Chapitre 28-1

*En ligne jusqu'au vendredi 03 Avril*


— Comment peux-tu être sûr de ça ? demanda Grant au bout de quelques secondes de silence horrifié.

— Par déduction. Allistaire a été contaminé par morsure lors de la première attaque. Je le sais, j'y étais ! Par contre, nous sommes certains que ce n'était pas le cas de Mia et d'Abby. Ça plus le fait que Nicolas ne se sent aucun lien avec Allistaire et ses analyses, ajouta Cooper en brandissant une nouvelle fois ses notes. Ce n'est pas très compliqué d'additionner un et deux !

— Bon, ok pour le raisonnement logique, dis-je en commençant à marcher dans la pièce pour évacuer mon stress. Mais dans ce cas, pourquoi enlever Nicolas ? S'ils avaient déjà leurs supers hybrides, pourquoi prendre autant de risques ? Ça n'a pas de sens !

— Si tu veux réellement le fond de ma pensée, il n'y a plus grand-chose qui en a, actuellement, du sens, soupira Grant, le nez dans son verre de nouveau vide.

Je crus qu'il allait se lever pour le remplir mais il se contenta de le poser sur le bureau. Très bien, il ne nous aurait plus manqué qu'un métamorphe saoul comme un cochon pour compléter le tableau !

— Il n'en avait peut-être pas assez ? Ou ils craignaient que la contamination ne fonctionne pas ? hasarda Thomas, qui n'avait pas beaucoup participer à la conversation jusque-là, ce qui ne lui ressemblait pas. 

— Elle est peut-être plus difficile ? dit Nicolas en réfléchissant. Allistaire est peut-être une exception ?

— Espérons-le, car sinon, tu sais ce que cela pourrait signifier ? lui répondit Thomas d'une voix inquiète.

— Que les humains auraient déjà perdu la guerre avant même de la commencer, lui répondit-il d'un ton lourd de tout un tas de choses.

— Et si on arrêtait de vouloir jouer les héros, deux secondes ! reprit Grant. Réfléchissons en égoïste pour une fois. Est-ce que cela serait une si mauvaise chose ?

Durant un court instant, je réfléchis vraiment à la question. Il y avait de cela quelques mois, j'étais encore humaine moi-même, du moins le croyais-je, me souffla une petite voix perfide que je chassais aussitôt. Ma transformation ne m'avait apporté que du plus, au final... puis je repensai à Storm. Lui, l'avait très mal vécu. Je jetai un bref coup d'œil autour de moi et fus rassurée de voir de la surprise sur le visage de mes camarades.

— Comment peux-tu dire cela ? réagit enfin Cooper, l'indignation lui ayant momentanément coupée le souffle.

— Pourquoi ça te choque tant que ça ? Les humains ont toujours craint et détruit ce qu'ils ne comprennent pas ou jugent trop différent d'eux et cette fois-ci ne déroge pas à la règle. Regarde ce qu'il se passe. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils n'essayent de tous nous détruire. Pourquoi crois-tu qu'ils crées tous ces camps ? Ce n'est certainement pas pour y organiser de jolies colonies de vacances, tu peux me croire !

— C'est pour protéger la population et les personnes nouvellement transformées...

— Et tu crois à ça ?! s'esclaffa Grant dans un rire désabusé.

— Non. Je crois qu'ils ont peur et qu'en l'occurrence c'est tout à fait normal vu ce qu'il se passe. Ils ne connaissent même pas la vérité !

— Parce que tu crois que leur apprendre que les loups-garous existent arrangerait les choses ? demanda Thomas d'une voix posée et attentive.

— En fait, oui, fini par répondre Cooper, visiblement étonné lui-même par sa réponse. On pourrait leur présenter ce qu'il s'est passé comme une attaque terroriste d'un groupe dissident. Ce qui est le cas, d'ailleurs. Ils comprendraient que les métamorphes ne sont pas une menace pour eux et... peut-être que cela pourrait changer les choses.

— C'est une belle théorie mais encore faudrait-il qu'ils nous croient sur parole et puis, cela ne ferait que déplacer le problème sur vous, souffla Grant en se levant de sa chaise. Quoi que nous fassions, il n'y a plus de bonne solution à ce stade.

— Et c'est exactement le résultat qu'ils cherchaient à atteindre, conclut Nicolas.

La porte s'ouvrit derrière moi créant un appel d'air qui me fit me retourner, pile au moment où Azaldée entrait.

— On ne vous a jamais appris à frapper avant d'entrer ? l'invectiva Grant dès que sa béquille eut dépasser le chambranle.

— Oh, désolée, s'empourpra aussitôt la jeune sorcière. C'est l'habitude. Dans notre convent nous pouvons entrer où nous voulons sans nous annoncer... c'est pour éviter de déranger un pratiquant en train d'étudier ou de lancer un sort, nous expliqua-t-elle avec un débit de mitraillette et les joues rouges. Je suis vraiment désolée.

— C'est bon, lui dit Grant d'un ton bourru. Tu nous cherchais ? 

— En fait, je cherchai Rose, c'est Lyn qui m'a dit qu'elle serait ici.

— Tu as pu joindre ta supérieure ? lui demandai-je en m'avançant vers elle.

