aux portes de Porferuz

Aux portes de la ville de Porferuz, Lyra et Djibril se retrouvèrent plongés dans un spectacle chatoyant. Leurs yeux se posaient sur un foisonnement de couleurs tropicales qui tapissaient les façades des maisons, chacune ornée de toiles vives, de plantes grimpantes et de motifs exotiques. Les habitations, disposées en colimaçon le long de collines douces, offraient à chaque habitant son propre havre de paix, un espace intime entouré de verdure et d'arbres de paix dont les branches touffues semblaient bénir la ville de leur présence apaisante. Le murmure du vent dans les feuillages ajoutait une musique douce au tableau, comme si chaque feuille dansait au rythme de la vie de Porferuz.

Les habitations étaient décorées de fougères dorées , le plastron et l'emblème d'Eastland affichait fièrement au dessus des entrées ,et entre chaque maison il y avait des plantes d'utilité , du géranium a la plantation de coton .

Lyra, les yeux brillants, s'émerveillait devant une scène encore plus surprenante : la présence de Variants en liberté. Ces êtres uniques, souvent méfiés ou surveillés ailleurs, se promenaient ici comme n'importe quel autre habitant, déambulant avec assurance dans les rues pavées. Ils échangeaient des salutations amicales, marchandant des objets étranges ou discutant d'une voix chantante avec les commerçants. Pour Lyra, c'était une révélation, un monde où la tolérance régnait, une rareté qui ensoleillait sa journée et ravivait un espoir qu'elle avait presque perdu.

« Calme-toi, poussin, » gronda Djibril, qui, lui, paraissait bien moins impressionné. D'un ton autoritaire, il ajouta, le doigt pointé en direction des quais : « On vient juste récupérer un correspondant, et on se tire d'ici. Reste sur le quai et ne te fais pas remarquer. »

Lyra poussa un soupir discret mais obéit, s'asseyant sur le ponton face à la mer. Il y avait des bateaux a droite et a gauche du ponton de bois fissuré et les flots s'étendaient à perte de vue d'une eau turquoise, et les embarcations dansaient doucement, secouées par le rythme de l'océan. Le bruissement de l'eau qui frappait les rochers évoquait en elle des souvenirs lointains, des moments passés avec Jorge, cet homme au sourire éclatant qui lui était si cher. Elle laissa son esprit vagabonder un instant, bercée par la nostalgie.

Mais soudain, quelque chose changea dans l'eau : une ombre immense apparut sous la surface, se mouvant lentement, mais avec une intention palpable. Lyra retint son souffle, observant avec une fascination mêlée de crainte la forme obscure qui se rapprochait. L'ombre se mit à grossir, s'étirant et se dilatant, jusqu'à ce qu'elle émerge de l'eau avec une force brutale. Le choc fit trembler l'embarcadère, et dans la confusion, Lyra perdit l'équilibre. Dans un ultime geste réflexe, elle agrippa un fil de pêche abandonné au ponton et l'enroula autour de son arc pour tenter de se stabiliser.

Mais la créature ne lui laissa pas le temps de réagir davantage. Alors qu'elle basculait dans le vide, Lyra décocha une flèche avec une précision instinctive, visant la gueule ouverte et menaçante du monstre. Ses mâchoires rugueuses, hérissées de dents acérées, se refermèrent de justesse sur elle, et Lyra sentit une vive douleur au pied : le monstre lui avait arraché un morceau de peau en passant.

Avant de partir ,Lyra vu la gueule mauve de la créature  a 4 cornes , une barbe d'écaille dorée lui chatouillant le menton ,il partit en émettant comme un ronchon de dépit .

« J'avais dit de faire attention, » lança Djibril depuis le quai, son ton teinté de reproche, bien qu'un léger sourire se lisait dans ses yeux.

Lyra grimaça, tentant de masquer la douleur qui lui lançait jusqu'à la cheville. « Ah oui, ça pique, effectivement, » répondit-elle, feignant l'insouciance. À ce moment-là, un homme massif aux cornes épaisses s'approcha d'elle, une lueur amusée dans le regard. Il tendit une petite bouteille d'hydromel ambré, son visage amical et souriant malgré l'accident. « Tiens, c'est de mon cru. Ça devrait soulager un peu. »

Lyra, encore éclaboussée par sa rencontre tumultueuse avec le monstre marin, accepta la bouteille en le dévisageant avec curiosité. Ses cheveux trempés s'étaient collés à son visage, et ses oreilles légèrement baissées lui donnaient un air désemparé. « Merci, » murmura-t-elle, avant d'entendre un mot sortir de la bouche de l'homme à cornes : « Paragus. »

Elle cligna des yeux, intriguée. « Paragus... C'est lui qui nous amènera à travers Eastland, non ? » demanda-t-elle en jetant un regard à Djibril.

Djibril hocha la tête, son regard toujours méfiant, inspectant les environs. « Oui, il connaît la région mieux que personne. Et pour le reste... les bateaux, les cartes, ce ne sont pas nos affaires. Nous devons seulement récupérer le correspondant et repartir. »

Mais l'homme à cornes interrompit leurs échanges d'un ton grave. « Le maire de Porferuz a besoin de quelque chose en retour pour vous permettre de quitter la ville. Nous devons débarrasser les environs du Concasseur. » Voyant l'incompréhension sur le visage de Lyra, il ajouta : « C'est la bête qui t'a attaquée. Elle s'en prend à nos crabes-yétis, et ça n'est pas bon pour le commerce. Les crabes volent, pincent, et attirent les touristes, voyez-vous. »

Curieuse et un peu amusée, Lyra regarda l'homme se redresser et les guider vers le bâtiment du maire. Il s'agissait d'une petite structure au toit arrondi, décorée d'inscriptions gravées dans le bois et ornée de lanternes colorées. Le maire les accueillit avec un sourire fatigué mais bienveillant. C'était un homme à la bedaine imposante, son ventre aussi rond et généreux que les festins qu'il semblait apprécier chaque soir.

« Ah, voyageurs ! » s'exclama-t-il d'une voix joviale. « Paragus m'a dit que vous vous portiez volontaires pour débarrasser Porferuz de notre fléau. Le Concasseur, voyez-vous, est devenu un véritable problème. Il dévore nos crabes-yétis à un rythme alarmant. Ces petites créatures sont importantes pour notre commerce ; elles sont exotiques, volent et pincent, et les visiteurs en raffolent. » Le maire émit un soupir, en caressant son ventre d'un air contrarié. « Si ce monstre continue, il ruinera notre économie et nos festivités ! »

Lyra et Djibril échangèrent un regard, essayant de trouver une solution à la situation , alors que la bête monstrueuse était d'une dangerosité tel que Lyra doutait pouvoir s'en occupé.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top