Une histoire de bague
M et Vivian étaient seuls dans la salle du trône. Ils ne se regardaient pas, l'un comme l'autre voulait attendre. Ils appréhendaient la conversation qui s'annonçait.
M ne voulait pas parler par peur de dire quelque chose qu'elle viendrait à regretter. Elle savait qu'elle pouvait s'emporter quand les sentiments étaient mis en jeu. Avec Vivian, c'était sûr que ça arriverait. Elle l'aimait et cette trahison remettait tout en cause, il devait s'expliquer, sans qu'elle n'eut à le lui demander.
Vivian se demandait si c'était à lui de briser le silence pour s'expliquer. C'est en se formulant cette phrase qu'il comprit que c'était à lui de le faire, Mimosa n'avait rien à se reprocher à ce propos contrairement à lui. Il ne regrettait pas d'avoir accepter ce contrat. Il faut dire que sans lui il n'aurait jamais rencontré Mimosa ni arrêter de commettre des crimes qui auraient pu lui couter sa famille.
- Mimosa, l'appela-t-il.
Elle ne répondit pas, pas plus qu'elle ne s'approcha de lui, elle avait raison, il devait s'expliquer comme il aurait du le faire depuis longtemps.
- Un jour j'ai reçu une lettre dans laquelle on disait qu'on avait un contrat à me proposer. J'étais aux abois à cette époque alors je suis allé au rendez-vous fixé par l'expéditeur. Très peu de gens on la possibilité de s'offrir du papier et de l'encre pour les stylos, c'est devenu pour les riches. Quand je suis arrivé il n'y avait que ta mère, elle me proposa le contrat en échange d'une conséquente somme d'argent. Elle était étrange, mais ça m'importait peu, il n'y avait rien de trop compliqué à première vue. Au final tu as très vite décelé la supercherie et je n'ai pas pu le voler. En plus tu m'avais fait très forte impression aussi j'ai vite renoncé à mon projet premier.
Vivian s'arrêta, cherchant à juger des réactions de M, mais il n'obtint rien, elle restait parfaitement neutre. Il se doutait que dans sa tête ce n'était pas le cas, mais il n'arrive pas à lire ce qu'elle pense ou ressent quand elle est comme ça.
- J'ai appris pour ton mariage et dégoté les documents pour une raison que je n'ai compris que plus tard. J'avais déjà un profond attachement à ton égard pour la simple et bonne raison que tu n'es pas comme toutes les autres têtes couronnées et ça m'a plu. C'était un attachement amical au premier abord, et il s'est transformé.
Vivian aurait pu finir là mais il ne pouvait pas se permettre d'oublier ce qu'il avait sur le coeur.
- Tu sais Mimosa je ne regrette pas. Avoir accepter ce contrat et l'une des plus belles choses que j'ai faites dans la vie. Même si aujourd'hui tu me rejettes sache que je t'aime et que mes sentiments pour toi ne sont pas près de changer. Tu es importante pour moi plus que personne au part avant.
Vivian attendait la prise de parole de M, il n'avait rien d'autre à lui apprendre, tout son bonheur reposer sur elle.
- Dans quoi est caché le poison ?
Il ne s'attendait pas à une telle prise de parole, il aurait préféré un ton moins monocorde et moins froid. Il aurait préféré qu'elle lui cri dessus en lui ordonnant de ne plus jamais mettre les pieds dans le palais, il n'aurait jamais imaginé qu'un poison serait sa première préoccupation.
- Dans un pendentif en forme de fiole dans le double fond de sa boite à bijoux.
- Bien tu m'accompagnes le chercher.
Aucune place au doute, c'était un ordre qu'elle venait de lui donner d'un ton avec lequel elle ne s'adressait à personne d'autre que les autres rois qui devaient la penser forte. Un ton froid et plein de toute l'autorité dont elle pouvait disposer.
