✨ Chapitre 17 ✨

Une semaine pile est passée depuis que j'ai rencontré ma véritable mère dans l'Entre-Deux. Autant vous dire que j'en suis restée choquée toute la semaine. Je ne savais plus quoi en penser, mais j'étais la plus heureuse des jeunes filles de cette planète. Elle a été très gentille avec moi et m'a accueillie les bras ouverts. Je l'aime !

Tous les soirs, j'attends qu'elle vienne me chercher pour m'emmener à Endora. Elle m'a promis que j'irai m'entraîner là-bas pour la survie des Endoriens. Je me suis jurée que j'achèverai cette mission qui m'a été donnée à la naissance. Je sauverai le peuple d'Endora et si je dois mourir dans cette guerre et bien je mourrai en héroïne !

Durant ces derniers jours, j'ai énormément réfléchi à mes pouvoirs et surtout à ce « Dragon ». Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai un être vivant dans mon corps ou dans mon âme, je ne sais plus trop. Je me suis posée des milliers de questions et celles qui sont revenues très souvent sont : comment je vais faire pour « apprivoiser » cet animal ? Vais-je m'intégrer facilement dans l'école très réputée de maman ? Les démons sont-ils déjà entrés dans ma vie ?

Pleins de questions de ce genre interviennent dans ma tête sans qu'aucune réponse n'arrive. Mais au final, je me dis qu'il vaut mieux que je pense au présent et non au futur qui m'attend. Que chaque parcelle de moi profite du moment que je vis à l'instant. Je suis partie avec cette idéologie et j'ai continué cette semaine de cours. Nous sommes jeudi et demain se préparent les vacances de Printemps. Je compte en profiter pour me reposer (enfin, j'espère).

Je suis installée dans l'un des fauteuils du salon avec ma petite famille au complet. Nous regardons la télé et nous rigolons. Mais derrière mon sourire, ma tête tourne à plein régime. Et une tristesse m'a envahi... Ma mère m'a presque ordonné de rompre avec Raphaël mais je commence vraiment à l'apprécier. Pendant cette semaine nous nous sommes de plus en plus rapproché et je me sens moi-même et en sûreté avec lui.

Je ne comprends pas la raison qui a poussé ma mère à dire ça. Elle n'a pas voulu me le dire et c'est vrai que j'avais eu tendance à m'énerver.

« Est-ce que je dois quitter Raphaël ? » est la question qui me revient sans cesse à l'esprit. Mais, dès que je suis en sa compagnie cette question ne se pose même pas.

D'un autre côté, c'est ma mère. Pourquoi me mentirait-elle ? Luciana m'a affirmé que j'étais en danger, pourquoi ne devrais-je pas la croire ?

Ce qui fait que je cherche un moyen de rompre avec Raphaël malgré toute la complicité qui nous lie. Mais autant vous dire que je suis au bout de ma vie ! Parce qu'à  chaque fois que je suis allée le voir pour lui parler sérieusement, il me proposait quelque chose. C'est-à-dire que dès que je venais vers lui pour en finir, il m'emmenait faire des sorties à droite, à gauche.

Mais le pire c'est qu'à chaque fois il faisait en sorte que je ne puisse dire non. On aurait dit qu'il savait exactement ce que je tentais de lui dire. En une semaine il m'a emmenée à la piscine, à des petits repas à deux, au parc, en tournée shopping, et encore dans pleins d'autres endroits.

Vous vous dites sûrement : « Mais elle est bête ou quoi ? Pourquoi elle ne lui dit pas et c'est fini ? ». Et bien sachez que c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Quand je le vois je perds mes moyens. Je me sens liée à lui, d'une certaine manière.

Mais aujourd'hui, là, maintenant plus que jamais, je suis décidée à aller lui parler une bonne fois pour toute. Je sors de ma rêverie et je me rends compte que la série que nous regardions est terminée et que mon père à mis les informations du soir. Je me lève et j'attrape mon portable qui est posé sur la table.

- Qu'est-ce que tu fais ? me demande ma mère tout en nettoyant la table.

- Je vais passer un coup de fil. Je peux ou tu as besoin de moi ? je lui propose gentiment.

- Non, ne t'inquiète pas c'est bon, me répond-elle.

Mon père me lance un clin d'œil, même si je n'en comprends pas la signification. J'ai deux choix pour passer mon coup de fil : soit ma chambre soit la rue. Mais étant donné que j'ai besoin d'air je préfère la rue.    

