II. CHAPITRE 6

Harry

Au volant de ma berline, je restais le regard fixé sur la route, imperturbable tout simplement parce que la tempête qui prenait place à l'intérieur de mon cerveau occupait la moindre conversation que nous pourrions avoir avec Louis.

Il était bien à côté de moi, le regard accroché au paysage qui défilait dehors, à coups de buildings démesurés. Son sac de sport était posé sur ses genoux, et il ne cessait de tripoter la fermeture avec ses doigts, semblant nerveux.

- Comment était ta première journée de travail alors ?

Louis décrocha enfin son regard de l'extérieur pour le poser sur moi avec un petit sourire.

- Et bien je dois dire que ouais, c'était pas mal. Mais pourquoi tu es resté enfermer toute l'après-midi ? J'ai même croisé des collègues à toi dans les couloirs qui disaient que tu étais exécrable aujourd'hui.

Mes sourcils se froncèrent , vexé avant de manoeuvrer et me garer devant le club de sport. Je me tournais vers lui après avoir coupé le contact.

- Juste le boulot, un dossier qui m'a pris la tête.

Je coupais court à la conversation qui me faisait me sentir un peu idiot vis à vis de mon attitude, et avançais vers le club. A cette heure-ci, il n'y avait presque personne, deux trois hommes bossant sur les machines.

Louis entra avant moi, saluant le personnel d'accueil avant de me diriger vers les vestiaires. Les murs blancs et le sol carrelé me paraissaient relativement propres pour une salle de sport éloignée du centre et je pris un casier pour déposer mes affaires et commencer à me déshabiller.

- Mon.. entraîneur n'est pas là ce soir, on s'entraînera juste un peu, peut-être que ça te décoincera de te défouler ?, lança Louis, suivi par un rictus.

Je me mis à marmonner, avant de retirer ma chemise et de la placer dans mon sac. Louis sembla obnubilé par mon torse, avant qu'il ne se rende compte que je le voyais en train de me reluquer. Il se mit à rougir et gratter sa nuque nerveusement avant de se tourner et d'enfiler ses vêtements de sport à la vitesse de la lumière.

La salle de boxe était vide, un reste de hangar réhabilité, un ring au plein milieu, et un coin matelassé pour l'entraînement. La radio tournait toujours et propulsait les derniers tubes à la mode.

Louis avança vers le ring, avant de se mettre face à moi. Il m'expliqua rapidement ce qu'englobait un entraînement de base, mimant certains gestes accompagnant son discours.

Louis attrapa mon bras pour m'approcher de lui, commençant à bouger sur place afin de commencer l'entraînement. Mes mouvements étaient souvent maladroits, beaucoup moins bien placés que les siens.

- Alors, le gars que j'ai vu au travail c'est ton mec ?

Louis sembla déstabilisé un instant, me permettant de l'avoir pour une fois avec mon poing.

- Zayn ? Qu'est-ce que ça peut te faire ?

Louis devint plus hargneux, plus violent dans ses mouvements.

- C'était juste pour savoir, mais attends.. Zayn.. Zayn c'est pas ton meilleur ami ? Tu m'en avais parlé, avant ?

- Bingo, t'en as mit du temps avant que ça percute, en même temps, j'ai pas eu le temps de te le présenter hein !, un visage de rage prit place sur Louis, transformant son rictus habituel en une grimace énervée.

- Désolé, Louis, l'entraînement continuait toujours mais pour une fois, j'eu l'impression que chaque coup que Louis me rendait lui permettait de déverser toute la rancoeur qu'il avait contre moi, tous les non-dits depuis notre rencontre, tout ce qu'il aurait voulu me dire depuis le début mais qui n'arrivait à sortir que par des gestes, et pas des mots.

- Désolé ? Tu te fous moi ? Louis me poussa, me faisant perdre l'équilibre et tombant sur le matelas du ring, Louis au dessus de moi, une de ses mains sur le sol de chaque côté de ma tête. Désolé ?, Louis répéta, frappant du point le matelas. Mais ça suffira jamais tes « désolé », je t'ai attendu pendant des mois, t'as même pas été foutu de me faire passer un message par l'intermédiaire de quelqu'un, tu m'as laissé tomber comme une merde et t'es « désolé » ?

- Louis, vraiment je, Louis me coupa la parole en remettant un coup. Ses yeux se remplirent de larmes, commençant à couler sur ses joues écarlates par l'énervement.

- Non, tu te tais maintenant et tu m'écoutes ! T'as bien su garder le silence durant des années, tu peux bien fermer ta gueule juste cinq minutes ! Tu te rends pas compte comme tu m'as pourri la vie Harry, t'en as pas conscience ! Parce que toi tu vis dans ton petit monde parfait, t'as jamais eu de soucis à te faire, mais à ton avis, une fois que le grand Harry Styles est parti, et qu'il restait plus que Louis, son mec, tu crois que moi on m'a laissé tranquille ? Tu te demandes pas pourquoi j'ai commencé la boxe ?

Quand je suis parti, je me suis demandé, comment allait s'en sortir Louis, comment réussirait-il, que deviendrait-il. Je m'étais forcé à me rassurer, à croire que sa force indéniable lui permettrait de se battre et je n'avais pas tord, mais les séquelles qu'il en tirerait ne m'avait pas frappé l'esprit. Louis semblait déboussolé, désemparé, ses larmes commençant à se mélanger aux miennes.

Louis se redressa un peu, toujours au dessus de moi et essuya ses yeux rageusement avant de parler d'une voix plus calme et attristée.

- Pourquoi t'es parti Harry ? Pourquoi tu m'as laissé avec toute les merdes possibles sur les épaules ?

Louis éclata en sanglot, l'énervement laissant maintenant place à une infime tristesse. Je me redressais à mon tour, Louis à genoux entre mes jambes. Mes bras vinrent se placer autour de lui, le serrant contre moi pendant qu'une main frottait son dos pour le calmer. Mes larmes continuèrent de couler contre son épaule pendant que les siennes imprégnaient la mienne.


(désolée pour le retard, et sûrement pleins de fautes, si vous voulez corriger n'hésitez pas je vais corriger après)

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