I don't wanna live forever (Jungkoshipping)

(Le Jungkoshipping est un couple extrêmement rare ; les fanarts dessus sont quasiment introuvables, et même leur nom est inconnu dans le fandom anglais, c'est dire ! Aussi, je vais essayer de rendre ses lettres de noblesse à ce Yaoi trognon, et ça me donne une excuse toute trouvée pour écrire une histoire un peu triste ! Bonne lecture !)



Been sitting eyes wide open
Behind these four walls, hoping you'll call
It's just a cruel existence
Like it's no point hoping at all

Baby baby, I feel crazy
Up all night,
All night and every day

Give me something, oh
But you say nothing
What is happening to me ?





Avec Emerald

Un rire résonnait dans les environs. C'était un rire semblable au printemps, un rire capable de dégeler un cœur de glace et d'y apporter le soleil pour y faire fleurir des émotions positives.

Un rire chargé de vie, d'espoir, de rêve, d'avenir, de bonheur, de promesse.

Ce rire... Il appartenait à Timmy. Marchant joyeusement à côté d'Emerald en cet après-midi de printemps, sa bonne humeur débordait tel un fleuve en crue. Le petit blond ne comprenait pas d'où lui venait cette énergie inépuisable et cette vitalité, mais à dire vrai, il s'en moquait un peu. Voir le vert ainsi était plutôt rare, et en lui-même il s'avouait qu'il aimait beaucoup, pour ne pas dire énormément, son sourire radieux.

Les deux garçons se déplaçaient sur le trottoir, longeant une foule de magasins bariolés, tout en discutant. Aujourd'hui encore, Timmy avait une multitude de choses à raconter au petit blond qui l'écoutait posément. C'était souvent des anecdotes du quotidien ou des petites remarques passablement futiles, mais le son de sa voix enthousiaste pouvait presque les transformer en aventures extraordinaires.

Oui. C'était d'abord et avant tout sa douceur, sa naïveté, sa chaleur humaine qui faisaient qu'Emerald nourrissait en secret une profonde affection pour Timmy. Il aurait pu passer des heures à ses côtés, juste pour écouter le son de sa voix...

-La Terre à Emerald ! Tu m'écoutes ?

Le dénommé sursauta. Timmy lui secouait le bras depuis tout à l'heure, perplexe en raison de son regard dans le vague.

-Tu vas bien ? On passe devant ta rue depuis 20 minutes et tu ne l'as pas remarqué...

-Ouais bon ça va, hein, grommela le petit blond. J'ai bien le droit d'être dans la lune, non ? Et puis toi, tu ne pouvais pas me le faire remarquer ?

-Bah... Tu me dis toujours de ne pas me mêler de tes affaires !

-Mouais... Tu marques un point.

-Moi ça ne me gêne pas, tu sais, qu'on ait continué à marcher. Je peux profiter plus longtemps de ta présence comme ça !

Son sourire doux provoqua instantanément un rougissement chez le petit blond qui se détourna.

-D-Dis pas n'importe quoi et revenons sur nos pas ! J'ai envie d'être chez moi avant la nuit !

-Oki !

Presque naturellement, Timmy attrapa la main de son ami et continua sa marche sereinement. Abasourdi par ce contact physique mais intérieurement ravi qu'il n'ait pas eu à faire le premier pas, Emerald le laissa faire, serrant imperceptiblement sa paume dans la sienne, alors qu'il remontait la rue dans le sens inverse.

Chose étrange, cette fois, son compagnon ne disait plus rien. En fait, ses sourcils froncés traduisaient plutôt une réflexion interne. Et ce n'est qu'une fois arrivé au croisement, près de la rue où le blond devrait tourner pour rentrer chez lui, que Timmy se décida enfin à déclarer :

-J'ai un truc très important à te dire, Emerald...

-Tu me le diras dem...

-J'suis gay.

Emerald n'eut même pas le temps de se remettre de sa surprise que le vert enchaîna :

-Et j'suis amoureux de toi.

Totalement éberlué par cette révélation aussi franche, le garçon doté d'un joyau resta la bouche grande ouverte, tellement élargie qu'un Fermite aurait pu s'y installer avec toute sa colonie. Des rougeurs apparurent sur les joues du plus jeune qui s'empressa d'ajouter :

-Je sais, c'est un peu dur à encaisser vu que je t'ai dit ça comme ça, sans prendre de gants ni rien... Je comprendrais parfaitement si tu n'éprouves pas la même chose, je te demande pas de sortir avec moi ou quoi, mais je tenais vraiment à te le dire. Je t'aime Emerald et...

-Embrasse-moi.

-Quoi ?

-Fais pas celui qui a pas compris et embrasse-moi tout de suite !

Le teint de Timmy s'empourpra davantage alors qu'il se penchait et que son interlocuteur au contraire se dressait sur la pointe des pieds. Leurs bouches se rencontrèrent en un premier baiser chaud, au goût de bonbon à la menthe et de cupcake à la baie Marron. Puis leurs nez se cognèrent brusquement, et le vert éclata de nouveau de son rire angélique, ce qui n'empêcha pas ce tout premier baiser d'être absolument parfait.

