Une histoire de lettre
M attendait dans une angoisse grandissante une lettre de sa mère. Elle était tout simplement primordiale. Il lui était impossible de traiter des dossiers sensibles tant qu'elle ne saurait pas qui sont les traitres.
De la part de sa mère, elle s'attendait au pire, elle ne savait pas qui avait trahi sa confiance. Elle était vulnérable, c'était une menace cachée. Ca lui rappelais le mythe de Damoclès avec l'épée retenue par un crin, celui-ci pouvait cassé à n'importe quel moment et tuer le roi. M se faisait de plus en plus de scénarios catastrophes, elle était completement paniquée en imaginant que sa mère n'est pas mordue comme ses conseillers. Si c'est le cas elle risque gros.
La reine imaginait des secrets révélés à la presse sans qu'elle ne puisse faire quoique se soit. Son image a déjà était ternie par la première lettre de la reine. Si un nouveau scandale venait à éclater ses détracteurs deviendraient bien trop nombreux pour être ignorés.
Alors qu'elle y pensait Alexandre et Vivian debarquèrent dans son bureau, le visage fermé et une lettre avec eux. M retient son souffle. C'était le moment de vérité. Elle espérait de tout son coeur qu'elle pourrait s'occuper des conseillers qui l'ont trahie sans que cela ne s'étale dans la presse. Elle voulait que tout ce passe le mieux possible. Il y a un an elle n'aurait jamais cru ça possible, elle ne pouvait pas y croire aujourd'hui. Comment les choses avaient pu évoluer à ce point ?
La reine souffla, elle voulait savoir, mais une part d'elle se refuserait toujours à y croire. C'était de sa famille qu'il s'agissait. Elle aurait donné sa vie pour eux, mais deux d'entre eux ont fait le choix de la reine mère.
Bonjour ma fille,
Je vois que mes avertissements ne t'ont pas fait assez peur pour que tu cesses de faire des tiennes. Ca ne m'étonne pas, tu ressembles à ton père. Tu sais cet homme que tu as tué de sang froid. Je l'ai aimé de tout mon coeur avant que tu ne le tues. Tu le sais je t'ai aimée, mais tuer mon âme soeur ça je ne te le pardonnerai jamais. C'est pour ça que je te fais ce chantage. Je veux te voir au pied du mur. Mais je crains que tu n'es pas compris mon avertissement.
Je te pensais plus intelligente. Au fond tu ne tiens pas tant de lui. Lui il aurait compris et trouvé le traître en à peine quelques instants. Toi tu n'as pas pris ma menace au sérieux. C'est une erreur ma fille. As tu au moins compris qu'il est au plus proche de toi ? As tu cru que c'était un coup de bluff de ma part ?
J'avoue que je ne m'attendais pas à ce qu'on m'avoue ce genre de secrets. Je les aime particulièrement. Ce sont des secrets croustillants qui pourraient te détruire, te comporter comme ça. Comment aurais-je pu imaginer que tu tomberais amoureuse d'un homme mauvais. Tu as pourtant eu un bon exemple avec ton père. Lui c'était un homme bon, celui qu'on épouse. Ton Pierre était digne de toi et quand je l'ai vu j'ai influencé Guillaume pour qu'il le tue à ta place, il a été un pion parfait.
Comment te sens tu ma fille ? Tu es encore capable de vivre avec la mort de deux hommes chers à ton coeur ? Ah ma chérie tu sais la vie ce sont de durs choix qui se présentent. Je crains que tu n'es pas fait les bons. Mais c'est mieux pour moi, bientôt je t'aurais détruite sans que tu ne puisse y faire quoique ce soit.
Il est vrai qu'il pourrait changé, mais l'aimes tu toujours après qu'il t'est salie comme Conrad avant lui ? Au fond tu dois aimé ça, te faire prendre de force, la douleur qui l'accompagne, comme celle de ta cheville brisée. Ton cher Pierre ne devait pas te combler en te prenant avec douceur. Tu préfères te faire violer, j'ai bien fait d'y pousser Conrad. Tu es faite pour ce genre d'hommes, violents et magnifiques. Ces hommes dont tu tombes amoureuse.
Ou bien peut-être ton garde fera-t-il l'affaire ? Tu préfères te protéger ? Mais tu aimes celui qui te force. Ton garde, Alexandre c'est ça ? Est-il seulement capable de te combler ? J'en doute beaucoup. Il est trop gentil et doux et à ton égard pour te combler pleinement.
Alors ma fille sais tu vers qui ton coeur penche ou joues tu sur les deux tableaux ?
Cette lettre ne sera pas diffusée, j'attends plus de secrets, tu sais comme j'aime jouer avec le feu, as tu seulement conscience de ton manque de discrétion ?
A bientôt ma fille chérie.
M posa la lettre sur son bureau. Elle s'élança en arrière sur sa chaise à roulette. Les larmes au coin des yeux elle n'avait nul besoin de déchiffrer la lettre de sa mère.
Celui qui la croyait violer et celui qui l'avait vu avec Alexandre. La femme enceinte et son ami du service militaire. Margot et Alexis. Margot était comme une mère pour elle. Elles s'étaient rapprochées depuis quelques mois. Margot était un soutien sans faille pour M, mais c'était une traîtresse. Alexis lui était son ami, certes ils s'étaient éloignés après être rentrés du service militaire, mais jamais elle n'aurait pu l'imaginer comme un traître.
Il y avait bien deux traitres. D'une main tremblante elle tendit la lettre à ses deux alliés. Elle ne les regardait pas. Elle ne voulait pas pleurer.
- Allez me chercher Alexis, ensuite je parlerai à Margot.
Les deux hommes ne voulaient pas la laisser, mais Alexandre devait écouter l'ordre de la reine. Il laissa donc seuls M et Vivian. Il leur laissait deux heures avant d'aller chercher les traîtres.
Comme un signe de soutien, Vivian s'installa sur le canapé, invitant M à en faire de même.
M s'installa contre lui la tête sur son épaule. Il passa une main sur son épaule en signe de réconfort. Elle se laissa aller. Mais elle ne pleura pas espérant de tout son coeur que ce n'était qu'une immense farce et qu'elle allait se réveiller.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top