Chapitre 1

        Phoebe. Mon nom est Phoebe. J'ai dix-sept ans et je suis enfermée dans un jeu de logique dans le but d'une expérience scientifique. C'est tout ce dont je me rappelle. Je ne me souviens pas de la couleur de mes cheveux, ni de celle de mes yeux car je ne les aient pas vues depuis deux ans. Dans une boite. Je suis dans une boite. Et la mort frôle mon épaule à chaque épreuve. J'en vis une à ce moment.

            Trouvez la sortie.

            C'est l'écriture sur le mur d'en face. J'en suis capable mais aujourd'hui j'ai peur. Je déteste l'enfermement et je préfère de loin les épreuves à l'air libre cependant je ne choisis pas et je savais que je devais passer par là. Le fait que je ne soit pas encore morte est dû à mes capacités cérébrales logiques et aussi au fait qu'il doit se trouver dans le même état que moi car sinon j'aurais entendu l'alarme. Les règles de ce jeu sont simples : dès qu'une première personne trouve les clés de l'énigme, il ne reste plus que cinq minutes aux autres pour réussir ; une sonnerie stridente résonne alors pour annoncer aux candidats le temps restant. C'est ce qu'on appelle la Règle de Cinq. Je n'ai entendu ce signal qu'une seule fois, le jour de la première épreuve. C'était lui qui en avait trouvé la fin en premier. J'ai vu alors des personnes répondre en vitesse sur leurs feuilles et être emmenés hors de la salle en poussant des cris, puis au bout de quatre minutes je fus seule dans la pièce ; les uns avaient réussis et étaient sortis tranquillement et les autres avaient été emportés par des gardes et je n'entendais plus leurs cris. Comprenant qu'il fallait répondre je mis ma réponse sur le papier et je pus sortir. Ce n'est qu'après avoir saisi que nous ne voyons plus les autres ni dans le labo ni nul part que j'ai compris qu'ils étaient morts et que ceci était un jeu. J'ai aussi pris conscience que si j'arrivais à être première comme lui alors je n'entendrais plus jamais cette alarme qui me glaçait les os. C'est ce que je fis. Parfois j'ai peur. Néanmoins je finis toujours première et il résout toujours l'équation quelques secondes après moi. Je n'en garde que deux hypothèses : soit il a une seconde de plus en temps de réaction soit il est bien plus bon que moi et ne désire attendre la sonnerie que parce qu'il sait que s'il ne le fait pas je périrai. Bien sûr cette deuxième supposition est la plus probable toutefois mon esprit ne parvient pas à déchiffrer le fait qu'il se mette en danger à chaque fois pour me sauver la mise. Prenons par exemple l'épreuve qui se déroule en ce moment : je suis sûre qu'il l'a déjà résolu depuis plus des deux heures que nous venons de passer mais celui-ci ne donne pas la réponse pour ne pas que je me retrouve affolée et que je ne meurs sans trouver de solution dans les cinq minutes qu'il me resterait. Cependant s'il décidait de le faire je serais dans l'incapacité la plus totale car le temps manquerai. Donc j'en conclus qu'il est temps de réfléchir.

            Je me lève de la position fœtale que j'ai adopté au sol et je me dirige vers l'inscription sur le mur. Tellement nombreuses sont les épreuves de logique que j'ai du passer que je suis surprise qu'il y en ait toujours de nouvelles, encore plus difficiles à résoudre que les dernières. Je passe ma main sur les lettres : gravées. La sortie est donc encastrée dans le mur. Je me penche plus près vers les mots pour les analyser. Le T de ''Trouvez'' est incliné de quelques millimètres de plus sur le côté que les autres lettres et si l'on observe bien, la barre du haut se finit sur le côté par une pointe qui indique le coin gauche en haut du mur. Je lève les yeux et je me heurte à un blanc plus écarlate que les cloisons ce qui me fait plisser les yeux. La sortie se trouverait donc là-haut. Les murs sont rapprochés et j'envisage de grimper les jambes écartés posées sur des palissades opposés. C'est ce que j’exécute la minute suivante. Je me sens glisser mais heureusement pour moi le plafond n'est pas très haut et je distingue un crochet camouflé dans le coin gauche. Sans hésiter je saute dessus et je me laisse pendre, le visage face au mur. Comme celui-ci ne semble dissimuler aucun indice je me tourne vers le centre de la pièce et je les voies : de cet angle de vue des lettres se découpent sur les cloisons formant un seul et unique mot : PRISON. Je me laisse tomber au sol. Mes méninges s’enclenchent dans mon cerveau et une équation en sort :

