Le Pietz

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"Bonjour et bienvenue sur la Terre-Mère !" s'écrièrent les villageois en chœur, leurs voix s'élevant dans une harmonie parfaite, comme une vague de bienvenue.

"Bonjour, nous venons en paix," répondit Merilla en avançant de deux pas, ses doigts formant le signe de paix universel. Elle arborait un sourire bienveillant, mais derrière elle, Jorge roula des yeux.

"Laisse-moi plutôt faire," murmura-t-il en la dépassant d'un pas assuré.

Il prit la parole avec une voix ferme, se voulant diplomate : "Notre roi nous a envoyés ici pour chercher refuge en cas de guerre. Ou, peut-être, pour rencontrer des guerriers qui accepteraient de se joindre à nous en cas de besoin."

Verb'Na, un Stryge imposant avec des ailes rougeâtres et un visage marqué par le temps, secoua doucement la tête, un sourire serein sur ses lèvres. "Ha, je crains que cela ne soit pas possible," répondit-il calmement, ses bras croisés derrière ses ailes, les maintenant fermement en position. "Nous avons trouvé la paix ici, loin des conflits du monde. C’est pour cela que nous nous sommes retirés si haut, pour protéger notre tranquillité."

Merilla tenta alors un autre angle, son regard brillant d'espoir. "Justement ! Ce serait parfait pour nous aussi, un refuge, en cas de conflit. Vous pourriez nous offrir un abri temporaire, même sans vous engager dans nos luttes."

Verb'Na observa un moment le groupe avec bienveillance, puis fit un signe de tête à Teb'I, qui les observait de loin. Teb'I, toujours fidèle à sa nature, répondit avec un geste du pouce en l'air et un hochement de tête , indiquant une sorte d'accord tacite. Verb'Na se tourna alors vers la troupe, l’air sérieux, mais sans animosité.

"Bien, nous pourrions considérer votre demande, mais en retour, nous avons une requête à vous faire. Et c’est votre… ami l’empoté," ajouta-t-il en désignant Teb'I, "qui va vous l’expliquer."

Teb'I, un peu gêné, s’approcha maladroitement. Ses ailes repliées couvraient sa poitrine, et il semblait peiner à trouver ses mots. Il murmura finalement : "Euh… pour soutenir notre village et son énergie, nous avons besoin de… miner du Pietz. C’est un conducteur puissant, une ressource rare qui alimente notre village en électricité. Vous voyez cette cheminée ?" dit-il en désignant une maison proche, avec un large conduit fumant. "Le Pietz produit une énergie semblable, qui circule comme un fluide bleu dans le cristal que vous apercevez à l’intérieur."

Teb'I ajouta, en souriant : "Sans Pietz, la cité d'Adabana serait plongée dans l'obscurité. Il nous en faut une quantité considérable pour maintenir nos systèmes énergétiques, surtout en prévision d’un refuge temporaire comme celui que vous demandez."

Sebastian, ennuyé par la proposition, grogna. "Je ne vais pas m’épuiser pour un peuple de…"

Jorge, le coupant, lança : "Regina. Tu te souviens de Regina ? C’est pour elle que nous faisons cela, pour la protéger."

Sebastian détourna les yeux, vexé, mais Merilla ne laissa pas passer l’occasion de le taquiner. "Monsieur le chevalier, toi qui te targues d’être noble et valeureux," dit-elle en levant un sourcil malicieux, "un peu d’endurance ne te ferait pas de mal."

Soupirant, Sebastian finit par capituler en haussant les épaules. "Bon, d’accord. Allons-y, chers amis de bataille."

Ils se mirent alors en route, traversant le village. Autour d’eux s'étendaient des maisons aux toits de paille et aux murs de bois, mais certaines constructions avaient un aspect bien plus sophistiqué. L’architecture traditionnelle se mêlait à des éléments de haute technologie, rappelant les structures de la République de Petra, bien que dans une version plus rustique et moins élaborée.

Ils arrivèrent bientôt devant une grande bâtisse en pierre, l’atelier du forgeron, reconnaissable à l’imposant bouclier et à l’épée gravés au-dessus de la porte. À l’intérieur, un homme robuste et jovial, dont les bras puissants montraient une vie passée à manier le marteau, les attendait avec un sourire chaleureux.

"Vous êtes les nouveaux ?" demanda-t-il d’une voix grave mais accueillante. "Je m’appelle Rev’Na. Je vais vous fournir les outils nécessaires. Vous passerez une bonne journée de travail avec moi, je vous le garantis." Il leur tendit des pioches, leurs manches en bois massif ornés de gravures anciennes, symboles de la longue histoire de ce peuple.

Teb'I et Jorge examinèrent leurs pioches, les tâtonnant pour en évaluer le poids et la solidité, tandis que Nico, plus chétif, devait soutenir la sienne contre son épaule pour éviter de la laisser tomber. Merilla, elle, lança un regard complice à Sebastian et, dans un mouvement espiègle, lui donna un petit coup de pioche en guise de défi. Sebastian, qui n’était pas du genre à reculer, riposta avec un sourire, et ils commencèrent à échanger des coups légers, sous l’œil amusé de Rev’Na, qui éclata d’un rire sonore.

"Bon, c’est pas tout, mais au travail, mes braves !" lança Rev’Na en les guidant vers l’entrée de la mine. Le tunnel sombre s’enfonçait sous la montagne, éclairé seulement par quelques lanternes qui projetaient des ombres dansantes sur les parois. L’air y était plus frais, chargé de l’odeur de la pierre et de la terre.

Ils avancèrent prudemment, le bruit de leurs pas et des outils résonnant contre les parois. Le Pietz, un minéral luminescent, apparaissait de temps en temps en de fines veines bleuâtres, brillant dans l’obscurité comme des constellations cachées dans la roche. Rev’Na leur montra comment le détacher avec soin, en évitant de casser les morceaux précieux.

Au fil des heures, ils s’immergèrent dans la tâche, chacun trouvant son rythme, et même Sebastian, bien qu’en train de ronchonner au début, finit par se concentrer et à prendre goût à la tâche. Les morceaux de Pietz s’amoncelaient peu à peu dans leurs sacs, leur lueur surnaturelle illuminant leur peau et leurs vêtements d’une étrange aura bleutée.

Enfin, après une journée entière de dur labeur, ils remontèrent à la surface, épuisés mais satisfaits. Rev’Na, qui les avait accompagnés, posa une main amicale sur l’épaule de chacun d’eux, un sourire de fierté sur son visage buriné.

"Vous avez bien travaillé," déclara-t-il. "Grâce à vous, le village sera approvisionné en énergie pour plusieurs mois. Vous êtes toujours les bienvenus ici, et peut-être, qui sait, que nous pourrons effectivement envisager de vous accueillir en cas de besoin."

Un sentiment de respect et de camaraderie naquit entre les deux groupes, et ils quittèrent l’atelier du forgeron avec la sensation d’avoir non seulement aidé une communauté unique, mais aussi tissé des liens au-delà des frontières de leur monde.

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