Chapitre 28 : Cocon familial
Dans le couloir menant à la grande terrasse, je marche fièrement, le ventre en avant alors qu'il n'y a pas l'ombre de la présence d'un être à l'intérieur : j'ai juste le ventre encore plein de mon plat de ce midi. Je me cambre, rien que pour le plaisir de me savoir enceinte. Ellen vient à ma rencontre, une boite carrée dans la main gauche.
— Uméïra, voici des parures qui t'iront comme un gant. Tu veux les voir ?
— Je sais belle-maman. Mais Heldra m'en a déjà trouvé, et ils sont magnifiques, dis-je poliment.
Ellen souffle et secoue la tête en souriant.
— Bien. Ce jour est ton jour Uméïra, me dit-elle avec gentillesse. Tu es une reine magnifique.
— Merci belle-maman...
Son compliment me fait rougir, et je baisse la tête, gênée. Je ne sais pas comment réagir à autant de bonté de sa part. C'est si différent de ces derniers mois...
— Ce n'est pas le moment d'être émue Uméïra, tout le peuple t'attend pour la grande présentation. Tiens, bois ce thé, ça te fera le plus grand bien.
Elle me tend une petite tasse vide et renverse le contenu de la théière qu'elle avait dans l'autre main. La mixture est rosée et il en émane une senteur fruitée et piquante que j'ai du mal à reconnaitre.
— Qu'est-ce que c'est comme thé, belle-maman ? demandé-je.
— Du thé aux myrtilles sauvages. Bois et dis-moi ce que tu en penses.
Je m'exécute, et immédiatement après, mes yeux se mettent à briller de bonheur, tellement le gout est exquis.
— Oh, c'est tellement bon belle-maman ! Exactement le genre de thé que j'aime ! Je peux en avoir encore un peu ?
Elle rit, et m'en ressert une petite quantité.
— On peut dire que tu es prête maintenant. Vas-y, ton mari t'attend. Il ne faudrait pas qu'une envie pressante te prenne pendant la cérémonie alors contente-toi de cette quantité.
Je hoche la tête, termine ma tasse de thé et lui fais une révérence. Puis je vais rejoindre Marek, qui m'attend au grand balcon, en-dessous duquel une grande foule est réunie. C'est le grand jour. Désormais enceinte, je vais être présentée, en même temps que mon bébé au peuple tout entier. Je suis à la fois contente, excitée, apeurée, malade.
— Tu es prête ? me demande Marek quand j'arrive à son niveau.
— Oui, bredouillé-je.
Il me prend par la taille et on avance pour se présenter à tout le peuple. Après de nombreuses formalités, l'intendant prend la parole pour donner l'ordre du jour.
— Vaillant peuple d'Athéna, merci d'avoir répondu à l'invitation de la famille royale en ce jour si particulier.
Il marque une pause, le temps de laisser le peuple faire des ovations bruyantes, puis agite ses mains vers le bas pour instaurer le calme.
— Aujourd'hui, j'ai l'honneur de vous annoncer que la reine Uméïra d'Athéna attend son premier enfant. Alors je vous prie d'honorer comme il se doit, le futur héritier de sa Majesté Marek. Gloire au roi et à la reine d'Athéna !
— Gloire à notre roi et à notre reine ! Longue vie à sa majesté Uméïra ! Longue vie à l'héritier du peuple ! répond le peuple à l'unisson.
L'intendant nous fait une révérence, suivie de tout le peuple. Puis tous ovationne de nouveaux la famille royale. J'ai les larmes aux yeux. Je suis tellement émue que je leur réponds par ma révérence la plus appuyée. Marek s'incline à son tour pour saluer ses sujets, et m'enlace par la taille et me tourne vers lui dans la surprise la plus totale.
— Marek, qu'est-ce que tu fais ? Nous sommes face à tout le peuple.
— Justement, je montre à mon peuple à quel point j'aime leur reine.
Puis il m'embrasse longuement et avec passion. Toute la foule applaudit, pendant que je me laisse aller dans les bras de Marek. Je prends son visage entre mains et lui murmure un tout simple : je t'aime. C'est incontestablement le plus beau jour de ma vie.
*
La cérémonie remonte déjà à hier matin. Mais je ne peux m'empêcher de sourire en repensant à chaque détail qui a marqué cette journée inoubliable. Je compte aller très bientôt à Heldor fêter la nouvelle de ma grossesse en famille. Mon père me manque tellement. Il aurait été si fier de moi, pour lui avoir fait l'immense cadeau d'un héritier.
— Uméïra ? m'interpelle ma belle-mère.
Je glousse, un peu énervée d'avoir été tirée de mes pensées aussi brusquement.
— Oui belle-maman ?
— J'ai une surprise pour toi, vient me voir.
Abandonnant à contre-coeur la préparation de la layette de mon futur bébé, je vais retrouver Ellen en bas du grand escalier.
— Je suis là belle-mam...
Face à moi, mamie Rhoda et maman. Je me tiens la bouche, totalement ébahie.
— Maman...mamie Rhoda...Vous...êtes là !
Je cours leur sauter au cou, débordante de joie.
— Tu sembles oublier que ta chère mamie n'a plus de force pour soulever un poids pareil ma tulipe, rouspète ma mamie.
Elle m'avait tellement manqué ma mamie chérie !
— Désolée mamie, je vais me contenter d'un petit câlin alors !
Je l'entoure de mes bras, avant de me laisser bercer par les bras chaleureux et maternels de ma chère maman.
— Maman, tu m'as tellement manquée...Comment tu te sens ?
— Bien Uméïra. Félicitation pour ta grossesse mon petit bébé, je suis fière de toi.
Elle ne dit rien de plus et se contente de me serrer fort dans ses bras. Je sens son regard vide, mais rempli de bonheur, de me voir peut-être. L'absence de papa lui pèse, et je sens que ma petite maman est vraiment sonnée, voire au bord de la dépression. Remarquant sûrement mon inquiétude, mamie Rhoda me coude et me fait un clin d'œil, en regardant mon ventre.
— Alors, ça fait quoi d'être enceinte ? Tu vois qu'il suffisait d'attendre !
Je ris, cachant subtilement la gêne qui me saisit à la suite de sa remarque étant donné la saleté que m'avait obligée à faire Ellen, et je lui prends son sac des mains.
— Vous devez être épuisées par le voyage. Je vais demander à mes serviteurs de s'occuper de vos affaires. Pendant ce temps, prenons de quoi grignoter ! dis-je pour changer de sujet.
— Tu as beaucoup de choses à nous raconter ma tulipe, j'ai hâte !
— Vous allez arrêter de me faire des cachoteries vous deux ? s'interpose finalement maman.
La phrase de maman nous fait rire toutes les deux et je les emmène avec moi au grand salon, où je veille à ce qu'un festin leur soit préparé. C'est quand même ma maman et ma mamie d'amour, et elle mérite un accueil spécial !
********
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top