Une histoire de M

Le mardi, elle ne fait pas de sport, car elle ne voit pas les reliefs, provoquant les rires des autres sur son compte. Et ce depuis toute petite. Déjà à l'origine elle n'a pas les mêmes capacités, elle est asthmatique. Elle a donc deux heures de pause en plus des autres, elle s'en sert pour réfléchir. Au moins sa prof la laisse rester au lycée a vagabonder.

Non son corps ne l'a pas gâtée elle est plutôt jolie d'après certains mais son manque de confiance en elle, la fait se sentir moche, ainsi tous le pensent sauf ceux qui la connaissent réellement. Ses véritables amis, eux savent et c'est tout ce qui lui importe. Même si au fond quand il n'y a qu'elle et l'un d'eux elle est seule, elle est importante mais pas indispensable. Il arrive aussi qu'ils l'oublient, elle est alors dégoutée de leur attitude, mais elle n'y peut rien. Ils sont là pour elle, même moins qu'elle l'est pour eux ça lui suffit. Elle a besoin de leur bonne humeur pas de leur pitié.

Aujourd'hui M a appris une mauvaise nouvelle, Julie une fille de sa classe absente depuis quelques jours, on en a appris la raison. Son père venait de mourir. Un de ses amis nous a demander de ne pas changer avec elle, un deuil était déjà suffisamment lourd pour une jeune fille de dix-sept ans. Et M le respecte et le respectera pour Julie.

- Mademoiselle Larousse ?

Elle était toujours perdue dans ses pensées, dans ses propres deuils, nombreux dans sa vie, peut être trop présents.

- Mimosa !

Son prénom n'était utilisé par personne, jamais, même ses profs avaient consentis à l'appeler M tous sauf son prof de math à priori. Pour parfaire l'image il faut préciser le contexte.

Après avoir appris la nouvelle pour Julie. Monsieur Embrique avait annoncé l'évaluation. M était alors la tête dans les nuages, ce que son professeur avait remarquer. Alors il le lui a fait remarquer en usant de son nom.

Quelques personnes de la classe découvrir seulement le prénom complet de la jeune femme. Les murmures étaient forts, on distinguait des blagues de mauvais goût, des insultes et autres mots blessants du même genre. M avait l'habitude mais ça fait mal quand même, son prénom est moche, mais il faut relativiser il aurait pu être bien pire. 

Sa mère, en tant que premier enfant de la famille, devait donné à sa fille les prénoms des grand-mères, tradition idiote. Mimosa et Mireille auraient du être ses deuxième et troisième prénoms, mais, à cause d'une erreur, dans le remplissage des papiers ou dans l'administration, son prénom, celui qu'elle aurait dû porter se trouve être le troisième et dernier. Elle aurait du s'appeler Manon Julie ou Pauline. Celui qui a été retenu c'est Manon, mais bon, elle s'appelle Mimosa.

Elle déteste son prénom, pourtant, quand Pierre le prononçait, quand il lui a dit que le mimosa était magnifique, tout comme elle, avait-il ajouté, elle avait rougi, le faisant rigoler, ils étaient en Skype à ce moment. Elle aimait un peu son prénom grâce à lui.  

Mais elle avait décidé de le faire sortir de sa vie malgré tout elle allait le regretter et elle le sait.

Le vendredi de la même semaine, elle avait vu Lilas, elle l'avait éviter tout le reste de la semaine. Pour finir la conversation s'est mal passée et Lilas a eu peur de ses réponses, envoyant des messages alors que M était en cours. Des messages blessants il faut le dire, M l'avait cherché, exagérant les choses pour que Lilas lui révéle qui elle est. Cela n'avait pas manquer...

Je te souhaite bonne chance mais tu as raison reste seule je ne veux plus jamais te parler cordialement

J'avais encore un peu d'affection pour toi mais elle est partie...

Mais j'espère que tu comprendra vite que tu fais une grosse erreur m'enfin peu m'importe ton sort juste je te pensais plus intelligente... Mais bon faut croire que non

En plus tu es hypocrite... Tu ment... Tu est orgueilleuse comme pas permis... Tu es une traîtresse... Je veux dire tu fais ce que tu veux... Mais derrière mon dos... Je suis déçue... Mais tellement tellement déçue...

Je te plains... Bref je souhaite bien du courage pour la suite... Tu en aura besoin.... Pas la peine de répondre je veux plus  jamais entendre quoi que ce soit... C'est vraiment dommage... Et évite d'être trop triste... Tu savais que ça arriverai

M rigolait c'était elle-même que Lilas décrivait, pire encore c'est elle qui était triste. M lui répondit quand même, elle ne se laisserai pas insulter sans réagir en plus de devoir subir ses conneries. Oui elle ment, mais mentir est parfois une bonne solution, ici c'est le cas, au moins maintenant elle est fixé quant à ce qu'est devenu Lilas, su amiga.

