Une histoire de fleurs

Pour M, c'était terminé. Elle s'effondrait dans le canapé. La lumière de transmission était éteinte. Il ne restait plus qu'elle sur le plateau. 

Elle appréhendait les réactions des Utopiens. C'était beaucoup de révélations, et des choses qui pouvaient la faire détester par l'opinion. 

Son sort était entre les mains de son peuple, c'était à eux de décider qui ils souhaitaient croire ou non.

Les jours et les semaines passèrent, le peuple la soutenait et les signalements concernant la reine mère se sont multipliés dans une seule partie du pays. Les Utopiens jouaient le jeu, une grande aide pour la reine qui avait dû rassurer les deux monarques étrangers.

 M a envoyé quelques militaires en reconnaissance dans la partie visée par le signalement. Son soulagement est immense face à ce soutient. Elle se sent forte avec eux derrière elle. Ils ne sont pas seulement des noms pour elle, ils sont une famille, celle à laquelle elle n'a jamais eu droit. 

- Votre Majesté, vous avez une visite, lui annonça le garde.

M hocha la tête, et la porte s'ouvrit en grand pour laisser passer le visiteur. Ce fut Andreï qui entra dans la pièce. M le trouva pâle même pour un russe, elle se laissa penser que Lilas avait raconter l'histoire.

- Bonjour M.

Un voix faible c'est tout ce que retient M, comme s'il était bouleversé. Elle ferma le dossier sur lequel elle travaillait. Elle disposait toujours de dossiers papier à sa demande. Elle aimait ce contact avec son stylo et la feuille. Ca dépassait la plupart de ses conseillers, mais elle ne pouvait pas s'en passer.

- Andreï que me vaut le plaisir ?

M jouait avec son stylo en attendant qu'il s'asseye. Il finit par le faire arrêtant de tourner comme un lion en cage. M posa son stylo, anxieuse de ce qu'il voulait lui dire, au fond elle avait déjà une petite idée de ses futurs propos.

- Tu es Mimosa, la fleur meilleure amie de Lilas. C'est ça que tu lui as caché ? Demanda-t-il en désignant son bureau.

M sourit tristement, elle se disait que désormais il la détester, et il aurait raison. Elle méritait son mépris, autant que celui de Lilas, au fond elle avait raison. Elle est hypocrite.

- Et oui. Le jour où j'ai voulu lui dire je me suis aperçue que ma meilleure amie n'était plus qu'illusion.

Ils restèrent assis l'un en face de maître durant des heures. Le sujet Lilas disparut au profit d'autres sujets tout aussi intéressants. Ils apprenaient à se connaître, ils n'en avaient jamais eu l'occasion avant. Ils ne virent pas les heures passaient. 

Petit à petit Andreï prit en compte les avis de M et de Lilas, les conciliants autant qu'il le pouvait. Il ne pouvait pas imaginer sa vie sans sa femme, et M avait sauvé son mariage, il lui en sera éternellement reconnaissant et redevable.

Leur conversation fut interrompue par du brouhaha au dehors. M entendit un garde demander à quelqu'un de rester dehors, mais la personne finit par entrer dans le bureau, malgré les protestations.

- Ça va je ne dérange pas ?

Lilas était complètement décoiffée par sa lutte avec le garde en faction devant le bureau de la reine.

Alexandre, le garde devant la porte, apparu bientôt, complètement dépasser par la situation. M lui sourit en hochant la tête, pour dire qu'elle ne lui en voulait pas et qu'il pouvait les laisser. Le garde écouta sa reine et sortie de la pièce en fermant la porte. Il couru prévenir les conseillers de la reine, qui sait ce qu'elle risquait.

M regardait sa visiteuse droit dans les yeux. Rien ne semblait pourvoir arrêter la colère de Lilas, M restait parfaitement calme. Elle s'en voulait beaucoup, mais elle savait ne rien laisser paraître, elle était devenue plus forte encore qu'avant, plus forte que jamais.

- Tout est de ta faute !

Lilas avait les larmes aux yeux, elle retrouver son amie la plus précieuse dans des circonstances atroces. Et elle ne semblait ressentir aucune émotions. Son visage était neutre, autant que ses yeux perturbants, elle ne les avait encore jamais vu violets, pensant que ses lentilles colorés était la vraie couleur de ses yeux.

- Tu peux t'assoir si tu veux.

M lui demander son avis, elle n'était plus une reine en face de Lilas, elle était seulement une jeune femme devenue reine beaucoup trop tôt et ayant eu beaucoup trop de deuils à surmonter. Elle était perdue sans cette partie d'elle que représentait Lilas.

Lilas s'exécuta, et Andreï lui était totalement étranger à la situation. Elle le dépassait, et la tension qu'elles exerçaient était insoutenable. Il s'éloigna des deux femmes, tout en restant assez près pour éviter tout problème.

- C'est à cause de toi que j'ai dû m'exiler ! Tous m'auraient détester s'ils avaient su que je t'avais fait pleurer ! Tu es celle que tous supportent. Même avant d'être reine c'était comme ça !

Elle rit jaune avant de continuer en disant qu'elle n'était que l'ombre d'une reine. Qu'elle n'était rien de plus que l'amie de. M la comprenait, avec les anciens conseillers de son beau-père elle était la fille Marxis et l'adoptée Intoump.

M laissa alors son visage se fissurer. Elle connaissait cette douleur sans penser un instant que Lilas put la ressentir.

Andreï vit cet affrontement de loin, il observa la reine montrer ses émotions et sa femme fondre en larme, sans rien pouvoir faire tant il était paralysé. C'était une lutte entre fleur.

- Tu vas me le voler lui aussi ? Demanda Lilas d'une voix pleine de haine.

- Il t'aime et tu l'aimes et moi je veux juste que ma meilleure amie soit heureuse, parce que personne ne pourra jamais tenir ce rôle à part toi.

Lilas pleurait, mais elle était incapable d'avoir confiance dans les paroles doucereuses d'une reine. 

- Je suis désolée. 

Dès qu'elle prononça ses mots, Lilas sauta à la gorge de Mimosa, elle sortie de sa longue manche un couteau. 

Mais M n'était pas sans défense malgré sa cheville tordue, et son coeur brisé. Elle évita le coup de couteau, passa derrière la jeune femme et le lui retira. Elle le laissa tomber au sol avant de mettre un coup de pied dedans. 

Lilas se laissa aller, elle allait mourir pour attentat à la reine.

- Je comprends, je comprends, mais je t'en pris je veux juste te voir heureuse crois-moi. Par pitié crois-moi.

M était derrière Lilas, et elle l'enlaça. Laissant enfin ses sentiments prendre le dessus. La jeune femme se retourna et prit M dans ses bras, pleine de regrets. 

Les conseillers entrèrent pour se retrouver face à cette scène improbable. Comme si les anciennes rancunes avaient complétement disparues.

Son coup de folie resterait à tout jamais enfermer dans ce bureau, avec les secrets et les regrets.

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