Prison = barreaux = clé ou lime

De cette simple égalité ressort deux possibilité ; derrière des barreaux se cachent une clé ou une lime que je dois trouver pour m'échapper de cet endroit. Mon esprit devine tout de suite le message : la lampe qui illumine la pièce est une cage d'oiseau minuscule qui projette des ombres de barreaux sur les murs. La clé ou la lime est dans la lampe. Pliant mes jambes puis les tendant au maximum je saute pour m'accrocher à la lampe qui vacille sans pour autant céder à mon poids. Je me balance en bougeant mes pieds d'avant en arrière puis au bout d'un certain temps la prise cède et je m'affale contre le sol, la cage entre les mains.

Lumière = sortie

Et l'ampoule n'a cessé de briller alors je la dévisse et y trouve une clé. Puis sachant quoi faire j'escalade comme la première fois le mur et je glisse la clé dans le trou laissé par la lampe avant de la tourner et d'entendre un léger clic. Le plafond s'ouvre alors en deux. Des mains me saisissent et je sors. Enfin.

            Comme d'habitude il me rejoint à peine une seconde après dans la cafette du bâtiment. Il s'assoit à l'opposé de la pièce et ne daigne pas de m'accorder un seul regard de ses yeux verts perçants. Je ne dis rien et continue de manger mon hamburger dont la sauce se fait la malle tout en regardant la ville au delà des vitres de verres. De simples vitres en verre. S'échapper ? Rigolez donc... Ici cette équation à pour réponse la mort. Non pas que je tienne autant à une vie si affreuse. Au contraire ; toute raison de vivre a cessée depuis le décès de ma sœur. Tuée par une simple balle qui s'est logée dans son crâne. Je crois que je vis toujours grâce à lui mais aussi par vengeance : c'est l'association qui l'a tuée.

-Je peux t'emprunter le ketchup ?

Je relève les yeux vers mon interlocuteur, ses cheveux châtains en pagaille sur sa tête lui donne un air plutôt mignon malgré la crasse apparente sur ses joues. Nous ne nous sommes pas douchés depuis deux semaines. Mais après deux ans de cohabitation, nous nous sommes désormais adeptes du ''je m'en foutisme'' sur ce sujet. De plus, nous ne connaissons rien de l'autre ni même nos prénoms respectifs alors l'apparence importe peu. Les agents et les gardes ne nous empêchent pas de nous les donner mais pour moi et pour lui, il faut mieux ne pas savoir. C'est une sorte de protection. Sans connaître nos prénoms et sans faire connaissance non plus on n'a pas vraiment l'impression d'avoir besoin l'un de l'autre et si l'un de nous deux meurt, nous mettrons moins de temps à nous en remettre. C'est con. Mais comme nous étions tous deux certains que les épreuves finales se finirait avec nous, nous avions mis cette règle en place pour ne pas s’apitoyer sur le sort de l'autre. Le jeu nous a changé. Comme il a changé tout le monde. Et nous avons un peu sombré dans une phobie de savoir nos prénoms et d'apprendre à connaître l'autre. Je ne dirais pas que cela ne me dérange pas car s'il se révèle être le dernier être humain avec qui je pourrais créer des liens, me confier, je préférerais sans aucun doute lui parler. Mais pour mon bien être je ne le ferai pas. 

-Oui prend-le.

