Le château de Sombrelune

Désequilibré , Lyra tombe au sol et d'une voix cassante s'écrie :
-Ha oui ! Déjà ?

Les couloirs de Sombrelune s’étiraient devant elle, semblant s’étendre à l'infini, à peine éclairés par la lueur fantomatique d’anciens braseros . L'air était vieux, imprégné d'une odeur de pierre humide et de moisi, comme si le château respirait .

Soudain, des dalles sous ses pieds s'enfoncèrent légèrement, déclenchant un cliquetis sinistre. Elle se jeta sur le côté juste à temps, évitant une pluie de flèches empoisonnées qui jaillirent des murs dans un sifflement mortel. La précision et la rapidité de l'attaque lui firent comprendre que ce château n’avait rien d’un simple lieu hanté — chaque couloir, chaque salle était piégé pour éliminer les intrus sans pitié.

Elle se redressa et reprit son souffle, évaluant les pièges devant elle. En avançant prudemment, Lyra évitait d’autres dalles suspectes, glissant avec agilité entre les passages obscurs. Soudain, une porte s’ouvrit brusquement à sa droite, et un autre spectre apparut, portant l’armure d’un ancien chevalier. Il leva son épée rouillée, et sa voix résonna comme un grondement de tonnerre :

— Tu n’as rien à faire ici, vivante. L’épée que tu cherches est condamnée à rester sous notre garde.

Lyra planta ses pieds fermement, levant la rapière de Djibril. Un frisson traversa son bras tandis que l’âme enfermée dans la lame réagissait à la présence du spectre. Le chevalier spectral attaqua, son épée fouettait l'air dans un mouvement circulaire et brutal. Lyra esquiva d’un bond, puis riposta avec une agilité fulgurante, la rapière sifflant tandis qu’elle transperçait le torse éthéré du spectre. Un cri perça l'air, et le chevalier se dissipa en une brume argentée, retournant aux ombres.

Elle n'eut guère le temps de se reposer : des murmures sinistres résonnaient tout autour d’elle, et des ombres se détachaient des murs, formant un cortège de spectres de soldats et de chevaliers, tous jurant de défendre Sombrelune jusqu'à leur dernier souffle. Lyra avançait, la rapière levée, ses mouvements guidés par l'énergie de l’osmosite qui brillait avec plus d’intensité à mesure qu’elle combattait les esprits.

Après avoir repoussé un énième spectre, Lyra trouva un escalier en colimaçon descendant dans les entrailles du château. Elle savait qu'elle approchait de la crypte, l’endroit où l’épée de Caïn était enfermée. Mais alors qu'elle descendait les marches, les murs autour d'elle se refermèrent, et une voix, plus puissante et colérique que les autres, retentit, résonnant dans tout le château :

— Toi qui cherches le pouvoir maudit, sauras-tu en supporter le prix ?

Les marches se dérobèrent sous ses pieds, et elle fut précipitée dans une salle immense. Le plafond s’élevait si haut qu’il disparaissait dans les ténèbres. Autour d'elle, des statues de guerriers armés se mirent à bouger, prenant vie une à une. Elles se positionnèrent en cercle, leurs yeux de pierre brillant d'une lumière verdâtre. La voix retentit de nouveau, semblant émaner de chaque statue à la fois :

— Ceux qui souhaitent l’épée de Caïn devront affronter les champions de Sombrelune.

Lyra, encerclée, savait qu’elle n’avait d’autre choix que de se battre. Elle resserra la prise sur sa rapière et prit une profonde inspiration, prête à affronter cette nouvelle épreuve. Les statues avancèrent lentement, leurs armes lourdes s’abattant avec force, mais Lyra esquivait et ripostait.

Leurs mouvements lents lui permettait de traquer plus facilement leurs positions , mais leur armure ne cédait pas si facilement ,et a chaque coup , elle se fatiguait a replacer la pierre d'osmosite du milieu de la rapière , quand soudain , elle tomba .

Une fumée d'effluve rose en sortit tandis qu'elle ricochait sur le sol . Un Variant a l'allure écailleuse ,des yeux serpentin et une queue lourde apparut .

Il claqua sa queue contre le sol et les pierres se disloquérent laissant tomber Lyra s'abattant fortement au sous sol suivit par les armures de chevalier qui s'éclatérent les uns sur les autres .

