- Tiens tiens, fit la fille de tout à l'heure. Hope Franklin et Maëlle McCarthy. Je ne pouvais pas mieux tomber.

Hope dévisagea de haut en bas son interlocutrice.

- Et on peut savoir qui t'es toi ? S'enquit elle un sourcil arqué.

Natasha qui ne s'attendait pas à cette question, troublée, perdit son sourire. Elle se demandait si la noiraude se fichait d'elle.

- Évidemment tu me fais marcher. Impossible que tu ne me connaisse pas. Elle fit voler sa chevelure blonde en arrière dans une élégance qui lui était propre s'attendant à une réaction de Hope. Tout le monde dans ce lycée sait qui je suis voyons.

Hope fit mine de réfléchir et écarquilla les yeux semblant l'avoir reconnu. Mais le sourire tout fière naissant sur le visage de Natasha ne fit pas long feu.

- Non. J'vois pas. Dit Hope faisant immédiatement disparaître son expression de surprise.

- C'est Natasha, lui chuchotait Maëlle à l'oreille. Elle est dans notre classe. Elle est hyper connue au lycée. Fais gaffe à ce que tu dis Hope.

- Natasha Donaudampfschifffahrtsgesellschaftskapitän. Se présenta la porteuse du nom fièrement. Vous avez du déjà entendre ou lire ce nom à la télé ou dans les journaux. Ma famille est-

C'est le fou rire de Hope qui l'interrompit non pas sans lui arracher un petit hoquet de surprise.

- C'est ton nom ça ? Tu m'étonne que je connaisse pas. Fit la fille aux boucles sombres entre deux éclats de rire. À lui tout seul, il fait un paragraphe ton nom.

Natasha et Maëlle regardaient Hope perplexe, bouche bé, surprises par cette crise de rire.

- Aaaaah, la blondinette de ce matin. Essuyant une larme qui parlait au coin de son œil, Hope reconnu enfin la blonde. Ouais je me souviens de toi. T'aurais passé un sale quart d'heure avec la bande à Deborah si le prof n'était arrivé. Faut dire que tu les as bien chauffées tout à l'heure. T'as pas froid aux yeux toi, respect.

Natasha leva les yeux au ciel, puis s'approcha de l'effrontée. Elle s'arrêta devant, la dévisageait de haut en bas avant de tourner autour d'elle, la scrutant du regard de sa chevelure peu soignée à ses chaussures encore moins distinguées.

- Tu n'as pourtant rien de particulier. Finit elle par dire. Pourquoi Deborah et ses toutous ont si peur de toi ? Fit elle tenant son menton réfléchissant avant de s'arrêta devant Maëlle. Et toi petite rouquine, qu'est-ce que tu as de si spécial pour que la grande Hope Franklin s'intéresse autant à toi ?

Le regard plongé dans les émeraudes de Maëlle, Natasha de son indexe, soulevait le menton de la rousse la détaillant scrupuleusement. Elle se recula et regarda de nouveau Hope.

- Dis-moi, tu sais quelque chose sur le trio ? S'enquit la blonde. Je veux dire, c'est la seule explication. Tu dois connaître un de leurs secrets. Sinon, pourquoi Deborah, Sarah et Manuella ont remis en liberté leur toutou pourtant si efficace ? Auraient elles vraiment peur de toi ?

Hope soupirant d'exaspération mais surtout énervée par les questions et les insultes de Natasha, jeta un regard à Maëlle à sa droite. Celle-ci lui répondit par un regard de supplication lui faisant signe de l'ignorer et de partir.

- J'ai une proposition à vous faire, commença Natasha. Comme moi, vous n'aimez pas beaucoup ces trois là, alors travaillez pour moi. Aidez moi à les faire tomber de leurs piédestals. Ainsi, je serai de nouveau la numéro un et vous mes toutous. Vous serez presqu'aussi adulées que moi. Elle se tue un moment attendant une affirmation qui ne venait pas. Elle dévisagea une fois de plus les deux filles de haut en bas et eut un sourire méprisant sur le visage. Vu votre allure à toutes les deux, vous semblez être d'une classe sociale inférieure à celle des étudiants de cet établissement. Je vous donnerai beaucoup d'argent si vous voulez. Elle caressa la joue gauche de Hope de son indexe le regard dans le sien et ce même sourire aux lèvres.

- Écoute moi attentivement Donaudampfschifffahrtsgesellschaftskapitän. Elle mit subitement sa main sur ses lèvres grimaçantes. Merde je me suis mordue la langue.

Natasha fit une mine offusquée. Maëlle quant à elle ne put s'empêcher d'être admirative que Hope eut réussi à dire ce nom autrichien monstrueusement long et difficile.

- Wow... tu l'as dit entièrement. Elle tapait dans ses mains pour féliciter son amie.