Je réponds en affichant un sourire : ce n'est pas parce qu'on ne peut pas se connaître que je n'ai pas le droit de lui répondre amicalement. Il saisit le ketchup et repart vers son plateau éloigné, tranquillement. Je le regarde faire le trajet sans le quitter des yeux. Des fois je me demande ce qu'il pense de tout ça, de ces épreuves et de moi. Oui, de moi. Parce qu'il y a forcément une raison au fait qu'il ne réponde qu'une seconde après moi à chaque énigme. Ayant finit mon hamburger et posé mon gobelet d'Ice-tea sur la table, je m'affale sur celle-ci et je ferme mes paupières. J'imagine alors une autre vie. Je suis sur un bureau et je viens de terminer mes devoirs comme tout adolescent à mon âge. Ou alors je suis fatiguée d'être restée devant mon ordinateur et je m’assoupis cinq minutes. Sinon je peux être à l'air libre, dehors, sur une table de pique-nique respirant un air frais et lavé de toute la pollution des hommes. Oui. Je sens la brise qui caresse ma nuque et les feuilles des saules pleureurs qui s'agitent et créent un bruit apaisant. L'eau d'un lac, troublée par le vent, fait résonner des clapotis à la surface et j'entends en arrière plan les coassements des grenouilles et les canards qui se baladent sur une eau que j'imagine limpide. Je reste dans ce rêve longtemps et quand j'ouvre les yeux, il fait nuit. La cafette est déserte et je distingue le pot de ketchup planté devant mes pupilles. Il aurait quand même pu le reposer lui même ! Cependant, cette pensée ne suffit pas à effacer le sourire qui se profile sur mes lèvres.

            Ma chambre est la même que la sienne ; c'est à dire une pièce sans fenêtre ni ouverture autre qu'un trou béant censé être habité par une porte. Il n'y a qu'un seul lit étroit pour nous deux mais nous ne sommes plus très gênés de dormir l'un contre l'autre. Si avant nous dormions tour à tour par terre, au bout d'un certains temps nous avions compris qu'il était plus agréable de sommeiller à deux sur un lit que chacun de notre côté. Fait curieux : cette proximité ne nous rapproche pas du tout. Nous ne nous parlons pas et respectons tous deux notre règle. Il vaut mieux qu'il en soit ainsi.

Je me dirige vers notre ''salle de bain'' où l'eau ne coule plus depuis deux semaines pour prendre un élastique afin d'attacher mes cheveux, ce que je fais dans la minute. Puis je sors de la chambre sans lui accorder un seul regard. Ce soir, je ne dors pas tout de suite. J'emprunte un couloir qui s'étend sur quelques mètres avant de bifurquer à droite puis à gauche pour me retrouver, après une continuité de tournants, devant des escaliers qui mènent aux Étoiles. Je monte les marches tranquillement sans me presser et je sors à l'extérieur. L'air frais colle tout de suite sur ma figure et je prends une forte respiration de celui-ci avant de continuer à marcher sur le toit. Celui-ci est la seule issue du bâtiment et aussi mon seul lieu de refuge. Je m'avance vers le bord de la plate forme et je contemple le vide qui s’étend en dessous ; le brouillard recouvre toute la ville et je suis seule à dépasser son sommet. L'immeuble où se déroule le Logical Game est sans aucuns doutes le plus haut de cette cité ; un saut dans le vide équivaut au suicide. Plusieurs candidats sont ainsi sortis du jeu. Moi je n'ai jamais désiré mourir comme cela, je me dis que quelque part si j'ai une chance de survie de part ce jeu autant la saisir ! Même si elle rime avec la mort d'une cinquantaine d'innocents. Je m'assois sur le rebord, laissant se balancer mes jambes dans le vide, je pose mes mains sur les côtés avant de m'allonger au sol, tête contre les pierres du toit, et j'observe les astres. Si cet endroit est mon refuge c'est parce que ce lieu est le seul qui me donne l'impression de ne pas appartenir au Logical Game, d'être libre de mes mouvements et de pouvoir arrêter de réfléchir, arrêter d'être logique. Les Étoiles ne sont pas logiques. Elles sont juste présentes et représentantes d'une beauté inégalée mais aussi d'espoir et d'apaisement. Elles ont un pouvoir sur moi que rien d'autre ne possède. Quand je les observe, du haut de cet immeuble, je me sens bien et je relativise sur ma situation qui n'est pas si désespérée. Après tout il me laisse toujours gagner.

