Chapitre 22 : Chamaillerie pour un jeu d'adulte
Pov Jimin
Après toutes ces péripéties, Jungkook s'est rendu dans sa chambre afin de prendre une douche, tandis que je faisais de même. Puis nous nous sommes habillés pour descendre — l'un après l'autre — dans la salle à manger où tout le monde était déjà installé. Un large petit-déjeuner composé de plusieurs assiettes de différents mets était disposé sur la table : des œufs brouillés crémeux ou à la coque, de la truite fumé, des haricots blanc à la tomate, un assortiment de laitue, choux, carottes et tomate, du pain grillé, de la confiture de cerise sauvage, du beurre salé ou encore du miel.
Le lutin s'installe à côté de moi, lançant des regards étranges à Taehyung et son pied bandé, tandis que je fais couler plusieurs filets de miel sur un morceau de brioche. Je m'applique à la déchirer avec mes couverts en argent, bien que je mourrais pour pouvoir simplement la prendre entre mes doigts et la savourer sans manière. Jungkook, lui, s'applique à manger de la façon la plus précieuse qu'il soit, en mettant dans son assiette un assortiment des plus équilibrés. Qu'est-ce qu'il m'énerve à jouer le type parfait.
— Tes épaules, me sonne cet enfoiré de Taehyung.
Je me redresse par automatisme, le visage fermé d'agacement et fais de mon mieux pour rester concentrer sur tout ce que je fais.
— Qu'est-ce qui est arrivé à ta cheville ? Demande Jungkook.
— Ce qui peut arriver à quelqu'un qui sait se lever tôt.
Le lutin lève légèrement les yeux au ciel.
— Il a trébuché sur une racine, déclare Nam.
Je ne sais par quelle force d'esprit je suis parvenu à ne pas exploser de rire, mais je suis bien content, au vu du regard assassin que lance Taehyung à Jungkook qui a laissé échapper un léger pouffement, de ne rien avoir laissé paraître.
— Le sol est glissant à cause de la neige, commence à se défendre Tae, et il y avait une pente alors...
— Alors tu es tombé, surenchérit Jungkook un sourire aux lèvres.
Une vague d'incompréhension me prend lorsque j'entends ce salaud de lutin parler si amicalement avec mon frère ; et elle ne fait que s'accentuer quand je vois ce dernier camoufler un très, très faible rire derrière le dos de sa main. C'est quoi ce bordel ? Si j'avais dis exactement ce que l'autre salopard a dit, ce psychopathe de Taehyung m'aurait étripé sur place ou aurait fait en sorte que je le regrette pour de vrai. Non, si n'importe qui, même sa salope fiancée, lui avait parlé de la sorte, sa vie aurait drastiquement été écourtée.
Enfin peu importe. La journée s'est déroulé sans plus d'encombre ou d'éléments notables à relever. Je me suis donc douché et habillé pour aller me coucher, un livre entre les mains en attendant que le sommeil ne vienne me rattraper.
Ainsi, les jours s'écoulent lentement, se rapprochant dangereusement de Noël (c'est demain à vrai dire) et ma relation avec Jungkook reste à peu près la même. Taehyung se rétablit lentement et agace tout le monde à faire la princesse, il demande à être porté, nourrit et parfois, en vient même à prétendre que les "vibrations de nos voix lui font mal à la cheville". Bref, en tant que bon petit toutou serviable qu'est mon invité, Jungkook se propose bien trop souvent pour l'aider. Et je veux bien admettre que je les déteste tous les deux, mais une sorte de colère me démange à chaque fois que je les vois parler ensemble. Je veux dire... ce connard de lutin n'est-il pas supposé être complètement obsédé par moi et seulement moi ? Qu'est-ce qu'il lui prend à tourner autour de mon frère ?!
— Qu'est-ce que tu as, frémit Jungkook dans le creu de mon oreille alors que ses hanches bougent lentement sur moi.
La respiration agitée, les vêtements en bataille et le regard détourné, je n'arrive pas à interrompre mes pensées négatives.
— Rien, continue.
Le lutin se redresse en soupirant, encore brûlant et me laissant avec la fraîcheur désagréable de son absence, avant de venir s'assoir en face de moi. Je me tire de sous lui afin de m'adosser à la tête de mon lit.
— Ne me mens pas, tu es distrait, je peux le sentir je te signal.
