papotage
Alors qu’ils traversaient les villages sur le chemin du château, des petits groupes commencèrent à se former parmi les membres de la troupe, particulièrement entre les garçons et les filles. Les conversations allaient bon train, parfois légères, parfois plus sérieuses, chacun partageant ses impressions et ses affinités.
Sebastian se pencha vers ses compagnons et chuchota avec un sourire espiègle : "Vous avez vu Merilla ? Elle est carrément incroyable dans sa tenue moulante !"
Teb'I renchérit avec un clin d'œil, son regard furtif se posant sur une autre personne. "Lyra aussi n'est pas mal du tout," lança-t-il, attirant immédiatement le regard noir de Jorge.
"Il faut dire que sa petite cape verte, c’est tout à fait mon style. J’aimerais juste qu’elle l’ouvre un peu plus souvent," ajouta Sebastian en ricanant.
Jorge serra les poings, incapable de retenir sa frustration. "Toi, ferme-la, ou je t’empale sur place !" lança-t-il, son ton assez sérieux pour que Sebastian comprenne de se calmer.
"Mais enfin, les gars ! Arrêtez de vous chamailler. Moi, je vous dis, c’est la mère de Lyra qui est absolument superbe," dit Paragus avec un sourire rêveur.
Djibril roula des yeux, fatigué de l’obsession de Paragus. "Chut, imbécile, elle va nous entendre ! Tu parles bien trop fort," le réprimanda-t-il.
Puis, Teb'I, voulant maintenir l’ambiance légère, lança un débat pour taquiner un peu plus les autres. "Hé, alors ? Astrid ou Camille ? Allez, dites-nous !"
Nico, le plus jeune du groupe, observa avec un mélange de curiosité et d'embarras. "De toute façon, les deux sont déjà prises par le roi, vous le savez bien."
Le père de Nico sourit et posa une main sur son épaule. "Nico, tu es encore trop jeune pour ce genre de discussions."
Jorge, sans se laisser distraire, répliqua avec un certain sérieux : "Astrid est belle, certes, mais elle est aussi terriblement teigneuse. Camille, en revanche, a un charme plus doux, elle est parfaite pour tout gars sensé."
"Moi, je dis qu’il suffirait de 'dresser' Astrid pour qu’elle soit parfaite," dit Paragus, un sourire narquois au coin des lèvres.
Il n’eut cependant pas le temps d’aller plus loin dans son propos. Une rafale d’eau jaillit de nulle part, frappant tout le groupe et les trempant de la tête aux pieds. En essuyant son visage, Jorge leva les yeux et aperçut Lyra à ses côtés, le regard sévère.
"Tu parles un peu trop, je crois," dit-elle, un sourire en coin.
"Mais c’est pas de ma faute, j’étais juste dans la conversation," se défendit-il.
"C’est jamais de ta faute," soupira Lyra avec un sourire amusé.
D’un ton sévère, Elianna, la mère de Lyra, haussa la voix pour rappeler l’ordre. "Respectez un peu ma fille !" lança-t-elle.
Lyra, croisant les bras et prenant un air faussement joyeux, répliqua. "Hier encore, vous ne me connaissiez pas, mère."
Les mots de Lyra jetèrent un froid sur la conversation, les aventuriers se regardant, hésitants.
Merilla tenta de détendre l’atmosphère. "Je pense qu’on sera tous mieux une fois arrivés au château."
"Quand vos têtes seront coupées, sans doute," lança Astrid d’un ton tranchant.
À cette remarque, Camille, qui avait observé la scène de loin, éclata de rire. Son rire cristallin résonna comme un petit moment de légèreté au sein de cette ambiance tendue. Jorge, malgré lui, fut charmé par ce son pur et se retrouva à l’observer, fasciné.
Lyra lui tapa sur la tête, l'air exaspéré. "Arrête de la fixer."
"Ok, ok," répondit-il en levant les mains en signe de reddition.
