Une histoire de pêche
M et Vivian étaient prêts pour leur nouvelle entreprise. Ils souriaient, faussement détendus. Ils n'étaient que deux alors leurs possibilités ne permettaient pas de mettre un traître en évidence, seulement de réduire la liste.
- Ca ne marchera jamais ! marmonnait Alexandre qui venait d'apprendre l'alarmante nouvelle.
- C'est notre seule option, avoua la reine.
Alexandre se mit à faire les cents pas. Il avait peur de ce plan un peu bancal. Non en fait complètement bancal ! C'était de la folie ! Comment la reine mère pourrait elle y croire ? N'est elle pas une manipulatrice hors du commun ? Et Mira alors ! Il veut la séduire qu'elle aime l'homme qu'il est autant que lui aime qui elle est. Pourquoi a-t-il fallu qu'il soit en poste devant le bureau de la reine aujourd'hui ?
M vit Alexandre perdre son sang froid. Elle savait que c'était une drôle d'idée, mais c'est la seule qui a une chance même minime de fonctionner.
Il leur fallait inventer sept secrets différents, et celui qui serait révélé serait celui du traître. Avec deux personnes les possibilités sont réduites. Mais avec trois personnes sept possibilités sont faciles à trouver.
Sa mère était obsédée par Vivian et par ses amours restaient à trouver des situations de chantages alléchantes pour la reine mère.
- J'impose une condition à ma participation, je ne veux pas participer au piège du Chef des armées ni de Mira.
Les deux autres lui sourirent, ils se regardèrent. Alexandre comprit qu'il avait été piégé par les deux complices. Il sourit à son tour comprenant qu'ils étaient fait pour vivre une idylle. C'est seulement à ce moment là qu'il se rendit compte que la reine avait retrouvé un sourire sincère depuis son retour. Que Vivian soit un voleur repenti n'y changeait rien, si il redonnait le sourire à Mimosa première alors il méritait sa place au sein du palais.
- Les pièges commencent maintenant, annonça la reine d'un ton calme.
Premier piège.
Alors qu'une des sept cibles se retrouve seule à admirer les fleurs du jardin, comme tous les après-midi. Alexandre l'observe du coin de l'oeil comme à son habitude. Elle est la plus simple à piéger, elle ne pourra que se taire, elle aime être la confidente.
M s'assoit au bord de la fontaine et joue avec l'eau avec un air pensif. Elle le fait souvent, mais cette fois là à un goût particulier.
Sa contemplation est interrompue par Vivian qui débarque en courant et saute dans les bras de M. Cette dernière le repousse. Ils se disputent, M se met à pleurer de colère.
Elle court à l'intérieur du château et Vivian shoot dans une pierre qui traînait là.
Alexandre active la vibration deux fois, la cible a mordue.
Second piège.
Comme tous les après midi à une heure la seconde cible sort de la salle informatique du palais pour aller déjeuner.
Le garde est sur le chemin de la salle à manger.
Quand le temps est arrivé, Alexandre active le signal et les pions se mettent en place.
M le rejoint en lui sautant dessus. Elle sourit et le garde aussi. Ils s'enlacent et discutent, leur relation semble fusionnelle.
Vivian vérifie que la cible a mordu. Lorsqu'il voit ses sourcils froncés il sort de sa cachette. Il s'approche du duo et embrasse la bouche de la reine qui sourit. Le trio discute avant de se séparer. Le garde reprend sa place et le couple s'en va main sur la hanche de l'autre en riant.
Du coin de l'oeil, le couple voit la cible qui sourit.
Troisième piège.
Alexandre devait jouer son rôle à la perfection. Il se mit à courir pour arriver à l'endroit où était assise la femme enceinte.
Essoufflé il dit que la reine avait besoin d'elle. La jeune femme se leva et se rendit aussi vite qu'elle le pût dans le bureau de M.
Arrivé dans le couloir concerné, elle vit un Vivian livide quitter les lieux.
Elle approcha de la porte et entra, elle trouva la reine en larme, un pantalon déchiré à ses pieds. Elle n'eut besoin de rien d'autre pour conclure sur ce qu'il venait de se passer.
Piège numéro quatre.
Alors qu'il revenait d'une entrevue avec son petit ami, il passa voir sa Mime adorée.
Il entra dans le bureau sans s'annoncer. C'était habituel. Il ne remarqua pas l'observateur caché dans l'ombre.
Il trouva sa reine dans les bras d'un garde à pleurer de tout son soule.
Elle lui raconta son amour non partagé pour le voleur.
L'homme eut une furieuse envie de lui casser les deux jambes, mais M l'en dissuada.
Cinquième piège.
M pleurait seule. Elle fut abordée par le grand gaillard qui lui servait d'ami.
Elle plongea dans ses bras. Elle lui raconta toute sa tendresse pour Vivian mais qu'il avait trahi sa confiance. Elle lui explica comme elle lui en voulait mais que son coeur ne voulait que lui.
Il la serra fort et les deux hommes confirmèrent qu'il avait mordu à l'hameçon.
Sixième piège.
Il ne restait plus que deux personnes à piéger. Un homme et une femme dont la reine s'est rapprochée a la meme epoque, son service militaire. Ils commencèrent par l'homme.
Il entra dans le bureau de M pour faire un point sur les documents retrouvés récemment sous la demande de Vivian.
Il trouva la reine sur la canapé de son bureau avec Alexandre entrain de s'embrasser. Il sortit aussi sec, il repasserait plus tard.
Vivian confirma avec agacement que la cible avait mordue.
Septième piège.
M se sentait particulièrement coupable de piéger la personne restante.
Elle se prépara à la bataille, elle souffla en voyant son amie passait, un téléphone à l'oreille en train de se disputer avec ses parents. Malgré qu'ils enviaient sa position au sein du gouvernement, ils ne supportaient pas de la voie épanouie.
M s'approche d'elle un sourire aux lèvres.
Elle discute avec sa cible et glisse doucement qu'elle vient de se libérer de son aliénation vis-à-vis de la mort de Pierre. Elle lui confie qu'elle a sauté le pas.
La dernière cible a mordu.
Elle retrouva dans son bureau Vivian et Alexandre pour un point sur cette journée clé. Alexandre les quitta bien rapidement, pressé de rentrer chez lui.
Vivian et M restèrent seuls sur le canapé.
- Il t'a embrassé, dit le jeune homme soudain.
- On avait pas le choix, répondit la reine.
Il l'embrassa alors, par surprise comme la première fois, cette fois-ci elle lui répondit.
- Je ne voulais pas que tu gardes son goût sur tes lèvres, murmura-t-il après l'avoir relâchée.
Il se redressa, parfaitement conscient du trouble qu'il venait de provoquer chez la reine. Il perdit son sourire en se rappelant que chaque situation peut-être reliée à toutes les autres, cela l'avait beaucoup intriguer, et il attendait d'être seul avec elle pour l'interroger.
- Pourquoi tu peux relier chaque situation à toutes les autres ?
Il vit la reine se raidir en souriant légèrement.
- Je crains qu'il n'y est pas un traître.
Vivian compris alors qu'elle était bien plus bouleversée encore qu'elle ne le laissait paraitre.
- Il y a deux traîtres Vivian, je suis trahie par deux personnes, pas par une seule.
-
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