Enchanteresse

Dans le cœur d'un sanctuaire luxuriant et verdoyant, une allée serpentait à travers une collection fantastique de plantes, leur permettant de respirer et de s'épanouir. Des palmiers épineux, imposants, se tenaient tels des sentinelles aux côtés d'arbres fruitiers vibrants, leurs branches lourdes de litchis, la peau rouge profonde brillant sous la lumière douce, invitante et juteuse. À l'arrière de ce royaume envoûtant se trouvait un étang paisible, dont la surface ondulait doucement sous la caresse d'une brise chaude. L'étang était encadré de groupes de champignons amanites, leurs chapeaux brillants et étranges, tandis que les remarquables plantes Nepenthes déployaient leurs tubes digestifs jaunes tachetés, élégamment drapés de feuilles luisantes d'un nectar sucré, leur beauté masquant une pointe de danger suggérant la toxicité.

"Qu'est-ce que c'est, ce dôme ?" souffla Lyra, sa voix empreinte de fascination alors qu'elle se retournait, captivée par la verdure étendue et la lueur éthérée qui dansait sur les murs transparents. Son regard erra sur chaque plante exotique, suivant les twists complexes des racines et les teintes vives des pétales qui semblaient pulser de vie. Ses yeux écarquillés, brillants de curiosité, évoquaient l'émerveillement d'un enfant découvrant un monde caché pour la première fois.

"Un endroit simple," répondit Camille, perchée sur un tabouret robuste, ses yeux scintillant d'une fixation inquiétante alors qu'ils restaient rivés sur Lyra. "Toutes ces plantes m'appartiennent. Elles sont dévouées à mes soins, tout comme tu le seras bientôt, peut-être."

Lyra porta un doigt pensif à ses lèvres, réfléchissant aux mots de Camille. Comme attirée par un fil invisible, Camille se dirigea vers elle, se mouvant dans un silence étrange, semblable à une ombre, avant de l'enlacer doucement. Une chaleur particulière émanait de ce contact, un confort doux et perturbant qui enveloppait Lyra, faisant battre son cœur d'un malaise étrange.

"Tu es douce... J'ai besoin de quelqu'un comme toi," murmura Camille en passant ses doigts dans les cheveux anthracite de Lyra avec une délicatesse tendre. Sa voix prit une qualité douce et hypnotique, enroulant Lyra comme une corde de soie. Mais soudain, Lyra sentit quelque chose de frais et visqueux glisser dans ses cheveux, une sensation déstabilisante qui la fit se raidir. Hésitante, elle leva les mains pour enquêter, ses doigts frôlant la substance étrange et collante avant de la porter à hauteur de ses yeux, sa curiosité mêlée de dégoût.

"Et ça, tu peux me dire ce que c'est ?" demanda-t-elle, intriguée et légèrement dégoûtée, en examinant le résidu gluant. Camille ôta rapidement l'un de ses gants, révélant des griffes sombres et acérées à la place de ses ongles.

"Ces griffes... Elles sont apparues ce matin. Je ne comprends pas pourquoi," avoua-t-elle, sa voix tremblant comme les feuilles sous une rafale de vent.

Un sourire espiègle et perturbant se dessina sur les lèvres de Camille, son expression à la fois malicieuse et inquiétante. Lyra ressentit un frisson parcourir son corps. "Ah, alors tu t'es transformée en loup ?" taquina Camille, son ton à la fois sérieux et sarcastique. "Les scientifiques appellent ça 'Sbeth', pour 'sale bête'. Tu comprends, n'est-ce pas ?"

"Je ne suis pas un animal !" rétorqua Lyra, frappant le sol de son pied, ses joues rougies par l'indignation, un embarras vif l'envahissant. Elle soutint le regard de Camille avec défi, mais il y avait quelque chose dans l'aura de Camille—une présence écrasante—qui la fit vaciller.

Le sourire de Camille s'étira, et elle leva les bras comme pour accueillir Lyra. "Utilise ce pouvoir trop souvent, et tu perdras ton humanité," murmura-t-elle doucement, ses doigts effleurant délicatement les mèches emmêlées des cheveux de Lyra. L'intimité de son geste contrastait avec la menace dans ses paroles, un rappel subtil que le contrôle reposait entre les mains de Camille. La beauté qui les entourait semblait teintée, des ombres serpentant à travers la végétation luxuriante.

D'un geste gracieux, Camille fit apparaître deux gouttes d'une substance blanche et laiteuse qui perlèrent au bout de ses doigts, tombant lentement le long des fissures du sol en béton rugueux.