Ogöl, toujours à l’affût du paysage, annonça soudainement. "Nous approchons du château. On peut voir la pointe du sommet."
Astrid, toujours sévère, ajouta : "Votre jugement sera intense… mais court."
Paragus s’apprêtait à faire une remarque, mais Djibril lui couvrit la bouche d'une main ferme pour éviter qu'il ne fasse une bêtise.
Enfin, ils arrivèrent devant le château où tout avait commencé. À leur grande surprise, le roi Luther les accueillit avec chaleur, brisant un instant l'image sévère qu'ils avaient de lui.
"Eh bien, vous êtes bien matinaux, mes braves," dit-il, ses yeux pétillants de bienveillance.
Lyra s’avança, un peu hésitante, et s’agenouilla devant le roi. "Pardon, mon roi. Je vous présente mes excuses pour ma fuite."
Le roi posa une main paternelle sur son épaule et la fit se relever doucement. "Lève-toi, Lyra. Il n’est plus nécessaire que tu t’agenouilles. Elianna, comment vas-tu ?"
Elianna hocha la tête, une expression sévère sur le visage. "Autant que faire se peut," répondit-elle sèchement.
Le roi observa le groupe avec un regard approbateur. "Vous formez une équipe formidable. Je crois même qu’avec vous, nous pourrions réformer les Chevaliers du Loup Vert. Ensemble, vous pourriez défier Lionel. Et j’ai entendu dire que vous avez éliminé Tsizine ?"
"Elle avait rejoint Lionel, mon roi," confirma Jorge d’un ton solennel.
Luther hocha la tête, satisfait. "Très bien, cela me rassure de vous voir tous ici, en particulier toi, Lyra. Tu m’as fait craindre le pire."
"Vous pensiez que j’allais rejoindre l’ennemi, mon roi ?"
"Peut-être… un peu," avoua Luther, un sourire en coin.
Lyra se redressa fièrement et répondit, en jetant un regard taquin à Elianna. "Je ne quitterai pas ma tâche de chevalière pour suivre un vieux loup, même dangereux."
Elianna, se tournant vers le roi avec une certaine frustration, demanda, "Lyra est ma fille, mais vous le saviez déjà, n’est-ce pas ? Pourquoi ne pas m’en avoir informée plus tôt ?"
Le roi soupira. "Logistique, Elianna. Et je craignais surtout qu’elle décide de partir… ce qu’elle a quand même fait, d’ailleurs."
Astrid croisa les bras, son regard toujours dur. "Stupide décision."
Le roi, cependant, ne laissa pas la tension s’installer et répondit d’une voix plus calme : "Bon, tout cela est réglé. Je m'excuse pour le manque de communication, Elianna." Son regard perçant vers Astrid suggérait qu'il attendait d'elle qu'elle fasse preuve de plus de respect. "Désormais, notre objectif commun est clair : nous devons défaire Lionel."
Djibril, silencieux jusque-là, avait écouté la conversation, mais il sentait qu'il ne trouvait pas vraiment sa place parmi ce groupe. Lui, ancien instigateur de Caïn, envisageait de s'éclipser discrètement, mais Luther le surprit en l’interpellant.
"Djibril, tu ne comptais tout de même pas t’éclipser ?" demanda le roi avec un sourire en coin.
Djibril se tourna, visiblement mal à l’aise. "Mon roi… je suis votre ennemi."
Luther éclata de rire. "Ce n’est pas parce que tu crois en Caïn que tu es mon ennemi. Simplement, tu penses qu’il mérite d’être vénéré pour avoir bâti cette ville. Grand bien te fasse."
La tension s’apaisa alors que chacun reprenait son souffle. Après toutes ces révélations et ces tensions dissipées, les aventuriers s’apprêtaient enfin à entrer dans le château pour poursuivre leur aventure et se préparer aux épreuves à venir.
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