| 𝘘𝘶𝘢𝘵𝘳𝘦 |
Dans un coin de la forêt si éloignée de la population que la nature avait complètement reprit ses droits se trouvait une jeune fille.
Elle était petite, plus petite que ce que les gens considéraient comme être la «taille moyenne».
« N'avaient-ils jamais songé ne serais-ce qu'une seconde que c'était eux qui étaient trop grands et pas l'inverse ? » se demandait constamment la jeune fille lorsqu'elle recevait quelques tirages de joues aux hasards de grands-mères qui l'a prenaient pour une enfant durant les rares occasions où elle s'éloignait de la forêt et explorait les grandes villes.
Pourtant cette fois, elle n'y pensait pas du tout, pas même une seconde. Normalement, ce problème était constamment à l'arrière de ses pensées car tout ce qu'elle faisait – essayer de prendre des objets pour finir par léviter pour les avoir ou par casser quelque chose – la ramenait toujours à sa taille, la chose qu'elle considérait être le fléau de son existence.
Il était même devenu habituelle pour les animaux de la forêt de l'entendre se plaindre, c'était devenu un spectacle récurrent et le grand divertissement des petites bêtes.
Alors, lorsqu'ils avaient vu la minuscule fille aux cheveux bleues marchant si silencieusement dans la forêt, ses sourcils froncer et son front plissé dans un état de concentration, ils avaient été au delà de la confusion.
Il savaient que quelque chose n'allait pas chez l'humaine peu conventionnelle qui avait élu domicile dans leur forêt, mais aucun d'entre eux n'arrivaient à mettre le doigt dessus.
Ils finirent tous par laisser tomber, décidant qu'il s'agissait d'une simple rumination interne.
Cependant, malgré qu'ils n'en avaient pas pleinement consciences, car oui ce sont des animaux sans l'ombre d'une aura et à l'intelligence minimale, on ne pouvait décemment pas trop leur en demander, ce qui se passait dans la petite tête de Natsumi, tout son processus de réflexion, la pente que prenait ces pensées, cela allait finir par l'emmener sur un chemin glissant.
Un chemin qui promettait beaucoup d'embarras en tout genre et de douleur, mais un chemin radieux, qu'elle ne partagerait certainement pas seule.
Mais ça, ses actions, et, où menaient ces pensées négatives, Natsumi n'en avait aucune idée. Elle n'avait aucune idée que cela reviendrait lui mordre le cul.
Elle n'avait cessé de ruminer intérieurement depuis quelques jours à propos de ce stupide piment à la gomina qui avait complètement détruit son arbre favori pour faire une sieste.
Elle avait bien sûr pensé à en chercher un autre parce que même si elle avait une maison avec un lit et un matelas plus que confortable dans cette petite forêt, elle pensait avec conviction que rien ne pouvait être plus agréable que de se reposer sur une branche d'arbre à regarder les nuages jusqu'à ce qu'elle s'endorme.
Cependant, pour un confort et une relaxation maximale elle ne pourrait jamais trouver de meilleur arbre que celui qu'elle avait avant. Son regretté Fernando.
Repose en paix, mon ami.
Fernando avait été le seul arbre assez bien situer pour empêcher le soleil de caresser sa peau ou même d'être vu depuis n'importe quel branche tout en pouvant regarder le ciel. Il était également toujours chaud pour une raison quelconque. C'était le seul arbre sur lequel Natsumi pouvait dormir durant une nuit froide sans se retrouver gelée le lendemain matin.
Il était aussi l'habitat des hiboux et fuis par les écureuils ce qui était une nécessité pour les personnes qui n'avaient pas particulièrement envie de se réveiller avec des griffures sur le visage ou des mèches rongés au préalable par ses stupides... rongeurs.
La minuscule beauté aux cheveux bleues n'avait d'entre d'autres choix que de dormir chez elle en attendant la réincarnation de son meilleur ami végétal ou encore d'en trouver un autre presque aussi bien.
Elle gémit bruyamment. Dire que tout cela ne serait jamais arrivé si le toutou rouge de ce foutu « roi » n'avait pas simplement balancé son Fernando.
N'empêche, s'il n'y avait pas eu tout ce drame, je n'aurais jamais su que l'on pouvait fusionner une tortue avec d'autres types d'animaux, se dit-elle.
En y réfléchissant, Natsumi s'arrêta dans ses pas. Elle n'avait jamais vraiment pris le temps de prendre en compte l'apparence étrange de ces gens, même durant ces quatre jours, alors, lorsqu'elle ressassa tous ces souvenirs, elle ne put s'empêcher d'haleter.
Une sauterelle rouge aux pieds – ou pattes ? – de lapin ?
