Une histoire qui débute ?

Shay savait ce qui s'était passé, il avait vu Guillaume Rolin la frapper volontairement. Il s'était tu, mais quand il dû porter M il lui murmura qu'il savait, il vit du coin de l'oeil une larme lui échapper, de soulagement peut être, de tristesse, possible. Il ne lui demanda pas.

Au fond, il espérait qu'elle ferait ce qui est juste pour elle et pour le mal qu'il pourrait encore faire. Il aurait peut être dû parler, avouer la vérité. Mais la peur a pris le dessus, alors il est coincé, il n'a aucune raison d'aller se manifester, tant qu'elle ne dit rien, lui ne peut rien faire.

M était à l'infirmerie depuis longtemps la douleur était intenable. Les deux garçons étaient repartis et Victor avait promis de lui ramener ses affaires à la récréation. Mais elle ne pouvait rien faire. Tout lui semblait être sujet à souffrir sa famille et maintenant Lilas. Ses origines et maintenant c'est toute sa vie qui lui fait mal.

En parlant de ça, sa grand mère est morte il y a une semaine, accompagné de son grand père. Ils étaient en voiture et un camion les a envoyés dans le fossé. Ils sont morts sur le coup. Ça a secoué la jeune femme, mais, même si elle a pleuré, se laisser abattre n'est pas une solution. Alors elle s'est relevée et à avancer elle réussira sa vie, c'est une promesse qu'elle s'est faite. Elle n'a pas pu assister à leur enterrement ni montrer ouvertement son deuil. Devoir cacher son identité à tout prix, elle déteste ça.

Etre une Larousse n'oblige ni impose quoi que ce soit, elle est la première scientifique de la famille. Autant chez les Larousse que chez sa véritable famille. Elle veut marqué l'histoire,  associer son nom à autre chose qu'à des auteurs d'il y a plusieurs siècles ou à un dictionnaire. Elle sait que sa mère ne veut pas ça, elles ne sont pas proches, elles sont même très loin l'une de l'autre. Elles n'ont rien en commun, M a tout pris de son père même si elle n'en est pas fière. Tout dépend du trait concerné mais la dissimulation, le mensonge elle n'aime pas qui elle est, ni ce qu'elle va être amenée à faire.

Seulement une demi heure s'était écoulée depuis que Victor et Shay étaient partis. La jeune femme se sentait seule. Et elle l'était, elle l'avait toujours été, elle aurait espérer ne pas l'être à jamais.

Victor tint sa parole lui apportant son sac de cours à la récréation. Elle le remercia d'un sourire, et le jeune homme s'assit au bord du lit. La jeune fille ne dit rien mais pourtant lui en était reconnaissante.

- Pourquoi tu es encore là ? Tu devrais être à l'hôpital. 

Il semblait presque énervé contre les infirmiers, M ne comprit pas pourquoi, elle se jugeait invisible et inutile.

- L'infirmier n'est pas encore revenu, et moi je ne peux rien faire, je ne peux pas bouger et mon portable était dans mon sac...

- Tu aurais dû me le dire avant qu'on parte, lui reprocha-t-il.

- Désolée ? 

M le fit sourire à son ton interrogatif. Il resta à lui faire la conversation, jusqu'à ce que la douleur fit pousser à la jeune fille un cri énorme. Victor était inquiet, il n'aimait pas la voir souffrir. Le jeune homme avait perçu au delà de sa propre image d'elle. Il savait comme elle était belle. Une beauté fanée pour le moment, mais un jour elle revivra, plus forte et plus belle encore que maintenant. Il en était persuadé, un peu comme un Phoenix qui renaît de ses cendres. Il sait parfaitement aussi qu'elle cache quelque chose.

En restant avec elle il rate des cours, mais ses parents sont morts et il est en foyer, responsable de lui même. Il ne faut pas croire, il le vit très bien, cela fait bien longtemps qu'il en est ainsi pour lui.

Victor apprécie énormément cette jeune fille, il l'abordera un jour, quand il en aura le courage, la force et qu'elle lui sourira.

M avait bien plus mal que toute à l'heure, Victor appela une ambulance. Un peu plus tard elle était là, il était descendu pour chercher les hommes qui pourraient aidé M. Il avait attendu avec elle malgré sa souffrance qu'elle ne montrait pas, comme une carapace qui la protégeait.

Victor n'eut pas le droit de l'accompagnée aux urgences, il en était déçu. Il glissa un papier dans la main de la jeune fille, son numéro.

- Pourquoi je ne peux pas venir avec elle ?

- Pas de la famille, avaient dit les infirmiers. 