D'autres pensées plus vagues me traversent l'esprit, je sens mes paupières s'abaisser une nouvelle fois et ne cherchant pas à lutter, je me retrouve dans le noir.

Lorsque j'ouvre les yeux le soleil m'aveugle de son rayonnement et je me cache les yeux de mon bras. Aujourd'hui j'ignore quand va tomber l'épreuve. Comme tous les jours. Je m'étire au sol tout en poussant un long bâillement avant de me redresser sur mes pieds à la frontière du vide. Heureusement que je suis bien réveillée sinon c'est la mort assurée ! Je décide de retourner à l'intérieur et c'est ce que je m'apprête à faire lorsque j'entends la Voix.

-Épreuve numéro 699.

Si tôt ? Et bien de toute manière ce n'est pas moi qui décide.

-Tout chemin à une fin. Trouvez la réponse.

Pour une fois je décide de passer à l'action immédiatement et je fais fonctionner mes méninges. Il se passe deux, trois minutes où rien de logique ne m'apparaît lorsque j'entends une détonation. Je mets un certain temps à me rappeler de la signification mais lorsqu'elle vient je sens monter en moi la peur : l'Alarme. Il ne me reste que cinq minutes. Ce qui signifie aussi qu'il a trouvé la réponse et que cette fois il ne m'a pas du tout attendue ! Je suis de nouveau deuxième et si je veux rester en vie j'ai intérêt à me bouger ! Je mets en route toute ma partie cérébrale tout en fonçant à l'intérieur du bâtiment : je n'ai plus une seule seconde à perdre et j'ai déjà résolu la signification de l'énigme : il faut que je trouve la sortie. Je ne l'ai vu qu'une seule fois et ce fut quand j'entrais dans ce jeu. Je me souviens d'une porte tournante, comme l'entrée d'un simple hôtel. Je revois une réception encore accueillante à l'époque où des tas de jeunes étaient assis sur des poufs et des fauteuils en train de se raconter leur vie et ce qui les amenaient dans cet immeuble. Ils ignoraient tous qu'ils n'en sortiraient plus jamais, où du moins juste par le biais d'hélicoptères pour se rendre sur le lieu des épreuves extérieures. Les multiples couloirs et l'immensité du bâtiment m'ont perdue dans toutes mes tentatives de trouver la porte par laquelle tout avait commencé. Et puis, je n'avais pas spécialement d'envie de retrouver ce lieu rempli de souvenirs hostiles. J'arpente donc ce dédales de corridors en courant et en priant pour tomber dessus car je ne vois vraiment pas de logique là-dedans, juste un simple coup de chance. Ce qui me fait revenir à la question : Comment a-t-il fait ? Peu importe. Je dois me concentrer à n'importe quel prix. J'ai vu deux années durant ce que la panique de ces cinq minutes provoquaient chez tous ; la peur qui conduit à la mort. Et je ne dois pas paniquer ni avoir peur pour gagner ce jeu. Car je veux être la vainqueur. Je le dois à tous ceux qui m'ont précédés et qui ont péris, pour eux je ne verserai pas de larmes mais je remporterai coûte que coûte cette épreuve et le jeu lui-même.

