Une histoire d'arrivée

Se rappeler la mort de son père avait mit M dans tous ses états. Elle était perdue. Seule Cole avait vu la lettre de son père. M considérait qu'elle pouvait avoir confiance. Cole est une fille bien au-delà de tout. 

Cole avait pleuré, et M avait dit la vérité, pour une fois. Coline ne lui avait rien demander, elle l'avait prise dans ses bras en lui disant que pleurer n'était pas une honte. A la mode d'un psy, elle la conseillait, M sait qu'elle a raison, pleuré n'est pas une honte c'est un phénomène normal. Mais on a appris à la jeune femme à cacher ses émotions, ses sentiments. Elle se doit d'être imperturbable et insondable.

Des garçons l'interpellaient sans cesse, ça l'irritait profondément. Avec Alexis ils avaient poussé le vice jusqu'à se dire en couple, mais on ne les lâchait pas. Isidore Fimoba encore moins, il connait la vérité, M lui parle de tout, elle sait qu'il ne dira rien, alors même qui ne lui a pas raconté son histoire.

Le service militaire de M touchait à sa fin. Elle déposa ses lettres pour Dorian Moncelle et Charles de Monterrey, au général de la base. Il lui avait sourit tristement, il n'avait eu aucune nouvelle des deux hommes.

M s'inquiétait, elle non plus n'en avait pas eu. Elle avait pourtant toute confiance en Charles, mais elle avait peu à peu perdu espoir de revoir un jour ce frère qu'elle aime tant.

Pour palier aux problèmes qui pourraient survenir après ce service militaire et sachant qu'aucune photo d'elle n'avait été prise, M avait demandé au roi de venir la chercher. Elle pourrait aussi juger de la réaction d'Isidore.

La veille de son départ, le commandant lui avait raconté son histoire, une sacrée histoire digne des vieux films qu'elle voyait parfois à la James Bond ou les Jason Borne.

Il lui avait avoué être un tueur à une époque, avant qu'il ne soit militaire. Il lui avait aussi dit qu'il avait placé un peu d'espoir en elle. M savait que pour lui c'était un pas de géant.

Un soir en saison des pluies il devait accomplir une mission d'assassin, sa dernière en tant que tel. Sa fiancée était alors enceinte. Pour être sûr qu'elle ne risque rien il lui avait demandé d'aller dormir chez sa soeur. Sa douce Charlotte... Il n'aurait jamais dû lui dire de partir loin de la maison.

Le soir venu il avait pénétré dans une maison, à cinq heures de son domicile. Il devait tué chaque personne s'y trouvant. Il était sensé n'y en avoir que deux. Pourtant il y en avait trois. Alors il fit son boulot. Il n'avait pas de remords, il tua les trois personnes. Il n'avait pas de coeur. La seule personne avec qui il avait des émotions c'était sa Charlotte. Il lui avait menti sur son travail, mais dès demain il lui dirait la vérité. Il avait besoin de savoir que malgré tout elle l'aimerait toujours autant. Il espérait que ça ne change pas son regard, mais même s'il venait à changer il aimerait toujours autant.

Il était rentré tôt le lendemain, mais il ne trouva pas celle qu'il aimait. A la place, il trouva la police militaire qui lui annonça son nouveau poste et la mort de Charlotte. Quand il a compris que le roi l'avait piégé il avait tué les officiers envoyés. Depuis ce jour il veut tué le roi. Il s'était ensuite enfui pour rejoindre son poste.

L'affaire du meurtre des deux hommes avait été étouffée par le roi. Mais en première page on parlait de la mort d'un dignitaire réfractaire à la nouvelle politique du roi. Isidore avait compris qu'il était manipulé. Dès qu'il le pouvait il essayait d'arrêter des assassins, de leur trouver des nouvelles vies, il décima les rangs du roi. Il l'obligea à se débrouiller par lui-même, il ne pouvait plus tuer ses opposants, il devait faire avec. 

Dans le journal, l'article qui parlait de sa belle expliquait qu'elle aurait succomber des coups d'un assassin de métier. On parlait du meurtre de la femme du dignitaire et de sa soeur enceinte de quelques mois d'un militaire nouvellement promu. On parlait des qualités d'une femme exceptionnelle dans le magazine royal. On parlait beaucoup de ce petit militaire sans envergure, De toutes ses souffrances d'avoir perdu la mère de son enfant. On parlait de lui sans le connaître. Isidore Fimoba savait que c'était un coup du roi, quand des mois durant c'était le même article en couverture. Alors il fit la seule chose qui lui parut sensé.

Isidore se sentait coupable pour la première fois de sa vie. Il parti donc au front, le plus dangereux, le plus mortel, celui à la frontière avec la Russie. Il s'est infiltré chez l'ennemi. Il fut découvert et s'échappa avant sa mise à mort. Rentré au pays il se fit la promesse de venger celle qu'il a aimé.

Il gardait cet espoir chaque jour, celui de voir le roi mourir de sa main.

M se souvient qu'il n'a pas hésité à lui dire qu'il voulait tué son beau père. Le roi est sensé être respecter, mais cet homme veut se venger. La jeune femme n'a jamais cherché à se venger pour ce qu'elle a endurer. Elle préfère croire que c'est un juste retour des choses, elle a tué son père, alors elle mérite de souffrir. C'est comme ça. 

Le jour tant attendu arriva, M se leva, toujours en tête les paroles du commandant. Elle sortit du baraquement des cadets pour trouver un attroupement.

M n'avait aucun doute quand à l'identité de la personne le créant. Le roi, son beau-père. M se créa un passage jusqu'au centre et mis son sac dans la voiture comme si c'était la chose la plus normale au monde. 

- Bonjour, dit-elle à l'attention du roi.

Ce dernier la prit dans ses bras, et elle n'eut d'autre choix que d'y répondre. Toute l'attention était sur eux, et le brouhaha incessant autour du roi avait cessé.

- Bonjour à toi aussi ma puce, répondit le roi avec un immense sourire.

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