LES MALHEURS DE LEAH SCHWARTZ
Avertissement : Ce chapitre contient des scènes de violence physique, de violence sexuelle, de harcèlement moral et de harcèlement physique susceptibles de choquer la sensibilité des lecteurs. Il est recommandé aux personnes sensibles, en particulier aux jeunes lecteurs, de prendre conscience du contenu potentiellement perturbant avant de poursuivre la lecture. La discrétion du lecteur est conseillée.
MARGAUX
Dans les cours d'école
Faut pas se leurrer
Les gens qui rigolent
Font parfois pleurer
Margaux avait l'air de
Venir des étoiles
Elle était sincère
Sincèrement spéciale
Elle était mal-aimée
Et si mal habillée
Les jolis gens rangés
N'en voulaient pas pas pas
Elle était mal-aimée
Et si mal habillée
Les copiés-collés
S'accolaient pas
Margaux, tu maudis la vie le soir
Margaux, mets le débit en mémoire
Margaux, si ça changeait enfin
Margaux, mais le débit la contraint
Et y en a marre
Gaux
Quand elle est morose
C'est dans son carnet
Que Margaux dépose
Ses sombres pensées
Seule, elle assassine
À l'encre bleue
Ceux qui la piétinent
Ou ferment les yeux
Elle était mal-aimée
Et si mal habillée
Les jolis gens rangés
N'en voulaient pas pas pas
Elle était mal-aimée
Et si mal habillée
Les copiés-collés
S'accolaient pas
Margaux, tu maudis la vie le soir
Margaux, mets le débit en mémoire
Margaux, si ça changeait enfin
Margaux, mais le débit la contraint
Et y en a marre
Gaux
C'est de toute époque
Dans tous les pays
Qu'un enfant se moque
D'un plus gentil
Ce matin normal
Soudain il a plu
Dans son journal
Margaux n'écrit plus
Elle était mal-aimée
Des jolis gens rangés
Elle était mal-aimée
Des copiés-collés
Margaux, tu maudis la vie le soir
Margaux, mets le débit en mémoire
Margaux, si ça changeait enfin
Margaux, mais le débit la contraint
Et y en a marre
Y en a marre
Y en a marre
Et y en a marre
Erza Muqoli
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Leah Schwartz, lycéenne de 17 ans, incarnait la douceur avec une beauté singulière. Ses cheveux noirs, délicatement encadrés par une mèche rouge audacieuse, révélaient une pointe d'originalité au cœur de l'obscurité. Ses yeux d'un noir profond exprimaient une douceur inégalée. Malgré sa silhouette généreuse, Leah portait avec élégance sa gentillesse débordante et son tempérament agréable. Son attitude introvertie était enveloppée d'un léger voile de timidité, traduisant sa réserve naturelle lorsqu'elle s'adressait à autrui en dehors de sa famille.
Partageuse et généreuse, Leah démontrait que son amour pour la nourriture égalait son désir de répandre la joie. Son appétit, bien que conséquent, était surpassé par la grandeur de son cœur. Les accessoires mignons ornant sa tête et sa tenue témoignaient de son admiration pour la culture sud-coréenne, les K-Drama, et tout ce qui évoquait la douceur et l'innocence.
- Leah ma chérie, fit Hannah rattrapant sa fille qui déjà montait dans le bus scolaire de Magnolia.
Leah se tenait à l'arrêt de bus, une légère appréhension dans le regard, lorsqu'elle sentit une main chaleureuse sur son épaule. C'était sa mère, tenant un grand paquet soigneusement préparé.
- Tu as oublié quelque chose, ma chéri, dit-elle avec un sourire réconfortant.
Léa regarda le paquet, anticipant le soulagement que lui procurerait ce repas préparé par sa mère avec amour.
- Merci maman, murmura-t-elle, acceptant le paquet avec gratitude.
- Passe une agréable journée mon cœur. Hannah lui envoya un baiser et lui fit de petits signes de la main.
La jeune fille disait au-revoir à sa mère un grand sourire illuminant ses traits. Cependant, à peine avait-elle monté les marches du bus que les murmures commencèrent. Les élèves à l'intérieur chuchotaient avec un mépris palpable.
