Chapitre 41-2
*En ligne jusqu'au vendredi 14 Mai*
— Je croyais que nous avions convenu que nous y assisterions ? gronda Nicolas, clairement menaçant, en faisant un pas en avant.
— Oui, c'était ce qui était prévu et nous ne voulions pas revenir sur notre parole, intervint Éole en sortant de l'ombre dans laquelle elle s'était dissimulée. Mais... nous ne pensions pas que cela irait si vite, il a craqué presque tout de suite, ajouta-t-elle d'un ton tellement surpris que cela en était presque drôle.
— Cela ne me surprends même pas, Juan a toujours été une lavette ! commenta Nicolas d'une voix dégouté. Il est mort ?
— Non, il ne nous appartenait pas d'en décider. Nos méthodes d'interrogatoire sont très efficaces et non invasive. Il est donc, physiquement, tel que vous nous l'avez amené. Pour son intégrité mental, en revanche...
Je reçu la nouvelle avec un petit pincement au cœur, tandis que Nicolas approuvait simplement de la tête. Juan était un parasite, doublé d'un crétin dangereux, ça c'était un fait. Mais quel que soit le contexte, j'avais toujours été contre la torture, aussi non-invasive soit-elle. Le déchiqueter à coup de crocs dans le feu de l'action pour ce qu'il avait voulu faire à Nicolas, ne m'aurait pas posé de problème de conscience, ou tout du moins à Whisper, mais la torture programmée... Un frisson glacé me parcouru tandis que je fixai les deux sorcières, essayant de comprendre ce qu'elles ressentaient.
— Qu'avez-vous appris ? demanda Nicolas au bout de longues minutes de silence pesant.
— Seulement ce qu'ils ne redoutaient pas que nous sachions, répondit Riwanon. Ce qui est d'autant plus inquiétant. Les sorciers noirs sont plus nombreux et beaucoup plus organisés que nous ne le pensions. Ce sont eux qui sont réellement à l'origine des attaques. Ils avaient infiltré la communauté des tigres depuis longtemps, mais ceux qui sont derrière tout cela sont extrêmement prudent. Lupus Nostrum, ça vous dit quelque chose ?
Le regard que nous échangeâmes ne passa pas inaperçu.
— C'est le nom d'une ancienne société secrète crée par des loups-garous survivants de la grande annihilation, leur expliqua Nicolas. D'après l'un de ses membres, qui est d'ailleurs mort, elle existerait depuis beaucoup plus longtemps que cela, mais nous n'avons jamais su si c'était la vérité ou les délires mégalo d'un homme condamné.
Ce fut au tour de Riwanon et d'Éole d'échanger un regard lourd de sens, se concertant lentement et en silence, comme si elles étaient seules dans la pièce.
— Vu le nom qui est apparut dans l'esprit du tigre, cela parait plus que probable, finit par nous avouer Riwanon dans un soupir las en nous faisant signe de nous assoir autour de la table.
Plus par désir d'apaisement que par envie, nous nous installâmes à la suite des deux femmes sur les coussins. Cette fois-ci l'ambiance autour du plateau de chêne ressemblait plus à celui d'un conseil de guerre d'où toutes les ondes positives se seraient évaporées.
— Donc, quel est ce nom dont vous parliez ? relançai-je, voyant que le silence s'éternisait.
— Magnus...
— Comme dans la légende ? intervint aussitôt Nicolas à la surprise évidente des deux sorcières.
— Vous connaissez nos histoires ? commenta Éole, l'étonnement et l'approbation se mêlant dans son regard.
— C'est Azaldée qui nous l'a raconté, expliquai-je, mais même elle ne semblait pas y porter beaucoup de crédit.
— C'est un peu l'histoire que l'on raconte aux enfants le soir pour les effrayer, nous dit Riwanon d'un ton amère. Mais les métamorphes ne sont pas censés connaître nos légendes, le tigre n'a pas pu l'inventer.
— A moins qu'un autre sorcier ne porte ce nom, ou ne se fasse appeler ainsi ? proposa Nicolas.
— C'est toujours possible mais hautement improbable. En raison de cette légende, c'est un nom devenu tabou parmi nous. Non, je pense que nous avons vraiment à faire au plus ancien sorcier noir existant et s'il a décidé de déclarer la guerre au monde, je ne vois pas vraiment ce qui pourrait l'en empêcher !
— S'il est si puissant que vous le prétendez, pourquoi n'a-t-il pas tenter son coup d'état plus tôt dans ce cas ? demandai-je.
— Il attendait son heure... le meilleur moment pour agir.
— Et pourquoi, selon vous, ce moment serait-il maintenant ? demanda Nicolas avec un demi-sourire qui laissait supposer qu'il avait sa petite idée sur la question.
