J'ai la tête qui tourne depuis une bonne heure et pas moyen de virer ce mal de crâne malgré les médocs. Je n'arrive pas à avoir les idées claires alors que mon nouveau travail de manager l'exige. Après des années à être sur le devant de la scène, enfermé dans une vie qui ne me correspondait pas, me voilà de l'autre côté, dans l'ombre. Je laisse enfin le véritable artiste prendre la lumière tandis que je surveille ses arrières, comme ça a toujours été le cas depuis notre enfance. Jamyson est bien plus que mon meilleur ami bourré de talent. Il est mon frère de cœur, celui pour qui j'ai tout sacrifié.
Aujourd'hui, nous avons rendez-vous sur le talk-show de Dwayne York, le plus populaire en ce qui concerne la musique country. Quand Jamyson était ado, il regardait tout le temps cette émission. C'est la première fois qu'il va s'installer sur le fauteuil rouge, à la même place où se sont assis toutes ses idoles. Il essaie de garder la tête haute, mais je remarque très clairement dans ses yeux gris qu'il flippe à mort. Se retrouver sur un plateau de télévision est un exercice impressionnant. S'il est devenu chanteur, c'est pour partager ses messages en chanson, pas pour subir des interrogatoires sur un plateau de télé. C'est sans doute le côté de son job qu'il apprécie le moins.
— Dwayne va essayer de te déstabiliser pour que tu dises exactement ce qu'il attend, lui expliqué-je tout en le mettant en garde. Ne lui donne pas ce plaisir.
Il acquiesce, le regard grave.
— Il est connu pour poser les questions gênantes, mais son émission est une référence dans le domaine de la musique country. Cette interview est importante pour ta carrière.
OK, pour rassurer les gens, je suis vraiment nul.
J'aimerais trouver les mots pour l'aider à se détendre. Lui dire que tout se passera bien, qu'il n'a rien à craindre. Seulement, je ne peux pas lui mentir. Pour avoir déjà été confronté à Dwayne, je sais à quel point il est capable de mettre nos nerfs à rude épreuve.
— Sois toi-même, je m'occupe du reste.
Les mains fourrées dans les poches de son jean sombre, il me sourit. Je fronce les sourcils, interloqué par le regard étincelant qu'il me lance.
— Quoi ?
— Rien, c'est juste que malgré ce qui a pu se passer entre nous, tu es toujours là à surveiller mes arrières.
À peine sa phrase est-elle sortie de sa bouche que les souvenirs refont surface. Je déglutis avec difficulté, honteux. J'aurais beau dire que je suis désolé, le répéter, le hurler, ça n'enlèvera jamais le poids de la culpabilité qui pèse sur mes épaules. J'ai commis des choses ignobles contre lesquelles j'avais toujours essayé de défendre Jamyson. Je pensais pouvoir le tenir à l'écart des mauvaises personnes. Je n'étais pas préparé à devoir le protéger du pire de tous les êtres humains : moi.
J'ouvre la bouche, prêt à lui assurer que je serai là pour lui tant qu'il voudra bien de moi, mais un membre du personnel débarque dans la loge après avoir frappé à la porte. Ce n'est plus l'heure de penser au passé. L'instant présent est bien assez dur à gérer comme ça. Une chose à la fois.
Nous suivons sans un mot la jeune femme dans le dédale de couloirs qui serpente autour des studios. De nombreuses émissions sont tournées ici, dans ces immenses hangars qui fourmillent de personnes matin, midi et soir. C'est un mini Hollywood à la sauce country. Le stress me noue l'estomac. J'ai la nausée, comme à peu près chaque fois que je m'apprête à être devant un public. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai vomi avant de monter sur scène. Les autres pensaient que c'était dû à la cuite de la veille. Comme si c'était inconcevable que le célèbre Grant Canning puisse avoir le trac.
Une fois que nous arrivons aux abords du plateau, je tique en voyant deux sièges rouges disposés à côté du gros fauteuil noir dans lequel Dwayne est déjà assis, papiers à la main.