Je lève les yeux au ciel et croise les bras. Depuis qu'on a passé la barre des petits bisous de rien du tout, Jungkook et moi passons une bonne partie de nos nuits à se servir mutuellement. Cependant, même si je commence à m'y habituer, je ne peux m'empêcher de trouver qu'il devient de plus en plus exigeant. Jusqu'à me laisser sur ma fin juste parce que toute mon attention n'est pas concentré sur lui !
— Et alors ? Mes pensées m'appartiennent, j'en fais ce que je veux.
Il prend une mes cuisses entre ses doigts pour me tirer un peu brutalement vers lui.
— Hé !
— Sauf que nos corps doivent penser la même chose. Sinon j'ai l'impression de coucher avec une poupée.
Mon visage se crispe et je lui donne un coup de pied.
— Qui couche avec qui, enfoiré ?!
Il prend un temps pour me fixer, de cette façon qui me donne l'impression d'être le dernier des imbéciles avant de retenir un rire moqueur.
— Qu'est-ce que tu penses qu'on fait sinon ?
— Ben j'en sais rien ! Moi, j'appelle ça "s'aider mutuellement" !
— C'est la même chose. Tu m'excites, je t'excites et nos mains ne suffisent plus.
Ce connard... Je l'attrape par le col pour le tirer violemment vers moi.
— Ne parle pas en mon nom, lutin de merde, c'est pas moi qui te veux mais mon corps alors ne me confonds pas avec toi !
— C'est du pareil au même, mon prince.
Il chasse ma main avec ses doigts et saisit franchement mon bassin pour le tirer vers le sien. Nos visages se retrouvent indéniablement proches; bien trop proches. Je fais de mon mieux pour ne pas détourner le regard et soutient le poids de ses yeux alors que je sens la chaleur de mon corps grimper d'un coup. C'est quoi son problème ?
— Hé, Jimin, t'a pas envie de passer à l'étape supérieure ?
Mon visage se crispe encore une fois alors que mes yeux ne cessent de s'attarder sur les siens tout joyeux et encadrés par ses stupides bouclettes noires. Dans ses pupilles brûle un enthousiasme presque contagieux. La façon dont il mordille sa lèvre d'angoisse ou d'envie, celle dont ses sourcils reflètent tout une espièglerie et encore les mouvements intrusifs de ses doigts qui se faufilent sur ma peau, tout m'empêche de ne pas en vouloir plus. Alors je marmonne une réponse.
— Qu'est-ce que t'as dis ? J'ai pas bien entendu.
Je soupire gravement, le visage cramoisi d'embarras et ne peut plus soutenir son regard.
— Je... veux bien.
Rien que d'imaginer la joie que je lui procure suffit à m'agacer au plus haut point. Il ne répond pas un temps, assez pour que je me demande si ce n'était pas juste une plaisanterie que je n'aurais pas dû prendre au sérieux, lorsque je me retrouve subitement plaqué sur mon propre lit. J'ai rien vu venir. Jungkook est au-dessus de moi, ses yeux me dévorent et son corps recouvre entièrement le mien.
— Ne bouge pas, murmure-t-il, je vais te préparer.
Je prends bien trop de temps pour comprendre ce qu'il sous-entend, mais finit par reprendre mes esprits lorsque je sens ses doigts se faufiler dans mon vêtement. Je le repousse violemment.
— Qu'est-ce que tu fous ?! Je chuchote le plus bruyamment possible.
— Ce qu'il faut faire pour passer à l'étape supérieur !
Je me redresse, le corps crispé de rage et m'approche de lui pour qu'il me fixe droit dans les yeux malgré la pénombre.
— De nous deux, c'est pas moi la pédale ici !
— Qu'est-ce que tu...
Il soupire bruyamment, plonges sa tête dans ses mains, comme s'il contenait un cri de frustration, avant de me refaire face.
— Écoute, de nous deux, t'es clairement le passif. T'es plus petit que moi, plus jeune que moi et en plus t'es blond alors arrête de vouloir inverser les rôles !
— Peut-être mais je suis nettement plus fort que toi !
— Hein ? Quoi ?
— Ben de toutes nos bagarres, t'es toujours celui qui fini le plus amoché !
— Mais c'est parce que je te laisse gagner ! Tu penses vraiment que je vais me battre sérieusement avec un gamin ?
— C'est facile de dire ça lorsque tu n'as jamais montré un seul signe de supériorité physique !
Jungkook contient une énième réplique, et finit par reculer, poser son coude sur le lit et me tendre sa main. Qu'est-ce qu'il fabrique ?
