années de français ont été un enfer total ! Je ne veux pas que ça recommence, je n'en peux plus.

« Faites que cette année soit un miracle ! ».

- Vous vous asseyez par ordre alphabétique, ce sera plus facile pour moi, pour vous reconnaître.

Je m'arrête de marcher et je suis plutôt énervée. Cette année ne commence pas pour le mieux... Je n'ai vraiment pas envie de me retrouver (encore) à côté de Raphaël Vendôme, le voisin qui m'a maudite en français.

Raphaël s'avance vers moi et me tire le bras pour que je le suive. Mais dès que nous avons ce contact, je ressens un besoin irrésistible de l'enlacer. J'enlève aussitôt ma main avant que cela ne devienne insupportable.

Il hausse les épaules en voyant que j'ai lâché sa main et se place au fond de la salle du côté de l'entrée.

- Oh non ! je m'écris.

Dans le brouhaha des autres élèves, il m'entend à peine.

- Qu'est-ce qui se passe Selena ?

- Je...nous... on ne peut pas aller à cette place Raph...

- Et pourquoi donc, me dit-il en croisant ses bras fins et légèrement musclés.

- Et bien... ça me porte, en quelques sortes, malheur de me mettre au fond à gauche.

- Oh, tu sais, ce n'est pas parce que des choses bizarres sont arrivées deux ans de suite à tous les deux que ça arrivera cette année, non ?

- Tu as peut-être raison, je deviens parano...

- De toute façon, il n'y a plus de place ailleurs.

« C'est un signe », je pense en me disant que je commence sérieusement à délirer.

Nous nous asseyons et M. Bretzel, notre professeur principal, débite toutes les règles du lycée et le blabla habituel du début d'année.

Je l'écoute d'une oreille distraite et mon esprit commence à divaguer. Je suis en train de m'imaginer ce que Liya et Liam peuvent faire pendant ce temps. Manger, dormir ou s'entraîner ? Á moins que nous soyons dimanche ?

Liam, Liya et moi-même avons créé une amitié qui, je pense, est hors du commun. Quand je les ai vus pour la première fois, ça m'a tout de suite paru évident que nous étions faits pour  nous entendre. C'est comme si une corde nous reliait tous les trois et que cette dernière soit juste incassable.

Nous sommes liés par quelque chose de très très fort. Peut-être la prophétie ? Je me suis déjà posée la question sans jamais avoir de véritable réponse. Je l'ai relue dans tous les sens et les seules personnes concernées sont : mon père, ma mère et Monsieur Mystère qui me libérera de la malédiction.

Je reviens tout d'un coup au cas de Raphaël et sans tourner ma langue dans ma bouche je lui demande :

- Pourquoi tu n'es plus en lycée professionnel ?

Il me regarde l'air surpris par la question, or je ne vois pas en quoi elle est bizarre.

- Je ne m'y plaisais pas, c'est tout, dit-il en se raclant la gorge, l'air stressé.

- Mmhh... Je vois...

Il y a quelque chose qui ne colle pas avec ce qu'il vient de dire. De plus, sa voix n'était pas totalement naturelle comme lorsque l'on ment. C'est vraiment étrange mais je ne le crois pas.

- C'est tout ? m'interroge-t-il.

- Qu'est-ce que tu veux que je dise ?

- Tu n'es pas contente que je sois de retour ?

Je jette un coup d'œil à la classe avant de poser, à nouveau, mon regard sur les yeux azur de Raphaël.

- Tu veux une vrai réponse ? je le nargue.

- Ouais...

- Non, dans ce cas-là. Je ne suis pas ravie que tu sois de retour.

- Et pour quelle raison ?

La pression monte en moi et je le dévisage de haut en bas. Il est pas sérieux de me demander ça quand même ?

- Tu m'as lâchement oublié... Si nos parents de s'invitaient pas de temps en temps, je n'aurai plus jamais eu de nouvelles de toi...

Devant mes mots profonds il a l'air déstabilisé. Il ne se rend pas compte qu'il m'a fait du mal et ça me rend folle.

- Je...tu...

- J'ai plus envie d'en parler, en fait. Je retire ce que j'ai dit !

Je deviens vite rouge de colère. Le fait qu'il m'ait oublié facilement avait été terrible pour moi. Même si je ne le montrais pas j'avais été profondément triste. Je tiens à Raphaël et je ne peux plus le nier. Je suis attirée par lui et je n'arrive pas à lui résister...

Après cela il ne dit rien et je préfère en rester là. J'écoute attentivement M. Bretzel et essaie de faire comprendre à Raphaël que je me fiche complètement de lui.

Celui-ci réagit à ma « menace » et commence à jouer au gamin au bout de dix minutes, mais je ne lui adresse aucun regard.

Il commence à me prendre un crayon et à le cacher dans sa trousse.

« Quel gamin ! » je ne peux m'empêcher de penser.

Il me pique ma gomme et d'autres choses encore dans ma petite trousse en cuir.

Je ne veux pas réagir même si j'ai juste envie de lui arracher les yeux à la petite cuillère et de lui retirer ses cheveux à la pince à épiler. Je ne veux pas lui donner la satisfaction d'avoir gagné.

Au bout d'un quart d'heure sans réagir, il repose le tout sur ma table. Ce qui m'énerve le plus, c'est qu'il ne prend même pas la peine de les remettre dans ma trousse.