Je ne cesse de tourner dans le décor devenu poussiéreux des couloirs de l'Hôtel et je ne peux m'empêcher de tout comparer à l'aspect d'une demeure hantée. Aussi je remarque que les gardes, là où ils devraient être ne le sont pas. Ils sont donc partis. Envolés. J'ai peur. Mais je ne dois pas avoir cette sensation, il faut que je courre et que je réfléchisse pour rester en vie. Je revois tout mon parcours passer dans mes yeux tout en poursuivant une course qui semble s'éterniser sur les quelques minutes restantes ; mon arrivée et les premiers amis que je m'y suis fait sont loin derrière la règle que j'ai établi avec le dernier des survivants. Lui qui m'a clairement abandonné dans cette épreuve et qui se moque pertinemment de mon sort tout compte fait ! Je me suis trompée sur toute la ligne. Il désire vraiment ressortir vainqueur finalement. Peut-être même autant que moi ! Mais s'il a autant d'intelligence, pourquoi m'avoir porté comme fardeau durant tout le long de ces deux années ?! Il aurait pu gagner depuis tellement longtemps !

Je comptabilise le peu de temps qu'il me reste et en déduit qu'il est équivalant à deux minutes à peine, lorsque je tourne à gauche et reste stupéfaite. La réception est sous mes yeux mais le spectacle qui s'offre à moi traduit toutes les années passées dans ce bâtiment. Tel un décor fantôme, les corps de mes camarades, récemment morts ou décédés dès la première épreuve sont installés sur les fauteuils. Je sais alors qu'ils étaient achevés là, à deux mètres de leur sortie. Certains étranglés et d'autres égorgés par des lames affichent sur leurs visage une dernière expression de terreur tandis que le sang écaillé sur la moquette et les tissus remonte en moi un élan de dégoût. Pour ajouter à cette ambiance macabre, la poussière présente sur les meubles est marquée des traces de doigts de leurs mains essayant sans doute d'échapper à l'ultime sentence. Les toiles d'araignées aussi sont nombreuses comme pour figer ce décor déjà irréaliste et je me surprends à porter mes mains à ma bouche ouverte en o pour la cacher tandis que des soubresauts m'agitent. Alors voilà la dernière épreuve, n'est-ce pas ? Affronter cela n'a rien de logique, c'est juste courageux. En ce moment je ne suis pas courageuse. Des larmes coulent le long de mes joues et je ne pense plus au temps qu'il me reste, bien trop choquée par cet affront. Ils n'ont même pas été enterrés ! Ils sont assis sur des fauteuils comme s'ils dormaient et leur chair se pourri lentement. Ils ne méritaient pas la mort ! Je ne vois pas pourquoi ce jeu doit se finir ainsi ! Je me reprends alors : ils auraient voulu que j'aille jusqu'au bout. Empoignant mon courage à deux mains je fais un premier pas dans la réception de l'hôtel tout en contemplant toujours les cadavres comme endormis. Refusant d'en voir d'avantage, j'avance maintenant jusqu'à la sortie en ne fixant que la porte. Que la porte. Et quand j'arrive devant j'hésite un instant à la pousser ; c'est ainsi que tout à commencer. A ma simple arrivée dans ce bâtiment. Si je n'étais jamais venue, rien n'aurait débuter car ils m'attendaient. Mon instinct m'indique de le faire ; sans un regard en arrière je passe entre la roue qui grince et à l'extérieur le soleil vient m'accueillir en me brûlant les yeux. Après quelques secondes où je m'habitue à la lumière je le vois. Le garçon se tient debout à quelques mètres de moi et il me fixe, entouré de deux gardes. D'autres, venu de derrière viennent me récupérer mais c'en est déjà trop : et je m'effondre sur le sol.

            Quand je me réveille je sens les bosses régulières d'une route soulever mon corps et je me surprends d'espérer que toute cette mésaventure ne soit qu'un rêve. Toutefois, mes pupilles s'ouvrent sur des gardes et je soupire intérieurement. Puis je le vois. Il ne dit rien et observe la paroi à son opposé. Son corps plaqué contre  le corps en métal du camion et les genoux repliés contre lui les bras les entourant, il semble perplexe et réfléchis continuellement. Je me redresse sous l’œil attentif des gardes qui sont retournés s’asseoir. Mon flanc me fait mal et je devine que j'ai du me blesser en tombant. Je m'appuie contre la structure du véhicule et je contemple mes jambes couvertes de bleus et de multiples égratignures. Je songe alors aux soins qu'une mère pourrait avoir face à ce genre de cas et je comme toujours je finis par me dire que de toutes manières je ne la reverrais plus.

