Prologue nouveau roman


Terre – 12 Aout 2056

C'était une journée comme les autres sur Terre depuis une vingtaine d'années dans ce coin du monde, poussiéreuse, interminable et suffocante. La sécheresse intense dû au dérèglement climatique avait tout asséché et les températures avaient grimpées en flèche provoquant faillites, famines et désespoir. Ceux qui avaient suffisamment d'argent étaient partis plus au nord là où les températures étaient plus clémentes mais avaient dû faire face aux ouragans, aux cyclones et aux inondations. Toute la planète avait été affecté et toutes les bonnes résolutions écologiques et bien pensantes n'y avait rien changé. Le dérèglement était trop profond, la prise de conscience bien trop tardive et la dégradations des conditions de vie, inéluctables.

Tout avait commencé par une pandémie qui avait affaibli l'économie général, creusé les inégalités et amené le monde au bord de la famine et de la troisième guerre mondiale. Sauf qu'à présent on ne se battait plus pour des idéologies politiques, religieuses ou autre. On se battait pour survivre et vivre dans les derniers pays relativement protégé des fléaux climatiques. L'Europe, le Canada et le Nord des États-Unis étaient devenu des pays de Cocagne que tous les réfugiés climatiques essayaient d'atteindre. Même les plus altruistes ou idéalistes avaient dû se résoudre à fermer leurs frontières sous l'afflux constants de nouveaux prétendants au droit d'asile, créant ainsi d'immenses camps de fortune où les gens mouraient par centaines de millier partout dans le monde.

Le salut était venu de la C.M.C.R.C (Coalition Mondiale Contre le Réchauffement Climatique) mais surtout d'une femme : Rayane Andrews. Cette physicienne Américaine d'origine Indienne, avait fait une découverte révolutionnaire : la distorsion temporelle, rendant la conquête spatiale possible. Si nous ne pouvions pas sauver notre planète pourquoi ne pas aller en coloniser une autre ? avait alors commencer à seriner les politiciens de tous bords. Durant cinq longues années, une armée d'astronomes, de physiciens et de Mathématiciens de toutes les régions du monde avaient scruté, analysé et décortiqué des tonnes et des tonnes de données pour trouver des planètes susceptibles d'accueillir des colonies. Beaucoup disaient que c'était une perte de temps, d'argents et de ressources et que nous ferions mieux de consacrer notre énergie à sauver ce que nous avions plutôt que de ne chercher qu'à fuir les désastres que nous avions causé. Puis le projet I.N.F.I.N.I.T.Y était né, étouffant toute contestation dans l'œuf.

Les dirigeants des pays riches qui étaient, accessoirement, aussi ceux du C.M.C.R.C s'étaient alliés à INFINITY, une multinationale sous-traitante de la N.A.S.A qui avaient tout compris. Quel est le meilleur moyen de dompter une révolte ? Le divertissement et l'Espoir. Promettez aux gens qu'ils auront une chance de s'en sortir et vous apaiserez les esprits. Offrez-leur une chance d'être les acteurs de cette solution miracle et ils vous mangeront dans la main.

Tout avait commencé par l'annonce fracassante de la découverte du professeur Andrews, suivit par la présentation en grande pompe du prototype du vaisseau spatial, portant le nom très original de INFINITY ! Ils auraient certainement perdu tout le monde avec les explications techniques et scientifiques qui suivirent s'il n'y avait eu les flyers. 

***

Vous ne trouvez plus votre place sur Terre ?

Vous rêvez d'aventures, de conquêtes et d'explorations inédites ?

Alors n'hésitez plus !

Venez changer votre destin et participer à celui de l'humanité.

Postulez au projet INFINITY.

Tous les profils sont acceptés. Une seule chose à faire, envoyez-nous votre candidature et participez aux sélections, il y aura forcément une place pour vous.

Pour sauver l'humanité, chaque personne compte.

PROJET INFINITY

Vous avez entre 18 et 40 ans ?

Vous êtes particulièrement doué dans votre domaine, ou au contraire un incroyable touche à tout ?

Devenez les pionniers d'un nouveau monde en nous envoyant votre candidature dès aujourd'hui, l'humanité compte sur vous ! 