- Ouais t'as vu ? Par contre, j'ai cru que j'allais perdre ma langue. Hope qui souriait à Maëlle se tournait vers Natasha le visage moins aimable. Qui que tu sois, un conseille, mêle toi de ta poire. Hope parlait désormais d'un ton sec et tranchant, le regard noir. Je comprends que vous soyez des accros aux commérages et à la popularité dans ce lycée, mais mon incroyable vie ne regarde que moi. Elle s'approcha de Natasha tellement près qu'il n'y avait plus que quelques centimètres entre leurs visages. Je peux aussi comprendre que vous respectiez une certaine hiérarchie ici, mais moi, je ne m'écrase devant personne et Maëlle encore moins désormais. Hope souleva vers elle le menton de son interlocutrice un regard intimidant plongé dans le sien. Nous avons toutes les deux mérité nos places dans ce lycée grâce à ce quil y a dans nos têtes. Contrairement à beaucoup d'entre vous dont les parents ont acheté les places, les notes et même les amis. Elle lâcha son menton et lui chuchota au creux de l'oreille. Nous avons mieux à faire que d'écouter tes conneries, alors va embêter quelqu'un d'autre avant que je m'énerve.

Maëlle, les yeux ronds de surprise, ne pu s'empêcher de quitter du regard la scène. Hope lui prit la main et les deux filles quittèrent le bâtiment. Dans la foulée, la rouquine cru voire des larmes dans le regard haineux de Natasha.

Les jeunes filles étaient désormais hors du bâtiment. Hope, reprenant son sac encore dans les bras de son amie, scrutait le visage de cette dernière. Maëlle semblait troublée par ce qui venait de se passer.

- Hey, fit Hope. Ça va ?

- Ah, euh oui. Oui, t'inquiète. Secouant la tête pour reprendre ses esprits, Maëlle posait désormais sur son amie un regard plein d'admiration. Ses oreilles et sa queue remuantes revinrent. T'étais trop coooooollll.

Hope éclata de rire devant l'attitude enjouée de la rouquine, un sourire éclairant son visage. Elle n'avait pas ressenti une telle chaleur dans un regard depuis longtemps, et elle appréciait. Ignorant délibérément l'excitation soudaine de son amie, Hope se dirigea vers sa moto, bercée par les éloges persistants de la rousse.

- Hiiiiiiiii ! Cria la rouquine avec enthousiasme, sa voix empreinte d'hystérie. Va embêter quelqu'un d'autre avant que je m'énerve ! lança-t-elle, imitant le ton et le regard de Hope devant Natasha. J'ai la chair de poule partout, regarde !

Maëlle suivait son amie les bras tendus lui montrant l'effet que lui avait fait la scène de tout à l'heure. Hope ne pouvant se contenir éclata une énième fois de rire. La rousse était vraiment mignonne.

- N'empêche, j'ai comme l'impression que ça va pas être de tout repos. Fit Maëlle qui mettait son casque avant de monter derrière la motarde sur la place arrière de l'engin. Entre les Trix et la Barbie démoniaque, je crains que nous ayons quelques soucis au lycée.

- Roh, t'inquiète. Rétorqua Hope qui faisait vrombir le moteur de sa moto. Elles aboient beaucoup mais ne mordent pas.

La bécane démarra en trombe et les deux filles quittèrent le lycée surprenant deux garçons à l'entrée de l'établissement qui passait par là.

- Yo ! Hurlait un des jeunes hommes. Ta moto a un klaxon tu sais, elle était nécessaire la tentative de meurtre !?

- Désolée m'sieur. Fit Hope sans s'arrêter.

Arrivée devant chez elle, Maëlle descendit de la moto et remis le casque à son propriétaire.

- Plus jamais je grimpe sur cet engin de malheur. Dit la cuivrée essayant de dompter sa chevelure. La prochaine fois, on y va en bus ou avec mes parents.

- Hey, Hope fit une mine offensée tout en caressant sa moto. Fais attention à ce que tu dis, tu vas vexer Motie.

- Motie ? S'enquit Maëlle perdue.

- Oui oui. Motie, je te présente Maëlle. Maëlle voici Motie. La fille aux boules sombres, tout sourire, présenta sa moto à son amie.

- Motie... Fit Maëlle blasée. T'es pas allé chercher loin dis moi.

Hope éclata de rire à cette phrase avant de dire au revoir à son amie. Maëlle la suivit du regard avant de rentrer chez elle.

Après une longue douche et un délicieux repas, la cuivrée s'installa devant l'écran du salon à la recherche d'un film. Elle n'en trouva aucun qui lui plaisait. Elle n'était pas très fan des films à l'eau de rose, elle les trouvait ennuyeux. Les films d'action avaient tous le me scénario et il y avait trop de scène de combat pour lui plaire. Il n'y avait que dans les animés qu'elle aimait l'action. Les films d'horreur étaient pour Maëlle plus intéressant mais elle préférait les regarder avec ses parents, ses mains sur ses yeux. Oui, il étaient bien meilleurs comme ça. Mais ce qu'elle préférait par-dessus tout, c'était les films comiques. Ces films durant lesquels elle éclatait de rire à chacune des scènes, pendant lesquelles ses côtes menaçaient toujours de lâcher. C'était ça ses films préférés. Lorsqu'elle se faisait encore martyriser par Deborah et les autres, c'était les seuls moments pendant lesquelles elle réussissait à oublier ses malheurs, pendant lesquelles elle riait sincèrement après des heures, voire des jours à pleurer en cachette. C'était les seuls moments pendant lesquelles elle s'oubliait, elle oubliait ses horribles journées d'école.

