Louis

Le pire venait de se produire, l'humiliation était clairement présente et mes joues rouges toujours aussi colorées alors que je m'étais enfui dans les toilettes depuis 15 minutes – bien évidemment après avoir couru comme un malade dans les couloirs pour trouver ces foutues chiottes.

Même si ma réputation qui de base ne s'avérait pas fameuse, était probablement redescendue en dessous de la barre du 0, il fallait à tout prit que je sorte de là afin de vérifier le tableau d'affichage pour connaître l'emploi du temps de mon après-midi.

N'entendant pas de bruits provenant des cabines, je m'échappai enfin de là et me regardais dans le miroir, réajustant ma mèche de cheveux.

La porte s'ouvrit d'un coup, me faisant sursauter et plisser les yeux pour observer la personne qui entrait. Et entre des centaines d'étudiants, il fallait que ce soit encore lui. Le gigantesque brun –vraiment beaucoup trop grand, où suis-je beaucoup trop petit?- venait d'entrer dans les toilettes, relevant la tête pour m'observer. Il m'offrit un rictus presque moqueur, avant de se positionner devant l'urinoir, me scrutant du coin de l'oeil.

Son regard insistant commençait à me rendre nerveux et avait surtout le don de me rendre agressif, c'est en fronçant les sourcils que je lui adressai d'une voix mal-aimable  -car oui après tout c'est de sa faute si je me suis fait humilié, il n'avait qu'à pas croiser mon chemin-

« - Quoi ?

Son sourire s'agrandit pendant qu'il refermait sa braguette et finit par s'approcher du lavabo à côté du mien. Il me lança un bref regard.

Je sens juste que l'année sera différente des autres, répondit-il d'une voix grave et lente qu'il acheva par un petit clin d'oeil avant de s'enfuir des toilettes. »

Harry

Le discours avait été long, stressant, mais les applaudissements qui l'ont conclu étaient assez agréables et rassurants.

Et puis j'avais pu revoir le petit rigolo qui avait voulu se faire discret en me suivant -mais que j'avais remarqué- et qui m'avait amusé particulièrement en se ridiculisant devant tout le monde. Je ne suis pas d'habituel moqueur mais alors là, j'ai tellement ri.

En le croisant dans les toilettes, je n'ai pas pu me retenir de sourire,et d'ailleurs, j'ai bien vu à quel point cela l'avait perturbé. Et j'ai également remarqué ses chaussures et son sac d'un vieux cuir passé. Mais je le savais.

Il y a quelques semaines, j'ai jeté un coup d'oeil aux étudiants qui seraient présents à l'école. Liam, Niall, moi, la plupart des anciens élèves de notre lycée, quelques uns qui arrivent des quatre coins du monde pour obtenir une éducation de prestige, et Louis. Un garçon qui vit à East End, qui travaille en plus de ses études dans un bar dans le centre de Londres, et qui a obtenu des résultats incroyables pour un garçon provenant de cette classe sociale. J'ai même lu les commentaires de ses professeurs : réservé, parfois impulsif, mais toujours sérieux. Quelques heures de colle, mais ce qui est plutôt commun à n'importe quel étudiant,pas de quoi le qualifier comme rebelle.

Le commentaire que je lui avait fait en sortant des toilettes était tout simplement idéal pour le perturber, et saches-le Louis, cette année tu es dans ma ligne de mire.