CHAPITRE 3 : QUESTION DE LOGIQUE

Retour à l'école après deux semaines de congé, beurk! Je n'ai pas envie, mais je n'ai pas le choix. Je me dirige donc vers ma penderie et prends mon jeans délavé ainsi que mon chandail bleu marine ligné blanc. C'est mon chandail préféré! Je me dirige ensuite vers la salle de bain afin d'aller me brosser les dents, mais avant que je puisse entrer, Olivier passe devant moi, ferme la porte et la verrouille. Je déteste quand il fait cela!

- Sors de là, j'étais là avant toi!

- J'ai le droit d'aller à la toilette moi aussi!

- Donne-moi au moins la brosse en attendant.

Mon frère ouvre la porte juste assez pour y faire passer l'objet et lorsque celui-ci fut dans mes mains, il s'est empressé de fermer la porte le plus vite possible.

J'ai longé le corridor pour arriver dans ma chambre et m'assit devant mon miroir. Je brosse mes cheveux et les tresse ensuite afin d'obtenir une tresse africaine. Je fais ressortir quelques mèches sur les deux cotés de ma tête et sors ensuite de mon tiroir les boucles d'oreilles que ma grand-mère m'avait offerte avant d'aller vivre à Cuba, ne supportant pas le dur hiver québécois.

Lorsque je retourne porter ma brosse, la salle de bain était enfin vide. Je m'empresse alors de me brosser les dents, ainsi que ma toilette. Je sens, pendant ce temps, une odeur de fumée. Oh non! Ma mère a encore tenté sa recette de crêpe. Elle les fait tout le temps brûler même si ma mère est une excellente cuisinière et qu'elle fait rarement cramer ses plats.

N'aillant pas encore déjeuné et sachant que l'autobus allait bientôt arriver, j'ai pris la cuillère des mains de ma mère, attendu quelques secondes, pris la spatule pour la retourner afin d'achever la cuisson et la mis ensuite dans une assiette. Quelques secondes après l'avoir entamée, je vois l'autobus se diriger vers ma maison. Il fallait faire vite!

- AUTOBUS!

- J'arrive, j'arrive! Calme-toi!

Pas une seconde à perdre! Je saisi donc ma crêpe encore chaude dans mes mains et me suis dirigée vers notre arrêt. Olivier est sorti de la maison en courant, négligé comme s'il venait de sortir de son lit, ce qui en fait sourire plus d'une. Qu'est-ce qu'il y a d'attirant à propos de mon frère? Et moi, de quoi j'ai l'air avec ma crêpe?

Sur la porte de notre nouvelle case dans notre nouvelle école, des dizaines de photos de Lady Fox et de Loup Gris. Je n'ai pas compté, mais je suis sure qu'il y a plus de photographie de mon acolyte que de mon alter-ego.

- Sabrina, tu ne trouves pas que tu en fais peut-être un peu trop?

- De quoi parles-tu?

- Des dizaines de photos de Lady Fox et de Loup Gris.

- Tu n'aimes pas? Parce que sinon je peux les enlever, je pourrais...

- Non, ça ne me dérange pas. C'est juste qu'il y en a quand même beaucoup, tu ne trouves pas?

- Tu as raison.

Mon téléphone se met à vibrer dans la poche de ma veste. Je le saisi et constate qu'il s'agit de Loup Gris. Que peut-il vouloir me dire?

Loup Gris : Ça va?

Dans mon champ de vision, je voyais une Sabrina un brin trop fouineuse.

- Qui c'est?*

- Ma mère.

- Alexandra, tu sais très bien que tu n'es pas une bonne menteuse.

- Ok, je l'avoue. C'est le garçon sur lequel j'ai un faible.

- Son nom?

- Tu avais raison... C'est Antoine.

Ces mots me déchiraient la gorge. Jamais au grand jamais j'allais avoir le béguin sur ce garçon. Elle qui disait que j'étais une mauvaise menteuse en plus...

- Le problème c'est que je rougis quand je lui parle...

- Il te faut de la pratique. Tiens, va voir Frédérick!

- Et je lui dis quoi?

- Demande-lui s'il pourrait t'aider avec le devoir de mathématique.

- On ne l'a même pas encore!

- Tu n'es pas obligée de lui demander maintenant! Tu croyais quoi?

- Je me disais aussi.

- Il reste 5 minutes avant le prochain cours! Dépêchons-nous!

***

Pendant le cours de mathématique en question, ma chère amie ne cesse de me faire de petits signes pour que je regarde en direction de Frédérick. Elle fait exprès pour me rappeler que je devrai demander un service à ce pauvre Fred. Si elle continue, je risque de me faire engloutir par le stress. Mes mains sont moites. Dans quoi me suis-je embarquée?

Dès que la cloche retentit, mon amie me pousse très accidentellement près de Frédérick... Misère...

- Je suis désolée... euh... salut?

- Salut!

- J'aurais quelque chose à te demander : je sais que l'école a brulé et que le professeur de mathématique serait supposément revenu de voyage, mais je me demandais si nous pouvions continuer... en fait que tu pourrais commencer à m'aider en mathématique...

- Oui, pas de problème. Juste à me dire quand tu sera dispo...

- Pourquoi pas pendant l'heure du dîner?

- D'accord. À tout à l'heure!

- À toute à l'heure!

Comment annoncer à son amie que je vais devoir l'abandonner ce midi pour aller faire des devoirs avec Frédérick Lapointe? Je vais éviter de tourner autour du pot car je n'explique pas très bien ; ça va éviter de la perdre...

- Et puis ?

- Je vais faire mes devoirs avec lui ce midi.