— C'est évident, le monde est divisé et au bord de l'implosion.
— Oui, mais d'après les derniers éléments à notre disposition, cette division serait de son fait, alors pourquoi la provoquer maintenant plutôt qu'il y a dix ans ou cent ans ?
Riwanon fixa Nicolas et ce dernier soutint son regard sans effort, un sourire tranquille flottant toujours sur ses lèvres. On pouvait lire le défi dans ses yeux. Le « j'ai compris votre manège, n'essayez pas de me mentir » était presque gravé sur son front. C'était un test. De sa réponse allait dépendre beaucoup de choses, compris-je en les observant tandis que la tension augmentait sensiblement autour de nous.
— Parce que nous n'avons jamais été aussi faible ! finit-elle par lâcher à contrecœur. Les convents sont divisés et refermés sur eux-mêmes. Nous ne partageons plus nos connaissances comme avant. Chacun veut garder ses étudiants et ses secrets, renforcer sa propre caste au détriment des autres... de manière générale, notre magie à perdue en puissance et le pouvoir s'étiole. Si j'étais Magnus, je n'aurais pas pu trouver un meilleur moment pour attaquer.
— Ok, donc, pour résumer, nous nous trouvons au beau milieu d'une guère de sorcier que vous n'êtes plus assez puissants pour mener ?
Riwanon foudroya Nicolas du regard, mais mis à part cela, elle n'avait pas grand-chose à répliquer.
— Ne croyez pas que nous allons baisser les bras, intervint Éole. Nous comptons résister et nous battre mais pour cela, nous devons nous unir, et convaincre les autres haut-prêtres risque de prendre du temps.
— Du temps que nous n'avons pas ! réagis-je en me dressant sur les genoux. De nôtre côté, nous allons creuser la piste L.N et voir si nous pouvons les ralentir.
— Et comment comptez-vous faire cela ?
Rapidement, je leur expliquai le plan élaboré par Allistaire, voyant le visage de Nicolas se fermer un peu plus à chaque mot qui sortait de ma bouche.
— Pourquoi ne pas y aller en force, plutôt, si vous savez où se trouve leur labo ? demanda Éole.
— Déjà parce que nous ne sommes pas cent pour cent certain de l'emplacement, ce n'est qu'une supposition. On ne connait pas leur nombre exacte ni comment est faite l'installation, ils pourraient tout détruire ou s'enfuir dès qu'ils nous apercevraient et nous avons besoin de réponses.
— De plus l'endroit est certainement très bien surveillé, ajouta Nicolas. Ce n'est pas pour rien qu'ils se sont installés dans un calme quartier pavillonnaire. Des personnes étrangères à la communauté seront tout de suite remarquées, impossible de passer inaperçu...
— Pas si nous participons, le coupa Riwanon avec un sourire sournois. Nous pouvons vous rendre indétectable jusqu'au moment de passer à l'action.
Les yeux de Nicolas s'illuminèrent et je sentis le soulagement et l'espoir inonder son esprit.
— Combien de personnes pouvez-vous camoufler ?
— Combien voulez-vous en emmener ? lui répondit-elle aussitôt, de nouveau sûre d'elle.
— Une petite dizaine...
— Aucun problème. Par contre pour un groupe, nous devrons lancer le sort sur un endroit plutôt que sur chaque personne individuellement et il se dissipera dès que vous quitterez l'endroit choisit.
— Nous allons devoir revoir nos plans très rapidement dans ce cas. Je vais tout de suite en parler à Allistaire, dit Nicolas en se levant. Merci beaucoup pour votre aide, elle nous sera précieuse.
Je l'imitai aussitôt, secrètement rassurée de savoir qu'il serait là pour assurer mes arrières.
— Attendez ! nous interpella Éole alors que nous allions sortir de la pièce. Je crois que vous devriez savoir que votre tigre était ensorcelé, nous dit-elle. Il n'agissait pas de son propre chef. Vu le niveau de coercition de son esprit, il était sous influence depuis très longtemps, plusieurs années.
— À moins que vous ne puissiez lancer des sorts à distance, ce que vous suggérez est impossible, Juan est à peine majeur. Aaron ne l'aurait jamais laisser sortir de la communauté sans le surveiller.
— Cela signifie que vous avez un traitre dans vos rang, souffla Riwanon. Et... Rose, prenez garde à votre loup, même s'il n'en a pas conscience lui-même, il n'est pas ce qu'il parait.
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Hello !
Demain étant férié je ne sais pas encore s'il y aura un chapitre ^.^ Cela dépendra de mon humeur et de celle de Cruella ='D
Très bon break pour celles et ceux qui ont la chance de faire le pont :-)
Kisssssss <3 <3 <3
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