Pov Jungkook

  — Qu'est-ce que vous foutez ? 

Eh merde... il a rien vu... si ? Il faut que j'agisse le plus naturellement possible pour qu'il ne se doute de rien. Je saisis le col de Jimin.

   — J'apprenais juste à ce petit qu'être prince lui donnait pas l'autorisation de toucher à Doyoung !

Hoseok éclate de rire.

   — Putain 'Kook, t'es encore préoccupé par cette merde ? Tourne la page, mec ! Y'a un millier de poissons dans l'océan qui veut bien de ta sale gueule, t'sais ?

Je relâche Jimin qui est resté paralysé et avance vers Hoseok en soupirant.

   — Ouais mais bon... c'est pas souvent qu'on voit des poissons quoi.

Il rit de nouveau en se tenant le ventre.

   — Bon sinon qu'est-ce que tu fous là, toi ? T'as tant l'habitude d'importuner le prince ou quoi ?

   — T'as tout faux. C'est toi que je suis venu chercher, bébé ! T'étais pas en salle d'étude alors j'ai demandé un peu autour de moi et on m'a dit t'avoir vu entrer ici donc... me voilà !

Je croise les bras en m'appuyant sur l'encadrement de la porte, face à lui. 

   — Qu'est-ce que tu me veux du coup ?

   — On fait du baseball dans la cour et il nous manque un joueur.

L'ambiance était beaucoup trop bonne avec Jimin pour que je fasse une partie avec ces imbéciles ! 

   — Flemme. J'ai perdu trop de temps ici, il faut encore que j'aille étudier.

   — Comme tu voudras.

Je lui souris, attendant qu'il parte. Mais il me regarde dans le blanc des yeux comme s'il voulait quelque chose. Ça m'énerve.

   — T'attends quoi pour te casser, imbécile ? Demandé-je le sourire aux lèvres.

   — Que tu viennes avec moi, trou duc', répond-il avec la même expression.

   — J'irai quand j'aurai envie. Donc fous le camps.

À ces mots, je le pousse légèrement vers la sortie.

   — Vas-y mollo avec Minnie, hein ? C'est encore un gamin donc c'est pas très fair-play que tu t'acharnes contre...

Je lui claque la porte au nez, faisant disparaître mon sourire instantanément. J'attends un peu d'entendre ses pas s'éloigner pour me retourner et me précipiter vers Jimin. Il s'est assis au bord du lit. 

   — Où en étions-nous ? 

   — Au moment où on arrêtait, enflure. 

   — Remontons un peu le temps, tu veux ?

Je me penche vers lui, écrasant mes paumes de part et d'autre de son corps pour venir le faire se rallonger en embrassant son cou. 

   — Et si jamais il revenait ?

   — Je ferai semblant de te frapper.

Je glisse ma main au niveau de sa cambrure pour le faire se rapprocher de moi plus intimement. Je me redresse pour observer son visage empli de colère et de désirs. Bordel... il va me rendre fou.

   — Ce n'est vraiment pas judicieux de...

   — Tu en as envie ? 

Il détourne la tête, le visage cramoisi d'émotions. 

   — Que je t'embrasse, te touche et qu'on se donne chaud, tu en as aussi envie, non ?

Lentement, il acquiesce en fronçant les sourcils.

   — Alors ne pense plus à rien d'autre qu'à moi.

Je m'apprête à me jeter de nouveau sur ses lèvres mais il retient mon mouvement en plaquant sa main sur les miennes.

   — Coupe moi encore une fois la parole et je te tue, compris ?

Amusé, j'acquiesce avant qu'il ne me laisse le champ libre à sa bouche. Je commence à la dévorer délicatement, prenant soin de le faire prendre son pied un maximum. Il m'accorde plus ou moins de mouvement, esquivant quelques uns de mes baisers pour reprendre son souffle ou pour surveiller la porte. Un peu agacé qu'il se déconcentre autant, je le tire vers moi en agrippant sa cuisse pour la plaquer contre ma taille. 

   — Touche mes cheveux, j'adore ça, murmuré-je entre deux baisers.

Je sens alors ses doigts se faufiler timidement dans mes boucles pour venir les entrelacer. Ce contact manque de me faire perdre la tête d'autant plus qu'il semble réellement apprécier mes gestes. Ce n'est plus comme avant lorsqu'il était tout crispé et machinal dans ses mouvements. À présent, même s'il ne se permet de faire que ce que je lui propose et qu'il imite juste ce que je lui apprends peu à peu, ses adorables soupirs me prouvent bel et bien qu'il prend du plaisir. Et ça, ça m'excite plus que tout au monde. La porte s'ouvre.

   — Oups.

Elle se referme immédiatement, sans qu'on ait eu le temps de bouger d'un poil. Je me fige, des sueurs froides hérissant ma colonne vertébrale.

   — Merde.

Je me redresse à toute vitesse et me précipite vers l'entrée pour la traverser aussi vite. Je regarde de gauche à droite dans le couloir lorsque je remarque la silhouette de Hoseok qui s'éloigne rapidement. Je lui cours après.

   — A... Attends !

Il avance encore plus vite mais je le rattrape de plus en plus jusqu'à parvenir à attraper son poignet. Il se tourne violemment vers moi, les yeux empreint de choc.

   — J'ai rien vu, ok ? Rien du tout.

   — Ne le dis à personne. 

Son visage se déforme de rage.

   — Parce que tu crois que ça se dit ça, que tu te tapes...!

Je plaque ma main contre sa bouche en le poussant contre un mur.

   — Putain, ferme la !

Il chasse ma main de ses lèvres et me fusille du regard.

   — T'es si con que ça ?

   — Pardon ?

