|𝘋𝘦𝘶𝘹 |

La jeune fille aux yeux bleu comme le ciel regarda la fourmi-chimère aux yeux fuchsia sans la moindre peur ni la moindre gêne.

À vrai dire, dans ses yeux, on pouvait plus détecter une lueur d'amusement qu'autre chose.

Pourtant, en ce qui concernait les émotions du roi des fourmis-chimères, c'était une autre histoire.

Meruem, pour la première fois de sa vie, voyait la puissance irradiée d'un être humain, et pas n'importe quel être humain à cela, une minuscule jeune femme à l'air inoffensif.

Il respira fortement, tentant de se calmer, mais en vain lorsqu'il attrapa l'odeur de l'humaine, elle était fruité et fleurit à la fois. Cela lui donna d'autant plus faim, lui qui n'avait encore jamais sentit une odeur aussi attirante. Il n'avait que sa curiosité actuelle qui l'empêchait de ne faire qu'une bouchée de cette femelle humaine.

Lorsqu'il avait entraperçu la peau rouge de son garde royale et qu'il avait senti l'odeur d'un humain, il avait tout de suite supposé que Yupi avait fini par trouver une nourriture qui pourrait le satisfaire.

Cependant, c'était peu connaître Yupi.

Si Meruem pouvait décrire ce qu'il a ressenti en voyant son garde du corps inconscient et traîné par le haut de son pantalon par une fille plus petite que lui ?

Déception, ça prend un ou deux t ?

Il fallait quand même avouer qu'à la base c'était pas lui qui avait choisi ces gardes hein. Il lui avait simplement été imposé à la naissance, sans qu'il ait son mot à dire.

Un roi qui ne peut même pas choisir qui aurait l'honneur d'assurer sa protection ? Meruem en venait à se demander quel était exactement le concept.

— Pour la dernière fois, humaine, nous exigeons que tu nous donnes la raison de ta présence ici, s'exclama Meruem, parlant de lui à la troisième personne avec une tonalité royale. Son aura était menaçante, presque meurtrière au fur et à mesure qu'il parlait, ce qui eut le mérite de faire trembler ses deux gardes.

La petite fille aux cheveux bleus à la taille d'une enfant mais à l'apparence d'une femme d'âge mûre le regarda simplement, perdant tout amusement, puis, elle grogna.

« — Alors déjà elle va baisser d'un ton la tortue-ninja hein, je suis pas une de tes lèches-cul.
— Comment osez-vous nous parler comme ça ? Nous sommes le roi, répliqua Meruem, plus curieux de son attitude qu'énerver par ses dires.
— Un roi avec, elle s'arrêta, comptant le nombre d'auras dans le bâtiment. 14 sujets ? C'est bancal un peu, non ?
— Cela ne réponds pas à notre question, femme !
— Putain mais réponds-y tout seul à tes questions, je suis pas ta mère merde ! cria-t-elle, les sourcils froncés par l'agacement. Moi à la base je suis juste venue ramener ce trou du cul rouge chez lui ! »

Cette "simple" discussion parvînt à surprendre l'ensemble des autres personnes présentes dans la salle, c'est-à-dire, le roi et ses gardes.

Une seule question brûlait dans leur esprit « Comment une simple humaine osait-elle montrer un comportement hostile face au roi ? ».

Les gardes royaux, du moins ceux qui étaient conscients, se mirent sur leur garde face à cette action des plus inhabituels pour un mortel ou un être vivant en général.

Quant au roi ? Il était intrigué par cette femelle au caractère explosif. Elle avait l'air assez forte malgré son gabarit des plus ridicules.

Il était curieux, curieux d'elle, curieux de la force qu'elle pouvait avoir. Battre un de ses gardes et en revenir sans la moindre égratignure n'était pas rien. Il savait que Yupi, malgré sa stupidité, était très fort, après tout ce dernier réussissait à s'en tirer avec un minimum de blessure lorsque Meruem le frappait.

Alors oui, il était naturel qu'il veuille tester la force de cette humaine.

Sans même y réfléchir une deuxième fois, Meruem balança sa queue en direction de l'humaine, aiguille en avant, dans le but de lui couper la tête.

La jeune fille, qui voyait la queue avancer dans sa direction, fit alors une chose à laquelle personne ne s'attendait. Elle écarquilla les yeux, attrapa la queue d'une main, la serrant dans une poigne de fer, et prêta une attention particulière aux lignes.

— Waouww ! En fait tu es l'enfant d'une tortue et d'un zèbre, c'est ça ? Elle demanda, observant la queue de Meruem de plus près, remarquant pour la première fois l'aiguille au bout de celle-ci. Ettt, tu as un oncle porc-épic ou moustique ?

Elle continua de radoter sans se rendre compte du tumulte interne qu'elle provoquait autour d'elle. Elle continuait simplement de caresser la queue du roi, observant chaque détail.

Ce dernier, pour la première fois de sa vie, se retrouvait sans voix.

Cette fille avait arrêter son attaque avec une facilité déconcertante, sans même transpirer, et avec une force à la limite du ridicule.

Si Meruem était honnête avec lui-même, il aurait reconnu que sa poigne lui faisait mal.

Il poussa l'intégralité de son nen, ainsi que la fureur qui allait avec, dans la direction de la fille. Cette action eut pour mérite de lui faire lever la tête mais n'eut pas l'effet escompté. La jeune fille le regardait, non avec peur, mais avec moquerie.

— Qu'est-ce qu'il y'a ? Tu es chatouilleux ? Si tu n'aimes pas il faut le dire hein.

Il l'a fixa, s'interrogeant sur l'étrange mot qu'elle venait de prononcer, n'en comprenant pas le sens.

« — Que signifie « aimer » ?
— As-tu vécu dans une grotte la majeure partie de ta vie ? demanda-t-elle en le regardant, incrédule.
— Non. Nous venons tout juste de sortir du ventre de notre mère avant de la tuer. »

Elle lui lança un regard en coin, les sourcils haussés, avant de lâcher sa queue et le haut du pantalon de Yupi qu'elle avait continuer de tenir pour une raison inconnue.

— Ouuh laaa, alors il est temps que je files là hein ! Bonne continuation !

Puis, elle se mise à flotter dans les airs avant de se propulser par le même passage – celui de la salle du roi – apparemment sans porte qu'elle avait emprunter en premier lieu pour rentrer dans le château. L'onde de choc de son décollage brisa le mur autour de l'ouverture, faisant tomber les rideaux dans un amas de débris.

Meruem était sur d'avoir entendu un petit « Désolé » avant que le mur ne s'effondre.

Pour la première fois depuis littéralement toujours, le visage de Meruem exprima une expression autre que l'impassibilité : l'amusement. Ce fut très bref, si bref que ses gardes, qui venaient à peine de se détendre du départ de l'humaine qui avait survécu à l'attaque du roi, n'avaient pas remarqué le changement.

Oui, l'espace d'un instant, un sourire était clairement visible sur le visage du roi.

Curieusement, cette visite impromptue avait réussi à alléger l'humeur de Meruem, pour une raison quelconqu-

— Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui vient de se passer ? demanda la fourmi-chimère/démon de couleur rouge en sortant de son inconscience.

Et l'humeur du roi redevint très vite irritable.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top