Une histoire de Mime

- Comment est-il mort ? demanda M, d'une voix froide, sans émotions au fond.

Elle ne voulait pas s'effondrer maintenant, pas devant eux, pas devant lui qui ignorait qui elle était. Elle mit alors ses sentiments en sommeil, c'est le mieux qu'elle puisse faire pour ne pas craquer. La seule chose qu'elle puisse faire. Elle le fait si souvent, c'est son mode de défense, son moyen de ne pas s'autodétruire.

- Il avait pris l'avion dans l'espoir de te voir aller mieux, on parlait et il faut le dire tu m'inquiètes M, tu es si faible, si maigre, tu as l'air vide. Il m'a demandé si je voulais bien le remplacer, j'ai accepté bien sûr, et il s'est craché avec d'autres soldats. Ils ont été abattus au dessus d'un lac, Charles hésita quelques seconde avant d'ajouter, le lac Marxis...

La jeune femme rit jaune à cette nouvelle. Quelle ironie ! Dorian est mort noyé dans le lac dédié à son père, un homme bien dans un monde si sombre. le meilleur des hommes pour la jeune femme. La vie est cruelle mais pas plus que les hommes. Il n'y a que les hommes qui tuent pour le plaisir. M devait arrêter la cruauté des hommes de la base tout d'abord, on ne peut pas changer la nature profonde des hommes, M ne rêve pas d'un monde sans guerre, mais d'un monde de raison. Aujourd'hui elle doit arrêter le défi stupide du dortoir de son ami.

- Alexis ? appela M.

Le jeune homme avait observé l'entrevue en retrait, Il ne voulait pas se mêler de sa vie. Son amie semblait proche de cet homme mort, sans qu'aucun nom ne soit mentionné elle avait compris qui il était et ce qui c'était passé. Elle allait mal, une mort de plus. Il savait à quel point les deuils étaient nombreux dans sa famille.

- Ce soir on règle le problème qui nous occupe. 

- Tu es sûre ? 

- Oui, affirma Mimosa.

- D'accord j'organise ça. A ce soir M.

Elle se dégoûtait d'être comme elle est, mais au moins pour leur ruse de ce soir personne ne verrait de bleu sur son corps, ils sont partis avec le temps, elle camouflera sa cicatrice et tout sera réglé. Alors qu'il s'éloignait la jeune femme senti son coeur se serrait et se penchant sur le côté elle rendit son déjeuner. Alexis était hors de vue, personne ne saurait.

- Je refuse de croire qu'il est mort tant qu'on aura pas retrouver son corps, déclara la jeune femme d'une voix éteinte.

- M, on doit l'accepter, il était devenu mon ami, j'irai là-bas pour le chercher, je ferais en sorte que tu puisses faire ton deuil.

Ces mots suffirent à la faire plier sous la douleur, elle s'effondra, elle ne pleura pas pourtant. Le commandant la prit dans ses bras. Elle était comme un pantin, une personne privée d'âme. En attendant qu'Alexis parte pour s'écrouler il avait compris qu'il avait sa confiance.

Le soir arriva trop vite pour M, Alexis la prit par la taille, il l'amena dans sa chambre, enfin dans le dortoir, il demanda encore une fois son approbation. 

- Tu t'inquiètes pour rien Alexis je t'assure.

Ils enlevèrent leurs vêtements qu'ils mirent en tas près du lit. Il restait encore un problème à régler.

- Tu dois me désirer Alexis, quand est-ce qu'ils arrivent ?

- Dans un quart d'heure, lui répondit le jeune homme.

- Bien, qui veux-tu que je sois ? 

Alexis ne savait pas quoi répondre, elle lui avait dit avoir été violé par son père en coup de vent comme si ce n'était rien, et là alors qu'il est nu devant elle, le plus gêner des deux n'est pas celui auquel il s'attendait.

- Je vais me débrouiller M. 

Le jeune homme trouvait cette réponse adaptée, ce qu'il s'apprêtait à faire le dégoûter mais il comprenait la décision de M. Ses camarades auraient trouvé une autre proie et M ne l'aurait pas supporter. Lorsqu'il avait vu son corps nu, couvert de quelques cicatrices soigneusement dissimulées, il s'était demandé qu'elle était son histoire, il la savait douloureuse et sanglante. Les cicatrices de son corps, ne sont que peu voyantes, mais lui les a vu. Sa peau est moins pâle là où elle a mis le maquillage, si elle avait gardé le teint qu'elle avait en entrant ici alors rien ne se serait vu. 

La jeune femme hocha la tête à la réponse de son camarade et s'allongea sous les draps. Elle se doutait que les garçons qui débarqueraient auraient envie de filmer la scène, M avait donc fait en sorte que se soit impossible. 

Pendant le reste de l'après-midi, M avait réfléchi à un moyen pour éviter une vidéo qui irait à coup sûr sur l'immense toile du net, la coinçant pour le restant de ses jours. Elle s'était rappelait d'un petit appareil très souvent utilisé, une sorte de brouilleur un peu spécial. Il avait la capacité d'éteindre tous les appareils électroniques dans son rayon d'action et ce jusqu'à ce qu'ils sortent de ce rayon. Il avait de nombreuses applications militaires, pour les missiles, les avions et autres appareils aériens, ainsi un acte de sabotage devenait une simple panne système. M en avait fait apporté un avec l'appui du roi. En échange elle promit de se plier un autre de ses immondes jeux. Elle était brisé alors ça lui importait peu. 

Il avait été installé par la jeune femme à la porte d'entrée ainsi sur deux cents mètres personne ne pourrait utilisé même un MP7, où son ancêtre le MP4. En bref c'est un outil minuscule aux multiples applications.

Bientôt Alexis la rejoignit et en commença sa simulation, M le suivit. Bientôt leurs gémissements furent accordés et les jeunes gens entendirent des pas approchés.

Quand ils entrèrent dans le dortoir la jeune femme hurla faussement surprise, et se cacha dans le draps du lit en s'éloignant de son partenaire. Alexis regarda M avec un regard peinait avant de regarder ses camarades avec un sourire triomphant.

- Désolé ma jolie, tu n'étais qu'un défi, dit le chef du groupe.

- Mais je le savais ça, par contre le comment vous le sauriez dépasse tout ce à quoi j'aurais pu m'attendre, rétorqua M. 

- Pourquoi tu l'as choisi lui, demanda Gideon présent dans la pièce.

- Parce qu'avec lui ma première fois a été douce, répondit M avec une moue effrayée sur le visage.

- Il n'empêche que j'ai gagné Théophane, sourit Alexis.

- Vrai, dit le fameux Théophane le chef de bande.  

- Je m'en vais moi par contre, s'exclama M. 

La jeune femme se rhabilla de sa robe et de son sous-vêtement gardant son soutient-gorge à la main. Elle prit le brouilleur qu'elle désactiva, et alla sa coucher dans son dortoir.

Dans celui des garçons, l'heure était aux questions délicates, malheureusement pour M rien n'était fini.

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