- Tu ne devrais pas aller dehors, ma chérie, me rappelle ma mère avec son regard insistant.

Je comprends très bien qu'elle veuille me protéger mais je ne pourrais pas rester éternellement cloîtrée dans cette maison.

- Maman, s'il te plaît..., je la supplie. C'est juste pour passer un coup de fil vite fait !

- Tu es une véritable rebelle dans la peau toi, laisse-t-elle échapper ! Mais non, je préfère que tu ailles tranquillement dans ta chambre, ma chérie.

Je sais que je ne peux plus rien faire quand elle a ce ton de contradiction.

- D'accord...

Je vais lui faire un bisou en passant. Je monte les marches deux par deux et m'enferme dans mon petit cocon. Je sors mon téléphone de ma poche et je cherche le numéro de Raphaël. Je l'appelle et il répond, heureusement, dès la première sonnerie.

- Oui, allô ? demande-t-il.

- Salut, c'est moi, Selena.

- Oh, Selena, ça va ?

- Oui et toi ?

Nous parlons un petit peu de ce que nous faisons, où nous sommes, mais je commence à me montrer de plus en plus distante au téléphone. Il semble le remarquer :

- Pourquoi tu es si froide Selena ?

- Écoute Raphaël, il faut que je te parle de quelque chose de sérieux, je lui déclare sèchement.

- Ça alors, moi aussi, j'aurai une surprise pour toi !

« Oh non ! Pas encore ! Il va sacager tout mes plans ! », je panique.

- Pfff... Moi, ce n'est pas du tout une surprise que je souhaite te faire, je reprends de mon ton le plus sérieux possible.

- C'est quoi ? Á quel sujet ?

- Clairement ce serait très lâche de ma part de te le dire par téléphone. Donc demain, attends-moi après les cours.

- Si tu veux...

Au bout de quelques secondes de silence, je décide de le briser :

- Raphaël ?

- Ouais ?

- Pourquoi tu me fais... tous ces cadeaux ?

J'ai l'impression qu'il hésite quelques instants avant de me répondre gentiment :

- Selena... Je n'ai jamais aimé une fille autant que je t'aime. Pour moi, tu es    mon âme sœur. Je t'ai trouvée... Je t'aime plus que tout et c'est pour cela que je veux te rendre heureuse ! Je veux que tu aies confiance en moi...

« Il se paie ma tête ou ça se passe comment ? On a que 15 ans ! Il abuse là sérieux... »

Je le coupe directement sans chercher à comprendre.

- Donc, si je comprends bien et que je ne suis pas abrutie, tu achètes ma confiance avec des cadeaux ?

- Ce n'est pas ça du tout... Je t'aime et je veux te chérir.

- C'est mignon tout ça, mais Raphaël, la confiance ça se gagne petit à petit, pas par des cadeaux comme tu m'en fais, même si cela esttrès gentil de ta part...

Il ne répond plus.

- T'es encore là ? je l'interroge.

- Oui, oui, je réfléchissais juste. Mais le souci c'est que j'ai déjà préparé la surprise de demain !

« Oh non ! je me dis. Avec ses surprises, je ne peux jamais rompre. Il va encore la jouer fine... Il m'énerve de plus en plus ! »

- Fais comme tu veux, je réplique au bout d'un moment en soupirant.

- OK, pas de problème on se revoit demain en cours, bye !

- Ouais, c'est ça, bye...

Je raccroche le téléphone et je me rends compte que j'y ai passé vingt minutes.. Je descends et ma mère est en train de mettre la table. Mon père, lui, est toujours sur le canapé.

- Un petit coup de fil vite fait, me fait-il remarquer.

- Désolée, je n'ai pas vu le temps passer, je m'excuse.

Notre routine du soir commence : il faut manger, se doucher, enfiler son pyjama, faire ses devoirs, aller sur son portable, et dormir.

Je me prépare à aller dormir car je suis morte de fatigue. J'écoute un peu la radio, je fais le tour des réseaux sociaux et je reçois un texto. J'ouvre le message et je vois qu'il me vient de Raphaël. Il m'a envoyé : « Excuse-moi... » avec plusieurs cœurs et un petit bonhomme qui pleure.

J'ai préféré ignorer son message bien qu'il soit gentil. Ma mère m'a conseillé de rompre et je vais l'écouter même si cela va être très difficile pour moi.

« Espérons que sa surprise ne m'empêchera plus de le quitter une bonne fois pour toute... ».

Sur ce, je ferme les yeux et je me laisse emportée dans l'univers du rêve.

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