II. CHAPITRE 7

Louis

Depuis plusieurs mois, les jours s'enchaînent et se ressemblent, s'assemblent et parviennent à créer une certaine routine qui finit par me rassurer. Zayn est toujours mon colocataire et apprécie toujours autant m'emmerder chaque soir lorsque je rentre et prend un malin plaisir à me harceler pour que je le lui livre les détails de ma relation avec Harry.

Mais rien ne peut sortir d'entre mes lèvres pour la bonne raison que « rien », c'est ce qui résume parfaitement l'état du lien que nous entretenons.

Depuis cette fameuse soirée au club de boxe, nous n'avons plus jamais reparlé de ce qui était arrivé, de mes cris, de ses cris, de mes larmes et des siennes.

Nous nous sommes revus, bien évidemment, chaque jour de semaine tout simplement parce que nous ne pouvons pas l'éviter, Harry étant mon patron, nous restons polis, courtois, lâchant parfois un petit sourire sympathique, comme si le froid de l'hiver avait emporté avec lui les braises encore brûlantes que nous n'avions cessé de préserver.

Pourtant, je dois avouer que cette saison me tourmente et réanime en moi des envies et des besoins. J'ai toujours apprécié les films à l'eau de rose, un peu gnangnan et répétitif où l'on connaît déjà l'avenir des deux protagonistes : finir par se rouler une pelle sous des trombes de flocons et qui finiront avec deux gosses et un chien. Et parfois, j'aurais aimé que cela m'arrive à moi aussi, pas que la neige, le chien et les gosses, mais les matins câlins au lit alors que la température extérieure pourrait me frigorifier sur place, les marchés de Noël et l'odeur de cannelle aux stands de pains d'épices et tout un tas de choses qui me rappellent à quel point ma vie sentimentale est passée en négatif.

D'ailleurs, ce matin, la ville est couverte d'un manteau blanc qui cache les façades des bâtiments et la démarcation des rues. Un bref coup d'œil vers l'arrêt de bus me permet de voir que personne ne l'attend et que celui-ci ne semble pas non plus vouloir passer.

Un bref coup d'œil vers mon réveil me permet déjà de voir que je serais en retard au boulot aujourd'hui, et que je ne pourrais pas récupérer suffisamment d'heures pour partir tôt ce soir et finir les quelques achats de Noël qu'ils me restent.

C'est en enfilant mon jean que je tape le numéro du poste de Harry avec difficultés, avez-vous déjà essayé d'attacher votre ceinture en même temps que vous composez un numéro ? Je n'espère pas pour vous, parce que c'est par terre que je finis avec la voix de Harry qui sort de mon téléphone.

- Monsieur Styles à l'appareil, que puis-je faire pour vous ?, Harry semble préoccupé et n'a probablement pas reconnu mon numéro de téléphone, Allô ? Quelqu'un est là ?

- Merde, j'essaie désespérément de me relever du parquet à une main, en manquant de m'étaler une nouvelle fois, pardon, Harry, c'est Louis !

- Oh, Louis, bonjour, que puis-je faire pour toi ?, la voix de Harry semble d'un coup bien plus intéressé et je pourrais même percevoir un sourire à travers le combiné.

- Je suis désolé mais je risque d'être en retard ce matin, parce que la neige, enfin voilà quoi, Harry me coupe la parole alors que j'allais entamer un plaidoyer un peu bateau pour me justifier.

- Louis, Harry souffle, amusé, est-ce qu'il est en train de se foutre de ma gueule où je rêve ?, Tu n'as pas regardé tes mails je présume ?

- Mes mails ?, d'un pas précipité je rejoins le salon, manquant de percuter Zayn une tartine de nutella dans la main, une tasse de café dans l'autre et retire mon ordinateur portable du mode veille avant d'afficher ma boîte mail.

- Oui tes mails Louis, j'ai envoyé un mail ce matin à l'unité, précisant qu'il n'était pas la peine de venir aujourd'hui vu les conditions climatiques désastreuses, Harry soupire maintenant de frustration avant de continuer, donc tu ne seras pas en retard puisque tu peux rester chez toi.

Et effectivement, le mail s'affiche maintenant sous mes yeux, confirmant les paroles de Harry.

- Oh et bien, d'accord, merci de m'avoir prévenu, mais attends, tu es au travail, toi ?

Un long silence suit ma phrase, et Harry ne semble pas répondre.

- Harry.. ?

- Oui, pardon, effectivement je suis dans mon bureau, il semble presque vexé, ou gêné ou peut-être même les deux, d'ailleurs le silence reprend place quelques instants avant que je le brise à mon tour.

- Tu fais quelque chose aujourd'hui ? Parce que je comptais faire un tour sur Oxford Street histoire de compléter ma liste de cadeaux pour mes sœurs, et ma mère, donc si tu veux venir.. À travers mon emplacement dans la pièce je pouvais apercevoir Zayn, allongé de tout son long sur le canapé, toujours accompagné d'une tartine et me souriant comme un sombre idiot, bougeant ses sourcils pour me faire comprendre explicitement qu'il mourrait d'envie qu'Harry accepte pour qu'il puisse à nouveau m'embêter pendant de longues semaines.

- Non, je comptais m'occuper avec de la paperasse mais tu as raison, je serais bien productif dehors qu'ici de toute façon.

- Alors on se rejoint près de Harrods d'ici trente minutes ?

- C'est parfait, à tout de suite.

Harry avait coupé la conversation et le son strident de la ligne résonnait au travers de mon écran. Zayn souriait toujours comme un idiot, et à vrai dire moi aussi.

(Encore désolée pour le retard, j'ai écrit ce petit chapitre au boulot, j'espère qu'il va plaire, il ne reste que très peu de chapitres avant la fin, voilà passez une bonne journée 💜)

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