C'est quoi cette blague ?
— Il y a un autre invité de prévu ? questionné-je la femme qui nous accompagne.
— Non, juste vous deux.
— Nous deux ? répété-je.
— Oui, Dwayne vous veut ensemble pour l'émission.
— C'est pas ce qui a été convenu.
— Vous devriez voir ça directement avec...
Je n'attends pas la fin de sa phrase et fonce vers cet homme à la chevelure aussi blonde que la mienne. Il lève le nez de ses notes au moment où je me poste devant lui, les bras croisés sur mon torse. Je le toise d'un regard sévère, la tête haute.
— Ah, Grant ! Quel plaisir de te revoir !
Son faux sourire me donne encore plus envie de lui faire bouffer les bouts de papier qu'il tient dans les mains.
— C'est quoi ces conneries ? m'agacé-je avec un ton glacial.
— Quoi, tu veux parler de l'émission de ce soir ?
— À ton avis ?
— Grant, soupire-t-il en posant ses papiers sur le bureau en bois à sa gauche. C'est le business. Sur internet, les gens veulent vous voir tous les deux alors je ne fais que réaliser leur souhait pour assurer une audience maximale.
— J'ai rien à dire.
— Au contraire, tu es même celui qu'on attend le plus si on en croit les sondages.
— On était d'accord pour que Jamyson parle de sa musique, rien d'autre.
— Je t'en prie, rit-il en passant sa main dans ses cheveux. On savait tous les deux que ce ne serait pas le sujet principal.
— Tu peux pas changer les plans au dernier moment.
— Bien sûr que si, c'est mon émission. Si tu ne viens pas, Jamyson non plus, tranche-t-il en se laissant tomber au fond du fauteuil. C'est vous deux ou rien.
Son attitude nonchalante me fait serrer la mâchoire et les poings. J'aimerais tellement pouvoir effacer l'air satisfait qui tire ses traits ridés par les années. Ne pas lui sauter dessus pour lui refaire le portrait est une vraie torture et ça, il l'a bien remarqué. Ça l'amuse encore plus de me voir fulminer sans me donner le droit d'intervenir. Il sait très bien que notre présence dans son émission est vitale, que c'est lui qui mène la danse. On a besoin de la popularité de son show pour aider Jamyson à faire décoller sa carrière.
— T'es vraiment qu'un enfoiré.
— Tu sais aussi bien que moi qu'il n'y a que ceux-là qui réussissent dans ce milieu. Regarde-toi.
Mes bras se décroisent et mes mains sont déjà en chemin pour saisir son col de chemise. En une fraction de seconde, je réalise ce que je suis sur le point de commettre. Je bondis en arrière, loin de la tentation de lui faire la peau. Garde ton sang-froid, Grant !
Je ravale ma colère et tourne les talons pour annoncer la nouvelle à Jamyson qui m'attend de pied ferme. Son regard s'illumine dès l'instant où il m'aperçoit. Finalement, ce n'est peut-être pas plus mal que je sois présent. On va affronter ce requin ensemble.
— Tu sais pourquoi il y a deux fauteuils ? me questionne-t-il alors que je cherche encore mes mots.
— Dwayne me veut avec toi sur le plateau.
— C'est cool !
Je fronce les sourcils, pas certain d'avoir bien entendu. Ça ne lui fait donc rien de savoir que je serai là, sur le plateau, avec lui, alors que je n'y ai pas ma place ? C'est lui la star, pas moi.
— Tu devrais pas t'en réjouir.
— Pourquoi ?
— Parce que j'ai rien à faire à côté de toi. Durant huit ans, j'ai joué la comédie dans ce genre d'émission. C'est fini tout ça.
— Au contraire, c'est devenu notre histoire. C'est normal qu'on fasse ça ensemble. C'est l'occasion d'être enfin toi-même.
Mais qui suis-je ?
