Chapitre 47-2




— Je veux savoir lequel d'entre vous a assassiner mon père ?

Nous nous entreregardâmes brièvement, surpris et dubitatifs, ne comprenant pas tout de suite de qui il voulait parler. Nous ne connaissions et n'avions tuer aucun sorcier susceptible... c'est alors que ça fit tilt ! Comme ça, sans signe avant-coureur, je sus et je vis que Nicolas avait percuté à peu près au même moment.

— Ce n'est pas nous, lui répondit Nicolas s'attirant de nombreux regards interrogatifs.

— Espèce de lâche, vous mentez pour sauver votre peau ! Je sais que c'est vous ! cracha Janos en s'avançant vers Nicolas, le fixant d'un regard meurtrier.

— Non et après ce qu'il m'a fait subir, j'aurais beaucoup aimé lui trancher la gorge moi-même, mais je n'y suis pour rien. Ivory est mort de la main de l'un des vôtres.

— Mensonges ! hurla-t-il en postillonnant, la rage déformant son visage banal, qui ne présentait vraiment aucune ressemblance avec le défunt et non-regretté loup-garou, Pas plus qu'avec Riwanon, maintenant que j'y prêtais attention.

— Quel intérêt aurais-je à vous mentir ? Votre père était un psychopathe qui nous a torturé, moi et beaucoup d'autres, durant des mois. Il méritait de mourir mais ce n'était pas de ma main.

— Alors si ce n'était pas vous, c'est que c'était elle ! rebondit-il aussitôt en tournant son regard fou de rage vers moi.

La tension augmentait de secondes en secondes et je voyais du coin de l'œil les gardes se déployer autour de Riwanon qui commençait à psalmodier du bout des lèvres. L'enfer allait se déchainer et nous n'étions pas prêts, constatai-je en voyant Storm et Uriel se rapprocher discrètement des armes. Je devais gagner du temps, le rendre fou de rage au point qu'il commette une erreur stupide qui nous donnerait l'avantage.

— Nicolas dit vrai, nous n'y sommes pour rien, pas plus lui que moi. Votre père est mort comme le lâche qu'il était, épinglé à un mur comme un vulgaire papillon et se vidant de son sang comme un goret.

— Il nous a supplié de l'aider, continua Nicolas en ricanant, entrant dans mon jeu. Il s'apprêtait à vous trahir pour sauver sa peau quand l'un des vôtres l'a achevé pour le faire taire.

— Ne les écoutes pas, ils essaient de t'embrouiller, cria Riwanon.

Nous n'avions entraperçu qu'une silhouette sombre ce jour-là, mais maintenant que j'y repensais, sa morphologie se rapprochait beaucoup de celle d'Éole.

— C'était vous ?! Il ne vous était plus utile, vous l'avez donc fait éliminer, vous servant de sa mort pour galvaniser la ferveur de votre crétin de fils ! sifflai-je entre mes dents dans un éclair de lucidité. Êtes-vous au moins certain que ce sont vos vrais parents ? ajoutai-je perfidement à l'intention de Janos, un sourire vicieux sur les lèvres.

Mon coup de bluff marcha au-delà de mes espérances, rendant Janos et Riwanon fou de rage et de haine. Les traits de la sorcières se délitèrent, perdant toute humanité tandis que Janos se jetait sur moi dans un cri guttural et inarticulé.

Aveuglé par sa haine, il ne pensa même pas à utiliser sa magie, fondant sur moi comme un forcené. Me servant de ma vitesse de louve, je m'écartai au dernier moment et tendant ma jambe, lui fit un croche pied, l'envoyant s'étaler tête la première sur le carrelage. L'instant d'après, l'enfer se déchainait et le vrai combat commençait. Les trois hommes de mains des sorciers se mirent à ouvrir le feu sur nous, nous forçant à bouger ou nous mettre à l'abri pour éviter les balles, rompant ainsi notre concentration.

— Nous on se charge des tireurs, me cria Uriel. Après ce sera à vous de jouer.

Regards mordorés et mains déjà partiellement transformées, ils s'élancèrent avec une souplesse et une grâce infinie, longeant les murs si vite qu'on ne voyait plus qu'une traînée flou. Storm atteignit son adversaire un quart de seconde avant Uriel, l'envoyant ad-patres dans un hurlement horrifié et une gerbe de sang. Le troisième garde subit vite le même sort et les coups de feu cessèrent aussitôt tandis que Janos se relevait le nez en sang mais un rictus sadique sur le visage.

— C'est trop simple, il y a un truc qui cloche, murmurai-je alors que les deux loups commençaient à encercler Riwanon, toujours en train de psalmodier son charabia, les yeux clos.

Une onde de pouvoir éclata soudain. Un pouvoir noir et corrompu, sentant la magie, mais aussi autre chose, quelque chose que je ne connaissais que trop bien... la meute. Le pouvoir nous enveloppa, nous murmurant de sombres promesses à l'oreille, nous promettant protection et amour, essayant de nous intégrer à...

— Non ! hurlai-je, me servant de ma magie pour libérer Whisper et m'affranchir de leur tentative de domination avant de projeter mon énergie vers l'esprit de mes compagnons.

Durant un instant nous fûmes tous connectés et je sus qu'avec du temps et de la pratique, je pourrais avoir accès à toutes leurs pensées, tous leurs secrets, tous...

— Tu entrevois le pouvoir que tu détiens ? Tout ce que tu pourrais devenir ? susurra Riwanon directement dans mon esprit. Laisse tomber ces animaux inutiles et viens prendre ta place à nos côtés. Ne fais pas comme ta mère. Elle m'a trahi et abandonné, mais toi tu peux racheter ses fautes.

— Allez au diable ! lui dis-je en pensée avant de l'éjecter de mon esprit.

L'onde de choc se propagea, libérant les autres de son emprise, tandis qu'elle titubait en arrière. Mais sa petite démonstration n'avait été en fait qu'une diversion, permettant à de nouveaux gardes de les rejoindre et de nous encercler. Lorsqu'ils ouvrir le feu, un battement de cœur plus tard, nous n'eûmes même pas le temps de réagir.

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