Lyra peina à se redresser, le souffle court, alors que Jorge et Elianna restaient figés, pris dans le piège du contrôle mental du roi Luther. Celui-ci, les sourcils froncés et le regard empli de mépris, s'indigna :

— Je ne peux pas croire que vous ayez réussi à échapper à mon emprise… C'est cette épée, n'est-ce pas ? Elle te donne la force de te dresser contre moi. Donne-la-moi, Lyra !

Avec une froide détermination, Lyra saisit fermement l'épée de Caïn et la pointa en direction de Luther, ses yeux brillant d'une lueur indomptable.

— Je n'ai aucune intention de te la donner, Luther, répondit-elle d'une voix vibrante de défi.

Le visage du roi se tordit de rage, et il serra les poings, ses traits déformés par la colère. Derrière elle, Jorge et Elianna, bien que toujours paralysés, luttaient de toutes leurs forces pour se libérer de l'influence mentale de Luther. On pouvait voir leurs muscles trembler sous l'effort, leurs visages crispés de douleur, mais leur détermination restait intacte.

— Tu ne sais pas ce que tu es en train de faire, Lyra, cracha Luther d'un ton venimeux. Cette épée… elle n'est pas qu'un simple morceau de métal. Elle a dévoré ceux qui ont osé la brandir avant toi. Elle te consumera, tout comme elle les a détruits.

Malgré ces paroles, Lyra ne flancha pas. Elle sentit la voix de Caïn résonner dans son esprit, une voix sombre et tentatrice qui s’insinuait comme une caresse empoisonnée.

— Il a peur de toi, Lyra, murmura Caïn. Il sait que tu détiens désormais le pouvoir de renverser son règne. Utilise-moi. Montre-lui ce dont tu es capable.

Lyra ferma brièvement les yeux, pesant les risques, déchirée entre la tentation de céder à la puissance de l'épée et le besoin de rester maîtresse de ses choix. Si elle voulait libérer ses amis, elle devait peut-être en finir avec Luther… pour de bon.

— Cette épée m’a peut-être choisie, Luther, mais je ne suis pas comme toi, répliqua-t-elle en rouvrant les yeux, une lueur de défi brillant dans son regard. Je ne veux ni asservir, ni détruire ceux qui me sont chers.

Elle avança d’un pas, l’épée brandie, et pour la première fois, Luther recula, une lueur d’inquiétude passant brièvement dans ses yeux. Mais soudain, il leva la Croix d’Abel, et deux de ses serviteurs, Teb'I et Merilla, s’interposèrent devant lui.

— Si tu veux faire du mal à notre roi, il faudra nous passer sur le corps, grogna Merilla, ses yeux noir de colère.

Un sourire cruel naquit sur les lèvres de Luther. Il sentait le pouvoir se rapprocher de lui, comme une promesse de victoire.

— Tuez-la, maintenant ! ordonna-t-il, sa voix résonnant comme un coup de tonnerre.

Teb'I et Merilla s’avancèrent, implacables, alors que Lyra, épée en main, s'apprêtait à défendre sa vie. Jorge et Elianna, toujours sous l'emprise de Luther, semblaient vouloir se joindre à l’assaut malgré eux, leurs mouvements saccadés trahissant leur lutte intérieure.

La voix de Caïn s’éleva dans l’esprit de Lyra, plus insistante.

— Ce ne sont plus que des pions, Lyra. Ils font obstacle à ta liberté… Élimine-les !

Elle sentit un frisson glacé lui parcourir la colonne vertébrale, luttant intérieurement pour ne pas céder à la tentation de trancher dans le vif. Elle savait qu’une fois cette ligne franchie, il serait difficile de revenir en arrière.

Alors qu'elle hésitait, un rugissement retentit dans le ciel. Luther se retourna, pris d'une peur soudaine, et lâcha la croix d’un geste brusque. Au-dessus d’eux, Nico apparut, monté sur le dos de Naïra, son dragon majestueux. D’un mouvement rapide, il plongea en piqué, agrippant Lyra, Jorge et Elianna, les soustrayant à la scène de violence imminente.

