✨ Chapitre 21 ✨
Je claque la porte de chez moi. Je suis seule. Je devrais être plutôt contente d'avoir du temps pour moi, mais la dernière fois que l'on m'a laissée seule, une jeune fille a fait irruption chez moi. J'allume donc vite fait la télé et j'essaie de ne pas penser à ce qui est arrivé il y a huit jours. Je respire et calme la frayeur qui s'est installée en moi.
Après cela, je m'allonge sur le canapé, je suis morte de fatigue. Je pense jour et nuit à tout ce qui se passe et cela devient assez envahissant.
Mais un petit sourire instinctif se dessine sur mes lèvres en repensant à Raphaël. J'ai enfin réussi à le quitter. Bon ça ne c'est pas finit comme je le souhaitais mais c'est déjà ça... Tout ne peut pas être rose.
Je regarde la télé pendant deux heures et Mélina arrive suivie de peu par mes deux frères. Nous préparons notre goûter et nous fêtons les vacances devant notre série favorite.
Les parents rentrent et ils ont l'air vraiment fatigué. Cette année, ils ont pris leur première semaine de vacances pour se reposer.
- Ah ! s'exclame mon père. Enfin les vacances sont arrivées !
- Oh, oui, on va pouvoir se reposer un maximum, se soulage ma mère.
- Vous passez trop de temps à travailler, je leur dis en les regardant tout les deux.
- Oui, mais au moins, on ne manque de rien. Pas vrai les enfants ? demande mon père.
- Oui ! nous nous écrions tous en même temps.
La soirée s'annonce plutôt cool. Nous sommes tous là, à rigoler. Nous jouons aux jeux vidéos en famille et nos parents ne sont vraiment pas très doués.
J'ai expliqué une dizaine de fois à ma mère qu'il fallait tourner avec le bouton de gauche et elle appuie sur le bouton de droite à chaque fois. Et c'est la même chose avec mon père. Mes deux frères lui expliquent mais il ne comprend pas non plus.
Mais malgré cela, nous passons une excellente soirée. Nous commandons des pizzas, nous les mangeons et nous allons dormir parce qu'il se fait tard. Il est dans les environs de minuit quand je vais dans mon lit.
Je commence à fermer les yeux et je sens comme une présence. J'ouvre instantanément les yeux en sautant de mon lit pour être prête à me sauver.
Mais un grand sourire se dessine sur mes lèvres quand je vois que c'est Luciana qui est dans la pièce. Elle a la même robe blanche en dentelle que lors de notre première rencontre. Nous nous admirons et je me précipite vers elle pour l'étreindre. Elle me prend aussi dans ses bras et nous restons ainsi quelques minutes.
- Tu m'as manqué ! je lui chuchote à l'oreille pour ne pas réveiller tout le monde.
- Et moi encore plus, rappelle-toi que le temps passe plus vite sur Endora que sur la Terre.
- Oh... ça a dû être dur...
- Oui ma chérie ! Es-tu prête maintenant pour venir à See&Luce ?
- See&Luce ? je lui demande.
Un petit rire joyeux sort de sa bouche légèrement pulpeuse.
- C'est le nom de mon école, ma chérie.
- Tu me l'avais pas dit, c'est pour ça que je ne connaissais pas...
- Désolé... Alors es-tu prête ?
- Plus que jamais ! Mais je suis fatiguée...
- Ne t'inquiète pas pour ça, le portail dans lequel nous allons passer est régénérant pour nous.
- Alors je suis plus que prête, maman !
Elle me regarde et me sourit.
- Nous allons aller à Sindia.
- C'est quoi ? je lui demande surprise du nom.
- C'est l'une des seules régions qui n'a pas encore été prise d'assaut pas ton père et c'est là-bas que j'habite à présent.
- Et elle ne le sera jamais, je t'en fais la promesse...
Elle semble réfléchir et dit pensive :
- J'espère que la trêve durera un certain temps...
- Humm... De quoi tu parles ?
- Je disais que nous avons décidé de faire une sorte de trêve avec les Démons, car eux comme nous, ont aussi perdu beaucoup d'effectifs pendant la guerre... Nous avons tous besoin d'une pause...
Après cette petite explication, elle prend ma main, la sert fort en me prévenant qu'elle ne sait pas comment je réagirai au voyage.
« De quoi bien vous rassurer... », je me dis avec une pointe d'angoisse.
Le passage dans le portail me fait un bien fou et j'ai une grande impression de liberté. Je suis juste bien. Mais cette sensation ne dure que quelques secondes, pourtant je lui aurais donné quelques minutes plutôt.