« Rhaaa ! J'ai envie de l'étriper ! » je rage.

- T'es vraiment pas drôle ! laisse-t-il échapper.

- Toi non plus, je rétorque aussitôt.

- Pourquoi tu me fais tout ça ?

- Oh, pauvre bébé, je t'ai blessé peut-être...

Il ignore totalement ce que je viens de dire et me redemande :

- Pourquoi te comportes-tu comme ça avec moi ?

« Il se fout de moi, c'est pas possible ! Je lui ai expliqué il y a à peine une demi-heure ! »

La sonnerie retentit et me coupe dans mes pensées. Je n'attendais qu'elle depuis une heure. Raphaël me sort par les oreilles, je ne veux plus le voir jusqu'à ce que je me sois calmée.

- Je m'en fous de toute façon, je lui lance en partant.

Je marche vite dans le couloir et je me mêle à tout le monde. Mais je sens un bras se poser sur le mien. Je me retourne en furie et je crie :

- Mais tu vas me lâcher espèce d'idiot !

Je regrette tout de suite mes paroles quand je vois que c'est Claire qui tient mon bras droit. Je le retire tout de suite me rappelant que j'ai la Marque dessus.

- Tu me diras que c'est une façon comme une autre d'accueillir sa meilleure amie, rigole-t-elle.

- Désolé, je ne pensais pas que c'était toi..., je m'excuse.

Elle me prend par l'épaule et nous commençons à avancer dans les couloirs, pour descendre les escaliers et se retrouver dans la cour.

Nous restons dans le silence et je comprends tout de suite qu'elle veut que nous parlions toutes les deux, sans les oreilles qui traînent autour de nous.

Nous nous installons derrière un arbre et elle se précipite pour me demander :

- Tu pensais que c'était qui qui te tenait la main ?

- Raphaël...

- Raphaël Vendôme ?! s'étonna-t-elle en fronçant les sourcils. Mais il est à Steeve Jobs, en lycée PRO.

- Tu me prends pour une idiote ou je rêve ? je la sermente. Tu ne me crois pas ?

- Je ne te prends pas pour une idiote, loin de là. Mais qu'est-ce que Raphaël viendrait faire ici ?

Il m'a affirmé qu'il ne se plaisait pas à Steeve Jobs et que c'est pour cette raison qu'il est venu squatter ici.

Elle assimile les informations que je viens de lui donner. Nous restons quelques instants dans un silence de plomb mais je le brise :

- Faut que je t'avoue quelque chose Claire.

- Je t'écoute, m'invite-t-elle à continuer en prenant une brindille d'herbe sèche et en la faisant tournoyer entre ses petits doigts fins et vernis de rose.

- Je ne crois pas un traître mot de ce qu'il m'a affirmé.

- Tu ne crois pas ce qu'il dit ? elle répète.

- Non. Il y a une autre raison.

- Tu as une piste ? s'enquit-elle en frappant des mains.

- Non, mais je compte la trouver et vite...

J'essaie de changer au mieux notre sujet de conversation et nous commençons à parler acteur de cinéma, fringues et manucure.

Claire m'a toujours aidé dans tout ce que j'ai fait au cours de ma vie. Ça fait maintenant seize ans que je la connais et malgré tout ce qui s'est passé dans nos vies respectives, nous avons toujours été là l'une pour l'autre.

La sonnerie sonne et nous devons nous diriger chacune dans nos salles de classe. Elle me retient par le bras comme elle l'avait fait tout à l'heure et me déclare :

- Si tu as une piste ou si tu vois quelque chose de louche, viens m'en faire part, hein ?

- Bien sûr, Claire, je lui promets. Á tout à l'heure !

***

Clairement, la journée est passé à la vitesse d'un escargot, voir encore plus lentement (c'est pour vous dire...).

Je suis sur le trajet du retour et Raphaël est dans le bus, lui aussi. Je suis dans le fond et lui à l'avant. Je cause avec Héloïse de notre classe mais je ne peux m'empêcher de jeter des regards furtifs à Raph. Héloïse le remarque direct et me lance :

- T'as flashé sur le nouveau ?

Je la regarde, rouge de honte qu'elle m'ait vue.

- C'est plus compliqué que ça, en fait. Je le connais déjà.

- Non sérieux, elle s'exclame un peu trop fort à mon goût.

- Oui...

- Pourquoi fais-tu cette petite tête ? Tu ne l'aimes pas ? En amitié je veux dire.

- C'est que... On s'est rencontré quand nous étions en quatrième. On a eu une relation de quelques jours et on s'est un peu perdu de vue. Je me suis engueulée avec lui à la fin de la troisième, avant les vacances. Cependant, je me suis dit que c'était bien qu'il aille en lycée PRO comme ça je ne le reverrais plus... Mais je n'ai pas arrêté de penser à lui et lui jetant quelques regards quand je le croisais dans la rue mais lui tournait la tête et partait... Il m'a blessé au plus haut point ce jour-là...

Comme si elle devinait la fin de l'histoire, Héloïse la finit :

- Et il réapparaît du jour au lendemain dans ta classe en plus.

- C'est ça, mais le truc c'est qu'on s'est embrouillé en cours de français...

- Mais ne t'inquiètes pas, continue-t-elle en me frictionnant l'épaule droite, s'il tient à toi, il viendra...

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