A cette âme inconnue que je vis ce jour.

Ô je reverrai toujours cette fresque humide,

Fruit de l'art de la nature.

Celle d'un vaste et vieux visage vide,

Vide de la vie la plus pure.

La pluie avait laissé sa trace sur cette façade,

Un visage dont l'âme semblait revenir de l'au-delà,

Un visage, oui, un visage au teint fade,

Qui me regardait. Je crus partir en éclats,

Je ne crûs guère ce que je vis !

Mais il était là, ce visage,

Sans la moindre expression, sans la moindre vie.

Par quoi dois-je interpréter ce signe, cette apparition ce présage ?

Je ne puis le savoir. Mais ce jour-là, il y avait du brouillard,

Partout, du brouillard, sauf autour de ce visage.

Elle était visible, cette tête, peinte droit sur mon regard.

Mais qui es-tu, ô visage ? Serais-tu une âme de passage ?

Je ne t'oublierai pas, ô fantôme errant,

J'aurai toujours en mémoire ton visage dépourvu de sourire,

Qu'as-tu voulu me dire tant ?

Jamais je ne le saurai, car le visage est parti, sans jamais revenir.