Ils montèrent jusqu'aux anciens appartements de la reine. Ils étaient condamnés depuis un an au moment où M l'avait chassée du palais et lui faisant la promesse que si elle y remettait les pieds elle la tuerait.
M s'était montrée impitoyable pour la seule et unique fois depuis son accession au trône. Sa mère avait de multiples raisons de lui en vouloir, mais jamais elle n'aurait imaginé qu'elle voudrait la tuer elle, sa propre fille.
Ils entrèrent dans un déluge de poussière. Son ordre avait été respecté. M seule avait la clé qui permettait d'ouvrir cette aile maudite du palais. La serrure aurait pu être forcée, ce n'était pas bien dur, mais ce n'était pas le cas. Le palais était parmi les dernières structures possédant des clés. C'était l'une des rares bâtisses à avoir survécu à la guerre.
Vivian suivit la reine au milieu de la poussière, qu'on voyait voler par les volets ouverts, jusqu'à l'ancienne chambre de Jeanne Intoump. Elle aussi pleine de poussière c'est en toussant que les deux amants ouvrirent la boite à bijoux encore pleine. M souleva les bijoux en les renversant sur la commode. Tous étaient extravaguant et hors de prix, M aurait pu les vendre, mais c'était trop de mauvais souvenir, pourtant elle se promit en voyant les somptueux appartements d'en faire ce qu'elle avait toujours voulu un musée. Elle aurait adoré pourvoir visiter le palais si elle n'en connaissait pas chaque recoin.
Quand la boite fut vidée, M la confia à Vivian auquel le mécanisme avait du être expliqué, sa mère ne laissait rien au hasard. En effet dans la lettre était indiqué le procédé à utiliser pour ouvrir la cachette.
Vivian compris sur l'instant pourquoi elle lui tendit la boite et chercha le fameux interstice dans lequel il fallait faire coulisser son ongle. Il le trouva rapidement et ouvrit le double fond. Il vit à l'intérieur le collier fiole contenant le poison et une bague. Il tendit tel qu'il était le coffret à M.
La vision de la bague réveilla chez la jeune femme un fort sentiment. Elle la prit entre ses doigts après avoir mis la fiole de poison de la poche de sa veste. M s'assit sur le lit derrière elle en faisant fis de la poussière. Elle se retint de tousser en la sentant s'infiltrer dans son nez.
La bague semblait tout ce qu'il y a de plus ordinaire si on omettait l'améthyste qui l'ornait. La pierre était de la même couleur que les yeux de la reine et plutôt petite. Elle était sertie sur un anneau recouvert de petits cristaux de roche. Pas de diamant pur, ni de taille affriolante, on était bien loin des autres bijoux de la l'ancienne reine.
M passa la bague à son annulaire gauche avant de sortir de l'aile du palais. Elle entendit les pas de Vivian la suivre et referma la porte quand il fut sorti.
Elle souriait.
- C'est quoi cette bague ? demanda Vivian, jaloux qu'elle l'est mise à ce doigts signifiant le mariage.
- C'est la bague de fiançailles de la famille de mon père avec la devise des Marxis gravée à l'intérieur de la bague.
Elle la retira et lui laissa librement lire l'inscription, plutôt macabre.
- Soit plus fort que ton sang.
Elle lui reprit en la réenfilant. Elle souriait beaucoup, Vivian trouvait dans ce sourire un salut, celui de voir une dernière fois un sourire illuminer le visage de sa bien-aimée.
Cette bague était importante. Petite quand son père était toujours en vie il lui disait que ce serait elle qui la porterait un jour. Il lui disait aussi que la devise qui l'ornait n'était pas un fardeau mais un encouragement. Pour lui c'était la certitude que bien que leur sang soit maudit il existe toujours un espoir de ne pas se laisser guider par lui. Leur sang n'implique pas seulement une envie de faire couler celui des gens qui les entoure, mais aussi d'avoir constamment envie de vengeance et ce, même s'il est inactif dans leur sang.
M savait désormais qu'elle serait le sort de sa mère et celui de Vivian.
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