Une histoire de traitre
Une semaine passa, M et Lilas se parlaient à nouveau, toute confiance retrouvée. Elles se confiaient l'une à l'autre sans arrière pensée, elles étaient à nouveau ce duo que tous enviait.
Ce jour-là pourtant, lorsque Vivian revint, M ne révéla rien à son amie. Elle le présenta à son amie comme le nouveau directeur de Hope, Lilas l'apprécia dès le premier abord et charia la reine avec lui, faisant des allusions toutes plus gênantes les unes que les autres pour les deux jeunes. Lilas ne saurait jamais qu'il avait été ce voleur qu'elle admirait tant.
Par la suite M s'enferma dans son bureau, un sourire au coin des lèvres et ses lettres en main. Elle ouvrit la première. C'était une lettre du roi Russe, fort heureux de la présence de son fils second au palais d'Utopy. Le fait que la femme d'Andreï soit dans les bonnes grâces de la reine poussa le doyen Mikav a accepter ce nouveau membre de sa famille. Ainsi Lilas devint Madame Andreï Mikav. Elle put alors porter ce nom qu'elle chérissait. Elle avoua à la reine en être ravie.
Contrairement à d'habitude où il était rare qu'elle reçoive une lettre elle en avait deux. La seconde sembla étrange à la reine. Enveloppe neutre, adresse inscrite à la machine, aucun signe distinctif. M l'ouvrit, plus curieuse que jamais, mais dès qu'elle lut les premiers mots elle déchanta. C'est l'écriture de sa mère qui s'étalait sous ses yeux. Elle lut la lettre de se génitrice, qui concernait des secrets qu'elle n'aurait pas dû connaitre. La jeune femme pâlit, seules quelques personnes savaient certaines choses inscrites sur ce torchon.
Alexandre était devant la porte de la reine, il rêvait à Mira, la belle conseillère à la peau chocolat. Le rayon de soleil du palais. Il fut interrompu par l'ouverture de la porte du bureau.
- Alexandre trouvait Vivian et faites le venir, le plus discrètement possible, abordait le lorsqu'il sera seul, attendez le temps qu'il faut. Vous le voulez bien ?
- Je suis à votre service, dit le garde en s'inclinant.
- Reprenait votre tenue civil ! Chuchota la reine.
Bien qu'il ne connaissait pas les raisons de cette demande soudaine il exécuta les ordres de la reine à la lettre. Il connaissait le palais comme sa poche. C'est Charles de Monterrey qui l'avait repéré et entrainé, avant il était serviteur du palais. La reine l'a remarqué, et avait souligné sa montée en grade d'un cadeau dans sa chambre au palais. Lui pensait qu'elle n'avait rien remarquer. Il a vite appris que peu de choses lui échappe.
Il stoppa Vivian à un embranchement.
- La reine désire vous voir sans que personne ne le sache, suivez-moi.
Dans les couloirs des domestiques il n'y avait plus personne, la reine était gentille, plus de raison de se cacher pour éviter les scènes obscures auxquelles ils auraient pu assister sous le règne du roi Conrad.
Arrivés dans le bureau, les deux hommes virent la reine, sereinement installée devant la fenêtre donnant sur les jardins.
- Majesté, fit Vivian en s'inclinant.
- Merci beaucoup Alexandre.
Le garde s'en alla dès les mots de la reine prononçaient.
- Alors tu ne peux déjà plus te passer de moi ? demanda le jeune homme en riant.
- Prends l'enveloppe posée sur mon bureau, et lit la lettre qu'elle contient.
M était toujours dos à Vivian. Elle ne se retournait pas délibérément.
Le jeune homme s'exécuta.
Ma fille,
Tu sais comme moi que nombre de tes secrets n'ont pas encore été dévoilés. Au fond si tu faisais un simple geste envers moi, tu sais dire que tu as menti sur tout ce que tu as dit à mon propos.
Si tu décides de t'obstiner je pourrais parler de ta tentative de suicide ratée. C'est un de tes conseillers qui t'a sauvé me semble-t-il. Je sais que mes informations sont bonnes, mon espion est de premier ordre. Tu vois moi aussi j'ai des alliés.
Que penseraient les gens s'ils apprenaient la nature de deux de tes plus proches collaborateurs ? Ca ferait désordre tu ne penses pas ? Je n'ai rien contre eux, mais leur relation est contre nature. Tu sais ma fille tu ne devrais pas cautionner ce genre de choses, ça nuit à ta crédibilité de reine.
Qui hériterait du pouvoir si tu venais à mourir ? Je suppose que depuis même ton accession au trône tu as réglé ce détail, tu ressembles à ton père à tout planifier ainsi. Tu sais cette homme que tu as tué par envie. Peut-être que ce sera ton voleur qui deviendra roi.
Vois-tu ma chère fille, le nom de Vivian Démarchant m'était totalement inconnu avant que mon informateur me disent ton attachement à ce jeune homme. Ton coeur de glace est-il en train de fondre ? Ton masque se fissure, fait attention, ça peut être dangereux. Tu en as déjà fait les frais avec ton fiancé, c'était quoi son nom ? Pinocchio ? Au vu des mensonges qu'il t'a servis je pense que se serait le nom adéquat.
Il est bien loin de tes autres toutous blancs comme neige. Il avait un passif et des opinions. Il avait été avant toi, il pourrait être sans toi, toi en revanche. C'est pour ça que la cible à changer. J'ai inciter ce naïf à le viser lui, il est responsable de tout. Il est si influençable.
Ton nouveau prince est pire encore ! Un voleur, je savais que tu t'entichais du premier venu, mais à ce point-là cela en deviendrait presque une maladie. Tu es reine, la maladie d'amour est un poison qui te tuera de l'intérieur. Choisi mieux tes alliés ma fille.
Oh ma chérie, tu me manques tu sais. Ce qui me manque encore plus c'est la couronne que tu portes sur ta tête. Ma puce laisse moi revenir et tes secrets resteront enterrés.
A bientôt.
Ta mère.
Vivian reposa la lettre sur le bureau après sa lecture. Il comprenait mieux pourquoi c'est à lui qu'elle avait fait appel. Il ne pouvait en aucun cas être le traitre, il était donc son meilleur allié.
- Tu as compris ? demanda la reine.
- Oui, il y a un traitre au plus proche de toi.
La reine se retourna alors pour la première fois depuis l'entrée de l'homme dans le bureau. Même si sa voix n'en laissait rien paraitre ses yeux maquillés en temps normal, étaient désormais rouges d'avoir trop pleurer.
- Tu vas m'aider à le démasquer hein ?
Son ton était suppliant. Vivian accepta et la reine se précipita dans ses bras. Il la soutint. Le jeune homme se demandait comment une mère pouvait être à ce point indifférente au sort de sa fille. Pire encore, comment en arriver à un tel point qu'elle ne désirait que la couronne. Il serra la reine plus fort dans ses bras en se faisant la promesse silencieuse qu'elle ne porterait plus seule le poids de ses secrets.
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