Le roi ,la fleur,le menteur
Le dragon planait au-dessus d'eux, sa forme massive rappelant une maison, se courbant gracieusement en réponse aux ordres persistants de Teb'I. Il fallut trois tentatives avant qu'il ne parvienne à grimper sur le dos de la créature, son cœur battant à tout rompre, à la fois excité et appréhensif.
« Hé ! » appela un adolescent aux cheveux argentés, vêtu d'une tunique bleue éclatante, des potions scintillant dans des fioles en verre suspendues à son épaule en cuir. Ses yeux brillaient de joie incontrôlable alors qu'il observait le spectacle.
« Qu’est-ce qu’un enfant fait sur une telle créature ? » se demanda quelqu'un, déconcerté par la scène.
« Enfant ? C’est aussi l'un des champions. Le dragon est le sien, » répondit-on, avec un mélange de fierté et d’incrédulité.
Fatigué par l’effort, Teb'I choisit de ne pas donner plus d'explications, laissant ses compagnons sous la surveillance d'un guerrier stoïque.
Alors que le dragon déployait ses puissantes ailes et s'élançait dans les airs, une vague de vertige submergea Teb'I, son cœur bondissant dans sa poitrine. « Redresse-toi, Nico est à la barre ! » cria-t-il au-dessus du rugissement du vent.
La sensation de voler n’était pas comme celle de glisser ; c’était une ascension exaltante, chaque battement des ailes du wyvern laissant des traînées d'étoiles glacées dans leur sillage. Le vent violent soufflait autour d'eux, tirant joyeusement leurs cheveux, les forçant à agripper fermement les épines de la colonne du dragon, leurs peurs de tomber éclipsant toute crainte de blessure.
Un léger tapotement de Merilla ramena Lyra et Jorge à la réalité.
« Hein ? » s'écria Lyra, ses yeux s'écarquillant de surprise.
À l'horizon, au-delà des champs d'émeraude, des marécages sinueux et des villages pittoresques, émergea une ville peinte de nuances rares de lilas—Abel. Ses murs imposants, atteignant des hauteurs de cinq dragons empilés, se tenaient stoïques et majestueux, semblant effleurer le ciel lui-même, témoignant de la force et de l'endurance semblables à celles des formations rocheuses antiques.
Au cœur de la ville, un château magnifique s’élevait, une structure cristalline brillant à la lumière de l’aube, reflétant des teintes de mauve et de rose comme un rêve devenu réalité.
« Est-ce de l'osmosite ? » demanda Merilla, la voix tremblante d'excitation.
« Oui ! » souffla Jorge, se penchant en avant, émerveillé.
« Je n'ai jamais rien vu de tel, » murmura-t-il alors qu'ils se préparaient à descendre.
Le dragon atterrit d’un coup gracieux dans le nid au sommet du château, où le nom « Naïra » était gravé dans les glaçons décorant les murs—un hommage probable au dragon féroce.
À l’intérieur de la salle du trône, des lustres bleus suspendus au plafond orné diffusaient une lumière mystique, illuminant l’espace d’une lueur éthérée. Assis sur le trône se trouvait le roi Luther, diminué et fatigué, une ombre de lui-même, son visage marqué et tiré par les fardeaux d’une vie difficile. À ses côtés se trouvaient ses trois épouses, leurs cheveux soigneusement coiffés, mais leurs expressions trahissant une froide indifférence, comme si la beauté et la soif insatiable de pouvoir éclipsaient tout le reste.
« Vous avez causé une sacrée perturbation ! Rappelez-moi, qui est votre roi ? » sa voix résonna, chargée d’autorité.
Aux mots du roi, Jorge s'agenouilla instantanément, baissant la tête en signe de respect. Merilla resta immobile, les bras croisés derrière son dos, attendant que les autres se joignent à ce geste de déférence. Teb'I jeta un regard à Lyra, un silence dans ses yeux lui implorant de faire de même. Il s'agenouilla, étendant ses ailes sur le sol comme un manteau déchiré.