Les semaines fillaient, rien ne changeait, ses amis lui disait ce que faisait les amoureux pour la faire rire et ça fonctionnait. Tout le jour durant elle discutait avec Paul, avec qui tout aller très bien. Elle se remettait doucement de l'incident du vendredi, enfin c'est ce qu'elle montrait. Ses cauchemars étaient de pus en plus durs à supporter. Dans chacun d'eux ou presque Lilas était là. Adoptant une attitude pire encore que celle de la réelle.

Un mardi après midi, elle avait manger avec ses amis, ils lui avaient décrit l'attitude de Lilas en cours avec son balai de chiottes, très drôle il faut le dire. Les deux étaient, à priori, incapable de passer une heure sans s'embrasser, dommage. M aurait aimé être avec eux où au moins avoir le même prof de math qu'eux, un sacré phénomène, qui cassait souvent Lilas et Guillaume au plus grand bonheur de ses amis et d'elle par conséquant. La jeune femme riait, mais intérieurement pleurait de la faiblesse de son amie. Elle aurait dû la prévenir, malheureusement elle ne s'est rendue compte de ses erreurs qu'une fois l'impardonnable commis.

La suite des événements lui donna raison. Se dirigeant vers sa salle suivante, au cours de la journée, elle se fit percuter et on lui mit un coup dans sa cheville pas encore rétablie. Elle se tordit au sol et levant les yeux elle vit Guillaume sourire de satisfaction. C'était volontaire, il l'avait volontairement mis à terre. Lilas ne pouvait pas être au courant, elle ne l'aurait pas cossioner. Même en la détestant, c'était tout bonnement impossible.

Elle alla en cours, sa prof d'anglais était un ange, elle accepterait son retard. Elle est la seule prof, à connaitre toute la vérité sur la jeune fille, la seule à l'avoir déjà vu au bord du suicide.

Elle monta le dernier étage qui la séparait de sa salle en trainant, difficilement, sa jambe blessée. Elle ne baissa pas les yeux vers un coin aux amoureux, n'ayant aucune envie de voir un couple s'embrasser. Elle parvint à sa salle, mais lorsque sa professeur d'anglais lui demanda d'aller au tableau pour écrire son texte, comme punition pour son retard. M l'avait fait, elle tenta, fit un pas mais tomba au sol. Une larme lui échappa, une unique larme. La douleur était trop vive pour qu'elle puisse poser son pied au sol.

Un choc secoua la plupart de ses camarades. Certains se mirent à rire en la voyant au sol, pensant qu'elle avait simplement trébuché sur son sac ou sur le pied du voisin, puis ils comprirent quand ils posèrent les yeux sur la cheville blessée de la jeune fille. Elle était dans un angle impossible. Ils se levèrent tous demandant comment c'était possible, comment c'était arrivé, ces questions la jeune femme ni répondit pas. Même si sa professeur les lui avait posées elle n'aurait pas répondu ne voulant pas entrer dans le jeu de son bourreau.

M allait mal et avait mal. Madame Valentin demanda à un garçon de la relever, Victor s'en chargea, mais quand il voulut la lâcher elle failli tomber à nouveau. Tout mouvement sur sa cheville lui était, réellement, impossible.

- Je l'accompagne à l'infirmerie. Je la porterai s'il le faut mais sa cheville ne peut pas rester comme ça.

Le garçon était déterminé, M n'essaya pas de répliquer, et Madame Valentin accepta qu'on l'emmène ainsi mais pas juste avec un porteur, pour être sûr que tout ce passe bien. Shay se proposa et le trio parti sur quatres jambes.

- Désolée que tu doives me porter, dit M.

- T'en fait pas pour ça.

Il ne baissa pas la tête vers elle en donnant sa réponse ça destabilisa la jeune femme, pour comprendre les autres elle se reppose sur les yeux. Elle ne lui parlait jamais ou presque et pour des choses futiles, pourtant quelque chose chez lui la troubla, sans qu'elle ne puisse dire quoi. Enfin sortant de la salle du quatrième étage, les trois compagnons virent assis par terre à s'embrasser Lilas et Guillaume, M avait eu raison de ne pas regarder.

Lilas la vit et demanda ce qui s'était passer en se levant brusquement sous le regard noir de son balai toutou, M aimait bien ce surnom qui la fit rire pendant un dixième de seconde.

- Rien qui ne te concerne Lilas, répondit M, tu n'as qu'à demander à la bonne personne. Et puis je te rappelle que tu ne veux plus rien entendre de moi. Ne soit pas triste tu savais que ça arriverait.

La jeune femme se rappelait presque au mot près des messages que lui avait adressés Lilas. Elle en fit bon usage, lui coupant toute envie de répliquer. Elle fit un signe au graçons et ils reprirent leur route, elle cacha son visage dans le cou de Victor et le jeune homme senti de l'eau coulée sur sa peau, il la serra plus fort. Il ne lui posa aucune question, tout comme Shay, elle les en remercia. Elle ne voulait pas dire qui et ne le ferai jamais, elle ne voulait pas lui ressembler, Guillaume était son bourreau mais ne pas le laisser l'atteindre c'était continuer à vivre, heureuse même si elle ne l'avait jamais été.

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