Un homme - papillon ?
Un homme - chat ?
Et le pire de tous, une sorte d'expérience ratée. Sérieusement ? Homme - tortue, zèbre, moustique, le tout en un ?
« D'où venait ces choses ? » « Pourquoi habitaient-elles dans un si immense château ? » étaient les principales questions qui tourmentaient l'esprit de la jeune fille. Cette dernière avait conscience de ne pas souvent s'éloigner de son coin de forêt, mais comment, comment diable avait-elle pu manquer la nouvelle de l'apparition de ces créatures ? Pas qu'elle était raciste, loin de là, mais c'était simplement qu'elle ne savait pas comment l'appeler.
Pourtant ce dont Natsumi n'avait pas conscience c'était que la « tortue-ninja », comme elle se plaisait à l'appeler, était actuellement l'homme le plus recherché de toute l'association des Hunters.
Pendant que la jeune fille cogitait hardiment, elle ne put s'empêcher de trébucher sur une racine d'arbre par manque de concentration. Elle fut donc parfaitement surprise de se sentir brutalement tombée en avant.
En avant... dans un ruisseau.
Avant même qu'elle ne puisse prendre le temps de rire de la situation, elle était trempée de la tête aux pieds. Ses vêtements habituels étaient maintenant complètement collés à sa peau, ses chaussures étaient imbibées d'eau et ses cheveux fabuleusement dégoulinants.
Elle était allongée sur le dos, flottant sur la surface de l'eau tout en fixant le ciel d'un air renfrognée.
— Mais l'univers qu'il nique bien ta grande race hein. Je suis pas ta pute, enfoiré, jura-t-elle après quelques secondes de silence plus tard où sa colère enflamma son aura et fit se suicider quelques animaux à proximité.
« Si tu craches sur ce que la vie te donne, elle viendra te mordre dans le cul encore plus fort » était une citation qu'elle avait entendu une fois et dont elle aurait dû se rappeler à moment précis.
Elle soupira de frustration et enleva ses vêtements. Fermant ses yeux, elle concentra son aura dans ses yeux et les ouvrit à nouveau. Dans ses pupilles bleu clair, on pouvait apercevoir une lueur rouge, plus précisément une pointe de rouge écarlate. Son aura bouillante devînt tout à coup très froide, gelant efficacement les plantes sous ses pieds et l'entièreté de l'étendu d'eau.
Elle regarda simplement ce qu'elle venait d'accomplir inconsciemment avant de reporter son attention sur ses vêtements trempés.
Depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, Natsumi avait toujours eu ses pouvoirs, et étonnamment, elle possédait une facilité déconcertante à les utiliser. Elle n'avait pas de parent, hormis cette homme qui avait pris soin d'elle et l'avait entraîné durant son enfance avant de disparaître.
Pour une raison inconnue, un petit sourire prit place sur son visage et son aura s'adoucit légèrement en y songeant. Elle ne se rappelait plus de son nom, mais elle se souvenait de chaque trait de son visage, et elle avait conscience au plus profond de son cœur que ce savoir lui serait nécessaire à un moment ou à un autre, que ce soit le mois prochain ou les dix prochaines années.
Une goutte d'eau coulant de ses cheveux jusqu'à son épaule droite fut ce qui l'a ramena à sa situation plus qu'embarrassante. Elle baissa les yeux sur son corps uniquement pour remarquer que ses sous-vêtements étaient eux-aussi complètement mouillés.
Elle grommelât quelques injures avant de dégrafer son soutien-gorge en dentelles noires laissant rebondir ses deux conséquents morceaux de chair au mouvement.
Tandis qu'elle bouillonnait de l'intérieur, la jeune bleuet ne se rendit pas compte, encore une fois, d'une forme non-identité courant à toute vitesse dans sa direction.
Si seulement elle avait été moins distraite ce jour-là.
Elle était sur le point de faire glisser sa culotte de ses hanches lorsque quelque chose de dur la cogna de face et la plaqua efficacement au sol.
Elle se retrouva une fois de plus allongé sur le dos à la différence non négligeable du poids supplémentaire au dessus d'elle.
Elle ouvrit les yeux, qu'elle avait clôt par réflexe en sentant la collision, avant d'émettre un petit gémissement confus en voyant une tortue-zébré, à califourchon, juste au dessus d'elle, et en prenant en compte ses yeux fuchsia brillant d'une lueur sauvage et son expression faciale à la limite de la démence.
Avant même que Natsumi ne puisse commencer une série d'injures au roi autoproclamée, plus par gêne que par colère, un halètement s'échappa de sa bouche.