- Regardez qui vient d'arriver, la grande mangeuse !
- Coucou la grosse.
- Yo Balu ! Ça va pas ? T'as pas mangé ce matin ? Vite elle risque de s'évanouir.
- C'est moi ou t'as encore pris du poids ?
Les commentaires acerbes se propageaient rapidement, comme une maladie venimeuse. Les ricanements et les regards méprisants s'abattaient sur Léa alors qu'elle cherchait à trouver un siège. Les étudiants échangeaient des regards complices, les moqueries envers la "grosse Leah" et sa "gloutonnerie" étaient devenues une activité collective.
Ayant enfin trouvé une place, elle s'assis alors qu'à côté des élèves changèrent de siège des grimaces de dégoût déformant leurs traits. À bord du bus scolaire, elle mit ses écouteurs et s'évadait dans son propre monde musical, laissant les notes mélodieuses envelopper son espace personnel. Sans déranger personne, elle se fondait paisiblement dans son coin, trouvant du réconfort dans la douce mélodie qui l'entourait.
La jeune fille subissait un harcèlement moral quotidien depuis son arrivée au lycée Magnolia suite à un examen d'entrée. Au collège, elle admirait cet établissement pour sa beauté, son histoire et son enseignement. Elle avait trois fois passée l'examen d'entrée sans jamais le réussir. Mais la jeune fille, téméraire, fit fi des conseils de ses parents qui la rédirigeaient vers d'autres lycée après son collège. Finalement, ce fut au quatrième essaie qu'elle réussi à y entrer, en classe de terminale A-3. Mais elle était loin d'imaginer que ce lycée pour gosses de riches serait le théâtre de son enfer quotidien.
Ce matin la, comme les précédents, en descendant du bus, Leah se trouvait prise dans une routine douloureuse. La tête baissée, les yeux fixés sur ses pieds, elle traversait les couloirs en silence, une forteresse invisible de critiques et d'insultes l'enveloppant. Les murmures haineux la suivaient comme des ombres malveillantes, déposées insidieusement sur son chemin, une tactique cruelle destinée à résonner avec sa solitude.
Bien que les critiques soient douloureuses, elles la laissaient sans voix, une barrière silencieuse qui laissait place au chagrin. Comme beaucoup d'autres dans sa situation, Leah préférait garder le silence ne sachant pas trop si ses plaintes aboutiraient.
Elle supposait qu'à l'intérieur de chaque strate sociale, dans chaque domaine, il devait exister des individus similaires à ces élèves. Des personnes à qui un pouvoir démesuré avait été conféré, bien trop souvent sans mérite. Ils se perdaient, s'aliénaient, oubliant les valeurs humaines. En désignant un martyr, ils se donnaient la possibilité de grimper encore plus haut dans les échelons illusoires de la société scolaire.
Leah relativisait quand même un peu. Malgré la méchanceté, le sadisme dont faisait preuve ces gens là, on ne lui avait pas encore rackettée de l'argent ou des biens ni frappée jusqu'au sang. Ses bourreaux n'étaient pas si terribles que ça, moins des pires sur lesquels elle aurait pu tomber.
La jeune fille se disait qu'à part attendre de finir les quelques mois de sa dernière année et de partir, elle ne savais pas comment se tirer de ce sable mouvant. L'idée d'en parler ne lui avait même pas encore efflorée l'esprit qu'on la menaçait de lui rendre les études encore plus difficiles dans ce lycée. Elle craignait bien trop d'inquiéter sa pauvre mère pour lui en parler. Elle n'avait pas d'amis à qui se confier, ni au lycée ni en dehors.
Abandonnée par un lycée indifférent, elle ne trouvait nulle part où puiser le courage de se défendre. Chaque jour, le trajet de l'école devint une traversée solitaire, une marche en silence ponctuée par les échos cruels d'une réalité désobligeante. Évitant la cantine, devenue un sanctuaire transformé en un lieu de moqueries cruelles sur sa manière de manger, son apparence et son poids.
La tête baissée, elle se déplaçait dans un monde où les regards dédaigneux et les rires étouffés formaient une toile sombre. Le lycée devint pour elle un lieu où la différence était une cible facile, et Leah, comme une fleur délicate dans une tempête, se repliait sur elle-même pour survivre à ce climat hostile.