Nous atterrissons sur un lit et je suppose que c'est le sien. Je me relève et j'admire la pièce dans laquelle nous nous trouvons. Elle est grande, spacieuse, avec un petit salon, une salle de bain, des toilettes... Les murs sont assez sobres mais les meubles et les quelques tableaux qui les ornent rendent le petit endroit chaleureux.
Je baisse les yeux et je me rends compte que je ne porte plus le pyjama que j'avais juste avant de partir. Á la place, je me retrouve avec une tenue assez spéciale. Je porte une tunique violette avec le même symbole que j'ai sur le bras mais sans le Dragon, un pantalon en cuir ainsi que des bottes hautes noires. Je trouve que ces vêtements me vont assez bien. Heureusement j'ai toujours le collier de ma grand-mère autour du cou.
Je me remets à regarder la pièce. Je suis tellement concentrée que j'en oublie ma mère. Je sursaute quand elle passe son bras fin autour de mon épaule.
- Tu es dans mon petit chez moi. Tous les professeurs qui enseignent dans cette école ont le même logis.
- C'est vraiment beau, je lui dis en touchant un des meubles en bois.
- Ici, c'est l'heure où la journée va commencer. Je vais t'emmener pour te présenter à ton nouveau groupe. Nous travaillons par groupe de six selon les niveaux.
- Je vais être avec quelle catégorie ?
- Les plus forts ! me dit-elle en me prenant les épaules.
- Mais je n'ai jamais utilisé mes pouvoirs, à part quand j'ai brûlé une feuille en cours...
- Mais tu es la plus puissante. Je ne vais quand même pas te mettre avec les débutants ?
- Non, tu as peut-être raison...
- Allez viens, j'ai préparé une petite réunion en ton honneur !
Je m'arrête net pendant qu'elle m'emmène dans ce labyrinthe de couloirs.
- Tu as fait quoi ?
- Tu as très bien entendu. Allez viens !
Je déglutis et commence à paniquer. Ma mère ouvre une grande porte en bois rouge et un grand soleil nous illumine. Tout le monde est par groupe je suppose. Puisque je vois plusieurs petits tas d'élèves rangés par six.
Tout le monde s'incline devant ma mère et je ne sais pas où me placer. Elle me place devant elle et commence son petit discours :
- Bonjour à tous. Je suis contente que vous ayez tous pu venir à ce que je vois. Je voulais vous présenter une nouvelle élève. Elle s'appelle Diana...
« Je préfère quand même Selena » je pense.
- ... Et elle sera avec nous pendant la lutte contre les démons...
Une jeune fille à la chevelure d'or, grande, musclée mais fine s'avance vers ma mère, lui fait une petite révérence et s'exclame :
- Mais vous avez dit que c'était une nouvelle élève, Madame. Comment peut-elle participer à la guerre si elle est nouvelle ?
- Jennifer...
« C'est un nom de peste qui lui va très bien », je pense avec un sourire énigmatique.
- ... ne t'adresse pas à elle avec cet air. Tu ne sais pas qui elle est.
En regardant la petite foule, j'avais l'impression qu'ils retenaient leur respiration.
- Diana a le pouvoir du Dragon...
Tout le monde commençait à s'agiter. Elle rétablit tout de suite le silence et continua.
- Avec le pouvoir qu'elle possède, elle va nous être d'une grande importance dans l'avenir de cette guerre. Elle peut faire pencher la balance à tout moment. Il faut qu'elle maîtrise ses pouvoirs au plus vite afin qu'elle puisse apprivoiser le Dragon qui se trouve en elle. C'est donc pour cela que je l'ai mise dans le groupe de Liya, Jennifer, Miles, Arthur et Liam. Avant toute chose, j'espère que tous les cinq allez l'accueillir à bras ouverts et que vous vous donnerez à fond pour qu'elle rattrape votre niveau. Sur ce, je vous laisse vous entraîner et...
Elle regarda mon futur groupe et à leur attention s'exclama d'une voix forte :
- Je vous l'enverrai quand elle sera passée dans mon bureau.
- Oui, Madame, répondirent-ils tous en chœur.
Nous rentrons dans le grand bâtiment en pierre et je me précipite pour lui demander :
- Pourquoi tu ne leur as pas dit que j'étais ta fille ?
- Je préfère qu'ils te traitent comme tous les autres élèves de cette école.
- Mouais... Un point pour toi.
Elle m'emmène dans son bureau qui est spacieux et tout en bois. Je m'installe en face d'elle et je lui demande l'intérêt que je sois dans cette pièce.