-D-Désolé, s'excusa-t-il à bout de souffle. C'est... C'est la première fois que j'embrasse quelqu'un... Il faudra que je m'entraîne...

-Pas de soucis.

Ils en échangèrent un autre, bien meilleur et bien plus doux que le précédent, avant de se séparer pour rentrer chacun chez soi.

Emerald avait le cœur qui battait la chamade. Il n'arrivait pas à croire qu'il était officiellement en couple avec le garçon le plus mignon, le plus adorable et le plus solaire de toute la classe.





Alors quelle était cette ombre si inquiétante qui avait voilé un court instant la lumière habituelle dans les yeux de son Timmy ?



I don't wanna live forever, 'cause I know I'll be living in vain
And I don't wanna fit wherever
I just wanna keep calling your name until you come back home
I just wanna keep calling your name until you come back home
I just wanna keep calling your name until you come back home



Emerald slalomait depuis une bonne dizaine de minutes entre les Détenteurs, avec la désagréable impression de tourner en rond. L'obscurité, la promiscuité, les corps humides et bouillant de sueur bien trop proches les uns des autres dans l'espace clos, la musique assourdissante, rien de tout cela ne l'aidaient vraiment à se repérer, l'embrouillant même encore plus. Le blond fut alors obligé d'avancer prudemment à petits pas en plissant les yeux, serrant défensivement les verres de soda grenadine pleins à ras-bord dans ses deux mains.

Il poussa un long soupir de soulagement lorsqu'il déboucha enfin sur la véranda. Inspirant une puissante bouffée d'air frais pour s'aérer les poumons, il s'engagea sur les dalles de marbre près de la piscine. La Lune paraissait ondoyer dans le clapotis de l'eau chlorée, les étoiles ressemblaient à des boutons blancs cousus à la voûte céleste.

Timmy était assis au bord de la piscine, trempant le bout de ses pieds dans l'eau pour y provoquer des remous. Il fredonnait une comptine pour enfant en s'amusant à créer des éclaboussures. À la lumière chaste et modeste mais d'une belle couleur fumée de la lune, il ressemblait véritablement à un mirage enchanteur qui s'évanouirait d'un battement de cil. S'avançant vers lui et tendant le verre dans sa direction, Emerald déclara :

-Timmy ? Je t'ai pris du soda.

Le vert accepta la boisson avec gratitude, et tapota l'endroit sec à côté de lui. Son amoureux s'y installa puis appuya sa tête sur son épaule, juste avant qu'ils ne savourent ensemble leurs sodas sous les étoiles.

Ce soir-là était assez inhabituel. En effet, Blue avait organisé une gigantesque pool party dans la somptueuse villa de ses parents (sans leur autorisation puisqu'ils étaient partis en voyage d'affaire à Hoenn) et avait invité tous les Détenteurs chez elle pour en profiter. Emerald n'était pas forcément emballé par cette perspective, mais Timmy avait accepté avec joie d'y aller et son petit ami n'avait pas eu d'autres choix que de l'accompagner.

Si le début de soirée ne s'était pas trop mal passé, l'ambiance était devenue nettement plus sauvage quand Blue et Gold ont trouvé de l'alcool (à plus de 50000 Poké-dollars la bouteille) dans l'un des placards de la cuisine. Très vite les adolescents se sont retrouvés partiellement éméchés et les deux tourtereaux (ainsi que ceux restés sobres) se sont exilés à l'extérieur près de la piscine pour rester au calme.



Timmy aspirait le soda par petites gorgées alors qu'Emerald avala son verre d'une traite. Le vert se permit d'ailleurs d'essuyer une goutte de liquide aromatisé au coin de la lèvre de son amoureux avec un baiser doux. Le visage du petit blond s'embrasa d'un coup avant qu'il ne constate que l'ombre qu'il avait vu il y a maintenant plus de quatre mois avait de nouveau voilé le regard de celui qu'il aimait.

-Timmy... Qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu es si sombre d'un coup ?

-Hein ? D... De quoi tu parles ?

-Ne me prends pas pour un con. Il y a quelque chose que tu me caches depuis qu'on sort ensemble et ça ne me plaît pas.

-Tu as remarqué... Je ne comptais pas t'en parler parce que... parce que je savais pas comment tu allais réagir...

-Plus tu attends pour me le dire, plus ça va m'énerver ! Je ne supporte que tu me caches des choses... et encore moins que tu en souffres...

Le vert esquissa un pauvre sourire en jouant avec les mèches mouillées d'Emerald.

-Tu veux vraiment le savoir ?

-Oui. Et dis-moi la vérité, pas un mensonge pour que je te laisse tranquille. Parce que, crois-moi, je saurais tout de suite si tu me racontes des salades ou pas.

Timmy baissa les yeux, les lèvres et les épaules secouées de tremblements. Était-il sur le point de fondre en larmes ? Ce qu'il cachait devait être vraiment douloureux pour le mettre dans un état pareil. Emerald n'hésita pas une seconde à le serrer amoureusement contre lui, lui communiquant son amour et sa chaleur.