— Elle accepte de te recevoir, au convent, demain à vingt heures, me dit-elle d'un ton solennel. Je dois lui donner ta réponse rapidement, ajouta-t-elle au bout d'une poignée de secondes sûrement contrariée que je ne saute pas au plafond à l'annonce de la nouvelle.

J'étais soulagée qu'elle accepte de me recevoir, bien sûr, mais si vite... Quitter tout le monde alors que notre refuge était à peine sécurisé, qu'il restait tant de dangers et d'incertitudes. « En fait, tu te dégonfles » se moqua mon esprit alors que l'angoisse montait de nouveau.

— M'as-tu inclus dans l'invitation ? demanda Nicolas à Azaldée tout en se rapprochant et en passant un bras réconfortant dans mon dos.

— Non, car vous n'êtes pas un sorcier et cela l'aurait incité à refuser. Mais à présent que son intérêt est éveillé, je pense qu'elle acceptera votre présence avec moins de réticences.

— Il vaudrait mieux, en effet, car Rose n'ira nulle-part sans moi, lui répondit Nicolas d'un ton calme en la fixant droit dans les yeux.

La sorcière soutint son regard quelques secondes, puis élégamment se détourna pour ne pas avoir à baisser les yeux.

— Je peux donc lui dire que vous acceptez ?

— Seulement si je suis autorisé à l'accompagné.

A ma grande surprise, au lieu de quitter la pièce comme je m'y attendais, elle sortit son portable de sa poche et se mit à taper un sms à la vitesse de l'éclair. Un petit « ding » se fit entendre à peine quelques secondes plus tard.

— Elle est d'accord, mais seulement vous deux.

— Pas de soucis, le troisième restera dans la voiture, lui dit Nicolas.

— Le troisième, quel troisième ? Vous ne nous faites pas confiance ?

— Non, lui répondit-il sans se démonter avec un sourire qui ne montait pas jusqu'à ses yeux. Mais ça n'a rien de personnel, je ne place ma confiance qu'en des personnes que je connais bien. Nous serons trois car cela fera beaucoup de route aller-retour et qu'un chauffeur supplémentaire ne sera pas de trop vu que, avec votre jambe, vous ne pourrez pas conduire.

— Oh ! Oui, en effet... je n'avais pas penser à ça.

— Pas de soucis, lui dit-il plus gentiment.

Son sourire se flétris lorsqu'un bruit de courses nous parvint du couloir. La porte s'ouvrit de nouveau, allant presque se fracasser contre le mur tandis que Lyn déboulait dans la pièce, essoufflée et l'air paniquer.

— Grant, il faut que tu viennes, d'urgence ! Deux des tigres ont mal supporté leurs métamorphoses et... on n'arrive pas à les calmer !

— Merde ! grommela ce dernier en contournant le bureau au pas de courses. Où sont-ils ?

— Dans le salon. Uriel et Shane sont avec eux, mais on ne voudrait pas que ça dégénère.

Grant dépassa Lyn sans un mot et se rua dans le couloir. Tout le monde lui emboita le pas et je suivis, surprise que personne n'ait perçu l'énergie dégagée par deux métamorphes incontrôlable. Je n'eus pas le temps de pousser plus loin ma réflexion car nous étions déjà arrivés devant la double porte du salon, que Grant ouvrit d'un geste brusque.

« SURPRISE !!! »

Le cri unanime et joyeux qui s'échappa des gorges de la vingtaine de personnes réunies dans la pièce figea Grant dans son élan. Sur la grande table habillée d'une nappe blanche, trônait un énorme gâteau et plusieurs saladiers remplis d'un liquide orangé qui devait être du punch.

— Ce n'est pas grand-chose, mais c'est pour vous remercier de nous avoir accueillis chez vous, surtout malgré ce qu'il s'est passé, dit Spéra en s'avançant vers Grant, un verre à la main.

Le métamorphe s'était changé en statut. Il fixait tous les visages souriants et reconnaissants lui faisant face comme s'il ne les voyait pas. Jenny, qui était là elle aussi, vint rejoindre Spéra et lui prit doucement le verre des mains pour le tendre à son père.

— Viens gouter le gâteau de Lyn, qu'elle ne se soit pas donner tout ce mal pour rien ! lui dit-elle en le prenant gentiment par le bras, un sourire tendre sur les lèvres.

— Alors, je ne suis pas trop mauvaise comme actrice ?! dit Lyn à Grant en entrant à son tour dans la pièce. Et pour le gâteau, j'ai eu de l'aide, ajouta-t-elle en faisant un clin d'œil à Jenny. Allez, venez tous boire un coup, nous dit-elle. Faites gaffe au saladier de gauche, il arrache !

J'enlaçai Nicolas, un sourire idiot flottant sur mes lèvres alors que de la musique s'élevait soudain d'une enceinte invisible. C'est à cet instant précis que le sol se mit à trembler.

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Petit rappel pour la fréquence de publication des chapitres, pour que vous ne ratiez rien ^.^

Sauf cas exceptionnel (pétage de plomb de Cruella, par exemple =)) Il y aura un chapitre publié par jour jusqu'à la fin du tome, sauf le week-end et ils resteront en ligne deux jours entier (voir un peu plus, vu que j'oubli de les dépublier parfois :-)) Alors pour nr rien rater, passez tous les jours :-)

Kissssss <3 <3 <3

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