h a i N e
Et y'a eu elle. Elle qui faisait tourner tant de têtes, et exploser tant de cœurs. J'me souviens quand elle était passée, comment tu l'avais regardée. J'avais pas aimé ce regard, non. T'étais resté trop longtemps sur son visage, sa poitrine, ses fesses. Je savais que t'étais bisexuel, j'avais deux fois plus de risques de te perdre pour quelqu'un d'autre, mais au départ j'en riais.
Après j'en ai pleuré.
T'étais devenu distant, moins présent pour nos rendez-vous. Quand j'te parlais tu semblais ailleurs, mais je pensais que tu étais préoccupé par les cours, parce que c'est ce que tu disais. En fait tu ne m'aimais plus depuis un moment c'est ça ? Tu m'oubliais, tu faisais semblant pour ne pas me briser, mais tu ne faisais que retarder l'instant où j'allais exploser.
Tu vois, je sais même plus à partir de quel moment t'as commencé à me mentir quand tu répondais "Moi aussi", à mes "J't'aime". Est-ce que tu pensais à elle aussi, quand nos langues s'entremêlaient ?
Et puis tu me l'as dit. On mangeait notre glace favorite, comme des gosses, et tu me l'as enfin dit. Mais j'le savais déjà, je t'avais vu avec elle. J'attendais le moment où tu allais me l'avouer, pour enfin te cracher dessus, comme certains jeunes homophobes bien trop cons pour comprendre notre amour.
"J'aime quelqu'un d'autre.
- Bien."
Ce qui était drôle, c'est que c'était moi qui n'osais plus te regarder dans les yeux. Je sentais ton regard, mais je ne voulais plus te voir : tu me dégoûtais. Tout chez toi m'horripilait, mais un doux paradoxe me faisait t'aimer encore, je crois.
J'avais la haine. Je me suis levé, et je suis parti sans oser dire un mot de plus. Je remercie mes cordes vocales de ne pas avoir prononcé un seul son, parce que mon cerveau te criait des insultes que j'aurais regretté.
Ça faisait deux mois, tu sais ? Deux mois que t'étais en couple avec elle, deux mois que je me morfondais.
J'étais en couple avec l'alcool, on s'aimait mutuellement. En fait moi je l'aimais, lui il me brûlait la gorge, bousillait mon foie et me tuait peu à peu. Le pire c'était qu'avec lui j'me sentais vivant. Monter sur le toit, faire semblant d'admirer les étoiles, me bourrer la gueule et finir mort, tel était mon quotidien. Mais ça tu l'savais pas, et t'en avais rien à foutre, t'étais avec elle c'était tout.
Je te détestais. Au fond ce que j'aimais encore, c'était ton souvenir, c'était plus toi. Penser à toi, à vous, me donnait envie de vomir. Et non c'était pas l'alcool, crois-moi.
Tant de haiNe. Mon cœur en était rempli, pour toi et ton sourire, pour elle et son visage. Je vous haïssais au plus profond de mon âme déchirée. Je haïssais ce monde et tous ces gens, je détestais la vie et ses tourments.
Mon esprit était torturé par les idées les plus noires, je sombrais dans le vide, l'oubli, et je me laissais aller petit à petit, juste pour fuir ma propre vie.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top