- Alexandra! C'est Antoine sur lequel tu as un faible, pas Frédérick!

- Il n'a jamais été question de tomber pour lui. De toute façon, mes devoirs vont être fait et j'aurai donc plus de temps libre ce soir.

- D'accord...

- Quel est notre prochain cours?

- Anglais.

- Super!

- Il n'y a que toi pour aimer l'anglais...

- Je n'aime pas ça! C'est juste que je comprends tout ce que le professeur enseigne. Dépêche-toi! Il ne reste pas beaucoup de temps.

- Il n'y a que toi pour stresser pour un local qui est aussi près quand il nous reste 5 minutes.

Je me suis rendu dans mon local de classe d'un pas rapide pendant que mon amie marchait derrière moi en roulant probablement des yeux.

- Tu es drôle.

- Je ne suis pas drôle, je suis stressée.

- Si tu le dis!

Sabrina et moi prenons place au fond de la classe. Nous posons nos sacs sur nos pupitres respectifs quand mon amie me déclare :

- J'aime Antoine aussi. Je me sentirais coupable si je ne te l'aurais jamais avoué. J'espère que tu ne m'en veux pas.

- Depuis combien de temps?

- Les dernières vacances... Donc six mois.

- Tu aurais dû me le dire!

- C'est juste que nous n'en parlons jamais et à chaque fois que j'essaie, ma gorge se resserre et m'empêche de parler.

- Je te le laisse alors.

- Pourquoi? Je croyais que...

- J'ai dit que je te laisse.

- Mais... pourquoi?

- Je crois m'être trompée avec mes sentiments.

- C'est triste...

- Je peux t'aider aussi.

- Tu ferais ça?

- Qu'est-ce que je ne ferais pas pour une amie?

- Merci beaucoup!

Durant le cours, je sentais que mon amie était impatiente de commencer à attirer l'attention de son cher Antoine.

- Qu'est-ce que je fais si jamais il vient me parler?

- Il faut que tu restes naturelle.

- Et si je tombe devant lui?

- Ce n'est pas grave. Ça arrive à tout le monde, crois-moi.

Au fond du couloir, une silhouette que je connaissais était assise sur le sol, calepin à la main. Je ne peux en croire mes yeux, Mon frère qui dessine? Quelque chose cloche. En m'approchant assez, je pu regarder par-dessus son épaule. Ce qu'il tentait de dessiner? Loup Gris.

***

Il était maintenant temps de retourner à la maison. Pendant que nous attendions l'autobus, mon frère continuait le dessin qu'il avait entamé plus tôt dans la journée. L'autobus vire le coin et Olivier ne semble pas s'en soucier.

- Oli, dépêche-toi! L'autobus est arrivé.

- Calme-toi, veux-tu?

J'embarque dans l'autobus sans lui, tandis qu'ils se lève, tranquillement et remet son calepin dans son sac, sans être trop pressé. L'autobus redémarre donc sans lui. Je ne sais pas si je dois avoir pitié de lui ou rire en filmant la scène. Non, je suis une superhéroïne, c'est mon devoir d'aider les gens. Je me dirige donc vers le chauffeur pour lui demander de retourner sur ses pas.

- Je n'arrêterai pas pour ça, je suis déjà en retard.

- D'accord...

Je me trouve un siège et compose le numéro de ma mère. De longues secondes s'écoulent avant que ma mère ne décroche.

- Bonjour?

- Maman, je voulais juste t'avertir qu'Olivier est encore à l'école.

- Je pars dans quelques minutes. Merci mon cœur, à tout à l'heure.

Cher Oli! Je lui ai pourtant dit de se dépêcher. Mon téléphone se met ensuite à vibrer, ce qui signifie que je viens de recevoir un message. C'est Sabrina. Nous parlons durant tout le trajet des théories les plus farfelues les unes que les autres de l'origine de Loup Gris et de Lady Fox.

Sabrina : Ils viennent peut-être d'une autre planète, comme Superman!

Alexandra : Je ne crois pas non...

Enfin rendue chez moi, je dévalise la boite de biscuit au chocolat. Je décide de faire plaisir à ma mère en préparant le souper. Je décide de faire du spaghetti! Je décide de lire en préparant le tout. Plongée dans l'univers de l'histoire, j'ai oublié quelques étapes de la préparation de spaghetti, notamment faire réchauffer la sauce. Heureusement, ma mère est arrivée pile au moment ou la sauce était fin prête.

- Merci ma chouette!

- J'avais le goût de manger du spaghetti alors...

- Oli, pourrais-tu aller me chercher les assiettes s'il te plait?

- Non, j'y vais.

Pendant le souper, nous parlons de tout et de rien, ce qui est arrivé pendant la journée. Après avoir mangé, je suis allée dans mon lit pour finalement finir mon livre vers 9h00. Je me suis préparée à aller dormir et me suis installée sous les couvertures pour écouter des vidéos cocasses sur Internet.

Loup Gris : J'aurais besoin de toi pour une mission.

Lady Fox : Où?

Loup Gris : Tu sais le vieux bar au fond de la ville?

Lady Fox : J'arrive!

Comment est-ce que je peux me transformer dans une maison sombre sans se faire remarquer? Impossible! J'ai eu l'idée d'aller me métamorphoser dans le garage. Je me suis mise derrière la voiture de ma mère pour me changer. Par la force du Renard, métamorphose-moi! Je repasse ensuite par la porte du garage et, sur mes gardes, me suis mise à courir jusqu'à l'autre bout de la ville. Cinq minutes plus tard, j'étais rendu au point de rendez-vous. Avant que je puisse ouvrir la porte, une main se pose sur ma bouche et me tire vers le toit du vieux bar...


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