Au milieu de ce quotidien empreint de mépris, un éclat d'humanité persistait néanmoins dans le regard de Markus Hoffmann, le capitaine de l'équipe de basket du lycée Magnolia. Leah ne pouvait s'empêcher d'admirer ce jeune homme, véritable oasis de gentillesse au sein du désert hostile qui l'entourait. Markus demeurait l'exception, le seul à ne jamais l'avoir juger, à lui avoir offert un sourire plutôt qu'une insulte.
Un jour après les cours, alors qu'elle se rendait vers les casiers, Leah ne vit pas la pancarte près d'une flaque d'eau provenant d'une fuite et glissa sur le sol humide. La douleur de la chute la cloua quelques instants sur le sol. Priant que personne n'ait été témoin de ça, elle j'étais des regards inquiets autour d'elle scrutant le moindre mouvement avant d'entreprendre de se lever. Mais il y avait quelqu'un malheureusement. Un garçon, Markus Hoffmann, d'une beauté à couper le souffle et d'une grande popularité dans le lycée. Elle baissa la tête et resta immobile attendant les moqueries de ce dernier, mais il ne disait rien. La tête toujours baissée, elle vit la main de Markus qu'il lui tendait.
- Hey, tout va bien ? S'enquit il poliment.
Il l'aida à se mettre debout et lui tendit la serviette avec les couleurs de l'équipe du lycée. Elle la prit et le fixa sans dire mot.
- T'as perdue ta langue ? Dit il en riant gentiment. Je vois que tu n'as rien de casser. J'y alors, ciao.
Il s'en alla sans demander son reste. Leah qui s'attendait à une humiliation à tout moment n'en revenait pas. Non seulement quelqu'un avait été gentil avec elle mais en plus il s'agissait du beau Markus Hoffmann. Elle eut chaud d'un coup ce jour là.
Une assistance si simple après cet incident malencontreux dans les couloirs avait suffi à éclairer les journées sombres de Léa. Cette petite attention, perçue comme de la gentillesse sincère, avait éveillé en elle un sentiment bien plus profond. Depuis ce jour, un écrin invisible, presque sacré, s'était formé autour de Markus dans le cœur de Leah.
Chaque jour, elle s'armait de courage pour lui offrir des petits cookies qu'elle préparait avec amour, une manifestation maladroite de son admiration. Cependant, l'approche directe devint un défi insurmontable, la crainte du regard des autres étouffant sa volonté. Markus, avec sa silhouette imposante, ses épaules larges et son sourire ravageur, incarnait la beauté idéalisée. Dans l'ombre de cette perfection, Leah se sentait comme une tâche dans le décor, redoutant les regards moqueurs des autres. Le simple désir de lui adresser la parole devint un rêve inaccessible dans un monde où elle se sentait insignifiante.
Léa, portant le poids de son cœur brisé, avait finalement rassemblé le courage nécessaire pour offrir à Markus le paquet de cookies qu'elle avait préparé avec tant d'affection. Elle l'attendit après les cours à l'endroit de leur première rencontre le cœur battant, résistant à l'envie de partir en courant. Le couloir, d'ordinaire témoin de sa vie scolaire mouvementée, se transforma en une scène où l'espoir de Leah tentait de s'épanouir malgré les défis.
Attendant avec impatience que les couloirs se vident, elle interpella Markus pour lui exprimer sa gratitude sincère pour son geste passé. Le garçon s'avança vers elle curieux de savoir. Timidement, elle lui remit le paquet de biscuits qu'il accepta un sourire gêné sur le visage, lui disant que ce n'était pas la peine de faire autant pour si peu. Elle prit malgré tout son courage à deux mains et lui partagea ses sentiments naissants avec une délicatesse touchante.
- Merci encore pour la dernière fois, commençait elle timidement. Je n'osais pas te le dire mais, je te trouve très beau, bien plus beau même que les autres garçons du lycée. Elle se mit à jouer nerveusement avec ses doigts. Je crois que j'ai des sentiments pour toi. Finit elle par dire les mains sur son visage rouge de honte.
Cependant, la réponse de Marcus ne fut pas à la hauteur de l'affection qu'elle espérait.
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