Mais Lyra sentit une détermination monter en elle. « Mon roi ! » s’avança-t-elle courageusement, « Pourquoi emprisonner des innocents ? »
« J'ai mes raisons. Ne commencez pas à prêcher l'innocence de votre espèce, » répondit-il sèchement, un éclat d'irritation traversant ses yeux.
« Quel est le nom de ma race ? » insista-t-elle, baissant légèrement la tête, un geste de respect mêlé de défi.
« Les Variants. Vous n’êtes que des traîtres, » cracha le roi, sa voix tranchante comme une lame.
Le poids de son accusation pesait lourdement sur Lyra, la poussant à serrer le poing et à le poser sur le sol, son esprit momentanément dégonflé.
« Et qui dirige ce groupe d'incompétents ? » exigea-t-il, son regard perçant.
« C'est moi, sire, » admit Lyra, sa voix stable mais teintée de tension.
« Tsk, » soupira le roi, détournant le regard de manière dédaigneuse.
« Nous ferons de vous une troupe prête pour le sacrifice, en vous fournissant deux champions, dix soldats et dix écuyers pour chaque dizaine de soldats. Vous serez chevaliers. Vous pouvez partir ! À l'exception de toi, celui avec l'air rêveur, » ajouta-t-il, son regard se posant sur Jorge.
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Alors que Teb'I déambulait dans les grands couloirs du château, Lyra et Merilla, ayant laissé Niro dans le confort de ses quartiers, se promenaient sur une terrasse ornée d'une explosion de fleurs colorées.
« Je ne sais plus quoi faire, » avoua Lyra, sa voix teintée de frustration.
« Pourquoi ? » demanda Merilla, son sourcil se froncant de préoccupation.
« Je veux aider tout le monde, mais ça ne me semble pas juste, » confia Lyra, son cœur lourd du fardeau de la compassion.
Merilla désigna les fleurs vibrantes. « Les reconnais-tu ? »
« Des coquelicots et des tournesols, » répondit Lyra, son regard s’adoucissant.
Merilla cueillit un délicat coquelicot et un tournesol éclatant. « Le rouge symbolise ceux qui sont tombés au combat, » expliqua-t-elle en tirant doucement sur les pétales du coquelicot. « On garde leur mémoire dans nos cœurs, et un jour, nous deviendrons nous aussi comme des coquelicots. » Puis elle leva le tournesol. « Et ceux-ci représentent la joie de vivre. Ils se tournent vers le soleil, incarnant l’espoir. »
Un léger sourire effleura les lèvres de Lyra aux mots de Merilla. Merilla passa son puissant bras autour de ses épaules. « Mais ton espoir, c'est la justice, Lyra. Souviens-toi, une lame aiguisée par la justice ne fait aucune distinction entre le bien et le mal. »
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Dans la cour du roi, l'atmosphère devint tendue alors que les regards perçants des femmes s'éteignaient, ne laissant que le roi et Jorge dans un silence lourd.
« Tu n'es pas d'ici ? » brisa enfin le roi le silence, intrigué.
« Non, Eastland est ma terre d’origine, » répondit Jorge, plaçant sa main gantée sur le cœur gravé de son armure, un geste d'ancrage.
Le roi leva la tête, les doigts osseux posés sur son menton. "As-tu un lien avec l'accident de la Griffe Bleue ?"
"Oui, j'avais six ans quand il est venu."Se rappela Jorge ,baissant la tête ,les mains derrière le dos ,comme l'enfant qu'il était autrefois .
"Assieds-toi," lui ordonna le roi en désignant le trône. Jorge s’assit, appréciant le coussin moelleux qui le soulageait.
"Es-tu satisfait de la situation, avec ces créatures ?"Le roi s'accouda sur son trône
"Ma cheffe n'approuverait pas."
Dit Jorge en levant les mains , pas sur de vouloir répondre.
"Ta cheffe n’est pas ici, et moi, je suis roi," rétorqua Luther, les yeux plongés dans ceux de Jorge.