Lyra, encore secouée, regarda le château s’éloigner à mesure que Naïra prenait de l'altitude. En contrebas, les ruines du château s’étendaient, hantées par les cris de leurs amis contrôlés par Luther, ainsi qu'une armée de Variants féroces et déterminés.

— Merci, Nico… murmura Lyra, se rapprochant de lui, le cœur battant encore d’adrénaline.

— De rien, répondit-il, le visage grave. J’ai dû me jeter un sort pour échapper à son contrôle mental. Et maintenant… où allez-vous aller ?

Un silence pensif s’installa. Lyra échangea un regard avec Jorge, qui passa une main dans ses cheveux, l'air préoccupé.

— Il sait maintenant que nous avons l'épée, reprit Jorge. Nulle part ne sera vraiment sûr.

Lyra réfléchit à voix haute :

— Peut-être Eastland ? Maman, tu es originaire de là-bas. On pourrait y être en sécurité, non ?

Elianna détourna les yeux, le visage assombri.

— Non. Leur pacte de paix avec Luther les empêcherait de nous accueillir. Ils voudraient même récupérer l’épée… ne l’oublie pas, elle venait de leur royaume à l’origine.

Lyra grimaça. Chaque option semblait leur fermer une porte de plus.

— Et Barakot ? Ou Petra ? demanda-t-elle, cherchant désespérément une solution.

— Barakot est un pays en crise, rappela Jorge. Là-bas, les ressources sont limitées. Ils donneraient priorité à leur propre peuple. Quant à Petra, c’est un territoire presque inaccessible, et nous serions en terrain inconnu.

Nico prit une profonde inspiration et annonça :

— Il y a bien un endroit… L’archipel de Rebertalia. Ce n’est pas un refuge idéal. L’archipel est rempli de criminels et de pirates, mais au moins, ils ne se soucient pas de Luther. Là-bas, vous serez des inconnus parmi les indésirables.

Lyra observa Nico, le cœur lourd. L’idée de fuir vers une terre de pirates la remplissait de doutes, mais elle comprenait qu’ils n’avaient plus vraiment le choix.

— Rebertalia… Si c'est notre unique option, alors nous irons, répondit-elle avec une détermination renouvelée. Mieux vaut affronter des inconnus que de rester à portée de Luther.

Elianna acquiesça, sa voix retrouvant un peu de force :

— Là-bas, il n'aura pas d’emprise. Mais restez prudents… les gens là-bas n’accueillent personne à bras ouverts.

Jorge hocha la tête.

— Très bien. Allons à Rebertalia. Mais il faudra se fondre dans la foule et éviter les ennuis.

Naïra prit alors la direction de l’archipel. Tandis qu'ils s'éloignaient, Lyra regarda l'horizon, son cœur empli de questions sur leur avenir. Bientôt, des morceaux de terre épars apparurent, avec des bâtisses isolées et des navires mouillant dans des eaux d'un bleu éclatant.

À l’atterrissage, Nico les déposa sur un champ de houblon entouré de verdure.

— Là-bas, il y a une maison abandonnée où vous pourrez rester, lança-t-il.

Lyra saisit le bras de Nico.

— Tu ne viens pas avec nous ?

Nico détourna le regard, peiné.

— Non… Je dois retourner là-bas, dit-il d'une voix lourde. Mon père est peut-être encore en vie sous les décombres. Je ne peux pas l’abandonner.

Il essuya une larme, puis s’éloigna, laissant Lyra et ses compagnons derrière lui.

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2 mois plus tard

Une affiche s'envolait au vent et arrêta sa course sur la jambe de la jeune fille au chapeau tricorne , elle posa sa main sur le chapeau pour éviter qu'il tombe et se pencha pour la récupérer.
L'affiche était un avis de recherche a 2 millions de Ribels , ce qui la fit sourire et éclaira ses yeux d'un pur citrin .

Fin du tome 1