La République


À la tombée de la nuit, alors que l'obscurité enveloppait la brousse, les soldats de Merilla progressaient, tapis dans les hautes herbes, leurs mouvements à peine perceptibles, aussi silencieux que des prédateurs en chasse. Leurs yeux perçaient la pénombre, leur respiration contrôlée se fondait dans les bruits de la nature environnante. Ils avaient repoussé les membres du culte loin de la cité, les chassant jusque dans les recoins les plus reculés, au-delà des frontières du château, pour les traquer sans relâche.

Jorge, le regard fixé droit devant lui et sa lance en main, sentit soudain une présence à ses côtés.

"T’es le nouveau de l’escouade ‘GHOST’ ?" demanda un homme masqué, vêtu non d’une armure lourde, mais d’une simple veste d’écuyer.

Jorge tourna lentement la tête et répondit d'une voix mesurée. "Le roi m’a affecté à cette mission, oui."

L’homme masqué esquissa un sourire derrière son masque, et une étrange lueur s'alluma dans ses yeux perçants. "Qu’est-ce que t’as fait pour mériter ça ? Le roi ne confie pas ce genre de mission à n’importe qui."

Jorge hésita un instant avant de répondre, les souvenirs de sa dernière mission lui revenant en mémoire. "J’ai prêté allégeance. Avant cela, j’ai aidé la ‘Variante’ à pénétrer dans la tour de Rigade."

L’écuyer éclata de rire, un rire rauque et sans joie. "Un vrai kamikaze, hein ? Ne te surestime pas trop." Il sifflota doucement, retirant quelques brins d’herbe qui obstruaient son chemin d’un geste nonchalant. Jorge le dévisagea, l'incrédulité se lisant dans ses yeux.

"Et toi ? Comment t’es-tu illustré pour mériter une telle affectation ?" demanda Jorge.

Mais avant que l’homme n'ait pu répondre, un cri retentit dans la pénombre. "À l’attaque !" s’écria Merilla, sa voix perçant la nuit. Les troupes se lancèrent en avant, visant les six cultistes qui restaient, acculés, les yeux fous, leurs membres frémissants sous l’adrénaline et la terreur. Les soldats les dépassaient en nombre et en discipline, mais les adeptes, mus par une folie mystique, n’étaient pas décidés à se rendre facilement.

Dans un dernier élan de fureur, les cultistes se ruèrent sur les premiers rangs, se jetant avec une violence incontrôlée, griffant et mordant, leurs cris mêlés à ceux des soldats blessés. Jorge avançait prudemment, ralentissant son pas pour éviter d'être pris dans le chaos et d’observer la bataille avec plus de stratégie.

"Gunbelle, ramène la machine !" cria un cultiste sa voix grave et impérieuse. Aussitôt, un grondement sourd s'éleva, et les cultistes, soudain hésitants, reculèrent.

Dans la lumière déclinante de la fin de journée, une silhouette massive et argentée apparut à l’horizon. Une créature mécanique émergea de la brume, ses contours se dessinant nettement dans l’obscurité naissante de la colline. Sur son torse brillait une cavité illuminée par des néons rouges, affichant le symbole mystérieux de "PETRA". Le géant de métal avançait d’un pas lourd, chaque mouvement résonnant comme un coup de tonnerre, faisant trembler le sol sous son poids. Sa tête ovale pivota, observant méthodiquement la scène de combat, tandis que ses bras puissants se déployaient.

D'une main mécanique, il sépara ses doigts, dévoilant des lames qui s'étirèrent en une rangée de dents acérées, prêtes à broyer tout ce qui se trouverait sur son passage. L’écuyer ne perdit pas une seconde ; il sortit un fusil blanc ,bien plus petit et maniable qu'une arquebuse qui contrastait largement avec tout le décor mais la chambre d’impulsion de l’arme se mit a tourbillonner du même éclat des néons présent dans la cavité du monstre metallique, avant de libérer une salve d’énergie concentrée qui frappa le bras du robot, l’arrachant dans une explosion d’étincelles et de métal brûlé, laissant un cratère incandescent en guise de souvenir.

Le robot, titubant mais toujours opérationnel, se redressa avec son unique bras, et son regard lumineux se fixa sur Jorge et l’écuyer. Celui-ci lança son arme à Jorge, qui la rattrapa d’un geste habile, prenant la relève, il n'avait jamais vu d'arme comme celle là ,d'où venait elle?

Profitant du désordre, l’écuyer se précipita vers les cultistes restants. Le robot tenta de le saisir, mais Jorge tira une balle bien placée dans l’articulation de sa jambe et le fit chuter au sol. L’écuyer attrapa alors un adepte par le col, le tirant vers lui pour le fixer droit dans les yeux, une lueur de rage brillait dans son propre regard.

"Les armes de Petra ne sont pas des jouets. Qui vous a donné les Secrétaires ,ou plutôt a qui les avait vous volé ?" exigea-t-il, la voix grondante de menace.

L’adepte ricana
"Volées ? Nous ne sommes pas des bandits comme toi, Zion."

Le nom prononcé provoqua un éclat de colère chez l’écuyer. Serrant les poings, il frappa l'adepte, le silence de la brousse absorbant l’impact. "Tais-toi, Joseph ! Je n’ai pas eu le choix."

Sa voix se brisa sous le poids des souvenirs et de la rage contenue. Autour d’eux, une brise fraîche balaya les hautes herbes, portant l’odeur de la terre et du sang. Un bref instant de calme s’installa, comme une pause dans le chaos environnant.

"Parmi les traîtres, il n'y a pas de règles," murmura le cultiste, un sourire en coin. Lentement, il retira sa veste, dévoilant une plaque gravée de symboles cabalistiques et d’inscriptions obscures.

D’un ton glacial, il murmura à l’adepte du culte, "Misérable Caïnite"
En apercevant le cœur mécanique du monstre retiré de la machine, Zion sut que le combat était terminé.

Dans un dernier éclat avant de partir ,de ceux qu'on regrette, l'adepte souffla, les lèvres tremblantes, "Foutu pour foutu, que ta mort soit glorieuse, Petranite."

Une explosion détonna soudainement, engloutissant la clairière dans un brasier dévastateur. L'onde de choc rasa le sol dans un rayon de vingt mètres, dispersant les soldats et les cultistes, projetant des gouttelettes d’hémoglobine dans les airs, qui retombèrent lentement, portées par le vent comme des feuilles dansant dans le crépuscule.

Dans le silence qui suivit, Jorge, son visage maculé de terre et de sang, se releva lentement, ses yeux balayant la scène dévastée. Derrière lui, le géant de métal gisait, immobilisé, une lueur faiblissante dans sa cavité néon, tandis que Zion avait explosé.

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