-Tu as mal ? Me questionne l'un des gardes.

Je relève la tête pour croiser un regard inexpressif. 

-Non. Je réponds, aussi froide que possible.

-Bien, reprend-il. On ne pouvait pas t'emmener à la prochaine épreuve si tu avais mal.

Mon cerveau fait le lien directement.

-Ce n'était pas la dernière épreuve ?

Je m'écris en me redressant sur mes jambes tout en retenant un gémissement de douleur à cause de mon flanc. Mieux vaut que je ne leur montre aucun point faible si je ne veux pas être virée du jeu...

-Ne soit pas trop pressée d'arriver ma jolie ! Me réplique l'un d'eux. Assieds-toi calmement et...

-Non !

-Non ?

-Non ! Je ne veux plus faire parti de ce jeu ! C'est trop d'épreuves, trop de tout ! Je pensais en avoir fini avec ce test presque insurmontable mais non il faut toujours que vous rajoutiez des épreuves à notre calvaire sans fin ! Je ne veux plus ; je veux partir !

Et alors que je m'apprête à faire un pas en avant le camion s'arrête brutalement et je me retrouve par terre en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ''ouf'' ! Les gardes, qui ont commencé à se lever pour m'arrêter vacillent à ce même arrêt et l'un d'entre eux manque de tomber. Je le regarde alors ; il n'a pas bougé si ce n'est que désormais il  me fixe d'un air de pitié avant de replonger dans la contemplation du sol. C'est impossible. Impossible qu'il ne veuille pas partir lui aussi et qu'il souhaite rester dans ces épreuves qui ne se terminent pas ! Les gardes me relèvent de force et font de même avec le garçon qui se laisse faire, le regard dans le vide. Ils nous traînent tous deux jusqu'aux portes et les ouvrent de leurs pieds laissant passer la lumière. Mes pupilles ne croient pas ce qu'elles voient. Nous sommes purement et tout simplement en ville. Seulement c'est une ville qui a été déserté ; les passants sont inexistants. Tandis que nous descendons, j'admire les grattes-ciels et les feux qui fonctionnent encore passant du vert au rouge. Je me demande ce qu'il s'est passé ici. Mais je n'en ai pas le temps ; les vigiles remontent à bord du véhicule, nous contournent et commencent à s'éloigner. Je ne tente même pas de les rattraper, bien trop heureuse d'être libre. Néanmoins mon bonheur s'estompe quand l'un de nos anciens-gardes nous lance :

-Bonne chance ! Voici la dernière véritable épreuve du Logical Game ! La consigne est simple : Gagnez la course ! A la revoyure !

Et alors qu'il s'éloigne, je me retourne vers mon camarade qui me montre une flèche dessinée sur le sol. Au dessus de celle-ci est écrit ; Fin du jeu. Elle indique une direction au nord là où nous voyons s'éloigner progressivement le camion. Puis, quand nous ne le distinguons plus, nous nous regardons tous deux et d'un même regard de défi, nous nous élançons dans la course.

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Hey ! Bonjour tout le monde ! Tout d'abord merci pour les vues sur ce bouquin qui sont déjà bien hautes :)

Donc, oui, ceci est un nouveau livre de science-fiction qui me tient particulièrement à coeur. Cependant je suis bloquée... Je n'arrive pas à être satisfaite de mon chapitre un et je reste convaincue qu'il manque quelque chose ou que le passage à la dernière épreuve arrive trop rapidement. Je compte donc sur vous pour m'apporter des avis et des conseils car d'après mon sentiment, ce chapitre sera modifié quelque peu ! Ne vous inquiétez pas ; pour la suite je ne manque pas d'idées ! Sur ce, je vous souhaite un joyeux week-end de Pâques !

Bisous ! ♥

Chapitre 1 modifié au final mais très peu ! Bonne lecture ! ♥

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