Une histoire de haine

M ne s'est jamais sentie aussi seule. Dorian est mort. Son frère est mort et le commandant Charles de Monterrey mène une opération pour retrouver les corps des défunts. Pour l'aider il sacrifie tout, sa vie, sa carrière et tout le reste. M ne sait pas qui a organiser l'attaque. Elle demandera au roi. Peut-être lui répondra-t-il en échange d'une certaine sorte de compensation, c'est son seul moyen de pression après tout. 

Un nouveau commandant arrive à la base pour que M finisse son stage, elle doute d'avoir de la chance une troisième fois. Charles l'en a averti, c'est un commandant extrêmement respecter. La jeune femme en revanche ignore pourquoi. Est-ce parce qu'il est proche de la royauté ? Parce qu'il est impitoyable ? M n'en a aucune idée et les scénarios défilent dans sa tête à une vitesse impressionnante.

M sait qu'elle a eu de la chance. Personne ne peut dit qu'il a eu pour directeur de stage son frère et un homme qui a fini par la respecter et l'apprécier. C'est vrai qu'en tant que Marxis elle est sensé détesté les de Monterrey, mais M hait encore plus les convenances. Se haïr pour un nom qu'on a eu la malchance de porter est un comble. La jeune femme est passionnée de littérature et cette haine qui conduit à la mort lui rappelle une histoire extrêmement vieille. C'est celle de deux familles qui se livrent une guerre sans merci, pourtant deux enfants issus de ses familles tombent amoureux. Mais la guerre entre leurs familles les sépare et les tue. M sait que sa situation n'a rien à voir avec ça, seule cette haine pour un nom est commune aux deux histoires.

A l'aube de l'arrivé du nouveau maître de stage M imagine un vieux rabougri, un militaire à la solde du roi qui lui rapportera tous ses faits et gestes dans les moindres détails, se serait la fin des filles du camps. Ces dernières la torturent, et ce, depuis son arrivée. Elles sont en danger si ce scénario s'avère exact. Elle doit les protéger, d'une manière où d'une autre, pour ça M doit en avertir le général Kornolsky, même si ça doit signifier la fin de son anonymat.

M se met alors à courir vers le bureau du général. Arrivée devant la porte, sa cheville est douloureuse. La jeune femme patiente un peu avant de toquer.

Le général lui dit d'entrer avec réticence. Il ne doit pas être seul, mais peu importe, tous les officiers savent qui elle est et la respecte par contraintes.

À l'intérieur du beau bureau aux teintes grises se trouve deux hommes, le général, et un inconnu. Il en impose, il se tient droit l'air arrogant.

- M ! Vous tombez bien. Je vous présente le commandant Fimoba. Commandant, la jeune princesse dont vous aurez la charge.

- Votre altesse, s'inclina le commandant.

Le commandant le regardait avec dédain. Cette fille une princesse ? Isidore comprenait mieux pourquoi elle ne s'était pas présentée au peuple elle n'a aucune classe, aucun aplombs, c'est juste une fille comme tant d'autre. Jamais elle n'aura son soutien. Pas plus que son beau père, aucun roi n'obtient jamais son soutien, c'est pour ça qu'il est tant redouté. Et ce n'est certainement pas elle qui va changer son avis sur la famille royale, rien qu'un bande d'égoïste qui ont eu le malheur de bien naître.

- M simplement. Appelez moi simplement M ou Mimosa, pas de votre altesse. C'est un plaisir de vous rencontrer Commandant.

M fit une révérence. Cet homme lui semblait antipathique. Elle se promit de faire des recherches sur lui et de demander à Charles ce qu'il savait de lui. Dans son visage, dans ses yeux elle lisait une obscurité impressionnante, pas autant que celle de son beau-père mais presque. Elle avait cessé d'avoir peur de l'obscurité, c'était même devenue son amie, l'une des meilleure, même la meilleure maintenant que Dorian n'était plus.

- Pas de votre Altesse ? Pour quelles raisons ? s'étonna faussement le commandant.

- Ici personne ne sait qui je suis, je ne désire de traitement de faveur de la part de personne. Je suis dans un bureau, car, vous l'avez vu je porte des lunettes et parce que j'ai la cheville tordue pour le restant de mes jours. Par ailleurs je vous remercierai à l'avenir de ne pas vous jouez de moi, ni d'insulter de quelques manières que ce soit l'un de mes deux noms. Que ce soit celui de Marxis ou celui d'Intoump.  

Elle se retenue in extremis d'ajouter qu'elle cicatrisait vite à cause des traitements infligés par le roi, cet homme la poussait à bout, sans qu'elle en connaisse la raison. Sa voix la faisait déraillée. Son visage bien que beau lui semblait terne, il était sans valeur. Il n'était qu'une vie de plus, une nouveauté dans le paysage.

M ne pensait pas comme ça, dans son visage sous la cruauté elle lisait une sombre tristesse. La jeune aristocrate ignore son histoire, mais elle l'imagine cruelle au point qu'il se complaise dans la violence et dans une haine immense.

L'homme a aujourd'hui vint deux ans, il est né sous la bannière d'Utopy en ancienne Afrique noire. Sa peau foncée le traduit et les cicatrices qui scient ses bras montrent ses combats et son histoire douloureuse à laquelle il s'interdit de penser. 

Qu'est ce qui l'a poussé à devenir un monstre sanguinaire ? Qu'est ce qui l'a conduit à haïr les Intoump ? Toutes ces questions trouveront sûrement une réponse si Isidore se décide à dire ce qui a fait de lui un homme impitoyable. Ce n'est certainement pas une gamine comme M qui pourra le faire changé d'avis. Une résolution comme la sienne ne se romps pas. En quatre ans personne n'a su, ce n'est pas aujourd'hui que quelqu'un le fera plier à sa volonté. 

Le commandant Fimoba, en est certain, un jour le responsable paira de sa main, qu'importe son nom, qui il est, Isidore respectera sa promesse. Rien ne pourra changer ce qu'il a vécu, mais quelque chose peut l'améliorer, faire en sorte que ses remords soit moins grands et que son fardeau soit moins lourd. Il tuera le responsable du mal de son coeur.

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