Une histoire de rencontre
Le lendemain elle se rendit au parc, et elle le vit. Elle lui sauta dessus et lui fit la bise, M s'assit sentant ses jambes flageolantes, elle avait des choses à lui dire. Son beau-père s'était fait absent, ce n'était pas normal, elle avait peur de devoir refaire ce qu'elle s'apprêtait à commencer.
Elle discutait avec Paul, mais un mauvais présentiment lui nouait les entrailles. Le jeune homme venait de lui expliquait que ses profs de la journée faisaient grêve, il avait donc décider de venir. Ils parlèrent de tout et de rien, jamais Lilas ne fut abordée. Pourtant bientôt il le serait.
M restait méfiante, elle savait que sortir en public était risquer, elle ne le faisait pratiquement jamais. Elle ne voulait pas qu'un domestique du palais s'incline devant elle en pleine rue. Mais l'étiquette et tous ces autres codes de bonnes conduites l'y aurait obligé. M déteste tous ces codes anciens remis au goût du jour.
Elle eut raison de se méfier, dans l'allée s'avancait le roi. M sentit sa surprise faire place à la colère il l'avait espionnée. Un mouchard sur son téléphone sans aucun doute. Vicieux et malhonnête ! Et ça c'est le roi ?!
- Paul on doit partir, je vais tout t'expliquer, mais on doit vraiment y aller !
M prit la main de Paul et s'enfonca dans les arbres présents derrière le banc où ils étaient assis. M enleva la batterie de téléphone et demanda à son ami d'en faire de même, il était réticent mais en voyant l'inquiétude de cette fleur il le fit. La jeune femme pris alors sur elle de l'emener dans son repère son chez elle les jours de semaine.
Elle se mit à courrir et Paul la suivit. En quelques minutes ils attégnirent la maison de M, maison est peut-être un peu petit d'ailleurs, manoir convindrait mieux.
Au détour d'une porte couverte de lierre se trouve une immense et magnifique maison. Elle est en pleine forêt, peu de gens en connaissent l'existence. Elle est la demeure secrète de la famille Intoump depuis des années.
Tout le personnel qui lui a été attitré vit aussi là-bas avec elle. M leur a imposé, puis au fil du temps cette corvée est devenue un plaisir. Tous les domestiques, sous l'accord de la jeune fille ont pu amener leur famille. Ainsi un manoir destiné à une personne est habité dans sa totalité par une dizaine de famille. Ils savent tous qui est M. Mais elle est tellement différente d'une ordinaire fille de la famille royale qu'ils la traitent un peu moins comme une royale. Par contre ce qu'ils ne savent pas c'est que le roi vient presque tous les soirs. Deux domestiques sont au courant, mais l'un d'eux en est mort. La seule chose qu'à imposer M est une sorte de couvre-feu, à partir de la fin du souper, plus personne ne doit être dans les couloirs. Étant la seule règle imposée elle a été acceptée. Ainsi le roi ignore que sa belle fille vit avec les domestiques et eux ignorent ce qu'il lui fait subir. C'est gagnant pour tout le monde, tout le monde sauf M mais tant qu'eux sont en sécurité tout va bien.
M considère que sa vie à moins d'importance que celle de n'importe qui d'autre, alors elle s'est promis de la sacrifier utilement. Une vie pour une autre c'est la loi de la vie.
M avait pris une décision il y a quelques temps déjà, et aujourd'hui il était temps de l'appliquer. Elle voulait arrêter la trahison, arrêter de faire du mal aux gens. Elle est hypocrite en un sens c'est vrai. Elle a menti sur ses sentiments à Lilas, furieuse d'avoir été abandonné pour un garçon. Elle mentait sur qui elle était, sur son identité, mentir, pour se protéger ? Non. Pour tester, M allait enfin dire la vérité, sur une vengeance ayant pris une drôle de tournure. Aujourd'hui, plus qu'une vengeance, c'était une protection et un discours de vérité qui lui tenait à cœur.
Paul était en train de poser son sac, il observait le grand manoir. Lustre de cristal, comme dans le temps, les tapis au sol et les lourdes tentures aux murs étaient absentes, tout y été simple, presque impersonnel. Non pas presque, totalement impersonnel, aux ton de gris, de blancs et de noirs, le genre passe partout, comme une maison modèle pour être vendue. M ne le regardait pas, elle semblait préoccupée, ou peut-être inquiète, le jeune homme était incapable de le dire vraiemnt .