Cette question, on me l'a posée des milliers de fois depuis que tout le monde est au courant de notre mensonge. Mais moi, ça fait des années que je me demande qui je suis vraiment. Et même après tout ce temps de réflexion, je n'ai pas découvert la réponse. Peu importe le stade de ma vie, je n'ai jamais su trouver ma place, celle pour laquelle on se dit : « c'est là où je dois être ».
Malgré mes vingt-neuf ans, je suis toujours ce gamin paumé qui cherche à se découvrir. Un homme qui ignore qui il est, tandis que la terre entière croit le savoir. Chacun s'est déjà forgé une opinion bien arrêtée sur moi. J'appartiens aux autres, même en étant retombé dans l'anonymat. Cette fausse carrière de chanteur me poursuivra, j'en suis conscient, et c'est bien pour ça que Dwayne me veut dans son émission. Rien n'est terminé. Tout commence seulement.
— Merci d'être là, me murmure Jamyson avant que les lumières ne s'éteignent.
Nous sommes plongés quelques secondes dans le noir avant que le plateau ne se rallume sur un Dwayne tout sourire. Assis derrière son bureau comme s'il était un grand patron, il se tourne vers l'une des trois énormes caméras pour faire son show d'entrée.
— Bonsoir, je suis Dwayne York et vous êtes sur Talk to Nashville, le seul talk-show entièrement consacré à la country. Ce soir, nous avons l'immense plaisir d'accueillir le seul et l'unique : Grant Canning ! déclare-t-il après une petite pause pour chauffer le public.
Les gens applaudissent tandis que je suis poussé sur scène par des membres du staff. Je jette un bref coup d'œil à Jamyson par-dessus mon épaule. Son sourire est crispé, mais il me lève ses deux pouces en l'air.
Mon cœur tambourine dans ma poitrine bien plus vite que d'habitude. J'ai pourtant fait cet exercice des centaines de fois. Seulement, aujourd'hui, je suis tendu. Je m'inquiète pour Jamyson. À quelle sauce Dwayne va le dévorer ? S'il m'accueille en premier, comment va être la suite de l'émission ?
— Bienvenue, Grant. Je t'en prie, installe-toi.
Je me contente de saluer le public en prenant place sur le fauteuil rouge le plus proche de son bureau, histoire de m'assurer que Jamyson sera le plus loin possible de ce requin.
— Quel plaisir de te revoir ! T'as l'air en forme pour un mec qui vient de passer du beau gosse le plus convoité du pays au menteur que les gens renient.
Il n'y a pas à dire, Dwayne est fort pour appuyer là où ça fait mal. Courage, Grant, tu sais gérer ça.
— On s'y fait.
Je suis certain que mon ton détaché et ma réponse courte ne sont pas à son goût. Il aime faire parler les gens pour rebondir sur le moindre mot dit de trop. Un peu comme les membres d'un jury quand on passe un oral. Ils attendent avec impatience de trouver une faille pour s'y engouffrer et nous faire plonger.
— Et bien si j'étais à ta place, je crois que j'aurais pété les plombs il y a bien longtemps. Ta vie est loin d'être ordinaire. Tout le monde veut en savoir plus sur cette folle histoire entre Jamyson et toi. Comment en es-tu arrivé à jouer les faux chanteurs de country ?
— C'est assez simple. Jamyson est mon meilleur ami depuis des lustres. Il a toujours eu beaucoup de talent, mais parce qu'il a un physique qui ne rentre pas dans les standards de beauté, on lui a fermé toutes les portes. Faut croire qu'aujourd'hui on privilégie l'apparence plutôt que la qualité de la musique.
— Donc il t'a demandé de le représenter ?
— C'est ça.
— Comment as-tu vécu d'être réduit à une belle gueule ?
— Bien.
— Oh, je t'en prie, rit-il face aux caméras. On est là pour être cent pour cent sincères, même si je sais que pour toi, c'est plus simple de mentir.
Je passe ma paume sur ma mâchoire pour m'occuper les mains et ne pas serrer les poings. Ne pas montrer ses émotions, surtout pas en direct, c'est la clé pour éviter que des mecs comme Dwayne les utilisent contre nous. Je m'apprête à répondre, mais il me devance :
— Jamyson et toi avez fait perdurer cette mascarade pendant huit ans. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de tout dire ?