Elle était donc partie seule avec ses affaires de cours elle envoya un message à sa mère et un à Victor, pour ne pas qu'il s'inquiète. Celui de sa mère était une sorte de test, mais elle en savait déjà la réponse.

Vais à l'hôpital, faudra que tu viennes me chercher je pense

Une seule réponse lui parvint.

Qu'est ce que t'as encore fait ?

M ne répondit pas, avec sa mère, disons que ce n'était pas l'amour fou. Victor ne lui renvoya rien, elle n'en était pas déçue, ni même surprise.

M attendit aux urgences pendant trois heures avant d'être prise en charge, moins que la dernière fois... L'infirmier de garde l'avait reconnue, il la fit passer en priorité. Cette fille l'avait marqué par sa force de caractère, elle n'avait pas versé une larme malgré sa jambe à l'immense fracture ouverte. Et il a eut raison, le coup qu'elle avait reçu avait décalé l'os de sa cheville droite. Il était coincé là où il n'aurait pas dû être. La jeune fille ne pourrait plus jamais marché normalement ou sans avoir mal. Seule une opération pourrait arranger cette blessure, mais le résultat n'est même pas sûr.

Alexandre lui mit une atèle, c'est tout ce qu'il pouvait faire à ce stade, tout ce qu'il ne pourrait jamais faire, il appela ensuite sa mère. La femme était froide et dit qu'elle viendrait seulement le lendemain, puis elle lui raccrocha au nez. Il était choqué mais pas si surpris, il se souvenait de sa voix, froide, sans âme, comme si sa fille ne lui importait pas. Elle n'était même pas venue elle-même, envoyant une voiture pour la récupérée. L'infirmier avait une petite quarantaine d'année, et il se sentait étrangement proche de cette gamine. Il avait compris que quelque chose clocher, sans pouvoir dire quoi.

M savait bien que sa mère ne viendrait pas, elle réfléchissait à une issue pour ne pas dormir dehors par ce temps glacial. Une de des amies habitait près d'ici peut être pourrait-elle l'hébergée pour la nuit ? L'infirmier lui donna la solution. Dès qu'il revint dans la salle où était la blessée il lui proposa de venir chez lui pour la nuit, il venait de finir sa garde. M accepta, elle préférait être en compagnie d'un psychopathe plutôt que de mourir gelée.

Alexandre habitait non loin de l'hôpital, et il promit de la ramenée le lendemain matin où elle le voulait. La jeune femme avait déjà fait son choix, elle irait et reviendrait à l'hôpital au cas où sa mère tienne parole. Elle n'avait aucun espoir mais elle pourtant elle continuait à y croire.

- A l'hôpital.

Alexandre était surpris, elle voulait y aller mais pourquoi ? L'homme se posa la question jusqu'au bout. 

Contrairement à ce que pensait M, il n'était pas un psychopathe. Il lui ouvrit la porte de chez lui, puis lui présenta son épouse Margot, une très belle femme. Pas du genre sulfureuse mais belle, des cheveux longs noirs comme la nuit, la peau claire et des yeux vairons.

Il la conduisit ensuite dans la chambre d'ami. Il l'appelera pour le dîner, elle passa tout le temps depuis son arrivée à discuter avec Margot.

Elles avaient d'abord parler de M, comment elle avait atterri à l'hôpital entre choses. Puis elles avaient parler d'amour, Margot était un peu plus jeune que son mari, de trois petites années. Elles s'entendaient vraiment bien. M était bien plus mature qu'on ne pouvait le croire elle ne faisait rien au hasard. Ainsi Margot l'apprécia beaucoup. L'adulte qu'elle était sentait qu'elle pouvait avoir confiance en l'adolescente en face d'elle.

C'est naturellement que avant le repas M et Margot avaient échangé leur numéro. Margot fit promettre à la jeune fille de revenir la voir.

Au repas, elles se comprenaient d'un simple regard. Alexandre était complètement dépassé par les événements, il en riait, sa femme et cette adolescente étaient parfaitement coordonnées. Malgré leur différence d'âge de presque vingt ans elles avaient lié une véritable amitié en quelques heures et pour longtemps.

Pour la première fois depuis près de six ans, M dormit sans faire un seul cauchemar. Mieux encore elle dormit avec un sourire au coin des lèvres et la sensations d'être à sa place dans cette famille.

Cette amitié, peut être, ne sera-t-elle pas durable, mais c'est une histoire qui débute. Et peut-être même deux si Victor se décide à parler, parler à celle dont il rêve seul dans son foyer, en attendant son sommeil, rare, de plus en plus.

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