"Camille, qu'attends-tu de moi ?" La voix de Lyra tremblait, emplie de la menace qui flottait dans l'air comme des nuages d'orage.

"Bonne à rien," chuchota Camille, ses yeux pétillants de malice comme si elle savourait un délicieux secret. "Tu as été bien vilaine..." Elle tendit une main vers Lyra, qui recula instinctivement, une peur glacée la submergeant. "Alors, prends ça."

D'un geste brusque et vif, Camille frappa le sol de son pied, et un réseau de fissures s'ouvrit sous les pieds de Lyra. Le béton se brisa avec un rugissement violent, envoyant un nuage épais de poussière dans l'air. Des épines jaillirent du sol, encerclant Lyra comme les griffes d'une bête affamée, l'emprisonnant dans une couronne sinistre de ronces menaçantes.

"On va jouer à chat..." annonça Camille avec une joie enfantine, ses yeux brillants d'une excitation inquiétante. "Mais cette fois, c'est un dragon qui sera le chasseur."

"N... Non ! Vous êtes folle ?" protesta Lyra, un froid terreur la submergeant, son cœur battant à tout rompre.

"La peine de mort est toujours en vigueur, ma chère," répliqua Camille, un éclat de connaissance dans les yeux, clignant des cils comme si elle disait une évidence.

Lyra, la gorge serrée par la peur, chercha frénétiquement une échappatoire. "Ne t'inquiète pas, c'est celui qui t'a ramenée de la ville." Camille fit un geste de la main vers l'entrée massive du dôme, sa voix aussi douce que de la soie.

"Vous parlez de la wyverne ?" demanda Lyra, le cœur battant, une lueur d'espoir naissant au milieu de son appréhension.

Camille, espiègle mais menaçante, posa ses mains sur ses hanches et lui tira la langue, ses yeux illuminés d'une malice ardente. "Naïra !" cria-t-elle soudain. Sa voix résonna dans le dôme, éveillant une étrange résonance qui fit plier les plantes comme pour porter son appel plus loin.

Un grondement sourd résonna dans l'air, grandissant en intensité jusqu'à emplir l'atmosphère d'une menace sourde, tandis qu'une silhouette massive et épineuse s'avançait, ses griffes raclant le sol. La wyverne, une créature d'intimidation et de puissance brute, s'arrêta à quelques mètres des deux femmes.

Prudemment, la créature baissa son museau vers Lyra, ses narines se dilatant alors qu'elle la reniflait, un grognement guttural échappant de sa gorge. Lyra recula instinctivement, levant les mains pour se protéger contre l'odeur âcre de soufre et de métal rouillé qui l'envahissait.

La wyverne se recula légèrement, mais son regard intense et prédateur resta fixé sur Lyra, ses yeux perçant l'obscurité comme des poignards, chaque muscle de son corps tendu, semblant prêt à attaquer. Ses mâchoires se refermèrent, révélant des dents acérées qui crépitaient de chaque étincelle lorsque la créature claquait sa gueule, dent contre dent.

Soudain, Camille, cachée derrière un buisson recouvert de vignes, fit un mouvement rapide de la main, lançant une de ses gouttes directement sur Lyra. La jeune fille, surprise, tenta de réagir, mais sa blessure à l'épaule ralentissait ses mouvements. L'arc qu'elle tenait, jadis symbole de sa force, ne lui permettait plus qu'un tir faible et inefficace.

Un grondement sourd émana de la wyverne alors que ses veines se gonflaient autour de ses mâchoires, un liquide verdâtre et corrosif remontant à la surface. Lorsqu'il entra en contact avec les étincelles qui crépitaient entre ses dents tranchantes, le fluide se transforma en un nuage incandescent. L'air explosa dans un rugissement de flammes, illuminant le dôme d'un spectacle terrifiant de couleurs vives et infernales.

Lyra, momentanément étourdie, regarda les flammes monter dans le ciel comme un feu d'artifice sauvage, semblable aux éclats lumineux du village qu'elle n'avait vus qu'à travers la fenêtre de sa cellule. Les teintes éclatantes de bleu, rouge, jaune et vert peignaient le ciel de manière splendide.

Un instant plus tard, elle sentit son corps projeté en arrière par la poussée rapide des plantes aux propriétés rebondissantes, s'écrasant violemment dans les orties. La douleur la fit revenir à elle, mais une démangeaison insupportable envahit chaque parcelle de sa peau.

"Explique-moi pourquoi tu ne bouges pas pour éviter ? Stupide enfant," cria Camille comme une mère grondant son enfant.

Alors Lyra lui raconta cette histoire.

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