- Viens, dit la jeune femme.
A cette heure-ci les domestiques étaient occupés à leurs activités et M avait demander au majordome de ne pas venir à la porte quoiqu'il arrive quand elle est là, or il sait que c'est elle, elle est la seule à ne pas sonner. Même le roi en visite y est obligé c'est pour dire !
M entraina le jeune homme dans un couloir et ouvrit une porte à gauche.
Elle s'ouvrit sur un salon de taille démesuré, le plafond était bien à trois mètres et était soutenu par des poutres en bois brutes, le sol était en marbre, on aurait plutôt dit une salle de bal. Un table pouvant accueillir près de cinquante personnes au moins était posée en plein milieu, mais, même elle ne suffisait pas à remplir l'espace, il y avait aussi un coin salon, avec un écran plat, le plus grand qu'est jamais vu Paul. Les canapés étaient assez nombreux pour soutenir au moins le double de monde par rapport à la table.
Il était incroyablement surprenant, pour un jeune homme de condition modeste, comme lui, d'arriver dans ce qui lui semblait être un vrai palais, de voir tant de richesses. Qui était donc ses parents ?
- Assied toi. Je ne te propose rien, tu ne vas pas rester longtemps, ça te met en danger et puis dans deux minutes tu voudras partir de toi-même.
Paul ne comprenait plus rien.
- J'ai fait une erreur en venant te parler, ce mardi là. J'ai trahi Lilas en le faisant, et même si elle me déteste elle reste mi Amiga, la meilleure qui soit. j'aurais aimé qu'elle ne te laisse pas tomber. En parlant avec toi c'était me venger du mal qu'elle nous a fait à tous les deux. Mais je m'en veux plus encore. Tu comprends, Lilas est et restera toujours ma meilleure amie, la meilleure qui soit, elle m'a toujours aidé, quand il est apparu elle a changé. J'aurais dû accepter Guillaume malgré mes doutes, accepter qui elle est devenue, malgré tous les défauts qui en incombent, j'aurais dû m'adapter, comme elle l'a fait pour moi. Je ne l'ai pas fait, si tu savais comme je regrette, mais je continuerai à veiller sur elle de loin, telle une ombre. J'aimerai qu'elle n'est jamais besoin de mon épaule pour pleurer, j'aimerai qu'elle soit heureuse. Je suis incapable d'être heureuse, j'en suis pleinement consciente, mais la savoir heureuse c'est avoir une part de bonheur. Maintenant part et comprend que je me suis servie de toi comme d'un pion aux échecs. Comprends que maintenant que je m'en suis rendue compte je veux juste te chasser de ma vie, faire en sorte que tu vois que tu n'es rien pour moi. Comprends que Lilas est plus importe que n importe qui dans ma vie. Comprends que sans elle je ne serai plus de ce monde. Depuis qu'elle m'en veut je ne fais plus que survivre. Vivre est bien loin et maintenant je le comprends. Reste loin de ma vie et raye moi de la tienne.
Paul n'ajouta pas un mot et parti, il claqua la porte et M pleura, elle aurait du s'avouer sa vérité il y a bien longtemps. Elle l'a exagéré, elle voulait qu'il parte. Loin d'elle de ce qu'elle représente. Loin de ce qu'elle finirait obligatoirement par lui apporter.
Les domestiques apparurent les uns après les autres. Ils prirent leur maitresse dans leurs bras et la laissèrent pleurer pendant des heures. Vint alors le moment où elle s'endormit. Le majordome, Grégoire la porta jusqu'à son lit. Les autres domestiques étaient tristes pour elle. C'était rare de la voir pleurer. On la voyait forte, en public, des fois il arrive d'entendre des sanglots, mais jamais elle ne dit quoique ce soit. M reste souriante.
Grégoire adorait la jeune fille, il l'avait vu grandir, s'épanouir près de sa meilleure amie, après qu'elles se soient disputées la jeune femme avait pleuré des nuits durant. Grégoire savait ce que lui faisait le roi. Mais il n'est rien face à lui qui croirait un pauvre homme qui a travailler dur toute sa vie pour un salaire de misère ? Il se contentait de la réconforter. Elle savait bien qu'elle avait au près de Grégoire un ami de confiance, et une épaule pour se reposer quand tout semblait trop lourd à porter. Six mois sans elle allaient être bien long... Déjà les week-end tout était vide sans elle.
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