Le haïku (Agencyshipping)
(Pour ceux qui l'ignorent, un haïku est un petit poème japonais de dix-sept syllabes, réparties sur trois lignes ; du moins, je pense que c'est dix-sept, corrigez-moi si je me trompe. L'un des poèmes que j'ai écris dans ce one-shot n'est donc pas un haïku, mais je trouvais plus poétique de l'appeler comme ça. Maintenant que tout est clair, passons à l'histoire !)
Avec White
-LIBRES ! hurla Gold sur la chaise à côté de White. ENFIN LIBRES !!!
-On a encore une heure à attendre, Gold, le sermonna Crystal, la déléguée, en lui donnant un coup derrière la tête.
-Pff... Toujours le mot pour casser l'ambiance.
White mâchonnait pensivement son stylo en regardant par le fenêtre, presque indifférente au bruit qu'il y avait dans la classe. Il ne restait plus qu'une heure avant les vacances d'été, aussi les lycéens trépignaient d'impatience. Le niveau de tolérance des profs était au beau fixe puisque tout le monde faisait à peu près ce qu'ils voulaient : Platina se brossait les cheveux, Pearl avait commencé à jouer à "Fortnite" sur son portable, Blue papotait avec Yellow à propos de ce qu'elles prévoyaient pour l'été et Gold se moquait de Crystal qui révisait encore une fois sa biologie.
Red, l'autre délégué, était revenu dans la classe. Bizarrement, son uniforme était couvert de gribouillis indéchiffrables multicolores. Le remarquant ainsi accoutré, Gold ne put s'empêcher de glisser :
-Laisse-moi deviner... Tu es passé près d'une classe en cours d'arts plastiques et ils manquaient de feuilles ?
-Presque, répondit celui-ci. Les gars de l'autre Première signaient leurs carnets. Ils voulaient signer le mien, mais comme je l'avais laissé en classe, ils se sont rabattus sur mon uniforme.
-Pauvre de toi, s'affligea Yellow.
-Bah, ce n'est pas grave. De toutes façons, ces vêtements commençaient à devenir trop petits pour moi.
-On pourrait faire la même chose, non ? suggéra Blue. Ça m'a l'air marrant !
-Autant qu'on s'occupe si on a encore une heure à tuer, approuva Pearl. Red, où sont les autres Première ?
-Dans la cour. On pourrait signer avec eux.
-Très bonne idée, approuva Crystal. Tu viens, White ?
-Oui, j'arrive, approuva celle-ci en rangeant ses affaires.
Ils sortirent de leur classe et se dirigèrent vers la cour. Assis sur des bancs près du portail fermé du Lycée, les élèves de l'autre Première faisaient effectivement passer leurs carnets pour inscrire un petit mot en guise de souvenir, pour se rappeler de l'année qu'ils avaient vécu ensemble. Blue se détacha de sa classe pour se précipiter vers son petit ami en criant :
-Green ! Greeny !
Celui-ci se retourna à son action. À la seconde où il la vit, il laissa tomber le carnet qu'il était en train de signer (celui de Sapphire) en ouvrant les bras. Puis, comme dans les films romantiques, Green l'intercepta et la fit tourner au-dessus du sol en souriant. Si White plissait les yeux, elle était presque sûre de distinguer un fond rose scintillant derrière eux.
-Ma superbe petite amie est en forme, aujourd'hui ! dit-il avec un fond de plaisanterie en la faisant redescendre.
-Nan, c'est juste que tu me manquais, Greeny, rétorqua-t-elle en l'embrassant doucement sur la joue.
-Hmmm... Tu m'as manquée aussi, Blue.
-Rôôôh, et vas-y que je te sors un verbiage bien mielleux à l'eau de rose ! marmonna Gold en se retenant de vomir. Ça va, on a compris, vous êtes la niaiserie incarnée !
-J'en connais un qui est jaloux de ne pas avoir de copine, ricana Silver.
Avant que Gold ne puisse se défendre, Sapphire ayant ramassé son carnet lui demanda s'il pouvait le lui signer. L'atmosphère devint vite agréable entre les deux classes de Premières qui échangeaient signatures, paroles amicales et numéro au cas où.
White serrait le sien contre sa poitrine en LE cherchant du regard. Ce garçon de l'autre Première qui lui plaisait énormément, mais qu'elle n'avait jamais eu le courage d'aborder. Elle avait au moins envie de signer son carnet. Comme ça, elle pourrait y noter discrètement le haïku qu'elle avait passé des jours entiers à imaginer, rien que pour lui.
"Comme les flammes du beau dragon blanc,
Tu me réchauffes le cœur.
Je t'aime."
C'était stupide, un peu gnangnan, mais elle y tenait beaucoup. La voix de Ruby la sortit de ses pensées.
-Salut White ! Je peux signer ton carnet ?
-Oui, si je peux faire la même chose avec toi !
-Cool ! J'espère qu'on continuera de se voir l'année prochaine !
Ils bavardèrent encore un moment, puis Ruby laissa la place à Emerald. C'est ainsi que, lorsque la dernière sonnerie retentit, White avait dans son carnet pas moins de sept signatures :
"À l'année prochaine ! ❤" (Blue)
"Reste aussi douée, dans la vie comme sur scène !" (Ruby ; ils avaient été en club de théâtre ensemble).