— J'en sais rien, c'est devenu notre quotidien, c'est tout.
— C'est tout ? répète-t-il avec dédain comme je viens de le faire. Vous avez trahi des milliers de personnes, et tu n'as rien à ajouter ?
Je sens le poids des caméras et des regards du public s'abattre sur mes épaules. Le côté mélodramatique de Dwayne a rendu l'ambiance pesante. Je sais qu'on a menti et rien ne viendra changer ça, mais les gens oublient trop vite pourquoi nous en sommes arrivés là. Avec toute cette médiatisation de notre histoire, le problème de fond est mis sous le tapis par les journalistes. Ils prennent ce qu'ils veulent des informations, comme d'habitude, et les montrent en fonction de leur opinion. Ce n'est pas la discrimination dont Jamy a souffert qui fait les gros titres, mais mon jeu d'acteur. C'est autant injuste pour lui que pour moi.
— Grant ? renchérit Dwayne, voyant que je ne réagis pas.
Franchement, qu'attend-il comme réponse ? Peu importe ce qui va sortir de ma bouche, il parviendra à le retourner contre moi. J'ai l'impression de n'avoir aucune option.
— C'est bien la première fois que tu perds ta langue, plaisante-t-il pour combler mon silence. Ça devient long.
Une pointe douloureuse me comprime le thorax. Je passe ma main sur mon sternum en grimaçant et me redresse sur mon siège. Ce fauteuil rouge est inconfortable et toutes les lumières du plateau me donnent terriblement chaud. Mon corps est en train de me faire comprendre que Dwayne est sur le point de gagner. Il est parvenu à me déstabiliser malgré mon expérience dans ce genre d'émission. Fais chier !
— Grant, on attend. Tu...
— C'est moi qui ai voulu garder ça secret, intervient soudain Jamyson en entrant sur le plateau.
Il s'avance jusqu'à mon niveau et s'assoit sur le fauteuil à côté du mien. Une main posée sur mon épaule, un air déterminé sur le visage, il regarde droit vers les caméras.
— On m'a fait comprendre que mon visage en partie brûlé n'avait pas sa place dans le showbiz parce que personne ne l'aimerait. Que mes chansons ne pourraient pas trouver leur public si elles étaient portées par mon physique. Alors j'ai demandé à l'une des rares personnes qui a toujours cru en mon talent, en moi, si elle pouvait m'aider à prouver au monde entier que l'impossible était possible.
Son attitude si sûre de lui me surprend. Jamyson a toujours eu confiance en sa musique, mais jamais en lui. À force d'être rabaissé par les autres depuis son accident quand on était ado, il s'est enfermé dans une coquille aux parois si épaisses que, même moi, j'ai fini par ne plus pouvoir y passer. Alors le voir parler avec autant d'aplomb me rend fier. Ça, c'est le Jamy que j'ai rencontré.
— On a commis des erreurs et on en est désolé, conclut-il.
Un calme étrange règne sur le plateau. Même Dwayne met de longues secondes avant de réagir.
— Wow, je dois reconnaître que tu sais faire tes entrées. S'il vous plait, faites un tonnerre d'applaudissements pour Jamyson Baker !
Le public s'exécute. J'ai l'impression d'être au tribunal et que le jury nous a déjà déclaré coupables.
Dans la vie, j'ai compris qu'il y a des gens très doués pour nous mettre du baume au cœur, et d'autres qui excellent à nous le piétiner. Quand on est célèbre, cette dualité est encore plus marquante. Tout est exacerbé. Des gens aussi mesquins que Dwayne est monnaie courante dans notre quotidien, mais ça ne veut pas dire qu'on s'en accommode. Notre cerveau retient mieux le négatif. Ça reste ancré en nous jusqu'à ce que ça finisse par déborder à un moment ou un autre. Moi, je suis arrivé à ce niveau où la coupe est pleine.