 Finalement, son amant trouva le courage de lâcher quelques mots qui glacèrent le sang du petit blond.

-Emerald... Je... Je suis mourant....



I'm sitting eyes wide open
And I got one thing stuck in my mind
Wondering if I dodged a bullet
Or just lost the love of my life, oh

Baby, baby, I feel crazy
Up all night,
All night and every day

I gave you something,
But you gave me nothing
What is happening to me ?



Du blanc.

Tout était blanc.

Les couloirs étaient blancs.

Les marches étaient blanches.

Le carrelage était blanc.

Le plafond était blanc.

Les portes étaient blanches.

Les draps étaient blancs.



Partout, la même teinte uniforme. Censée représenter la pureté, elle ne donnait ici qu'un sentiment d'oppression, de panique, d'enfermement.

Emerald était la seule touche de couleur dans le corridor stérilisé de l'hôpital. Il marchait en ligne droite, ses chaussures à talons compensés claquant sur le sol en rompant le silence glaçant de l'endroit. Il tourna la poignée en argent et poussa la porte, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre.

Timmy était assis sur le lit, regardant par la fenêtre d'un air vide. Ses cheveux verts étaient en bataille, ses doigts tripotaient les couvertures d'un air absent et ses pieds moulinaient sur le matelas sans but. La perfusion plantée au creux de son coude l'approvisionnait en sang régulièrement, et un pot plastifié dont le fond contenait un monceau de pilules multicolores trônait sur la table de chevet. Le pyjama du malade était froissé intégralement, comme s'il n'avait plus l'envie ou la force de se changer.

Son regard triste ne s'illumina que lorsqu'Emerald annonça sa venue. L'espace d'une heure ou deux, il redevint le garçon pur et joyeux dont le vert était tombé amoureux. Ils pouvaient rester pendant ce laps de temps à parler, ou simplement se blottir l'un contre l'autre sans bruit, juste pour profiter de la présence de l'être aimé.



Emerald avait apporté un bouquet de fleurs pour Timmy, par habitude. Des tournesols qu'il déposa dans un vase, un peu difficiles à trouver en cette saison mais qui faisaient tant plaisir à son amoureux.

Des fleurs parfaites, qui représentaient exactement leur situation sans issue favorable.





Ils cherchaient inlassablement tous deux la lumière, la chaleur, la sûreté, la vie.

Comme les tournesols, quand le soir arrivait, ils devraient baisser la tête et s'incliner face à l'ombre.



Pourtant, contrairement aux tournesols, ni l'un ni l'autre ne pourraient se redresser et flamboyer après la nuit.



I don't wanna live forever, 'cause I know I'll be living in vain
And I don't wanna fit (fit, babe) wherever (wherever)
I just wanna keep calling your name until you come back home
I just wanna keep calling your name until you come back home
I just wanna keep calling your name until you come back home



Emerald rajusta ses lunettes de soleil. Les rayons agressifs tapaient fort en ce mois de juillet, et même avec des verres teintés on était obligé de plisser les yeux. Marchant le long du sentier sinueux, il fit halte devant son objectif. Cette fois, ce ne fut plus le soleil qui l'aveuglait mais des larmes amères.

La tombe de Timmy était majoritairement décorée d'ornements simples, à l'exception d'une petite gravure dorée en forme de Latios au-dessus de son prénom.

La blessure causée par son absence était toujours aussi violente et profonde, comme si Timmy était décédé hier et non pas depuis trois semaines. Faire son deuil était une véritable épreuve pour le cœur infecté de tristesse d'Emerald ; et même s'il arrivait à surmonter cette douleur, il savait que le souvenir de son premier amour perdu laisserait une marque indélébile dans son esprit.



Le petit blond s'essuya les yeux d'un geste rageur avant de poser le bouquet de roses sur la tombe. Des roses blanches et rouges, un vrai cadeau royal, fragiles et parfaites. Il s'attarda un instant sur la photo de Timmy, prise de son vivant où il riait aux éclats à l'époque où la maladie ne l'avait pas encore atteint.

Emerald se rappelait de tout ce qu'il avait vécu ensemble et l'espace d'un instant, ferma les yeux pour faire durer la douce illusion que celui qu'il aimait était toujours de ce monde.



"Au revoir Timmy... À bientôt, dans une autre vie..."



I've been looking sad in all the nicest places
Baby, baby, I feel crazy
I see you around in all these empty faces
Up all night, all night and every day
I've been looking sad in all the nicest places
Give me something, oh, but you say nothing
Now I'm in a cab, I tell 'em where your place is
What is happening to me ?

I don't wanna live forever, 'cause I know I'll be living in vain
And I don't wanna fit wherever
I just wanna keep calling your name until you come back home
I just wanna keep calling your name until you come back home
I just wanna keep calling your name until you come back home
I just wanna keep calling your name until you come back home
I just wanna keep calling your name until you come back home

I just wanna keep calling your name until you come back home
Until you come back home





(Ok maintenant je pleure pour de vrai 😭😭😭😭 Qu'est-ce qui m'a pris d'écrire un truc aussi triste ???? Le confinement me met vraiment le moral à zéro...)

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