Elle attaqua en traître les armures ,avec ses flèches, elle les transperçait et le cercle des armures se resserrait autour d'elle . Alors qu’elle s’attaquait à la dernière, un chemin s’ouvrit derrière elle, révélant une porte ornée de symboles étranges, irradiant une faible lueur rougeâtre. Elle poussa la porte et entra dans la pièce .

Devant elle, posée sur un piédestal de marbre noir, reposait l’épée de Caïn, imposante et majestueuse. La lame semblait absorber la lumière autour d’elle, comme si elle aspirait l’énergie même de l’espace qui l’entourait. Mais alors qu’elle avançait pour la saisir un violent coup vint la pousser .

C'était le Variant qu'elle avait libéré .Il prit l'épée de Caïn et se mit en position de joute .

-Je m'appelle Grimwald ,j'ai été fait prisonnier par ton ami , Djibril,paye en le coût .

Le coup l’avait propulsée contre le mur avec une force qui lui coupa le souffle. Elle se releva péniblement, la rapière de Djibril à la main, les yeux rivés sur Grimwald, qui la fixait avec un sourire carnassier. L’épée de Caïn semblait vibrer dans sa poigne, comme une bête enragée prête à être libérée.

— Je n’ai pas de comptes à rendre pour lui, rétorqua Lyra en serrant les dents. Mais si tu cherches une revanche, tu l’auras.

Grimwald éclata d’un rire glacial, ses yeux luisant d’une lueur malsaine. Il leva l’épée de Caïn, et une énergie noire en jaillit, irradiant la pièce d’une onde de magie corruptrice. Lyra sentit son propre pouvoir vaciller sous cette pression sombre, comme si l’épée aspirait la force même de ses ennemis. Elle savait qu’elle devait agir vite.

Ils s’élancèrent l’un contre l’autre. Grimwald, avec sa carrure reptilienne et imposante, serpentait entre les pilliers et volait peu a peu l'énergie de Lyra en la frôlant de justesse avec l'épée Chaque mouvement de Grimwald faisait vibrer l’air autour de lui, l’épée de Caïn tranchant même l'ombre de Lyra , ce qui se repercuta directement sur elle .

Lyra riposte en visant les failles de l’armure de Grimwald. Mais l’épée de Caïn absorbait une partie de l’énergie qu’elle lui opposait, la rendant de plus en plus lourde à manipuler. Grimwald semblait se nourrir de chaque assaut, son sourire grandissant à mesure que la bataille s’intensifiait.

Elle pivota soudainement, feintant un coup vers son torse avant de glisser sur le côté, visant son flanc découvert. La rapière s'enfonça légèrement dans ses écailles, mais à peine l'impact s’était-il produit qu’une décharge d'énergie noire parcourut la lame, la projetant en arrière. Grimwald la regarda, un rictus victorieux aux lèvres.

— Ton ami aurait dû te prévenir que la force brute ne sert à rien ici, dit-il en serrant l'épée de Caïn.

Lyra se releva avec difficulté, cherchant un moyen de renverser la situation. Son regard tomba alors sur la pierre d’osmosite tombée au sol plus tôt, émettant encore une faible lueur rosée.

En un éclair, elle esquiva une nouvelle attaque de Grimwald, plongea vers la pierre, et, dans un geste désespéré, la lança directement vers l’épée de Caïn. L’osmosite se fracassa sur la lame, libérant un éclat intense de lumière rose. La réaction fut immédiate : une onde d'énergie pure se propagea, forçant Grimwald à lâcher l’épée, qui tomba au sol dans un fracas assourdissant.

Grimwald hurla de rage, et Lyra en profita. Elle se rua vers l'épée, l’empoignant d’une main tremblante. Dès qu'elle la saisit, une vague de puissance la traversa, une force presque incontrôlable et brûlante, comme si l'arme la jaugeait .

Le Variant recula, ses yeux remplis de colère et de crainte.

— Cette épée… elle ne t’obéira pas! siffla-t-il.

— Peut-être bien, répondit Lyra, mais aujourd’hui, elle sera l’arme qui te ramènera d’où tu viens.

Elle leva l’épée de Caïn, et, dans un cri de guerre, elle fondit sur Grimwald, l’arme vibrant dans sa main , elle le trancha au torse .

Grimwald émit un râle rauque alors que l’énergie quittait son corps, se dissolvant peu à peu dans un nuage de cendres noires, aspirées par l’épée de Caïn. Lyra, haletante, recula de quelques pas en observant la lame, qui dégageait désormais un éclat d’un violet sombre, presque menaçant.

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