Mais elle ne voulait plus oublier. Elle avait pris la décision de gagner en confiance, de ne plus laisser sa timidité maladive lui voler le reste de sa dernière année de lycée. Assurément, ça n'allait pas être de tout repos, mais elle allait au moins essayer de faire comme elle l'entendait. Profiter des moments qu'elle passerait avec sa nouvelle amie à Magnolia et en dehors. Alors, advienne que pourra. Maëlle McCarthy avait décidé de changer et ce n'était pas une parole en l'air.

Confortablement installée dans le canapé du salon, la télécommande à la main, Maëlle s'endormit, bercée par ses pensées de résolutions nouvelles, un léger sourire ornant son visage.

À quelques mètre de là, Ben et Alex, assis dans un parc, sirotaient chacun une canette de bière fraîche. Après quelques gorgées, un silence s'installa entre les deux amis. Un silence qu'Alex, d'une voix calme brisa.

- Arrête de te forcer, fit il. C'est dégueu. Il jeta sa canette et le reste de son breuvage mousseux dans la petite poubelle à côté.

- Rafraîchissante, mon majeur oui ! Jura Ben atypiquement avant de faire comme son ami. Rien ne vaut un bon verre d'eau.

- Et q'est-ce que ton majeur à avoir là dedans ? S'enquit le brun perplexe.

- J'essaie d'éviter les grossièreté. Répondit il tout fière.

Levant les yeux au ciel, Alex se leva et prit la clé de sa voiture posée à côté de lui sur le banc. Ben, le suivant de près, prit place sur le siège passager. Le véhicule démarra.

- Des élèves de Magnolia iront visiter Orchid bientôt. Annonça Ben.

- D'accord, et en quoi ça nous regarde ? Demanda Alex.

- La rouquine, il réussi à capter l'attention de son ami. Aaaaahhhh mais Alexou est un petit coquin. J'en serai presque jaloux. Se moquait le garçon au boucles sombres.

- Elle est à Magnolia ?

- Elle était en uniforme quand on est allé manger après le match la dernière fois mec. T'es aveugle ou quoi ? Le regard de Ben s'illumina. Aahh~ tu étais bien trop obnubilé par le sourire de la demoiselle POUR M'ACCORDER NE SERAIT-CE QU'UN PEU D'ATTENTION ! Hurlait il à la fin.

- Si tu veux arriver en plusieurs morceaux à la maison, continue de hurler comme le malade que tu es. Lança Alex au volant sans lui accorder un regard.

- Je ne t'ai pas connu comme ça Alexou. Ben mima un état larmoyant. Tu me brise le cœur. Ne voyant aucune réaction de la part de son amie qui restait de marbre face à une telle démonstration théâtrale, le garçon aux boucles noires soupira dépité. Enfin bref, tout ça pour te dire que toi moi ferons partie des étudiants guides. Et oui, j'ai encore falsifié ta signature pour ton bonheur.

- Encore ? S'enquit Alex. Me dit pas que tu m'as encore inscrit dans un club.

- J'ai dit encore ? Je voulais dire, j'ai pour la toute première fois depuis l'affaire des clubs, signer à ta place sur la liste des étudiants guides pour ton bonheur.

Alex soupira simplement de résignation sans lui répondre.

- Ah bah t'es pas content ? Tu pourras revoir celle qui est entrain de me voler mon Alexou. Il soupira bruyamment. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour tes beaux yeux...

Ben n'avait pas tort. Le soir après le match, Alex n'avait pas remarqué la tenue de la jeune fille. Il était en effet obnubilé par son visage blanc porcelaine parsemée de mille et une tache de rousseurs, encadré par une chevelure de feu rebelle. C'était la première fois qu'il la voyait d'aussi près et il n'était pas déçu. L'idée de la revoit ne le déplaisait pas. Au contraire.

Ben ne vu pas le petit sourire qui illumina le visage de son ami. Trop occupé à rouspéter, vexer qu'il n'ait pas reconnu son effort.

- Ah mais j'y pense, fit Ben pensif. La fille qui a essayé de m'homicider tout à l'heure...

- T'homicider ?

- Oui. Quelque chose à redire ? Demanda t il. Bien, je disais donc, la motarde de tout à l'heure et son passager. C'était la naine et le feu follet.

- Et comment peux-tu en être si sûr ?

- J'ai reconnu sa petite voix agaçante. Ben fit une grimace.