— Faisons un bras de fer. Le perdant se la prend.
Je hausse les épaules, confiant,et m'allonge sur le lit pour prendre sa main. Nos doigts se serrent entre eux, je le fusille du regard, il me fait un clin d'œil puis, après avoir compter jusqu'à trois, on commence. Rapidement, je prends le dessus, amenant son bras vers le matelas avec aisance, tandis qu'il peine à se redresser. Cependant, quand il ne me reste qu'une dizaine de centimètres, une force incontrôlable me plaque à l'autre extrémité, violemment. Bref, j'ai rien vu venir.
— Tes petites fesses sont à moi on dirait...
Je me redresse d'un coup et me rue sur lui. Je le saisis par le col et brandit mon poing.
— Espèce de sale salopard, je sais pas comment t'as fait pour tricher mais je te jure que... !
Mais, la tête dans mon cou, il est déjà loin. Et moi aussi. Mes muscles se mettent à trembler et j'ai de moins en moins envie de réfléchir. Alors je le laisse se délecter de ma peau tandis que je fonds complètement. Ses mains me parcourent le corps avec avidité, et mes doigts se perdent dans ses cheveux que je tords. Il me fait basculer sur le dos, mélangeant nos jambes sans ménagement et se colle encore plus à moi. Une chaleur extrêmement frustrante m'envahit et je me sens de plus en plus frustré par ses quelques mouvements. Ça ne sert à rien tout ça, toutes ces préliminaire inutiles lorsque je suis en feu depuis mille an ! Je le repousse donc.
— Hé, Jungkook...
Les lèvres humides et une expression idiotes sur le visage, il me regarde avec interrogation.
— Tu veux pas me sucer plutôt ?
Comme le dernier des imbéciles, il continue à me fixer avant que son visage ne s'enflamme d'un coup. Un rictus énervant étire le coin de ses lèvres tandis que je me retiens de lui en coller une.
— Je pensais que tu demanderais jamais ! T'as vraiment kiffé la dernière fois, n'est-ce pas ? Dis, ça fait combien de temps que tu rêves de me voir entre tes jolies petites cuisses ? T'y penses tout le temps, n...?
À bout de nerf, j'aggrippe ses cheveux et le tire sous la couette pour couper court à son discours absurde. Complaisant, il baisse juste assez mon pantalon de pyjamas pour user de ses talents impures. Il me taquine lentement, laissant son souffle brûlant me titiller, avant d'y aller de plus en plus franchement. Ses lèvres parcourent ma peau doucement, humides et chaudes, tandis que ma respiration s'entrecoupe à chaque mouvement. Puis, il me prend entièrement et mes hanches se mettent à bouger d'elles même. Je ne sais comment j'ai fait pour me retenir la première fois, mais si les murs des chambres n'étaient pas un minimum insonorisés, je suis persuadé que tout l'étage aurait pu entendre mes soupirs incontrôlables.
Cet enfoiré doit être sacrément entraîné pour s'étrangler de la sorte, sans aucune complainte. Je me demande s'il prend vraiment du plaisir à faire une telle chose ou s'il utilise ses talents pour que je me donne à lui plus aisément. En tout cas, s'il pense que je vais me laisser dominer, il se met le doigt dans l'œil !
Vers la fin, je force une accélération en dirigeant sa tête au rythme qui me convient, les yeux aux ciel et le souffle coupé, lorsque je me sens partir entièrement. Je reste quelques secondes dans les vapes, vidé, avant que la raison ne me rattrape. Embarrassé, je le repousser du plat du pied et tire la couverture sur moi.
— Retourne dans ta chambre.
— T'es sérieux ?
Pour mon plus grand déplaisir, il se rapproche de moi.
— Tu vas même pas noter mon incroyable performance ?
— Zéro ! Maintenant dégage.
Il me saisit brusquement la tête, force un baiser sur mes lèvres et recule avant que je n'ai pu lui en mettre une.
— Je vais te tuer ! je chuchote de toute mes forces.
— Seulement après que je te fasse l'amour, chouchou...
Je me lève pour l'attraper mais il est plus rapide. Il tribuche sur le lit, en tombe et se faufile dans la pénombre jusqu'à m'échapper complètement. Mais quel taré !...
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À suivre...
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Voilà pour ce chapitre ^^
J'espère qu'il vous aura plu ~
En attendant le prochain, on se dit à bientôt pour de nouvelles aventures de lutinerie ~♧
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