Les quatre doigts – quatre ? – de son « agresseur » couraient le long de son côté droit remontant lentement jusqu'à Dieu sait où.
Natsumi restait là, trop choqué pour enregistrer les frissons qui traversaient son échine, la chaleur au sein de son bas-ventre et la sensation de brûlure à chaque mouvement du roi.
Meruem, quant à lui, était dans un état second. Il ne contrôlait plus rien, sa conscience de son environnement avait tout bonnement disparu. Pour une raison quelconque tout ce qui comptait c'était la créature en dessous de lui.
Pourtant, une partie de son cerveau qui tournait à plein régime ne pouvait que se questionner. « Maintenant que nous l'avons en face de nous, pourquoi nous ne l'a dévorons pas ? » était la question qui ne cessait de traverser cette partie de son esprit.
Il ne comprenait pas pour ne l'avoir jamais ressentit. Au final, même si il n'en n'avait pas l'apparence, Meruem restait un nouveau-né, qui plus est, une fourmi-chimère.
Il était pur et ne comprenait pas les sensations qui le parcourait en ce moment même, il ne savait rien sur les émotions, et n'avait eu aucune constante dans sa vie sur laquelle se baser à ce sujet. C'était nouveau pour lui.
Pour Natsumi, ce n'était pas exactement la même chose, mais c'était similaire. Elle pouvait mettre un nom sur chaque émotion qu'elle ressentait mais c'était tout. En fait, elle n'était pas une experte des émotions n'en ayant ressenti que quatre durant toutes ses années : la colère, l'agacement, l'embarras et l'amusement.
C'était en effet très étrange qu'elle ne soit jamais tombé dans ce genre de situation. Natsumi était une très jolie jeune femme, et malgré ses rares apparitions dans les villes à proximité, elle avait en fait brisé beaucoup de cœurs dans sa courte vie, et sans même le savoir.
Fondamentalement, elle aurait pu avoir une idée de ce qui se développait entre eux si elle n'était pas l'une des créatures les plus denses foulant actuellement la surface de la Terre.
Natsumi, reprenant doucement ses esprits, se rendit compte de la position vulnérable et embarrassante dans laquelle elle était.
Malheureusement pour Meruem, sa densité n'empêchait pas la jeune femme de relier les points entre ce qui se passaient actuellement entre eux et la conversation, particulièrement imagée, qu'elle avait reçu de son vieux tuteur.
Natsumi avait donc grandi en exécrant tous les hommes qui essayait de la toucher sans son consentement.
Un fait que Meruem ne connaissait pas et allait apprendre à la dure.
Rapidement, l'aura sombre et froide de la jeune femme se leva, s'étendant jusqu'à Dieu sait où, tout en dégageant une froideur extrême qui glaça absolument tout sur son passage.
Les animaux à proximité s'enfuirent aussi vite que possible ou restèrent pétrifiés sur place. Les arbres, plantes et toutes autres formes de vie qui avaient le malheur d'être dans la large zone du déploiement de l'aura plus de dix secondes moururent sans surprise.
Le plus choquant c'est que cela parvient même à réveiller le roi du mode automatique dans lequel il s'était placé à cause de ses instincts.
Actuellement, tout ce que ces derniers-nés lui disaient de faire était de courir, courir le plus vite possible et se cacher du prédateur en dessous de lui.
La créature en question le fixait, ses yeux aux pupilles normalement bleues clairs étaient complètement noire, de la cornée à l'iris, et la seule touche de couleur présente était la lueur rouge qui rendait son regard encore plus menaçant. Toute la haine qu'elle ressentait semblait être diriger contre lui, et cette impression devînt plus véridique lorsque toute l'intention de tuer qui se dégageait de la femme lui fut d'un coup destiné.
Le roi des fourmis-chimères eut instantanément l'impression de sentir la pression de devoir soulever cinq globes terrestres.
Pour la première fois de sa vie, Meruem avait littéralement envie de se chier dessus.
Il recula aussi vite que possible, commençant à courir dans le sens opposé en ignorant complètement sa fierté blessé par l'action. La seule chose qui le préoccupait s'était de s'éloigner du danger qui réussissait à leur faire frissonner, lui, l'être le plus « puissant » au monde, de terreur.
Sa tentative de fuite fut malheureusement de courte durée, car avant même qu'il ne puisse faire un pas, il perdit l'usage de son corps et commença à flotter.
Pire, il flottait en arrière.
Oh merde, pensa le roi.
Une main saisit soudainement son cou dans une poigne douloureuse, l'étouffant presque mais laissant quelques minuscules bouffées d'air passées par sa trachée à des intervalles extrêmement longue. Sans perdre l'emprise sur son cou, la main le retourna, l'obligeant à faire face à la cause de sa peur actuelle.