- Je dois te donner la clef de ta chambre. Tu vas rester une semaine avant de retourner sur Terre pour une bonne nuit de sommeil, même si tu n'en auras pas vraiment besoin...
- Grâce au portail.
- Exactement. Quand il sera temps pour toi de retourner sur ta planète, je viendrai te chercher et te montrerai comment y retourner.
- Pas de problème. Juste, sinon, ils sont au courant que je suis terrienne et que je dois retourner sur Terre ? Parce que, eux, ils auront l'impression de ne pas me voir pendant des mois et des mois.
- Oui, je leur ai dit. Mais je sais que ce sera difficile pour toi pendant quelques temps, ensuite tu trouveras un rythme normal et tout se passera bien pour toi.
- Je te fais confiance de toute façon.
Elle commence à trier ses papiers et à m'en faire signer la moitié. Je ne sais même plus ce que je signe à la fin. Je veux juste que cela se finisse.
- J'ai prévenu ton groupe qu'aujourd'hui tu ne t'entraîneras pas. Tu les observeras, eux, ainsi que leurs méthodes de travail. Mais demain, tu commenceras à maîtriser tes pouvoirs.
Elle se lève et m'emmène dans ma chambre. C'est une pièce plutôt banale mais grande.
- Je suppose que nous avons tous la même chambre.
- Exactement ! dit-elle enjouée. Tiens! Le plan du bâtiment ainsi que tes clefs...
- Merci.
Elle continue à me montrer les dossiers.
- Dans ce dossier, tu trouveras toutes les règles fondamentales de l'école. Qu'elles soient vestimentaires ou ménagères.
- D'accord, je le lirai ce soir.
- Pas de souci ma chérie. Ne te couche pas trop tard parce que tout le monde se lève à huit heures ici.
Elle m'enlace une dernière fois, sachant qu'elle ne pourra quasiment jamais plus me prendre dans ses bras et me chuchote à l'oreille :
- Je t'aime, Diana.
- Moi aussi, maman.
Sur ce, elle part et m'accompagne jusqu'à la porte qui mène dans la cour. Je trouve mon groupe et m'avance vers eux. Ils arrêtent tous de faire ce qu'ils font et vont à ma rencontre :
- Salut, moi c'est Liam.
C'est un garçon un peu plus grand que moi avec des cheveux châtains. Il a des yeux bleus et me rappelle énormément Julien. Les mêmes traits, mais Liam a un petit accent bien à lui. Il est vraiment beau, je trouve.
Tu ne vas pas t'y remettre quand même..., me hurle ma conscience.
« Tu as raison. Je me reprends... ».
- Moi, c'est Liya.
- Je sais, je te connais déjà.
Elle me regarde avec un sourire taquin. Ses cheveux rouges font merveilleusement bien ressortir ses yeux couleur de feuille.
- J'adore tes cheveux ! s'exclame-t-elle.
- Merci, c'est gentil, je dis timidement. Les tiens aussi sont magnifiques.
Elle recule et je tourne la tête vers un garçon qui me tend la main. Je la serre et il se présente :
- Je m'appelle Arthur.
- Enchantée, Arthur.
Ce garçon a l'air vraiment charmant. Il a des cheveux blonds (qui virent au châtain) coupé courts sur les côtés et une sorte de « banane » repose sur sa tête grâce à ses cheveux plus long.. Ses traits son fins et délicats. Il a de grands yeux noisettes.
La dernière des deux filles qui s'appelle Jennifer a l'air de faire semblant d'être contente de me voir. Elle est blonde avec des yeux aussi verts que ceux de Liya. Elle est grande et mince et étonnement pas très musclée. Elle s'approche et lance à Liya :
- C'est vrai que le noir lui va bien !
Je ne sais pas quoi dire et je reste plantée là. Je n'ai pas les cheveux noirs ! Non ! Elle n'a pas fait ça ! Je ne dis rien pour ne pas passer pour la folle de service. J'irai en parler à ma mère en temps voulu.
Le dernier du groupe s'avance vers moi :
- Salut, je suis Miles.
Il me prend ma main et y pose un petit baiser. Il est vraiment trop mignon avec ses cheveux bruns bouclés qui lui tombent sur la figure. Ses yeux sont aussi clairs que les nuages dans le ciel. Son teint est plutôt mat. Miles est grand et musclé, mais il n'est pas du tout mon style.
- On va aller s'entraîner, s'exclama Liam. Tu viens avec nous ?
- Bien sûr !
Sur ce, une nouvelle vie commençait pour moi et je devais en profiter...
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