***

Rien que dans le premier mois ils reçurent plus d'un million de candidatures. Les bidonvilles et les camps de réfugiés se multipliaient pendant que les privilégiés se réfugiaient sur les hauteurs dans leurs maisons blindées et climatisées. L'humanité survivait gavée d'espoirs et de rêves irréalistes le nez collé aux écrans, suivant la construction des vaisseaux spatiaux et priant pour avoir une chance d'y embarquer.

Cléo, attablée avec ses amis dans un bar bruyant des hauteurs de Nice, ne partageait pas la liesse et l'excitation générale. Le départ du premier vaisseau, INFINITY 2.3, était prévu pour dans deux jours et tout le monde suivaient avidement les derniers préparatifs, diffusés et rediffusés non-stop sur toutes les chaines de télé. Même là, lors de son seul moment de détente de la journée, elle devait se coltiner les reportages en stéréo et sur écran géant.

— Cléo, lâche un peu tes livres ! Tu n'as même pas encore touché à ton verre, l'interpelât François, grand blond dégingandé aux yeux bleus, qui souriait de toutes ses dents, artistiquement avachi sur sa chaise inconfortable.

— J'ai trois partiels qui approchent, lui répondit-elle en continuant d'annoter le texte en pattes de mouche qu'elle était en train de lire, yeux plissés et air concentré.

— C'est vendredi soir, tu es sensée te détendre, la gronda gentiment une brunette aux cheveux courts en lui subtilisant son livre dans un grand éclat de rire tandis qu'elle le remplaçait par un verre de soda ruisselant de condensation.

Le verre glissa dans la main de Cléo et faillit lui atterrir sur les genoux mais elle parvint à le redéposer sur la table d'un mouvement preste et agile.

— Emma, rend-moi mon livre, lui demanda-t-elle en lui lançant un regard agacé. Il était à ma mère, j'y tiens. Tu sais à quel point ils sont rares désormais.

— Ça c'est sûr ! Il n'y a bien que toi pour étudier encore sur ces vieux machins poussiéreux plutôt que sur la tablette dernier cri fournit par la fac, ricana François en reposant bruyamment sa bouteille de bière vide sur la table.

— C'est beaucoup moins pratique pour annoter et tu le sais... pardon, tu le saurais très bien si tu te donnais la peine d'étudier un peu de temps en temps !

— A quoi bon ? lui rétorqua-t-il dans un bâillement souriant. Je ferais partie du second voyage. J'ai reçu mon mail de pré-sélection hier, ajouta-t-il fièrement en tournant vers eux l'écran ultra plat de son portable.

Félicitation candidat 58 234 789

Vous avez été présélectionné pour faire partie de l'équipage du vaisseau de deuxième génération INFINITY II

Les tests de détermination débuteront dans dix mois dans nos installations de Kourou en Guyane.

Un conseiller est à votre disposition si vous avez des questions ou besoins d'aide pour mettre vos affaires en ordre.

Merci pour votre participation à l'essor de l'humanité.

Avec toute notre gratitude,

C.M.C.R.C

Pendant que ses amis ouvraient de grands yeux et le congratulaient en s'extasiant, Cléo continuait à fixer l'écran d'un regard vide, le cœur au bord des lèvres.

— Alors c'est ça ta seule ambition ? Partir à des millions de kilomètres et laisser le monde crever derrière toi ? finit-elle par dire d'une voix blanche alors que le jeune homme rempochait son portable.

— Ce n'est pas plus ridicule que de faire des études inutiles pour devenir quoi déjà ? Chercheuse en climatologie ? Et ça te servira à quoi, dis-moi, quand tout les miséreux des zones sinistrés en auront marre d'espérer et estimeront qu'ils ont eux aussi le droit à une vie normale et à l'air climatisé ? Ouvre les yeux, dans ce nouveau monde il n'y aura pas de place pour tout le monde !

— Alors tu préfères quitter le navire plutôt qu'essayer de le remettre à flot ?

— Notre avenir est ailleurs désormais. Il n'y a que toi pour ne pas t'en rendre compte, lui répondit François d'un ton excédé, ayant fini par perdre son beau sourire.