"Je n'ai jamais été un grand fan de leur agressivité"
Le roi dégaina son épée. "Souhaites-tu devenir un allié ? Une escouade t’accompagnera pour obtenir des informations sur Lyra."
"Puis-je diriger la mission vers Ferba ?"
"C'est ton devoir."
Sous le regard pétrifiant du roi Luther, Jorge s'inclina, acceptant l'adoubement secret et conspirateur.
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Pendant ce temps, Teb'I découvrit une lame étrange, faite de sections affûtées comme des rasoirs. Soudain, une femme aux cheveux noir de jais apparut comme par magie.
"Prends-la," dit-elle d’une voix douce.
"Est-ce la vôtre, madame ?"
Hésitant, Teb'I finit par prendre l'arme et la fit claquer contre le sol. "Incroyable."
"Madame , elle est à vous ? "
"Non , elle vient de Barakot a l'Est bien a l'Est, tu voudrais l'essayer? C'est une Urumi "
Dit elle en souriant, les yeux grands ouverts, la bouche un peu trop.
" Vous risquez de vous blesser." Leva-t-il les mains en guise de protection contre son regard charmeur.
" Teste-moi, jeune stryge ne peut apprendre à voler seul. "
Poussa-t-elle dans ses oreilles d'une douceur filamenteuse, chatouillant ses ailes du bout de ses doigts baladeurs.
" Mieux vaut ne pas rentrer dans ce terrain, vous êtes de royauté." S'écarta-t-il .
"C'est une Urumi , une épée en fouet, elle a des sections d'un coupant parfait. "
En se déhanchant non interpellé par l'homme de tribu , il remarqua la consistance de son corps velouté ou plutôt friable, c'était bizarre Teb'I voyait des rides, non ,des sortes de crevasses dans sa peau
"Prends-la." Elle lui attrape le bras et par la force le laisse ouvert, pour lui y déposer l'objet.
Il se retenait de parcourir de ses yeux son corps en sablier enveloppé dans la soie, la plus noire et scintillante. Car elle était vicieuse, et quiconque la regardait finirais exilés au pays des pirates , s'il était humain bien sûr , pour lui ce serait certainement la prison.
Il secoua l'épée, fouettant le sol, claquant comme un hachoir.
Elle fait un signe pour qu'il se ramène , assez défiant dans le geste, tout aussi attractif pour ses yeux , couleur rouge de lèvres suintant comme un vampire .
Il frappa d'avertissement , le coup faible fut eviter d'un coup de hanche.
"Je vous ignorais cette faiblesse. " Lacha t-elle.
Le visage de Teb'I s'éclaircit d'un sourire.
"C'est comme ça qu'on fait !"
La peau de son épaule se détacha en une écharpe grande ,révélant son derme saignant .
L'écharpe entoura Teb'I puis l'envoya contre le sol avec une violence inouïe ,déformant la tapisserie royale .
Même le sang coulant sur ses yeux,il ne put manquer l'immense tissu revenir a l'endroit où précédemment elle l'avait retirée .
"Impressionné? Je vais gagner si tu continues , et pour l'honneur de mon nom Tsizine, la Kraiin ,il faudrait que tu me tue ,ou je risque de t'étrangler avec des bouts de mon corps ."
Ses ailes trempées de la sombre rougeur, il les secouait ,projetant des tâches , il prit le fouet, le claquant pour y enlever les traces.
"Je n'ai pas tout mon temps." Dit Tsizine entouré de pics de chairs
Les pupilles de Teb'i prirent une forme horizontale , son dos lui tirant comme des lances , de la fatigue de ses ailes , un vide lui permit de relâcher la pression sous ses pieds , plus légers , un sifflement fuyant le propulse , traversant le sol et sur le chemin , traverse son ennemi dans le bras d'un coup sec .
Le sang qui goutte du bras de la femme, sors de son os pour trainer le long de son bras .
"Bien , t'es rapide mais ça fait mal, garde l'arme."
Dit-elle en réformant les pics de sa chair reconstituant le peu de bras qu'il lui manquait.
...
Lyra assis sur le carreau, reflète ses émotions, Jorge arrive.