— Jamy ! s'exclame Dwayne alors que mon ami est à peine assis. Je peux t'appeler Jamy ?
— Oui, répond-il en fronçant les sourcils.
— Parfait ! Alors, Jamy, j'aimerais que tu nous parles de ces gens qui t'ont soi-disant fait croire que ton visage était un problème. Qui t'a dit ça exactement ?
— L'industrie musicale dans son ensemble.
— J'ai du mal à croire qu'on juge le physique dans les maisons de disques.
— C'est pourtant le cas, affirme-t-il.
— Ce ne serait pas plutôt de l'ego mal placé ? Pour avoir entendu quelques-unes de tes chansons, je les trouve très classiques.
— Des milliers de fans passent en boucle ses tubes, le défends-je. Tout le monde connaît au moins un de ses titres. C'est bien pour ça que la majorité des gens reste derrière lui malgré notre révélation il y a quelques mois. Jamyson est un mec inspirant, autant par sa musique que par sa personne.
— Je pense que Jamy est assez grand pour répondre lui-même aux questions. C'est son avis qu'on veut, pas le tien. Même si je sais que tu adores être au centre de l'attention, Grant.
Mon monologue passionné ne semble pas l'émouvoir. Il se met à rire et le public ne tarde pas à l'imiter. Entendre ces perroquets suivre Dwayne me fait bouillir sur place. J'ai beau savoir qu'ils sont contraints de faire tout ce qu'on leur demande, ça ne me calme pas pour autant.
— C'est toi qui m'as forcé à venir.
— Les artistes se battent pour être sur mon plateau. C'est un honneur que je vous fais ce soir.
— Et on en est conscients, rétorque Jamyson. Merci de nous donner la parole.
— Je me demande comment vous faites pour être amis alors que vous avez l'air d'être aux antipodes tous les deux.
— En réalité, on se ressemble plus qu'il n'y paraît, explique-t-il en me lançant un regard. L'amitié qui nous lie est difficile à expliquer tellement elle est puissante et c'est tout ce qu'on devrait retenir de cette histoire. Malgré les embûches qu'on a pu rencontrer, on l'a toujours fait ensemble.
Touché par ses mots, je m'apprête à confirmer quand Dwayne me devance une nouvelle fois :
— Et maintenant que tu évolues sous ton propre nom, qu'est-ce que tu vas faire de Grant ?
— Il est mon manager.
— Si je peux te donner un conseil, tu devrais prendre un professionnel et non un amateur. Il va finir par faire couler ta carrière.
— Parce que tu crois être un pro de l'interview peut-être ? m'agacé-je en haussant la voix.
— On va commencer par baisser d'un ton et...
— C'est toi qui vas remballer tes piques de merde. Je croyais participer à une émission spécialisée dans la musique country, au lieu de ça, c'est le thé du dimanche entre vieilles commères. C'est toi qui devrais avoir honte de proposer un programme qui ne sait que descendre les artistes. On a rien à foutre ici.
Je me lève, prêt à quitter le plateau, mais Dwayne m'attrape par le bras.
— T'as toujours le sang aussi chaud à ce que je vois, plaisante-t-il. Allez, arrête tes conneries et assieds-toi. On est là pour passer un bon moment.
Ses phrases hypocrites tambourinent dans ma tête tel un marteau-piqueur. Les lumières m'aveuglent et je transpire à grosse goutte. J'en ai ma claque de subir son lynchage public que ni Jamy, ni moi ne méritons. C'est trop.
D'un geste brusque, je me dégage de sa prise. Il se lève pour me rattraper à nouveau, et c'est là que tout dérape. Je le pousse si violemment qu'il trébuche en arrière et emporte une partie du décor. Un cri de douleur retentit sur le plateau. Mon mal de crâne est trop intense pour que j'ai les idées claires et pourtant, je suis persuadé d'avoir vu la main de Dwayne pisser le sang.
Ça ne devait pas se passer comme ça... je suis désolé, Jamy.
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