Chapitre 44-1
*En ligne jusqu'au dimanche 23 Mai*
— Il est absolument hors de question que tu viennes avec nous ! tempêta Allistaire, pour la douzième fois au moins, depuis que la dispute avait commencé.
— Et moi je te répète que tu as le choix entre moi ou un agent en uniforme. Tu préfères quoi ?
— Que vous nous fichiez la paix. C'est une mission d'infiltration, qu'est-ce qui t'échappe dans le concept ?!
— Justement, un cambrioleur inconnu des services de police, équipé d'un flingue de l'armé avec silencieux et qui tire à travers ta porte... Votre tentative d'assassinat à déjà fait le tour du quartier ! Presque tout le monde est au courant, alors tu te doutes bien que les gens de l'église aussi. S'ils te voient arriver comme une fleur, ils se méfieront. Putain, fais-moi confiance pour une fois ! s'emporta-t-elle en ressortant de la chambre, les clefs de la voiture toujours à la main.
J'avais assisté à la confrontation, qui avait vite prit un tour personnel, sans émettre un son. De toute façon, pour ces deux-là, c'est comme si je n'étais pas là. Je pensais que nous étions déjà grillés auprès de L.N, mais s'ils maintenaient quand même l'illusion, nous devions y aller. De plus, Zal n'avait pas tout à fait tort. Viscéralement, je sentais que nous étions sur la bonne piste.
— Cette fille est impossible, grommela Allistaire en me faisait signe de le précéder vers la sortie.
Finalement nous montâmes en voiture car l'heure tournait et nous n'étions déjà pas en avance. Allistaire au volant et Zal sur la banquette arrière, pas un son ne filtrait tandis que nous sortions de la ville. Allistaire ne respectait pas vraiment les limites de vitesse mais nous avions un flic à bord. Le camp des jeunes paroissiens, ainsi qu'il s'appelait, se trouvait à l'écart de la ville, à l'orée d'un petit bois dans une ancienne scierie reconvertie. Le parking en terre-battue était immense et presque vide lorsque nous nous garâmes non loin du chemin d'accès. Tout était gaie et coloré et paraissait flambant neuf. Je claquais ma portière lorsqu'une femme d'une quarantaine d'année, vêtue d'une robe à fleurs d'un autre âge, sortit du bâtiment pour venir à notre rencontre. Nous la rejoignîmes à la barrière bariolée, décorée de fleurs multicolores et de jolis arc-en ciel. Elle ne cacha pas sa surprise en apercevant Zal, derrière nous, surtout qu'elle n'avait rien fait pour cacher son flingue et sa plaque.
— Excusez-moi ? Vous êtes bien Monsieur Hives ? Il y a un problème ? nous demanda-t-elle du bout des lèvres d'une voix ultra policée cadrant bien avec le personnage.
— Ne vous inquiétez pas, Madame, je suis seulement leur ange gardien pour la journée. Inspecteur Zaltana Chattwin, se présenta-t-elle en tendant énergiquement la main à la femme qui la serra d'une poigne molle et dubitative.
— Nous avons été victimes d'un très violent cambriolage cette nuit et, on ne sait pas trop pourquoi, mais la police craint des représailles, expliqua Allistaire en serrant à son tour la main de la femme.
— Ooh, mes pauvres ?! commença-t-elle à piailler en enserrant les mains d'Allistaire entre les siennes. Ça a dû être horrible ! J'ose à peine imaginer ce que vous avez dû endurer ! A votre place, jamais je n'aurais eu la force de...
— On va peut-être commencer la visite ? l'interrompit Zal avec un sourire crispé. J'aimerai autant ne pas rester dehors plus longtemps que nécessaire.
— Oh oui, bien sûr, suivez-moi, dit-elle aussitôt en nous guidant vers la porte d'une démarche ridicule sur ses talons trop hauts.
Soit c'était une actrice qui méritait un oscar, soit ils nous avaient refiler la plus cruche de leurs adeptes pour nous dégouter ou observer notre réaction. La porte se referma derrière nous dans un claquement métallique qui résonna lugubrement dans le couloir vide.
— Je ne sais pas si vous le saviez, mais cet endroit à longtemps été une école avant que la municipalité de la déplace dans un bâtiment plus proche du centre-ville, commença-t-elle à jacasser alors que nous longions des rangées de porte-manteau décorés.
— Ce sont nos jeunes qui ont fait la déco, elle n'est pas encore terminé car ils s'en occupent lorsque le temps ne leur permet pas de jouer dehors. Voici la salle de loisir des petits, enchaîna-t-elle en ouvrant une porte peinte en bleu criard et agrémentée de petits lapins roses bondissant. Quel âge à votre enfant, déjà ?
— Cinq ans, répondit aussitôt Allistaire. Pourquoi l'endroit est-il désert ?
— Parce que nous ne sommes ouvert que les mercredis, durant les vacances scolaires et après les cours. C'est pour cela que l'on vous a fait venir à cette heure-ci, pour pouvoir visiter tranquillement.
Le reste de la visite fut long, fastidieux et j'eus plus d'une fois l'envie d'arrêter sa logorrhée en l'étranglant avec son collier de perles. Nous allions ressortir du bâtiment pour aller voir les équipement sportifs lorsque je vis enfin l'excuse que j'attendais.