" T'es sur de vouloir nous mener ? "
"De quoi tu parles ? "
Lyra se lève en trombe ses cheveux gris embrouillant sa vision.
"Doucement , j'ai juste l'impression que tu ne le supporterais pas ".
Jorge se passe la main sur la nuque.
Le visage de Lyra se serre et prend une couleur pourpre, son poing fermé, ses gants de cuir fermement replié
Booom
Une détonation souffle dans le château et les interrompt, ils courent vers le bruit, dans le couloir, ils retrouvent Teb'I abasourdi, bloquant l'écho par ses ailes sur ses oreilles .
"C'était quoi? Dit Lyra ."
Teb'I leva les mains , yeux écarquillés.
"Réunion générale , section avec moi."
Au cri de Merilla, une grande troupe de 50 individus armés se pointe.
"Le culte de Caïn est au porte du château et Balance de l'alcool a brûlé sur nos portes.Lyra mènera la marche ! "
Tous se mirent a courir y compris Jorge lâchant un dernier regard a la louve, qui le cœur serré avale sa salive et sent son coeur tombé de sa poitrine.
Frôlant le sol, Teb'I s'élance et ouvre la porte avec le vent qu'il avait créé lors de son combat, dans une roue pénétrante, il s'infiltre dans les lignes ennemies en perçant par les multiples lames un grand nombre de protestants , avant de s'effondrer de nausée.
Ce fut une effusion de sang, dix ou plus de personnes décapitées ou démembrer, qui criaient.
Et ceux qui ne le sont pas reculent d'une appréhension soudaine, lançant leurs dernières bouteilles qui ne prennent malheureusement pas feu contre le béton .
"Section ! Attaquez-les, poursuivez-les ! "
Du château ,tout les membres du temple de Caïn s'enfuient rejoignant leurs bases.
"Sauf toi, Lyra, regarde."
Merilla pointe la vitre du sommet de la salle du trône et le roi la fixe.
Lyra rentre alors et se dirige vers lui , seule.
"Qu'est-ce que j'ai encore fait " pensa-t-elle .
" Lyra, tu es une variante." Dit le roi, alors que Lyra n'avait même pas fermé la porte.
"Comment se fait-il que tu ne puisses mater une révolution d'insecte."
"Je ne tue pas d'habitude monsieur , surtout en grand nombre."
La posture de Lyra laissait à désirer, les deux bras derrière les cuisses, elle essayait de le provoquer.
" Au moins, appelle moi Sir ! "
Beugle le roi, se claquant les tempes, pliant ses rides sous ses yeux .
"Oui sir." Se plaint-t-elle .
" Viens ."
Lyra suivi le roi dans la même longue allée des fleurs , au bout du couloir de grands pots de fleurs et des plantes carnivores longeait la pièce, englobait dans un monde fermé par un dôme, un monde prospère unique à elle .
"Camille ! "
"Qu'y a-t-il Luther ? "
" Lyra ne m'écoute pas et vu que Tsizine s'occupe des rescapés de Rigade , tu pourrais lui donner une leçon?. "
Lyra fronce les sourcils.
Pourquoi parlait-il des prisonniers libérés ?
"À moi ,Lyra ."
Une main sortit, fragile de derrière les fougères , blanche et potelée , frôlant les feuilles qui se rétractent timidement à son arrivée pour dévoiler une tunique orange vif de quelques teintes bleu et jaune.
Des sandales aux pieds, des pas légers suffisent à remplir le domaine, Lyra croirait voir les plantes se tourner vers elle.
Sa chevelure, rousse et bouclée, arrivant au ras de son cou, donnait a admirer la teneur garnie de ses épaules.
Enfin son visage, simple mais pur, les joues rosées, le nez fin, les yeux bleus, le teint poudré, la tête décorait d'une aigrette, un bandeau d'argent parsemé de pierres précieuses.
" Bienvenue au Dôme de renaissance." Articule-t-elle dans un mouvement doux le timbre de voix mielleux , dont Lyra rougissait par sa câline mélodie.
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