Il avait toujours pied grâce à la petite taille de la fille, mais cela ne rendait pas sa forme moins effrayante ou la prise moins douloureuse.
Il attrapa la main qui l'empêchait de respirer correctement et essaya vainement de la retirer de lui, uniquement pour que cela le sert plus fort.
Pourtant, malgré sa douleur, le roi ne put s'empêcher d'apprécier inconsciemment la douceur de la peau de la jeune femme, tout comme il ne put s'empêcher de laisser ses yeux vagabonder vers les deux énormes monticules de chair où se situaient le cœur et les poumons de la femelle et qui tremblaient au moindre mouvement.
La chaleur qui montait dans le bas-ventre du roi à la vue et le soudain gonflement en dessous de sa ceinture furent complètement ignoré par son propre dénis ainsi que son manque de connaissance et de compréhension de lui-même.
Pourtant, si l'action et sa conséquence furent niée par l'esprit de la fourmi-chimère, elle furent parfaitement vues, enregistrées et rangées dans l'esprit de la jeune femme qui asséna à Meruem un coup où... le soleil ne brillait pas.
Les yeux de ce dernier s'écarquillèrent de choc avant qu'une douleur ignoblement forte se fasse ressentir en de puissants spasmes dans son bas-ventre.
À cet instant, peu importe sa force, ce qu'il était, son attitude, la puissance qu'il détenait, le roi ne pût empêcher des larmes de bordés ses yeux.
Est-ce là la douleur qu'il nous avait été décrit dans ces nombreux livres ? C'est plus redoutable que ne nous l'avions imaginé, réfléchit rapidement le roi dans son état agonisant.
La créature avait lâché son cou, le laissant se rouler par terre en tenant ses parties inférieures sous le sourire narquois et sadique de la bleuet qui avançait doucement vers sa forme gémissante de douleur.
Si Meruem devait décrire cette situation, il l'a qualifierait d'humiliante. C'était largement pire que de perdre contre son adversaire humaine au gungi.
« — Ma, ma, ma, siffla joyeusement la créature. En dirait que j'ai trouvé un nouveau jouet d'entraînement ? ajouta-t-elle en le fixant follement.
— Nous ne te permettons pas de parler ou d'imaginer notre royale personne de la sorte ! »
Tout en gardant difficilement sa façade extérieure froide, Meruem ne put s'empêcher de pleurer mentalement en imaginant la douleur qui risquait de suivre ses mots.
La jeune femme, quant à elle, ne fit qu'agrandir son sourire emprunt de sadisme, augmentant les sueurs froides dans le dos du roi vert, tout en avançant, sa main droite armée d'un couteau sortit de nulle part.
— Qu-Qu'allez-vous faire de nous ? demanda le roi effrayé – pas qu'il l'admette –, bégayant pour la première fois de sa vie.
Elle lui fit un doux sourire, un sourire beaucoup trop doux, un sourire qui n'annonçait rien de bon. Elle fit ensuite tournoyer son couteau tranchant dans sa main tout en poussant son aura.
— Qui ? Moi ? Riiiien, par contre lui... commença-t-elle en désignant son couteau dont le tranchant le fit déglutir. Il ne sera pas aussi indulgent que moi.
Elle se mit à rire follement avant d'approcher son couteau contondant des parties génitales de sa victime en ignorant ses vaines protestations.
À plusieurs dizaines de kilomètres de là, deux garçons s'arrêtèrent brusquement dans leur activité. L'un d'eux était un garcon de petite taille aux longs cheveux vert foncé hérissés en pointes avec des reflets vert clair et aux yeux noisette. Il portait une veste verte avec des bords rouge orangé couvrant un débardeur noir ou blanc en dessous, un short court vert, et des brodequins verts.
À côté de lui était ce qui semblait être son compagnon de route qui ne lui ressemblait qu'en taille. Ses cheveux étaient hérissés et de couleur argenté, il avait également la peau très claire et des yeux bleus.
Au bout d'un certain temps d'incrédulité, le garçon aux cheveux verts se tourna vers son compagnon.
« — Qu'est-ce que tu penses que c'était ? demanda-t-il.
— Je n'en sais trop rien, mais on aurait dit des cris de filles, supposa son ami. De toute façon, nous n'avons pas le temps pour ça, il faut que nous devenions assez fort pour rejoindre Knuckle et les autres pour sauver Kaito.
— Hai, cria le garçon aux cheveux verts avec détermination. »
Nous te ramènerons Kaito, je te le promets, pensa le jeune garçon avant de recommencer son entraînement.
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