Chapitre 15
Je vais donc devoir rentrer à pied. Je soupire.
- Ne fais pas attention à lui, me chuchote Bastien. Je vais te ramener, moi.
Je me tourne vers lui en fronçant les sourcils:
- Mais... tu es à pied.
- Et alors?
Il me prend dans ses bras et me porte en mode princesse. J'explose de rire:
- Bastien! Repose-moi tout de suite! Tu vas te casser le dos!
- Serais-tu en train d'insinuer que tu es lourde ou alors que mon dos est fragile?
- J'insinue que toi, petite personne, tu es fragile!
- Excuse-toi sur le champ! m'ordonne-t-il en tentant d'être sérieux.
Je lui plante un baiser sur chaque joue en pouffant.
- Pardoooooon! Je regrette!
- Ça va pour cette fois! plaisante-t-il.
Je souris. Je m'accroche à son coup et pose ma tête sur son épaule. Je me sens toujours en sécurité dans ses bras. Il est mon garde du corps.
- Qu'est-ce que je ferai sans toi? demandé-je tristement.
- Rien. La réponse me semble pourtant évidente!
Je souris et m'accroche encore plus fort à lui, comme à une bouée de sauvetage. Il est mon meilleur ami. Celui qui était toujours là quand mes parents oubliaient ma présence. Celui qui me redonnait le sourire quand j'étais malheureuse. Mon meilleur ami.
- On est arrivés princesse, déclare-t-il en me reposant.
Je n'ai pas envie qu'il me lâche. Je ne veux pas qu'il parte. J'aimerai rester dans ses bras pour toujours. Il n'y a que là que je me sens bien.
- Ne pars pas. S'il te plaît! le supplié-je en m'accrochant à lui.
Il ouvre des yeux ronds:
- Madison... mais qu'est-ce qu'il t'arrive?
- Je ne sais pas. Je me sens... triste... vide. Je ne veux pas rester ici toute seule.
- C'est à cause de Jace?
Je hausse les épaules.
- Peut-être. Je n'en sais rien.
Il soupire, et dès lors, je sais que j'ai gagné. Je me blottis contre lui:
- Merci Bastien! Je savais que je pouvais compter sur toi!
- Tu pourras toujours compter sur moi, Madison.
Je déverrouille la porte et entre, lui sur mes talons. Je pose mon sac à l'entrée et m'effondre sur le canapé, lui à côté de moi. Je retire mon atèle, libérant ma cheville et commence à la masser, par réflexe. Je vois Bastien sourire.
- Quoi?
- Tu crois vraiment être plus douée que moi en massage? Tu serais capable de te casser la cheville cette fois, avec tes gros doigts boudinés!
- Je ne te permets pas!
Il glousse et prend ma cheville avant de commencer à la masser distraitement. Il a toujours été doué pour les massages. Je me souviens, que petits, nous faisions des concours. Le meilleur pouvait donner un gage à l'autre et je me souviens qu'il gagnait à chaque fois. Bon, je précise tout de même que je n'étais pas d'accord, mais il suffisait d'un "si! J'ai raison!" pour que je m'incline, et prenne un gage.
Je ferme les yeux.
- Ah, tu vois! C'est toujours moi le meilleur!
- Ta gueule.
- Oui ma princesse.
Je pouffe et me cale contre lui. Il passe son bras autour des mes épaules, protecteur. Nous décidons de regarder un film et il choisit un thriller. Moi, je n'aime pas trop. Je préfère largement les Bisounours. Nan! C'est pas vrai! Ah là là! Que vous êtes naïfs! Je vous dirai que je suis la fille de la reine de Pluton que vous me croiriez! Voyons! Il faut développer votre esprit critique!
Quand le film se termine, je m'étire comme un chat et remets mon atèle avant de me lever pour aller faire la cuisine. Bastien me prend alors par surprise et me porte jusqu'au canapé où il me pose délicatement:
- Toi, tu dors. Moi, je prépare le repas.
Il repart en direction de la cuisine et s'active. Je n'écoute pas ses ordres et le rejoins. Je m'assois sur un tabouret devant le plan de travail et le regarde faire.
- Tu es vraiment têtue, toi! pouffe-t-il.
- Et c'est maintenant que tu t'en rends compte, soupiré-je.
Il sourit:
- Non. Ça fait longtemps.
Son sourire est bizarre. Il a quelque chose de triste. Je fais semblant de n'avoir rien remarqué et nous continuons à discuter.
Le repas est délicieux. Comme toujours quand il cuisine.
Le dessert fini, je ne peux réprimer un bâillement.
- La princesse est fatiguée à ce que je vois! se moque Bastien.
- Ta gueule, pouffé-je en me levant de table.
Aussitôt, des bras musclés me portent et me montent à l'étage. Je me cramponne à lui en levant les yeux au ciel.
Il me dépose sur mon lit.
- Bon, je vais peut-être rentrer.
J'attrape aussitôt sa main et le tire vers moi. Il me tombe dessus. Comme deux gamins, nous éclatons de rire.
- Reste. S'il te plaît, Bastien!
Il soupire, mais je vois bien qu'il est ravi.
- Bon, je vais me changer, déclaré-je en me dirigeant vers ma salle de bain. Tu sais où sont tes affaires.
Bastien a souvent dormi à la maison, il a donc un vieux T-shirt un un short qui l'attendent au cas où.
De retour dans ma chambre, je le vois, assis par terre en train de feuilleter un classeur. Je sais tout de suite de quel classeur il s'agit et je m'assois à côté de lui.
- Pourquoi tu as arrêté de chanter? me demande-t-il en tournant les pages de l'album.
Je regarde ces vieilles photos. J'aimais tellement le chant quand j'étais petite. Ma prof disait que j'avais une voix merveilleuse, mais...
Je soupire:
- J'aimais chanter avec maman. J'aimais voir son sourire ravi quand elle m'entendait. Sans elle, ça ne rimait plus à rien.
- Tu devrais t'y remettre. J'adorais ta voix.
Je lève les yeux vers lui. Il est très sérieux. Je cale ma tête contre son épaule.
- Peut-être. Un jour, peut-être.
--
C'est la fin de ce quinzième chapitre!
Bon, désolée, il ne se passe pas grand chose, mais je voulais consacrer un petit chapitre à Bastien afin d'un peu mieux le connaître (bon, c'est vraiment un tout petit peu, mais c'est déjà ça, non?)
Voilà, j'espère qu'il vous a plu (un petit peu?)! On se retrouve la semaine prochaine!
Bouzous!!!
Cécilie
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top