Une histoire de fin

Depuis une semaine il ne se passe rien. Depuis le baiser de M avec Vivian il ne s'est rien passé. Ni entre eux ni ailleurs.

La reine en est inquiète rien ne devrait être aussi simple. Aucune manifestation de sa mère ou de qui que se soit d'autre. Rien, même ses opposants semblent se tenir tranquilles. 

Elle appréhende ce silence qui ne devrait pas être. Plus les gens sont calme plus leur retour sera fracassant. Elle aurait préféré qu'ils ne disparaissent , ils auraient au moins eu la fonction de lui éviter de penser, mais rien ne semblait aller contre son envie de réflexion.

Elle s'est réconciliée avec ses conseillers, et à nouveau une bonne ambiance règne dans le conseil. C'est une chose qui lui tient à coeur. Elle ne s'imagine pas vivre et travailler avec des personnes qui ne s'apprécient pas entre elles.

M évite Vivian autant qu'elle le peut. Elle ne désire qu'une seule chose, réfléchir, en ayant le mince espoir de comprendre son coeur.

Mais elle considère que ça a assez durer. Elle avait mis sept longs jours à ce décider, aujourd'hui était le septième, elle devait choisir. Elle trouvait ça bien plus dur que de gérer un pays, en étant reine elle écoute sa tête, mais dans ce genre d'affaires elle doit écouter son coeur. Un coeur qui refuse d'être clair et d'apaiser ainsi les tourments de la reine.

M a tenté de comprendre son coeur, et elle est parvenue à la conclusion évidente il y a six jours qu'il lui manquait quelque chose qui lui rendait le sourire. Il lui fallut un jour de plus pour comprendre que ce quelque chose était en réalité un quelqu'un et que c'était Vivian.

Lors de son quatrième jour elle s'est aperçue que Pierre lui manquait moins que Vivian, révélation qui s'est soldée par une crise de larmes. 

Le cinquième jour elle avait appelé Lilas, en lui demandant conseil. Cette dernière lui avait dit d'écouter son coeur. Mais M se sentait brouillé avec ce dernier.

Le sixième jour était donc la veille. M avait failli aller toquer  à la porte de Vivian, mais elle s'était résignée à attendre le lendemain. Elle avait acquis la certitude absolue qu'elle était amoureuse de lui. Malgré ça elle continuait d'avoir peur de son bonheur. 

- Un peu de courage ! Tu es une Marxis-Intoump, et une Marxis-Intoump ne recule jamais Mimosa !

La jeune femme se parlait à elle même dans sa chambre en attendant de trouver le courage nécessaire pour faire face à Vivian.

Elle sortit de la pièce, ferma la porte et sourit au garde. Saturnin Brillard avait pris ses fonctions, mais il ne semblait pas disposer à relâcher sa surveillance, même pour la saluer comme une égale.

Ca ne la dérangea pas, trop plongée dans la conversation qui l'attendait.

Pendant tout le chemin du manoir au palais elle n'adressa pas un mot à son garde. D'habitude elle aurait marché à côté de lui. Mais elle était si préoccupée qu'elle en avait même oublier sa présence.

Elle parcourait le chemin à pied. Elle n'avait aucune voiture, elle préférait marcher.

M pensait à toute sorte de possibilités. Mais jamais ses scénarios ne finissaient bien pour son coeur amoureux. La reine était intimement persuadée qu'il ne pouvait pas l'aimer. Après tout c'était elle et c'était lui. Elle était bien trop ordinaire pour quelqu'un comme lui. Elle avait été élevée avec une cuillère en argent dans la bouche. Elle n'avait jamais manqué de rien sauf d'amour.

Peut-être est-ce pour ça qu'elle a tant de mal à aimer. Au fond peut importe aujourd'hui elle le lui dit. C'était sa résolution.

Elle accéléra le pas , se mettant presque à courir. Elle portait une atèle à la cheville pour éviter tous les problèmes qu'elle viendrait à rencontrer et qui pourrait l'empêcher d'accomplir cette bonne résolution. Ca lui tenait à coeur.

Le coeur revient bien trop souvent à son goût dans ses pensées et ses actes en ce moment.

Elle toqua à la porte de la chambre de Vivian. Elle entra à son autorisation. Ses mains tremblaient comme jamais aupart avant.

Elle se planta devant lui, il s'était levé en la voyant, un sourire sur les lèvres. Il semblait vraiment heureux de la voir. Ca rassura M.

- Mimosa !

Il cria presque et s'approcha pour la prendre dans ses bras. Il le fit en fermant les yeux la tête sur son épaule. La jeune femme n'esquissa pas le moindre geste.

- Tu m'as évité. Pourquoi ? lui demanda-t-il à son oreille.

- J'avais besoin de réfléchir.

Il resserra ses bras. Autour d'elle. Elle avait enfin retrouvé sa place. 

- Je suis désolée de l'avoir fait. Je suis vraiment désolée. Tu sais je... 

Elle hésita à parler. 

- Tu peux tout me dire, je t'écouterai toujours, lui dit-il.

Ce fut amplement suffisant pour la jeune fille. 

- Je suis amoureuse de toi, lui murmura-t-elle sans espoir qu'il ne l'eut pas entendu.

Il s'éloigna d'elle et la jeune femme anticipa un refus. Elle se renferma mentalement à cette idée. Essayant de préparer sa neutralité face à ses futures paroles.

- Oh Mimosa... Si tu savais combien moi aussi je t'aime.

Il avait encore un sourire aux lèvres et la jeune femme ne comprit pas. Elle ne comprenait plus rien. Elle peinait à y croire.

Cette chambre était son ancienne quand elle habitait encore au palais. C'était symbolique pour elle. C'est la qu'elle gardait ses souvenirs anciens. Ses maltraitances comme ses joies. C'est là que le roi l'avait frappée et violée pour la première fois, mais c'est la aussi qu'elle s'était rendue compte de son amour pour Pierre et là qu'une porte secrète mener vers l'extérieur. Dans cette chambre comme dans sa chambre au manoir elle avait un passage secret pour s'évader. Celui de cette chambre n'était connu que par elle. Et elle en gardait précieusement le secret.

Elle le regardait avec interrogation se refusant à croire aux mots qu'elle entendait. Non elle ne pouvait même pas l'envisager.

Pourtant il lui répéta les mêmes mots. Et il la prit dans ses bras à nouveau. Cette fois ci elle l'entoura aussi. Elle sourit, le visage enfouit dans son cou. C'était une nouvelle relation qui commençait. C'était presque une nouvelle vie. Tout au moins c'était un nouveau départ.

Il se pencha vers elle un sourire aux lèvres. Enfin ils étaient ensemble.

Rien ne semblait pouvoir entacher leur bonheur.

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