— Excusez-moi, mais il va falloir que j'aille aux toilettes, dis-je de ma plus belle voix désolée en avisant le symbole stylisé sur une porte peinte en rose. Mais continuez sans moi, je vous rejoindrai, de nous toute manière, le sport, c'est plus ton domaine, chatounet.
— Oh, vous êtes sûre ? me demanda miss brushing d'un ton hésitant qui m'alerta.
— Oui, Barbie à raison, nous gagnerons du temps, lui répondit Allistaire tout miel en me gratifiant d'un sourire éblouissant alors qu'il l'entraînait vers la porte.
Sa réticence à le suivre et à me quitter des yeux, finit par me convaincre qu'elle était plus dangereuse qu'il n'y paraissait et le regard que nous échangeâmes avec Allistaire me confirma qu'il était parvenu à la même conclusion. Durant une seconde j'hésitai. Cette femme était très certainement une sorcière et le laisser seule avec elle, ne me disait rien qui vaille. Mais nous n'aurions certainement pas d'autres occasions de nous retrouver seuls à l'intérieur, c'était maintenant ou jamais.
Je me dirigeai donc vers les toilettes et en poussait la porte sous l'œil désapprobateur de la harpie en talon. Cette dernière c'était à peine refermée, que Zal me rejoignait.
— Je ne sais pas ce que vous chercher au juste, mais nous auront plus de temps et plus de chance de le dénicher à deux, me dit-elle en chuchotant et en collant son oreille à la porte. Je crois qu'ils sont partis.
— Ils ne sont pas encore assez loin, lui dis-je sans me soucier que cela la surprenne.
Si nous devions trouver l'entrée de leur labo, elle se rendrait vite compte par elle-même que nous n'étions pas de simple humains.
— On cherche quoi, au juste ? me demanda-t-elle alors que nous ressortions dans le couloir à pas de loup.
— Un endroit dissimulé ou anormalement sécurisé, lui dis-je en rebroussant chemin dans le couloir en L, vers l'intérieur de bâtiment.
Notre guide en robe Daxon nous avait abreuvé de détails inutiles sur chaque pièce que l'on avait croisé, évitant délibérément une seule porte, devant laquelle je stoppai. C'était un modèle standard, sans rien de particulier, peinte du même blanc cassé que les murs et se fondant presque dans celui-ci. Je fis une rapide prière en actionnant la poignée pour ne pas la trouver verrouillée ou déclencher une alarme, mais le battant s'ouvrit sans un grincement ni sirène stridente.
Nous débouchâmes dans un nouveau couloir identique au précédent mais beaucoup moins coloré. Ici, les portes portaient les mentions : Direction – Comptabilité – Diocèse – Chapelle etc... Je m'arrêtai devant le battant estampillé – Infirmerie – mais la porte ne s'ouvrit pas lorsque j'actionnai la poignée.
— Laissez-moi essayer, intervint aussitôt Zaltana en sortant quelque chose de sa poche. Nous nous retrouvons souvent devant des portes closes, m'expliqua-t-elle en commençant à trifouiller la serrure. Si nous devions toutes les défoncer à coup de pieds, nous n'aurions plus de rotules ! continua-t-elle avant de pousser un petit « Ah » satisfait lorsqu'un petit déclic retentit.
Le battant pivota sans difficulté sur une pièce plongée dans l'obscurité et empestant le désinfectant et l'eau de javel.
— Watch... je ne sais qui est la femme de ménage, mais c'est agressif ! commenta Zal en appuyant sur l'interrupteur se trouvant à droite de la porte.
Les néons s'allumèrent en grésillant nous dévoilant une salle de soin petite et classique. Vu la taille de l'endroit, rien ne pouvait s'y dissimuler et nous refermâmes vite la porte pour continuer nos recherches... qui s'éverrèrent décevantes. Aucun escalier, ascenseur ou quoi que ce soit, laissant supposer qu'un sous-sol existait. Pourtant les enfants avaient été contaminés ici et ce n'était pas dans leur micro-infirmerie qu'ils auraient pu le faire. Stressée et pressée par le temps, je retournai malgré tout dans la salle de soin, on avait forcément raté quelque chose.
— Il n'y a rien ici, qu'est-ce que vous espérez trouver ?
J'arrêtai Zal d'un signe de la main, tandis que je déployais mes sens. L'odeur de détergeant surpassant tout et étant trop forte pour mon nez sensible, je passai en autre-vue, espérant déceler quelque chose, mais toujours rien.
— Vous faites quoi ? me demanda Zal en me voyant planter debout au milieu de la pièce.
Utilisant ma dernière option, j'essayai d'appeler ma magie. Je déployai mon aura autour de moi, comme un bouclier invisible devenant de plus en plus large. Au début rien ne se passa, puis soudain mon aura rencontra quelque chose et le pouvoir détonna. Ce fut une onde de choc invisible et perceptible seulement par moi mais lorsque je rouvris les yeux, la pièce s'était agrandi de plusieurs mètres et une porte équipée d'un verrou électronique dernier cri, s'ouvrait dans le mur du fond.
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Hello !
Ce week-end c'est l'anniversaire de mon papa, de plus lundi étant férié, le prochain chapitre ne sera posté que mardi ^.^
Très bon week-end et à très vite :-)
Des bisous <3 <3 <3
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