— Détrompe-toi, nous sommes encore nombreux à y croire et à ne pas baisser les bras ! s'emporta Cléo en se levant si brutalement qu'elle en fit tomber sa chaise. Mais au moins, quand tous les crétins dans ton genre auront quitté la terre, ça nous laissera un peu plus de place à nous autres, les pauvres fous ! ajouta-t-elle en ramassant ses affaires qu'elle fourra à grands gestes rageurs dans le grand sac cabas qu'elle traînait partout.

— Cléo, François, calmez-vous ! essaya de tempérer Justin, le quatrième membre de leur tablée. Vous n'êtes pas d'accord mais ça ne sert à rien de s'énerver. C'est le week-end et le début de la soirée, rassied-toi et...

— Merci mais je suis suffisamment détendu et... j'ai des cours inutiles à réviser ! répondit Cléo en quittant le bar sans un regard en arrière.

Ses amis l'appelèrent mais pas un ne se leva pour tenter de la retenir, ils savaient très bien que cela ne servirait à rien. Ce n'était pas la première fois qu'ils s'embrouillaient, songeait la jeune fille alors que la chaleur moite de l'extérieur lui coupait le souffle tandis qu'elle poussait la porte en verre du café. Il était presque vingt-deux heures et la température flirtait encore avec les trente degrés. En cette mi-Octobre, il faisait nuit depuis longtemps et l'obscurité se faisait de plus en plus pesante à mesure qu'elle redescendait vers le centre-ville, qu'elle devait traverser pour rejoindre la cité U où elle logeait.

Cléo ne l'avouerait jamais mais c'était un crève-cœur à chaque fois que l'un de ses amis, ou même une simple connaissance, recevait son mail d'acceptation. Pour le moment seul Paul avait déjà fait ses classes et du moment où il avait pris le bus, ils n'avaient plus eu aucune nouvelle. A chaque reportage sur la mission et ses courageux volontaires, Cléo et ses amis scrutaient les images en espérant l'apercevoir, sans résultat. Parfois, Cléo se demandait même si la mission existait vraiment et si ce n'était pas juste une mise en scène pour garder les gens sous contrôle.

Toute à ses pensées elle n'aperçut la silhouette sombre et immobile debout au milieu de la ruelle qu'elle traversait que lorsqu'elle la percuta. La surprise lui coupa le souffle et déséquilibré par le choc, son pied glissa sur un pavé mal joint la faisant atterrir sur les fesses dans la venelle crasseuse.

— Oh pardon, désolée, je ne vous avais pas vu ! bredouilla Cléo en essayant maladroitement de se relever, gênée par son sac.

— Ce n'est pas trop tôt, on a failli attendre, résonna une voix grave et sourde alors qu'une main lourde s'abattait sur son épaule, la clouant au sol.

Le cri qu'elle s'apprêtait à pousser alors que l'adrénaline fusait dans tout son corps, resta coincé au fond de sa gorge lorsqu'une main la bâillonna durement.

— T'agite pas, ça ne sert à rien, lui murmura une voix moqueuse alors qu'une aiguille s'enfonçait dans son bras.

Un éclair de chaleur fusa le long de son bras et elle sentit ses membres devenir gourds et inertes tandis que sa tête s'emplissait de coton.

— C'est ça, ne lutte pas, laisse-toi aller.

Impuissante, Cléo se sentait sombrer sans pouvoir faire un geste ni émettre un son. La cagoule que l'homme lui enfonça sur la tête fut la dernière chose qu'elle vit, alors que ses paupières se fermaient malgré elle sur ses joues striées de larmes.

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Après une pause repos bien nécessaire,  voici le prologue de mon prochain roman de Science-Fiction "INFINITY 2.3", rien que pour vous  ^.^ 

Qu'en pensez-vous et comment trouvez-vous la couverture ? 

Hâte d'avoir votre avis mes chers lecteurs !!*o*!!

Je vous dis à bientôt et bonnes vacances pour celles et ceux qui ont la chance d'y être ^.^

Des bisous <3 <3 <3 

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