   — Faire... ça avec un prince, t'es suicidaire ou quoi ?!

Je me mords la lèvre de frustration en soupirant gravement.

   — Tu ne peux pas comprendre.

   — Non, ce que toi, tu comprends pas c'est les conséquences de tes actes. C'est à la famille Royal que tu t'en prends là, c'est eux que tu auras à tes trousses si tu continues tes conneries !

Je sens peu à peu la panique m'envahir. J'avais... pas pensé à tout ça.

   — Je fais attention.

   — Tellement que je vous ai surpris au moins trois fois en l'espace de deux  jours !

J'écarquille mes yeux de stupeur. 

   — T... trois fois ?

Il soupire.

   — Hier soir, dans la pièce à côté du salon, je vous ai entendu vous disputer ; À l'instant t'as pas bougé d'un pouce, et un peu plus tôt, quand j'ai fait semblant de croire à ton histoire de bagarre.

   — Si tu savais ce qu'on faisait, pourquoi est-ce que tu es revenu ?!

   — Pour te faire comprendre qu'il était temps d'arrêter, imbécile ! Je t'avais déjà tendu une énorme perche lorsque je t'ai dis que je voulais qu'on parte ensemble mais t'as fait l'aveugle.

Dépassé, je passe nerveusement mes doigts dans mes cheveux.

   — 'Façon, n'importe qui ayant au moins un peu de jugeote pourrait capter que t'en pinces pour lui rien qu'à la manière dont tu le regardes.

   — J'en pince que dalle pour lui.

   — Arrête de te mentir à toi même.

Je laisse tomber ma tête sur son épaule en soupirant. Il tapote ma nuque pour me réconforter du mieux que son incapacité peut.

   — Putain... t'as raison. Je suis carrément à fond sur ce connard. Si tu savais comme il me fait b...

   — J'veux bien être tolérant, mais y'a des limites, mec. 

Je pouffe légèrement de rire et me redresse.

   — J'allais dire « plaisir », sale pervers.

   — Même si tu mens (parce que je sais très bien que j'ai entendu un « b », ducon) ce mot aussi dépasse les bornes.

J'éclate de rire et m'adosse près de lui, ne sachant plus quoi faire.

   — Bref. Je suis baisé pas vrai ? 

Je ne peux pas couper les ponts avec Jimin parce que ça me ferait trop de mal mais l'entrainer dans une quelconque relation avec moi est hyper risqué.

   — Je suis à peu près sûr que c'est lui le passif.

Je fais de mon mieux pour me retenir de rire, et lui donne un coup de coude.

   — J'te parle sérieusement, connard, c'est pas le moment de faire des blagues pareille !

   — Ouais bah excuse moi mais juste parce que t'es perdu ne m'enlève pas le droit de rester fidèle à moi-même ! Déjà que je joue les moralisateurs depuis dix minutes et que ça me casse carrément les couilles, tu vas pas en plus m'empêcher de...

   — Ok ok, ta gueule, tu veux ?

Il grimace. Je me tourne vers lui.

   — Dis moi ce que je dois faire avec Jimin.

   — Ce que tu veux. Mais fais attention, les gens de la couronne sont des diables sur pattes.

Je soupire rieusement.

   — Je plaisante pas, ducon. Ces tarés sont au dessus de la loi.   

À ces mots, il se redresse et se dirige vers la sortie du dortoir. Moi, je reste quelques temps à méditer ses paroles avant de retourner dans la chambre du prince. Je ferme la porte derrière nous et m'approche prudemment. Assis au bord du lit, il est immobile, la tête plongée dans ses mains. Le stresse commence à m'envahir peu à peu.

   — Alors ?

   — Je lui ai assuré que t'avais rien à voir avec ça et que j'étais celui qui t'avais embrassé pour plaisanter. Il a dit qu'il ne le dirait à personne.

Un long silence s'installe entre nous, accroissant ma crainte face à sa réaction.

   — T'es vraiment trop con.

Il se redresse et avance vers moi, le visage empreint de toute sorte d'émotion mais surtout de colère.

   — Je t'avais dis qu'on devait arrêter, bordel !

   — Calme toi, y'a pas mort d'homme...

   — Tout ça c'est de ta faute !

   — Hé ! T'avais qu'à me repousser toi aussi ! On a merdé tout les deux, il a promis de garder le secret donc arrête de gueuler pour rien.

   — T'es vraiment qu'un...!

Il s'arrête en plein milieu de sa phrase, les lèvres tremblant de rage. Je ne sais si son interruption est provoquée par sa colère, son trouble face à la situation ou juste une forme de retenue qu'il maintient pour ne pas tout gâcher entre nous. Mais trop agacé par son comportement, je ne peux m'empêcher de le provoquer.

   — Quoi ? Dis le moi, Jimin. Qu'est-ce que je suis pour mériter qu'on me parle comme de la merde ?! Pour que tu mettes tout sur mes épaules alors qu'on est deux dans cette histoire ? Hein ? Dis le moi, Jimin, nie ta putain de lâcheté et insulte moi comme il se doit, bordel !

Il se tend au fur et à mesure de mes paroles, bouillonnant intérieurement jusqu'à la fin de mon pétage de plomb. Moi, je le fixe droit dans les yeux, tentant de me convaincre que j'assume mes paroles jusqu'au bout et qu'elles n'étaient pas si catastrophiques que ça, lorsqu'il lâche cette bombe qui me fait réaliser à quel point j'ai été stupide de vouloir raisonner un putain de narcissique.

   — Sors de ma chambre.

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À suivre...
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Voilà pour ce chapitre ^^

J'espère qu'il vous aura plu ~

En attendant le prochain, on se dit à bientôt pour de nouvelles aventures de lutinerie ~♧