"Je serais fort aise de t'avoir à nouveau dans ma classe l'année prochaine. Tu es une bonne amie. Mes plus sincères amitiés. " (Platina, évidemment)
"À plus !" (Emerald)
"Je te souhaite de bonnes vacances !" (Red)
"Amuse-toi bien durant l'été... parce qu'à la rentrée, boulot, boulot, boulot !" (Crystal, qui comme disait Gold avait le chic pour casser l'ambiance)
"Prends soin de toi pendant l'été..." (Yellow)
Il en manquait une. La seule, l'unique, que White voudrait avoir de LUI. Mais bon, cette maudite timidité, le fait qu'ils soient tous deux dans des classe différentes et qu'ils se connaissaient à peine n'allaient pas l'aider à l'approcher.
-ENFIN LIBRES !!! hurla Gold en se précipitant vers la sortie.
Il bouscula White au passage qui poussa un petit cri de douleur en lâchant son carnet. Tandis que Crystal courrait après Gold pour le lui faire payer, la brune chercha ce qu'elle avait fait tomber. Son carnet apparu brusquement dans son champ de vision, et elle LE vit. Oui, c'était LUI qui le lui tendait.
-C'est à toi, ce carnet ?
Black. Black Touya, le garçon qu'elle aimait en secret depuis le début de l'année. Black Touya, qui ne l'avait jamais remarquée jusqu'à cet instant précis.
-Euh... Oui, répondit-elle en bafouillant un peu. C'est... le mien... Merci.
-De rien ! C'est toujours un plaisir.
Elle reprit son carnet et le regarda dans les yeux, ces beaux yeux remplis de détermination qui lui plaisait tant. Il eut un petit sourire attendrit qui la fit rougir.
-White, c'est ça ? Tu es dans l'autre Première ?
-O-Oui. Et toi... c'est Black, non ?
-Exact ! Tu vas quelque part pendant les vacances ?
-Non, je ne pense pas. Je... je crois que je vais passer mes journées entre mon ordi et la maison de Crystal pour les révisions. Et... toi ?
-Un peu la même chose, j'imagine. Cheren s'est porté volontaire pour m'aider à réviser ; il dit que j'ai encore quelques faiblesses. Eh bien, bonnes vacances, White !
Le jeune homme ramassa son sac et se détourna pour passer le portail. Oh non, il fallait qu'elle lui dise quelque chose, n'importe quoi, pour le retenir ! Elle n'aurait peut-être plus jamais l'occasion de lui parler !
-Euh, Black ?
Il se retourna, les yeux brillants.
-Oui ?
-Hum... Bonnes vacances... à toi aussi.
White se gifla intérieurement. Quelle gourde ! Elle n'aurait pas pu sortir autre chose ?
-Merci beaucoup ! À l'année prochaine !
Elle lui fit un petit signe de la main en le regardant sortir du lycée, emportant avec lui la seule chance qu'elle avait de le connaître un peu mieux.
La mort dans l'âme, la jeune fille prit le train pour rentrer chez elle. Sitôt arrivée dans sa chambre, elle plaqua son oreiller sur sa figure pour crier de frustration et de désespoir. Non mais quelle idiote ! À cause de sa timidité, elle avait gâché son unique moyen de parler avec le garçon qui lui plaisait.
White décida pour se changer les idées de vider son sac. Sans cérémonie, elle l'ouvrit et en renversa le contenu sur le sol. Elle eut la surprise de constater qu'une toute petite feuille blanche était tombée de son carnet. Elle la ramassa, perplexe et, en y regardant de plus près, elle constata que quatre lignes de pattes de mouche y étaient inscrites.
"Je suis amoureux
De tes beaux yeux bleus.
Même si on ne se connait pas
S'il te plait, appelle-moi."
Et c'était signé de... Black.
White rougit jusqu'à la racine des cheveux en constatant qu'il avait en plus laissé son numéro sous le poème. Il avait probablement dut glisser la feuille dans son carnet quand il l'avait ramassé tout à l'heure...
Des milliers de pensées se télescopaient dans la tête de la jeune fille. Elle l'appelait ? Elle ne l'appelait pas ? Oh et puis zut ! Elle allait enfin pouvoir parler au garçon qui lui plaisait et qui vraisemblablement l'aimait aussi, alors il n'y avait pas à hésiter une seconde plus.
Presque comme par magie, ses doigts trouvèrent le téléphone tout seuls et dansèrent sur les touches. Dès la deuxième sonnerie, la voix chaude de Black répondit :
-Allô ?
-Black ? C... C'est White...
Sans savoir pourquoi, cette dernière était presque sûre qu'il souriait à l'autre bout du fil.
-Salut White ! Justement, j'attendais ton appel...
Ces deux mois s'annonçaient merveilleux...
(J'ai toujours aimé écrire des poèmes. Mais le plus dur des deux que j'ai rédigé pour ce one-shot, c'était le haïku de White ! Franchement, je trouve ça plus facile d'écrire des quatrains que de faire tenir un petit poème sur trois lignes !)
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